Le Huawei P20 Pro est le tout premier smartphone à être équipé d’un triple module caméra, toujours en partenariat avec Leica. En plus du module principal, un module est dédié à la photo noir et blanc, le second est dédié au mode portrait. Le P20 Pro est également équipé d’un grand écran OLED de 6,1 pouces, au format 19:9. Il tourne grâce à un Kirin 970, 6 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage non extensible. Le Huawei P20 Pro est commercialisé à 899 euros. Un tarif qui le met en concurrence avec le Samsung Galaxy S9+ et l’iPhone X.
Des finitions très haut de gamme
Huawei abandonne le métal pour des finitions en polycarbonate apportant de très jolis reflets. A l’arrière, la coque du smartphone est légèrement incurvée. Elle est séparée de l’écran par des tranches en métal, qui ressortent de quelques millimètres lorsqu’on a le smartphone en main. Cela permet de profiter d’une très bonne préhension du P20 Pro. Comme la plupart de ses concurrents, l’appareil est pénalisé par deux défauts inhérents à l’usage de ces matériaux : il peut s’avérer glissant et se montre sensible aux traces de doigts.
A l’arrière, la marque parvient à intégrer le triple module caméra de belle manière, en épurant le reste de la surface. Deux modules sont regroupés dans une encoche épaisse d’environ deux millimètres. Le troisième module, bien moins protubérant, se loge juste au-dessous. Sur la tranche droite, Huawei loge le bouton d’alimentation, surplombé par les boutons de réglage du volume. Sur la tranche inférieure, on retrouve logiquement le connecteur USB Type-C, mais, malheureusement, aucune prise jack.
En mettant de côté les bémols cités plus haut, nous jugeons le design du Huawei P20 Pro comme l’un des plus classieux du moment, dans la veine des Huawei Mate 10 Pro et LG V30.
Le bouton qui fait la différence
Entre le bas de l’écran et le bas de l’appareil, Huawei glisse un bouton physique, abritant également un capteur d’empreintes digitales. A l’usage, c’est loin d’être un détail. Contrairement au Samsung Galaxy S9 ou à l’iPhone X, le P20 Pro offre une solution de déverrouillage en façade. Le capteur d’empreintes digitales a également le mérite d’être l’un des plus rapides du marché. Il vient compléter une fonction de reconnaissance faciale également très performante, qui a été capable de nous reconnaître sans délai, avec ou sans lunettes. Elle n’est en revanche pas aussi sécurisée que la fonction Face ID d’Apple et ne pourra donc pas être utilisée pour payer avec son smartphone.
Ce bouton permet par ailleurs de bénéficier des fonctions « intelligentes » de certains de ses prédécesseurs, comme le Huawei P10. Le bouton physique gère toutes les fonctions de navigation en faisant office de bouton retour – grâce à un appui court, de bouton principal – grâce à un appui long et de bouton multitâche – en l’effleurant latéralement.
Un écran qui vise juste
A la différence du Huawei P20, équipé d’une dalle LCD, le P20 Pro intègre un écran OLED de 6,1 pouces. Cette technologie permet d’afficher des noirs parfaits, avec un taux de contraste quasi infini. La qualité d’affichage est renforcée par la bonne luminosité de l’écran, qui peut grimper à 561 cd/m². Des niveaux autrefois réservés aux écrans LCD, désormais offerts par les appareils les plus haut de gamme d’Apple et de Samsung. Huawei fait désormais partie du club.
Le P20 Pro affiche une définition Full HD+ de 2244 x 1080 pixels. Rapporté au format 6,1 pouces de l’appareil, cela donne une résolution de 408 ppp. C’est légèrement supérieur à la résolution par défaut du Samsung Galaxy S9 (398 ppp), mais inférieure à celle de l’iPhone X (458 ppp), bien aidé par une dalle de plus petite taille. A l’usage, il est de toute façon très difficile de différencier le niveau de détails (excellent) de ces trois appareils.
En plus livrer des écrans OLED (ou Amoled) très lumineux, Apple et Samsung parviennent à offrir une excellente colorimétrie. Chez Huawei comme chez ses deux concurrents, il faut passer par la case « réglages » pour en profiter. Par défaut, le P20 Pro propose des couleurs très vives, qui pourront plaire à certains utilisateurs, mais en déranger d’autres. En optant pour le mode « couleurs normales », nous obtenons un excellent delta E de seulement 2,40. Huawei permet également de choisir des couleurs plus chaudes, pour davantage de confort visuel. La possibilité de personnalisation est appréciable, surtout avec de l’OLED.
Un OS sans surprise, et une bonne idée
L’interface logicielle du P20 Pro se distingue essentiellement grâce aux possibilités offertes par le bouton physique en termes de navigation. En dehors de cet élément, la nouvelle interface n’offre pas de nouveauté significative. Huawei a toutefois retravaillé les animations, qui gagnent en fluidité. L’utilisateur peut également choisir d’utiliser un tiroir d’applications ou non. Dans le second cas, il se retrouve avec une interface fonctionnant comme celle d’Apple. Une fois de plus, nous regrettons la présence de trop nombreuses applications préinstallées, que l’on s’empresse de désinstaller (quand c’est possible) ou de ranger dans un dossier.
