Lenovo a plusieurs fois essayé de s’imposer sur le marché européen du gaming. Soit en son nom propre (avec des machines de la gamme IdeaCentre) ou par le biais de sa marque Medion, mais les résultats n’ont pas toujours été très probants. L’année dernière, à l’occasion du CES 2017, le géant chinois dévoilait la gamme Legion, dédiée aux plaisirs vidéoludiques, avec deux premiers PC portables, les Y520 et Y720 à prix relativement abordable. Sont ensuite arrivés, plus tard dans l’année, les PC de bureau.
Aujourd’hui, c’est l’une des versions du Y720 qui vient se mesurer à nos protocoles de test et, par la même, occasion à la concurrence. La version testée ici est annoncée au prix de 1500 euros environ, et son nom de guerre est Y720-15IKB (80VR002MFR). Il est toutefois possible de la trouver un peu moins cher sur la Toile (1250 à 1350 euros), suivant les promotions en cours chez les revendeurs spécialisés.
Dire que le Lenovo Legion Y720 laissera une trace indélébile dans l’histoire du gaming sur PC serait exagéré. Ce PC portable à écran 15,6 pouces arrive assez tardivement sur un marché et sur un segment de prix sur lequel la concurrence fait rage. Asus, MSI, Acer, HP occupent déjà bien le terrain avec leurs différentes références, proposant peu ou prou des configurations et des finitions identiques à celles du Legion.
Commençons par les finitions et l’assemblage du boîtier. Lenovo ne joue pas vraiment la carte de l’exotisme et pare le Y720 de rouge et de noir. Original pour un PC gaming ! De loin, on dirait même un HP Omen 15 voire un Aspire VX d’Acer, n’en déplaise à ces farouches adversaires.
Lenovo a toutefois eu le bon goût d’opter pour une finition métallique sur le dos de l’écran et le dessous de l’appareil. Bien que celle-ci soit très friande et conservatrice de toutes les traces de doigts, elle confère une impression de solidité (3,1 cm d’épaisseur au plus haut), sans pour autant que le poids ne s’en ressente. L’aiguille de la balance se stabilise à 3 kg, ce qui est plutôt raisonnable pour un PC portable gamer.
Mais, comme on peut le voir ci-dessus, l’assemblage semble avoir du mal à tenir dans le temps. Notre unité de test a sans doute bien voyagé avant de nous parvenir mais tout de même ! De quoi nous conforter dans l’idée que le Legion Y720 risque d’avoir du mal à bien vieillir.
Le plateau interne, pour sa part, est composé de plastique et recouvert de la matière au toucher peau de pêche, légèrement caoutchouteux que l’on retrouve notamment sur les Dell Alienware ou encore le dernier monstre ROG G703VI d’Asus. Une matière que nous affectionnons beaucoup car d’une part, elle est très agréable sous la paume, d’autre part, elle réduit les effets de sudation, inévitables après de longues heures de jeu endiablées.
Un clavier exotique, une connectique standard
A peine les yeux puis les doigts posés sur le clavier, un constat s’impose : c’est peu ou prou le même que celui des Yoga 720 et Yoga 920. Les touches sont légèrement arrondies sur la partie inférieure et bien carrées sur le haut. La course est agréable, bien qu’un tout petit peu courte pour une machine de jeu.
En outre, la disposition des touches demeure pour le moins… inattendue. Rassurez-vous, Lenovo ne s’est pas amusé à mélanger les lettres mais chamboule bien toute la partie droite du clavier, comme le montre la photo ci-dessous.
Sur un clavier normal, les flèches directionnelles sont disposées entre la partie alphanumérique et le pavé numérique. Sur le Legion, les dites-flèches sont situées juste en dessous du pavé qui n’occupe plus, pour sa part, que deux tiers de la hauteur. Et certaines touches qui sont d’ordinaire disposées sur le haut du clavier se retrouvent ici, sur le bas. Un choix pour le moins étrange, surtout lorsque l’on sait que la plupart des joueurs ne se servent pas des flèches pour se déplacer dans les jeux de tir par exemple, mais de Z, Q, S et D.
