Le Legion 5 fait partie de la nouvelle armada de machines de jeux du chinois Lenovo. Elles ont toutes été lancées au tout début de l’été, alors que nous sortions à peine du premier confinement. Puis leurs rangs ont grossi à la rentrée.
Les PC portables Legion 2020 sont majoritairement des 15,6 pouces (seul le Legion 5 se décline en 17 pouces). Selon les modèles, l’épaisseur varie… et la puissance aussi. Plus précisément : les processeurs ne viennent pas forcément de la même écurie d’une référence à l’autre. Pour faire simple, si le matricule du Legion qui vous intéresse comporte un « i » c’est qu’il y a un processeur Intel de 10e génération puissant sous le clavier. Si aucune lettre n’est présente après le chiffre, comme c’est le cas ici, c’est une puce AMD Ryzen de la série 4000H qui est à la barre.
Peu importe le Legion, qu’il soit propulsé par Intel ou AMD, ce ne sont que des cartes GeForce GTX ou RTX qui s’occupent de la partie graphique. La mémoire est obligatoirement de type DDR4 et il y a du SSD en plus ou moins grande quantité. Et, surtout, tous se veulent très discrets. Pas de néons ni LED à gogo, Lenovo les a voulus les plus épurés possibles.
Notre Legion 5 (nom de code : 82B50034FR) est une machine pour joueur que l’on pourrait qualifier d’entrée de gamme. Elle est annoncée à moins de 1000 euros (prix conseillé) et embarque une configuration simple mais efficace pour qui veut jouer, de temps en temps, à pas mal de jeux sans vouloir à tout prix pousser tous les détails à fond. Cette configuration sera tout à fait à l’aise, aussi, pour faire tourner des applications un peu plus spécialisées mais ne vous lancez pas dans des encodages 4K ni à l’application de filtres et couches de retouches à n’en plus finir, car la mémoire vive viendra à manquer, comme nous allons le voir plus loin.
Sobre et efficace ? Il l’est !
Seul le logo Legion au dos de l’écran trahit l’ADN gamer de ce PC portable. Car, pour le reste, le boîtier ne fait pas dans la fantaisie ni dans le superfétatoire, comme peuvent le faire certains de ses concurrents. Bien au contraire.
L’alliage de magnésium gris pailleté et les lignes sobres de l’appareil nous rappellent vraiment les machines plus grand public (les IdeaPad ou Yoga) voire même les moutures pro de Lenovo, les ThinkPad de la marque chinoise.
Le boîtier, d’ailleurs, ne souffre d’aucun souci d’assemblage ou d’ajustement entre les différentes parties qui le composent. En main, il donne même une bonne impression de robustesse et ne s’affaisse pas dès qu’on appuie un peu trop sur les repose-paumes par exemple. Il n’est pas très épais pour un PC portable gamer : seulement 3,26 cm au plus haut sur le boîtier, c’est très correct. En matière de poids, c’est surprenant, il pèse moins de 2,35 kilos. C’est pas mal du tout.
En clair, le Legion 5 se glisse dans un sac et peut vous suivre, en voyage ou chez des amis. D’autant plus que, lorsqu’on jette un oeil aux résultats du Legion dans nos tests d’autonomie, la batterie tient bon. Elle garde la machine opérationnelle plus de 8 heures 10 en utilisation polyvalente. Et 6 h 25 lorsque l’on streame un film en Full HD sur la dalle mate, depuis un service bien connu. Ces bons scores trouvent leur origine dans la faible luminosité de l’écran, un point sur lequel nous reviendrons plus loin.
Au demeurant, jouer sur batterie ne sera possible que si vous vous limitez à des jeux comme HeathStone, des titres rétros gaming, etc. qui peuvent tourner sans mal sur le contrôleur AMD Radeon du processeur, car si vous lancez un AAA, plein de polygones en 3D, la jauge de batterie va fondre rapidement.
Sachez enfin qu’il faut 1 h 31 pour que le Legion 5 fasse le plein, grâce à son gros chargeur secteur dont le connecteur est propriétaire. Un conseil : ne le perdez pas.
La connectique à l’arrière, c’est ce qu’on préfère
L’essentiel des prises du Legion 5 se trouve à l’arrière de la machine. C’est top, c’est là que les connecteurs doivent se trouver sur un PC portable de jeu.
Sur les côtés, Lenovo a toutefois laissé deux prises USB (une de chaque côté). Et la prise casque analogique. Bon, le fait d’avoir une prise USB à droite nous déplait toujours autant, mais la marque n’a sans doute pas eu le choix. En tout, il y 4 ports USB sur la machine, en comptant les deux prises à l’arrière (toutes sont des USB 3.1 Gen 1).