La marque propose toutefois une fonction aussi basique que maligne. Dans les paramètres d’affichage, il est possible de masquer l’encoche. L’astuce consiste simplement à afficher une bande noire aussi large que l’encoche, sur toute la largeur de l’écran. La manipulation n’a aucune conséquence sur la position des indicateurs de batterie, de réseau ou des notifications, qui se retrouvent simplement sur fond noir. L’utilisateur n’est pas perdant dans la mesure où la zone d’affichage utile reste la même. Huawei est bien inspiré de penser à ceux qui ne portent pas l’encoche dans leur cœur. Grâce à l’écran OLED aux noirs presque parfaits, l’illusion est totale.
Puissance et autonomie au beau fixe
Le P20 Pro est équipé du Kirin 970, avec 6 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage, non extensible. Présentée l’an dernier, la puce entre davantage en compétition avec les processeurs de 2017 qu’avec l’Exynos 9810 du Samsung Galaxy S9+, l’A11 Bionic de l’iPhone X ou le Snapdragon 845 du Sony Xperia XZ2. Ce qui ne l’empêche pas de s’illustrer par un excellent niveau de fluidité, ainsi qu’en jeu vidéo. Même avec les titres les plus gourmands en ressources graphiques, aucun ralentissement ne vient perturber une partie. Les progrès par rapport au Kirin 960 du P10 sont importants. Même après des dizaines de minutes de jeu, le P20 Pro n’a pas chauffé.
Le P20 Pro n’a pas à rougir dans le domaine de l’endurance. Lors de nos mesures d’autonomie polyvalente, il s’est éteint après 13h15. Une belle performance, qui le place devant le Samsung Galaxy S9+ (12h34) et l’iPhone X (11h17). Grâce à sa batterie de 4000 mAh, le P20 Pro n’a jamais risqué l’écran noir. Durant la semaine de test, nous avons toujours eu au minimum 25% de marge au moment de brancher l’appareil, pourtant très sollicité.
Photo : l’offre la plus riche du marché
Pour la première fois, un fabricant lance un appareil équipé d’un triple module caméra à l’arrière. On retrouve un système déjà éprouvé par la marque, avec un capteur monochrome et un capteur RGB. Cette fois, le second permet de capturer jusqu’à 40 Mpix. Par défaut, il génère des images de 10 Mpix en fusionnant quatre pixels en un, notamment dans le but d’offrir de meilleurs résultats en basses lumières. Le capteur monochrome produit quant à lui des images de 20 Mpix.
Voir les photos prises avec le Huawei P20 Pro en haute définition
Le petit nouveau est un module caméra de 8 Mpix dédié au portrait et au zoom, avec un objectif à focale resserrée (équivalent 80 mm). Contrairement à Samsung et Apple, Huawei ne permet pas d’en prendre totalement le contrôle, afin d’obtenir un zoom optique. En réalité, le P20 Pro va continuellement solliciter les deux autres modules caméra pour récolter davantage d’informations. C’est pour cette raison que la marque parle de zoom hybride, qui, dans certains cas, puisera beaucoup dans les données fournies par le troisième capteur. Dans des conditions plus difficiles, le smartphone fera davantage appel aux deux premiers modules, plus performants en basses lumières.
Cette façon de procéder montre à quel point la qualité photo de nos smartphones devient dépendante de la partie logicielle, indépendamment de la partie matérielle. Avec à la clef une certaine opacité dans le fonctionnement exact de l’appareil. Dans ce cas, la seule solution consiste à tester l’appareil dans différentes conditions.
En mode automatique, le P20 Pro remplit sa mission avec brio. Il propose des clichés d’excellente qualité, avec une très grande plage dynamique. Une qualité qui n’est pas sans rappeler celles du Samsung Galaxy S9. Les couleurs sont réalistes, sans pécher par excès de saturation. Le rendu HDR est souvent présent puisque le mode est activé par défaut. Pour s’en passer, il faudra passer par le mode Pro dépourvu par défaut de HDR et d’IA. En plein soleil, comme en très basses lumières, le P20 Pro reproduit les couleurs telles qu’on les voit, avec un excellent niveau de détails. Huawei intègre également une fonction de reconnaissance de scènes, censée optimiser les réglages photo selon la situation. Ci-dessous, une image avec ou sans la reconnaissance par IA pour la scène « ciel bleu ». Dans ces conditions, la saturation est accentuée avec un résultat plus vendeur mais moins réaliste. Dix-neufs types de situations sont prévus au total.
Un troisième module convaincant
Huawei progresse également dans le domaine de la vitesse de mise au point. La rapidité de prise de vue est considérablement améliorée par rapport aux modèles sortis l’an dernier. Dans ce domaine, le chinois reste derrière Samsung, dont le Galaxy S9 est encore plus rapide. Avec ce dernier, nous n’avions presque jamais été pénalisés par un flou de bougé. Ce fut parfois le cas avec le P20 Pro. Le Galaxy S9 domine également dans le domaine des basses lumières, où il produit des images plus détaillées que celles – déjà excellentes – du P20 Pro.
Grâce à son troisième module caméra, le Huawei P20 Pro propose un mode portrait avec effet bokeh et zoom x3. Pour rappel, les modes portrait des Galaxy S9+ et iPhone X s’appuient sur un zoom optique x2. Avec ce zoom hybride x3, nous avons réalisé des portraits d’excellente qualité, pour peu que l’on parvienne à bien stabiliser le smartphone. Sans ce zoom, les clichés sont tout aussi intéressants, avec des perspectives, de façon assez logique, différentes. Nous avons particulièrement apprécié le mode portrait monochrome, qui produit des images particulièrement flatteuses.
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