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Test du Lenovo S540, il prouve qu’AMD est enfin crédible dans les PC portables

Correctement fini et riche d’une connectique « pragmatique », le Lenovo S540 14 pouces profite des bonnes performances de la plate-forme AMD Ryzen 7 3700U. Dommage qu’une « erreur » de mémoire soudée bride sa puissance potentielle…

L'avis de 01net.com

Lenovo IdeaPad S540-14API (81NH002BFR)

Les plus

  • + Puce graphique Radeon Vega 10
  • + Bonnes performances générales
  • + Connectique (x2 USBA, HDMI, slot SD)
  • + Obturateur mécanique de webcam

Les moins

  • - 4Go de RAM soudés
  • - Endurance médiocre
  • - Chargeur propriétaire

Performances

3.5 / 5

Mobilité

4 / 5

Affichage

3 / 5

Autonomie

2 / 5

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 20/12/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Lenovo IdeaPad S540-14API (81NH002BFR)

Processeur AMD Ryzen 7 3700U
Mémoire vive 8192 Mo
Capacité de stockage principal 512 Go
Taille d'écran 14 "
Puce graphique AMD Radeon RX Vega 10
Voir la fiche complète

Après avoir réussi son grand retour dans les PC de bureau, AMD continue sa progression en attaquant le bastion d’Intel dans les PC portables. Archi leader depuis le lancement de Centrino en 2003, Intel était jusqu’il y a peu dans tous les portables ou presque, ne laissant à AMD que quelques pourcents de parts de marché dans les appareils à moins de 500 euros. Grâce à son architecture Zen et ses puces 3D Radeon performantes, AMD commence à se faire sa place dans les PC portables un peu plus premium comme ce Lenovo S540.

Le nom qui prête à confusion

Avant de décortiquer la machine, parlons d’abord de son nom : IdeaPad S540. Qu’y a-t-il de gênant ? Simplement qu’elle existe non seulement en version AMD (ici testé), mais qu’elle se décline aussi en version Intel (toujours en 14 pouces) ainsi que dans une version 15 pouces très différente (carte graphique Nvidia Geforce GTX 1650). Vous lirez donc ici le test du Lenovo IdeaPad au format 14 pouces dans sa version AMD & Radeon RX Vega 10  – vous voilà prévenus !

Puce performante, performances 3D convenables

Lionel MORILLON / 01net.com

Aux commandes de cette machine, une plate-forme AMD Ryzen 3700U. On a bien dit plate-forme et pas uniquement « processeur » : au CPU quatre cœurs huit threads en architecture Zen+, s’ajoute aussi une partie graphique Vega à 10 cœurs graphiques. Appelé Radeon RX Vega 10, ce GPU intégré sur le même package que le processeur confère un avantage de puissance 3D par rapport aux Intel Core jusqu’à la 9e génération – les « Ice Lake » de 10e génération et leur nouvelle puce graphique sont désormais au même niveau.

On peut donc jouer à la plupart des jeux actuels en 720p voire 1080p dès lors qu’on sait rester modeste en termes de niveau de détails. De plus, des titres 3D toujours très joués tels que Diablo III tournent facilement à 40-50 i/s en Full HD avec une bonne quantité d’effets.

Entre les bonnes performances CPU et celles du GPU, on comprend vite pourquoi, outre la pénurie de puces Intel, de nombreux constructeurs ont adopté la plate-forme mobile d’AMD alors qu’Intel contrôlait quasiment la totalité du marché jusqu’il y a peu.

Autonomie médiocre

L.M. / 01net.com

Si AMD a énormément progressé côté processeurs mobiles, il n’empêche que les 6h29 d’autonomie polyvalente et 5h15 d’autonomie vidéo de cet IdeaPad S540 propulsé par un Ryzen 7 3700U font pâle figure par rapport au Core i7-8565U d’un XPS13 – aux alentours de 12h00 en usage polyvalent et au moins 8h00 de vidéo. Loin d’être ridicule, l’IdeaPad impose tout de même de se balader avec son chargeur ou d’être à 100% de batterie avant de s’éloigner de la civilisation.

Côté réseau, il faut avouer que la partie Wi-Fi d’AMD est bien moins véloce que celle des puces Intel : nous avons plafonné à 5,5 Mo/s sur l’installation de Diablo III en Wi-Fi (via box Orange) quand la même installation sur une plate-forme Intel Core de 8e génération est montée à plus de 15 Mo/s quelques minutes après.

