Après un Mate 10 Pro au format 18:9, Huawei sort le P20, équipé d’un écran Full HD+ de 5,8 pouces au format 19:9. Du Mate 10 Pro, le P20 reprend le processeur Kirin 970 cadencé à 2,36 GHz, avec 4 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage interne (non extensible). Le Huawei P20 est équipé d’un double module caméra à l’arrière, toujours en partenariat avec Leica. Le capteur de 12 Mpix (f/1.8) est complété par un capteur monochrome de 20 Mpix (f/1.6). En France, le P20 est lancé à un tarif de 649 euros.
Brillance et traces de doigts
Après avoir quitté l’univers métallique des P10 et P10 Plus, Huawei cède à la mode du verre – enfin presque, puisque le dos épuré du P20, qui offre de multiples reflets, est en fait en polycarbonate. Le smartphone ne bénéficie pas pour autant de fonction de charge par induction. L’effet brillant séduit mais ce design original est en partie gâché par l’accumulation de traces de doigts. Un défaut que l’on retrouve sur plusieurs smartphones haut de gamme, iPhone X et Samsung Galaxy S9 compris. Toujours à l’arrière, le double module caméra est désormais placé à la verticale, partant du coin supérieur gauche.
Les tranches du smartphone sont en métal argenté, légèrement arrondies. Cette courbure, qui donne un effet « sandwich », permet une excellente prise en main. Les boutons de réglage du volume sont placés à bonne hauteur sur la tranche droite. Au-dessous, on retrouve le bouton d’alimentation, marqué par un trait orange. Le détail est discret, mais apporte un soupçon d’élégance bienvenu. Ce Huawei P20 est une franche réussite esthétique.
Une navigation exceptionnelle
Pour couronner le tout, Huawei parvient à intégrer un bouton physique au bas du smartphone. Une première pour un appareil au format 19:9 (le Honor View 10, au format 18:9, profite également d’un bouton principal). Au quotidien, ce choix être loin d’être anecdotique, car ce bouton principal n’est jamais aussi bien utilisé que chez Huawei, qui excelle dans deux domaines.
Le premier est la reconnaissance par empreintes digitales. A ce jour, Huawei est probablement le fabricant qui maîtrise le mieux cette technologie, avec des smartphones qui se déverrouillent au quart de tour. Pouvoir profiter de cette fonction, de surcroît en façade – ce que ne permettent ni Apple ni Samsung – est un véritable avantage concurrentiel.
Le second est la navigation « intelligente ». L’an dernier, nous avions été séduits par le système de navigation du Huawei P10, qui pouvait alors se passer des boutons retour et multitâche. Son successeur reprend ce système : un appui court permet de revenir en arrière, un appui long permet de revenir à l’écran d’accueil, un « swipe » permet d’afficher l’écran multitâche. Entre temps, Apple est parvenu à s’affranchir totalement du bouton principal, avec des gestes au moins aussi intuitifs. Toujours est-il que ce P20 est l’un des smartphones les plus agréables à utiliser dans l’univers d’Android. Ou dans l’univers des smartphones à moins de 1159 euros.
Avec ou sans encoche
Avec le Mate 10 Pro, Huawei était l’un des premiers fabricants à sortir un smartphone sous Android Oreo. Nous ne sommes donc pas surpris en manipulant ce P20, qui tourne sous Android 8.1, avec une surcouche EMUI 8.1 sans grande nouveauté. L’utilisateur peut notamment opter pour une interface avec ou sans tiroir d’applications. La première option est d’autant plus tentante que le nombre d’applications préinstallées est toujours aussi important, et toujours aussi agaçant.
Parmi les déceptions, nous soulignerons l’absence du Bluetooth 5.0, pourtant pris en charge par la plupart des smartphones haut de gamme. Cela n’aurait pas constitué un véritable handicap si Huawei n’avait pas décidé de supprimer la prise jack.
