Lenovo Yoga 3 Pro-1370 : la promesse
Présenté en grande pompe à Londres, tout comme plusieurs tablettes Yoga, l’ultrabook Yoga 3 Pro est le tout dernier portable super nomade à écran 13,3 pouces de la marque chinoise. Les promesses sont multiples : puissance et endurance à toute épreuve, une finition au top et une impressionnante nouvelle charnière en métal pour gagner en finesse. Premier prix : 1600 euros, tout de même ! Il se décline en trois couleurs (orange, champagne et argent) et la disponibilité est imminente. Sera-t-il notre prochain compagnon de voyage et de labeur ? Réponses dans notre test.
Lenovo Yoga 3 Pro-1370 : la réalité
Au premier coup d’œil, ce Yoga 3 Pro séduit par ses lignes élancées et son boîtier argent et noir. Sans oublier sa charnière métallique dont les maillons font penser à un bracelet de montre haut de gamme. Pas de doute, esthétiquement, ce Yoga-ci tranche radicalement avec les deux précédents. Sur le plateau de la balance, il joue bien dans la catégorie « poids plume » puisqu’il pèse 1,184 kg. Pris entre les mâchoires de notre pied à coulisse, il accuse une épaisseur de 1,5 cm au plus haut, patins compris. Plus que (très) correct ! Le ranger dans un sac à ou une sacoche est un jeu d’enfant.
T’as de beaux gonds tu sais
Les regards portent naturellement vers cette étonnant charnière composée de plus de 800 morceaux de métal. Et force est de constater que les ingénieurs de Lenovo ont réussi un très beau canevas. Quand vous secouez la machine, elle cliquette légèrement, ce qui surprend au début mais rien de rédhibitoire en définitive. Sur les flancs de l’appareil se trouvent deux prises USB 3, une sortie microHDMI, une prise casque, un lecteur de carte SD et plusieurs boutons. Deux pour le volume, un pour la mise en marche et le dernier pour lancer la récupération du système en cas de souci. Une drôle de prise USB 2 est aussi de la partie. Outre les clés ou les disques durs externes, elle accueille surtout le cordon d’alimentation du tout petit chargeur secteur au format prise de courant, assez proche de celui des Mac. Premier constat, de prime abord, le Yoga 3 Pro marque beaucoup de points. Mais cela ne va pas durer.
Yoga, un PC portable très souple
Comme tous les Yoga, le 3 Pro est un PC transformable. Ainsi, l’écran pivote à 360° sur sa charnière et peut venir se rabattre derrière le clavier rétroéclairé. On passe ainsi de PC portable à tablette Windows 8.1 en 2 secondes. Deux positions intermédiaires sont aussi envisageables : le mode « tente » et le mode « chevalet ». Dans le premier, la charnière pointe vers le ciel, l’écran et le clavier étant posés sur leur tranche. Le second consiste à se servir de la partie clavier comme d’un socle. Ce dernier se désactive d’ailleurs automatiquement pour éviter toute mauvaise manipulation. De plus, les reposes-paumes sont recouverts d’une matière caoutchouteuse pour éviter que le PC ne glisse ou que le boîtier ne se raye lorsque vous lui faites faire de la gym’.
De l’alu, oui, mais que dans la charnière
Et parlons-en des rayures. Nous qui nous attendions à un beau boîtier en aluminium anodisé, à l’image de la charnière, nous avons rapidement déchanté : après trois jours d’utilisation et quelques transports dans un sac à dos remplis d’objets du quotidien, notre Yoga 3 Pro était bien balafré. De plus, après un démontage minutieux, nous nous sommes aperçus que la coque inférieure était un alliage de magnésium et de fibre de verre. Très souple, léger mais en aucun cas aussi résistant que de l’alu. En main, cela donne même l’impression d’avoir un classique boîtier en plastique. Pour le côté “Premium”, on repassera. Pire, nous avons constaté que la coque inférieure se déclipsait très facilement par endroit et ce, malgré la présence des vis. D’ailleurs, en poussant plus loin nos investigations, nous avons aussi remarqué que les trous de perçage n’étaient pas correctement alignés avec ceux du châssis. Résultat, les vis sont complétement excentrées dans les logements.