Nous avons un (gros) reproche à faire à Lenovo : si la plate-forme AMD Ryzen Mobile a encore des progrès à faire côté consommation (vivement le passage en 7 nm, la puce actuelle étant gravée en 12 nm), elle en a cependant plus sous la pédale que cet IdeaPad est capable de fournir. Pourquoi ? Tout simplement parce que Lenovo a saboté les performances mémoire…

4 Go de RAM soudés = plate-forme sabotée

L.M. / 01net.com

Combien de gigaoctets de mémoire vive sont-ils installés dans la machine ? « Huit gigaoctets » nous dit la fiche technique. Sauf que ce n’est pas vraiment le cas : le Ryzen 7 3700 U intègre une puce graphique Radeon Vega 10 qui s’attribue 2 Go de RAM au lancement de l’appareil. L’avantage de cet « APU » qui réunit le processeur central (CPU) et le processeur graphique (GPU) est qu’il offre de bonnes performances (théoriques) dans une puce relativement économique à produire et à intégrer – une seule puce à installer sur la carte mère, pas besoin de modules additionnels dédiés.

Le souci avec cet APU c’est que, outre sa consommation énergétique un peu élevée, il doit « piocher » dans la mémoire vive du système pour fonctionner. Et que pour opérer efficacement, il lui faut compter sur de la mémoire double-canal (les puces de cartes graphiques de type GDDR étant plus rapides que la RAM normale, il faut vraiment deux canaux de RAM pour pallier cette absence).

L.M. / 01net.com – Sous le capot, l’emplacement SODIMM intégrant une barrette de 4 Go de RAM.

Or, les ingénieurs de Lenovo ont fait un très mauvais choix : ils ont soudé 4 Go de RAM directement sur la carte mère et installé un seul emplacement de mémoire vive libre (occupé par 4 Go de RAM dans notre configuration). Au démarrage de la machine, on se rend compte que Windows et tous les services boulottent déjà 3 Go de RAM. Entre les 2 Go de RAM dédiés à la carte graphique et les 3 Go de RAM occupés par Windows & Co, l’utilisateur ne dispose que de 3 Go de RAM pour les programmes. Autant vous dire qu’on a beaucoup souffert en installant Adobe Lightroom CC alors que Firefox était ouvert avec quelques onglets… Et une tentative de sauvetage en passant à une barrette de 8 Go (12 Go au total) annulerait les bénéfices du double canal.

Affirmons-le clairement : ces 4 Go de RAM soudés sont du sabotage, purement et simplement. La seule bonne solution aurait été de remplacer le module soudé de 4 Go par un module de 8 Go, de souder 16 Go de RAM ou bien encore de simplement préférer deux emplacements pour RAM amovible. Vu que la carte mère intègre un second emplacement M.2 pour SSD (mais au format 2242, donc limité à 256 Go avec l’offre actuelle), cela semblait possible du point de vue de l’espace disponible. Mais pour des raisons qui nous sont inconnues, les ingénieurs de Lenovo en ont décidé autrement. Et ils ont eu tort. Dommage, la plate-forme Ryzen 7 mobile méritait mieux que ça.

Écran brillant non tactile, le drôle de choix

L.M. / 01net.com

Quelle mouche a piqué les ingénieurs de Lenovo pour qu’ils choisissent d’intégrer une dalle LCD brillante… non tactile. Sans être une erreur majeure, le hic est que les écrans brillants « appellent » les doigts. A plus d’une reprise, nous nous sommes retrouvés à « cliquer » sur une boîte de dialogue avec l’index… sans aucun effet cela va sans dire.

Lenovo a peut-être eu un prix de gros sur les dalles brillantes, mais quitte à choisir c’est « mat non tactile » pour la bureautique et « brillant tactile » pour un appareil multimédia. Là on se retrouve avec l’effet négatif du brillant (réflexions parasites des sources lumineuses fortes) sans les avantages.

Connectique pragmatique

L.M. / 01net.com

Si nous en voulons aux électroniciens de Lenovo, il y a plusieurs raisons d’aimer les ingénieurs en charge de la partie mécanique de cet IdeaPad. La première raison fera plaisir aux photographes et autres caméramans : la présence d’un emplacement pour carte SD. Pas besoin de chercher un câble pour relier l’appareil photo ou de se coltiner un lecteur de cartes.

L.M. / 01net.com

Les paranoïaques apprécieront, eux, l’obturateur mécanique de webcam. S’il est toujours possible de hacker le microphone, le fait qu’on puisse rendre aveugle la caméra de manière physique est un vrai plus.

L.M. / 01net.com

Finalement on apprécie les vraies prises USB A « normales » (x2) et la prise HDMI classique. Ça change du « dongle-land » qu’est devenu l’informatique moderne – l’USB C c’est bien joli, mais rares sont les appareils tiers (TV, disques durs, etc.) qui utilisent ce format. Seul faux pas : le chargeur au format propriétaire. Là, les ingénieurs auraient été bien inspirés de faire appel à l’USB C. Lenovo a encore du pain sur la planche.

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