Pas de bon PC de gaming sans un bon rétroéclairage de clavier. Ici, vous avez le choix des couleurs puisqu’il est possible de les personnaliser, zone par zone.
Vous pouvez même faire varier le comportement de l’éclairage : il peut pulser, s’illuminer progressivement, etc. A vous de vous amuser avec le logiciel Lenovo intégré, le Nerve Sense.
C’est aussi par le biais de cette interface que vous découvrirez, par exemple, que la touche frappée d’une petite caméra active une fonction de capture vidéo (ce qui fait un peu doublon, il est vrai, avec le Shadow Play Nvidia embarqué lui aussi).
Toujours depuis le Nerve Sense, vous aurez aussi la possibilité d’affiner la qualité sonore des enceintes estampillées JBL. Ces dernières ne sont pas très probantes pour le jeu, les gamers auront donc vite fait de brancher leur casque préféré à la machine et de désactiver (ou pas) les effets Dolby Atmos.
Concentrée sur les flancs droits et gauches, la connectique se compose de quatre prises USB (3 USB 3 et 1 USB Type-C compatible Thunderbolt 3), de deux sorties vidéos (HDMI plein format et mini DisplayPort), d’une prise réseau et d’un connecteur jack combinant l’entrée micro et la sortie stéréo.
Pour les transmissions sans-fil, le module Wi-Fi n/ac et Bluetooth 4.1 est bien entendu logé dans les entrailles de la machine.
Un écran (presque) mat, en manque de luminosité
Pas tout à fait mat, mais pas vraiment brillant non plus, l’écran 15,6 pouces Full HD du Legion Y720 est intégré de la même façon qu’un modèle tactile. C’est-à-dire qu’aucune bordure en plastique apparente ne l’encadre. Aussi, notre premier réflexe fut de poser un timide doigt à la surface, juste pour nous assurer que le pilotage du bout des doigts était bien absent. Dont acte. Ouf ! Nous voilà rassurés.
Seconde bonne surprise, le taux de contraste est vraiment très élevé. Nous l’avons mesuré à 1258:1 en moyenne maximale, de quoi garantir un bon rendu des zones sombres et des couleurs. Couleurs qui, en passant, se sont révélées fidèles sur la plupart des jeux, photos et vidéos. Troisième bonne surprise donc.
Mais le Legion Y720 échoue lamentablement sur nos tests de luminosité. En poussant l’intensité au maximum, la valeur moyenne plafonne à 229 cd/m2. C’est trop peu, la note est tirée vers le bas et la sanction est immédiate : mention Passable.
Du jeu en Full HD dans de bonnes conditions
Sur un PC portable de jeu commercialisé 1500 euros environ, nous nous attendons à trouver un processeur puissant et nous l’avons. C’est le désormais classique Core i7-7700HQ d’Intel et ses quatre coeurs qui assurent la partie calcul. La quantité de mémoire, en revanche, n’est pas tout à fait en harmonie avec le prix. Il faut se contenter de 8 Go, ce qui est, de notre point de vue, le minimum pour un PC de jeu actuel et à la limite de l’acceptable pour un appareil de ce prix.
Côté stockage, Lenovo va aussi à l’économie. Seulement 128 Go de SSD pour Windows 10 et les jeux auxquels vous jouez le plus souvent. C’est peu. Pour les autres titres et vos données, il faut se contenter d’un disque dur de 1 To un peu poussif mais qui, bon an, mal an, tient la cadence. Vous l’aurez compris, cette partie de la machine mériterait d’être améliorée.