En revanche, soulignons la très bonne idée du fabricant, qui permet à l’utilisateur de dissimuler l’encoche présente en haut de l’écran, en l’encadrant d’une bande noire. Face à la réticence de certains utilisateurs, l’astuce est salutaire. Opter pour une encoche masquée n’engendre pas de perte de place, dans la mesure où les données placées en haut de l’écran (heure, réseau etc) restent affichées au même endroit, comme si le smartphone était équipé d’un second écran.
Le meilleur du LCD
Toujours dans les paramètres, il est possible de modifier la colorimétrie de l’écran, en optant pour des tonalités plus ou moins naturelles. Nous recommandons chaudement d’y faire un tour, pour basculer en couleurs « normales ». La fidélité des couleurs est alors bien meilleure, avec un delta E qui descend à 2,28.
Si l’on peut regretter que Huawei réserve l’écran OLED au P20 Pro (899 euros), on est consolé par un écran LCD très bien contrasté (2273:1) et très lumineux (682 cd/m²), protégé par du Gorilla Glass 5, . En bons partisans de la définition Full HD (qui ne sacrifie rien de la qualité d’image tout en permettant au mobile de consommer moins d’énergie), nous apprécions le choix de la définition Full HD+ (2244 x 1080), soit une résolution de 429 ppp.
Assez puissant, très endurant
A la différence de l’Exynos 9810 du Samsung Galaxy S9, le Kirin 970 est une puce dont nous connaissions déjà les performances, du moins sur le Mate 10 Pro. Lors de notre test de ce dernier, nous avions remarqué de réels progrès par rapport au Kirin 960, avec une fluidité accrue de l’interface logicielle. Le constat reste le même. Le Huawei P20 est extrêmement réactif et n’a souffert d’aucun ralentissement significatif.
Le Kirin 970 permet de profiter de n’importe quel jeu, même en poussant le niveau de détails graphiques au maximum. Ses performances restent toutefois plus proches de celles du Snapdragon 835 que du Snapdragon 845 de Qualcomm, de l’Exynos 9810 de Samsung, ou de l’A11 Bionic d’Apple, comme le montrent les résultats de benchmarks. A court-terme, la différence n’est pas significative. A long-terme, ce processeur légèrement moins puissant que ceux de la concurrence pourrait pénaliser les utilisateurs les plus exigeants.
Le Huawei P20 se distingue en revanche par une excellente autonomie. Lors de notre test d’autonomie polyvalente, le smartphone s’est éteint après 12h44. Il fait donc mieux que tous ses concurrents actuels. Ces résultats sont appuyés par notre ressenti à l’usage : le smartphone n’est jamais passé sous la barre des 30%, y compris après une journée bien remplie. L’énergie de la batterie de 3400 mAh est donc utilisée avec efficience.
Photo : dans la continuité du Mate 10 Pro
Pour découvrir les innovations de Huawei dans le domaine de la photo, il faut se tourner vers le P20 Pro, équipé d’un triple module caméra. Le P20 profite quant à lui du double module caméra (RGB + monochrome), désormais habituel chez la marque. La configuration est très proche de celle du Mate 10 Pro, avec un capteur RGB de 12 Mpix ouvrant à f/1.8 et un capteur monochrome de 20 Mpix ouvrant à f/1.6.
Voir les photos prises avec le Huawei P20 en haute définition
Le fabricant asiatique poursuit sa progression, avec des clichés aux couleurs plus réalistes que ceux du Mate 10 Pro, avec un contraste légèrement inférieur et un excellent niveau de détails. Nous avons aussi apprécié la qualité de la mise au point automatique, désormais presque aussi rapide que celle du Samsung Galaxy S9.
En basses lumières, l’écart avec le sud-coréen se fait davantage ressentir. Les photos du P20 sont très lissées, sans doute pour éviter un surplus de bruit numérique. En très basses lumières, les couleurs sont désaturées, avec un résultat nettement moins détaillé que celui du Galaxy S9. La qualité vidéo est bonne, notamment grâce à une excellente stabilisation.
En photo, le P20 n’atteint pas encore les performances des Samsung Galaxy S9 et HTC U11+, les deux meilleurs élèves. Il s’approche en revanche de la qualité d’image d’un iPhone 8, avec en prime un capteur monochrome capable de réaliser de superbes photos en noir et blanc.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.