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Juste à côté d’elles se trouve une prise USB Type-C, pratique pour recharger un smartphone ou connecter un périphérique de stockage externe compatible. Elle peut même vous servir de sortie vidéo DisplayPort si vous ne souhaitez pas utiliser la prise HDMI 2.0 plein format. La prise réseau filaire est la dernière à se trouver à l’arrière de la machine. Si vous préférez le sans-fil, un module Wi-Fi 6 est là.
Un clavier de machine grand public à la sauce gaming
Lenovo rentabilise au maximum ses spécialités maison et réemploie, sur le Legion, un clavier presque identique à celui que l’on retrouve sur les IdeaPad et autres Yoga de la marque. En tout cas, en apparence, la forme des touches est la même : en haut, c’est droit et la base, elle, est arrondie. Toutefois, la ressemblance s’arrête là.
Barre d’espace mise à part, les touches rétroéclairées du Legion 5 sont légèrement creusées (la photo ci-dessous le montre bien) pour que les doigts des joueurs puissent rester en place lors de parties intenses. Rien de pire que de déraper au plus mauvais moment et, en conséquence, se prendre un beau headshot. Elles nous ont semblé un peu plus réactives et dotées d’une course de réponse légèrement plus courte que celles des machines plus grand public.
Comme un PC portable pour joueur peut servir à autre chose que… jouer (si, si), Lenovo a décidé de conserver le pavé numérique. C’est une bonne idée. Aussi compressé qu’il soit sur la partie droite du plateau, il a le mérite d’exister. Si vous devez faire des tableaux Excel pour votre activité professionnelle… ou pour planifier au mieux la manière de développer vos chaînes de production dans Satisfactory, avant de vous lancer dans leur concrétisation, souris en main, vous serez comblé !
Le Legion 5 propose le minimum pour bien faire tourner les jeux en Full HD
Nous le disions en introduction, le Legion 5 que nous avons reçu en test coûte un peu moins de 1000 euros. Souvent, une configuration gaming de ce prix est un bel amalgame de… compromis. Là, ce n’est pas le cas.
Lenovo a su être cohérent en misant sur une bonne force de frappe de calcul CPU made in AMD, une quantité de mémoire standard (8 Go) pour une machine de jeu, 512 Go de SSD en PCI NVMe et un GPU qui ne souffrira pas trop des limites techniques imposées par le processeur Ryzen 7 4800H.
La puce graphique est une Nvidia GeForce GTX 1650 dotée de 4 Go de mémoire vidéo. Mettons tout de suite les choses au point : ne lui demandez pas l’impossible comme de faire tourner le dernier Call of Duty : Black Ops Cold War à fond. Elle rendra les armes bien avant que, vous, vous ayez eu le temps de les prendre.
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Néanmoins, elle se débrouille bien si vous savez rester raisonnable. Dans la définition native de l’écran (Full HD, on le rappelle), elle parvient à afficher entre :
- 147 et 209 images par seconde dans les jeux les plus anciens de notre panel de test.
- Sur le premier The Division d’Ubisoft, on oscille entre 44,7 et 57,1 suivant le niveau de détails que vous choisissez au-delà de Moyen. C’est jouable, mais attention aux grosses scènes bien chargées qui pourraient mettre à mal le GPU.
- Sur Rise of the Tomb Raider, en DirectX 11, elle débite 55,7 ips et, en DirectX 12, 57,5 ips. Là, tout est à fond ou presque. Même constat que pour The Division.
- Si vous essayez toutefois de lancer des jeux costauds actuels ou assez récents, et que vous poussez le curseur de détails trop haut, vous n’obtiendrez que 42 ips au mieux, avec de gros ralentissements bien casse-pieds.
- Vous voulez plus d’images par seconde pour faire tourner des triples AAA récents ? Abaissez la définition de l’image dans les jeux. Dans les titres les plus anciens, on dépasse les 300 images par seconde (mais est-ce bien utile ?) Sur le premier The Division (DX11 toujours), on gagne entre 50 et 65% d’images par seconde en plus (entre 70 et 80 ips pour ceux qui ont du mal avec les pourcentages). Dans l’épisode de Tomb Raider, le gain se monte à +43% environ (du même ordre que pour Division).
Les améliorations possibles ?
Elles sont classiques. Vous aurez la possibilité d’augmenter la capacité de stockage en ajoutant un autre SSD au format M.2 NVMe ou SATA III, il y a un emplacement libre pour ça. Impossible de monter un disque SSD ou dur au format 2,5 pouces en revanche. La longue batterie empiète sur l’emplacement.