Vient enfin le composant en charge de générer les polygones et autres textures de vos jeux préférés : la GeForce GTX 1060 de Nvidia (version 6 Go de GDDR5). Pour rappel, cette puce graphique constitue une solide référence milieu de gamme, capable de faire tourner une très grande majorité de jeux en Full HD. Toutefois n’ayez pas la main trop lourde sur les niveaux de détails. Pour conserver un affichage à plus de 60 images par seconde (ips) constantes, les modes « Moyen » à « Haut » sont généralement à privilégier sur les blockbusters bourrés de 3D sortis ces dernières années.
Pour preuve, en Full HD, The Division tourne à 62,9 ips de moyenne avec un profil de détails réglé sur « Haut ». Dès que l’on choisit le mode « Ultra », les performances tombent à 50,1 ips. Rise of the Tomb Raider, tout réglé à fond, s’affiche à raison de 60 à 61 ips de moyenne, que vous choisissiez le mode de rendu DirectX 11 ou 12. A contrario, dans les jeux plus anciens et/ou moins gourmands de notre panel de test, la configuration débite entre 150 et 170 ips de moyenne.
A vous de trouver les bons réglages pour vos jeux préférés ou, si vous ne voulez pas explorer les options graphiques, utilisez le GeForce Experience de Nvidia. Cet outil présente l’avantage, on le rappelle, de passer au crible le stockage de votre machine, d’y détecter les jeux et d’en optimiser les options (de façon assez pertinente) suivant les composants présents.
Alors, pourquoi seulement une note de 3/5 en Performances ? Tout simplement parce que, jeté dans l’arène au milieu de toutes les références passées entre nos mains, ce PC portable offre une prestation somme toute honnête sans toutefois faire des étincelles.
Une histoire de bruit et de mercure
Pour tempérer les ardeurs de la machine, Lenovo n’a pas hésité à faire appel à un système de ventilation efficace… mais bruyant. En effet, si aucun effet de throttling n’est à déplorer, c’est surement parce que le refroidissement reste rarement inactif.
Alors que nous surfions sur Internet, ce dernier s’est mis en marche, ronronnant à 33,7 dB de moyenne. Puis, à peine le premier jeu lancé, les nuisances ont monté crescendo pour atteindre 38,9 dB. C’est relativement raisonnable pour un PC portable de gaming. Toutefois, celles-ci peuvent être encore plus importantes si d’aventure vous enclenchez le mode Turbo, dans le logiciel Legion Nerve Sense. Là, c’est port du casque (très bien isolé) obligatoire.
Et si le micro de votre casque pour joueur est sensible, nul doute que vos coéquipiers profiteront des bruits de soufflerie pendant vos parties endiablées.
Dernière précision, l’ensemble des calories est évacué par l’arrière de la machine, aucune bouche d’aération n’est présente sur les flancs. De quoi conserver les mains au frais ? Pas sûr.
Nos différentes prises de température effectuées sur l’ensemble de l’appareil nous ont appris que le mercure grimpait assez haut côté clavier, avec des pointes à presque 38°C sur les reposes-paumes. Cela faisait très longtemps que nous n’avions pas vu cela sur un PC portable gaming. Sous le Legion, en revanche, on reste dans des normales acceptables, avec 39,2°C maximum.
Plutôt endurant pour un PC portable gamer
Comme beaucoup de PC gamer, le Legion Y720 n’a pas vocation à vous suivre dans vos périples quotidiens. Toutefois son poids de 3 kg -auquel il faut ajouter 680 grammes d’adaptateur secteur- s’avère assez raisonnable pour envisager d’emmener la machine chez des amis de temps à autre. Mieux, le temps de faire le trajet, vous pourrez même visionner un film. Ou, soyons fous, travailler sans que le Y720 ne réclame une prise de courant, passée la première heure loin du secteur.
Ainsi, nos tests d’autonomie nous ont appris que ce Lenovo pouvait tenir entre 4 h 50 et 5 heures en lecture vidéo (lue en locale, écran à fond, Wi-Fi activé) comme en utilisation plus polyvalente (écran à 200 cd/m2, Wi-Fi actif).
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