Une mécanique d’horlogerie
Le fait de démonter le Yoga 3 Pro nous a toutefois permis d’admirer l’agencement intérieur de la bête. Lenovo a morcelé sa carte mère, comme Samsung l’avait fait sur le Série 9. Sur celle-ci est logé un processeur Intel Core M-70 (5Y70), très basse consommation (4,5 watts), double cœur, carburant à 1,1 GHz et pouvant monter jusqu’à 2,6 GHz dans certaines circonstances. Il est refroidi par un tout petit ventilateur qui expulse l’air chaud du boîtier comme il peut. En effet, entre le boîtier et la charnière, il n’y a pas de réelle ouverture pour évacuer l’air chaud. Résultat, le processeur est en permanence aux alentours de 40 à 45°C lorsque vous ne faites rien de particulier. Dès que vous sollicitez les cœurs, la température monte à 65°C et ne bouge plus. Étrange. Il se peut que le Core M « throttle », c’est à dire qu’il abaisse ses fréquences (et donc ses performances) pour éviter de se déteriorer ; soit Lenovo a bridé la puce Intel. En effet, le M-70 peut monter jusqu’à 85-90°C sans souci. Mais, à pareil température, le système de ventilation risque de ne pas être à la hauteur.
Présents aussi sur la carte mère, 8 Go de mémoire DDR3. Pour en rajouter, c’est rappé. Le bon SSD de 256 Go est, quant à lui, au format M.2 SATA et peut donc être changé pour un plus conséquent. Autre élément occupant pas mal de place à l’intérieur du Yoga 3 Pro, la batterie. Malheureusement, son gabarit n’est pas proportionnel à son endurance. Pire, Lenovo annonçait 9 heures mais de notre côté, nous avons mesuré à peine plus de 5 heures en lecture vidéo, écran au maximum, Wi-Fi activé. Pour un ultrabook haut de gamme, une machine ultranomade permettant normalement de travailler toute une journée sans recharge, qui de plus est équipé d’une plateforme très basse consommation (23,7 watts max.)… c’est franchement médiocre. Pire, c’est moins bien que le Yoga 2 Pro avec une configuration plus puissante. Gagner une heure d’autonomie est toutefois possible en baissant drastiquement la luminosité de l’écran, déjà peu élevée.
Yoga 3 Pro : dalle QHD très décevante
Autre gros problème, l’écran de 13,3 pouces. Et à plus d’un titre. Il offre une image QHD (3200 par 1800 pixels), sur le papier, c’est génial mais en pratique, ça l’est beaucoup moins. En effet, l’interface de Windows 8.1 a bien du mal à gérer les grandes définitions. Résultat, certaines icônes sont pixélisées, les polices de certaines fenêtres sont floues ou donnent l’impression de baver.
Une image XXL, c’est bien, mais avec des couleurs lumineuses et contrastées, c’est mieux. Notre sonde a fait la grimace en regardant la dalle de son gros œil : 258 cd/m2 en luminosité moyenne et seulement 529:1 en taux de contraste. Rappelons que le Yoga 2 Pro était lui aussi sérieusement handicapé par son écran. Ce dernier était très lumineux mais absolument pas contrasté. Lenovo reste donc constant dans la médiocrité de ses dalles pour machine haut de gamme. Si vous aviez pour projet d’acquérir cette machine pour faire de la retouche photo de précision, passez votre chemin. Enfin, si l’écran tactile est réactif et répond au quart de tour, on ne peut pas en dire de même du bouton sensitif « Windows » situé sur l’énorme bandeau noir. Il fonctionne 1 fois sur 4 dans les bons jours.
Plein de logiciels, certains dispensables
Le constructeur chinois a préinstallé une grosse quantité de logiciels sur son poulain. Parmi eux, nous citerons le Lenovo Motion Control qui permet de piloter certaines fonctions/programmes de la machine par le geste. Ou la voix, grâce à Dragon Assistant de Nuance. On retrouve aussi tous les logiciels classiques Lenovo (Settings, Support ou Veriface) et l’interface Harmony. Petite nouveauté dans le Yoga, celle-ci affiche les applis fréquemment utilisées dans les différentes positions de la machine. Et le temps que la machine a passé dans celles-ci. Très gadget mais certains apprécieront de retrouver tout de suite YouTube, Facebook ou Twitter dès qu’ils contorsionnent l’engin.
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