Sous le sarcophage de forme carrée (visible ci-dessous) et de couleur argentée se cachent les deux emplacements pour la mémoire. Par défaut, seul un est utilisé. Donc, en agissant avec précaution et délicatesse, vous pourrez sans trop de mal l’ouvrir et y placer une barrette de 8 Go supplémentaire. Faites en sorte qu’elle ait les mêmes caractéristiques que celle déjà en place (fréquence au pire, fréquence et timing au mieux) pour que votre processeur Ryzen puisse en profiter le mieux possible.
Enfin, sous les deux caches en métal situés tout à droite se trouvent le module Wi-Fi 6 et le SSD principal de la machine. Si vous souhaitez le faire évoluer, c’est là qu’il se cache.
Voir la machine ouverte permet d’apprécier la taille du dispositif de refroidissement. Lenovo l’a beaucoup mis en avant lors de ses différentes communications de lancement et donc, nous l’avons mis à l’épreuve pour voir s’il était aussi efficace et silencieux qu’on nous l’avait vanté.
Chauffe, bruit et consommation
Vu la finesse du boîtier, nous nous sommes dit, que le Legion 5 allait chauffer et tempêter comme beaucoup de ses homologues. Loupé !
Pour commencer, le processeur comme le GPU ne throttle jamais. Nous avons eu beau saturer leurs unités en même temps, avec de méchantes applications, rien n’y a fait. Aucun d’eux ne baisse ses fréquences de fonctionnement parce qu’il a trop chaud. Le Ryzen 7 4800H d’AMD conserve même ses unités en mode Turbo pendant de longs moments, sans jamais faillir (mais elles n’atteignent pas les 4,2 GHz annoncés, en pointe et dans certaines conditions, par AMD). Du côté du GPU, pareil. Donc, à l’intérieur, tout va bien.
À l’extérieur, sous la machine, nous avons mesuré des montées de mercure pouvant aller jusqu’à 43,1°C. Les points chauds se concentrent au niveau des trous d’aération. Sur le dessus du boîtier, sur le plateau, les repose-paumes accusent des températures comprises entre 28 (à gauche) et 32°C à droite. Mais, au niveau du clavier, ça chauffe dur ! La jauge monte jusqu’à 44°C sur toute une grande partie supérieure du piano et on le sent bien lorsque les doigts sont en position de frappe.
Côté ventilation, lorsque vous ne faites rien tourner de lourd, elle souffle légèrement sans plus. Elle reste à 28 dB, pousse de temps en temps à 30 dB (une chambre calme en somme). Si vous commencez à solliciter beaucoup les composants, là, les deux ventilateurs se mettent en marche pour assurer la dissipation des calories. Le palier des 43 dB est très rapidement atteint (un open space de bureau où l’activité est moyennement soutenue). Le bruit n’est toutefois pas aigu ce qui le rend presque supportable. Mais pas plusieurs heures d’affilée, ça tombe bien : il faut faire des pauses toutes les deux heures lorsque l’on joue.
Un rapide mot sur la consommation avant de terminer par l’écran, car les deux sont liés. Si vous laissez la machine allumée, sur le Bureau de Windows 10, elle consomme 8,9 watts contre seulement 136 watts en stress maximal. C’est vraiment bien, le dernier PC à nous avoir impressionnés de la sorte était le TUF 505 d’Asus qui, lui aussi, consommait assez peu pour la puissance mise à disposition pour les jeux.
Le Legion 5 se traîne un boulet en forme d’écran
Une machine de jeu parfaite à moins de 1000 euros ? Ca ne sera pas encore pour cette fois. Le Legion 5 de Lenovo trébuche méchamment sur nos tests de mesures d’écran. Un écran 15,6 pouces de diagonale, à revêtement mat et qui monte en Full HD. Et gaming oblige, son taux de rafraîchissement est de 120 Hz. Il n’est toutefois pas compatible avec la technologie Nvidia G-Sync. Nous sommes néanmoins parvenus à faire fonctionner la technologie Adaptive Sync sur certains jeux, son pendant standard.
Quoi qu’il en soit, sa luminosité est la plus mauvaise que nous ayons mesurée ces derniers mois. Elle s’élève à 258 cd/m2 en moyenne maximale avec, au centre, un pic à 283 cd/m2. Pas étonnant que la machine ne consomme pas beaucoup et que la batterie tienne bien la route sur la durée.
Le taux de contraste est, de facto, assez élevé. Il atteint 1291:1 mais les couleurs manquent de vitalité et de… clarté. L’homogénéité de la dalle est donc assez moyenne, logique.
Enfin, on termine par la colorimétrie qui est un désastre. L’espace colorimétrique RGB n’est que partiellement couvert et le Delta E mesuré est de 4. Toutes les couleurs sont fausses à l’exception des gris.
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