Avec le P10, Huawei est parvenu à intégrer le trio de tête des meilleurs appareils haut de gamme, tout en proposant un smartphone sous la barre des 600 euros.
Le chinois capitalise sur son double capteur, avec un nouveau design. Le P10 Plus vient étoffer la gamme et reprend le même processeur que le P10, un Kirin 960 cadencé à 2,4 Ghz. La mémoire vive monte à 6 Go, (128 Go de stockage) et l’écran de 5,5 pouces s’affiche en Quad HD. Le tout pour 749 euros.
Un design qui surpasse celui de l’iPhone 7 Plus
Même les plus grands fabricants chinois peinent à fournir des designs aussi beaux et originaux que ceux d’Apple et de Samsung. Huawei n’échappe pas à la règle, mais trouve une belle parade. Au même titre que le P10 ressemble fortement à l’iPhone 7, le P10 Plus s’inspire directement de l’iPhone 7 Plus. Cette impression est due à deux changements par rapport au P9: le rapatriement du capteur d’empreintes digitales sur la façade avant et des finitions bien plus arrondies.
A l’arrière, le smartphone affiche un style très épuré. On retrouve la barre estampillée Leica, qui abrite les deux capteurs photo et le flash. Le reste de la coque en métal n’est habillé que par le logo de la marque. La façade avant n’est pas beaucoup plus fournie, avec le bouton principal (sans retour physique ou haptique) installé sous l’écran, qui occupe presque toute la largeur. Port USB Type-C et prise jack s’installent sur la tranche inférieure. Boutons d’alimentation et de réglage du volume se logent sur la tranche droite.
Clairement, ce Huawei P10 Plus ne respire pas l’excentricité. Mais pour un écran de même dimension que celui de l’iPhone 7 Plus (5,5 pouces), il ne pèse que 165 g (contre 188 g), ne mesure que 15,35 cm de haut (contre 15,8 cm), 7,42 cm de large (contre 7,8 cm). Surtout, l’épaisseur reste sous la barre des 7 mm, contre 7,3 mm chez Apple. Avec un encombrement inférieur de 12%, le Chinois gagne – au moins temporairement – la bataille de l’optimisation. Il est aussi parvenu à répliquer une superbe qualité de fabrication. Les finitions exemplaires achèvent de faire du P10 Plus l’un des plus beaux appareils du marché.
L’IPS fait de la résistance
Le design n’est pas le seul élément qui rapproche Huawei d’Apple. En 2017, les deux fabricants partagent leur goût pour le LCD, à défaut d’un Amoled largement plébiscité. Et comme Apple, Huawei veut montrer que l’IPS n’est pas à jeter. La dalle de 5,5 pouces passe en Quad-HD (2560×1440) pour offrir une résolution de 534 ppp.
Mais les détails ne sont utiles que s’ils sont bien éclairés. Là encore, Huawei fait carton plein. Lors de nos tests, nous avons mesuré une luminosité de 558 cd/m2 et un taux de contraste de 1743:1. Associées à des couleurs équilibrées – et paramétrables pour les plus pointilleux, ces performances font du P10 Plus un délice pour les yeux. En quelques mois, Apple et Huawei ont montré que l’on peut atteindre la perfection sans Amoled.
Une nouvelle idée du bouton principal
Avec le Mate 9, Huawei était l’un des premiers à commercialiser un smartphone sous Android Nougat. On retrouve avec le P10 plus la surcouche EMUI, basée sur cette dernière version de l’OS de Google. L’interface reprend son design léché – là encore, qui s’inspire d’Apple en jouant sur les flous de transition – et toujours convaincant. Contrairement aux versions de l’an passé, la surcouche laisse le choix à l’utilisateur de profiter d’un tiroir d’applications ou de fonctionner sans, comme sur iOS. En revanche, les icônes des nombreuses applications préinstallées mériteraient un petit rafraîchissement esthétique.
Malgré l’arrivée du bouton principal en façade, les trois boutons de navigation habituels s’affichent de façon virtuelle. Il faut donc renoncer à une (fine) bande d’affichage. Mais il est aussi possible de fonctionner sans, en utilisant uniquement le bouton tactile. Le principe est simple: un appui court remplace un appui sur le bouton retour. Un appui plus long renvoie vers l’écran d’accueil. Un swipe horizontal lance la fonction multitâche.
Il nous a fallu quelques heures avant de nous faire à ce mode de fonctionnement, déjà aperçu chez Meizu. Mais comme nous l’avions évoqué lors du Mobile World Congress, Huawei donne une petite leçon à Apple, dont les utilisateurs passés par Android regrettent souvent l’absence de bouton retour. Après avoir utilisé le P10 Plus pendant plusieurs jours, nous avons repris un iPhone en main. A plusieurs reprises, nous avons – machinalement – tapoté sur le bouton principal, attendant de revenir en arrière. Une manipulation évidemment sans effet. Mais la prise de ce réflexe montre à elle seule que Huawei a réussi son pari. Également adoptée par Moto, l’idée pourrait germer chez la concurrence.
Kirin 960 vs Snapdragon 821
Le Kirin 960 est un processeur que nous commençons à bien connaître. Déjà éprouvé à l’occasion de nos tests du Mate 9 et du P10, il a su faire ses preuves. Certes, ce n’est pas le roi des benchmarks avec des scores en retrait par rapport à ceux des OnePlus 3T et Asus Zenfone 3 Deluxe équipés du Snapdragon 821. Mais en pratique, il ne risque pas de frustrer les joueurs. Des titres comme Asphalt 8, Asphalt Xtreme ou Riptide GP: Renegade ont pu tourner dans les meilleures conditions graphiques. Seul le dernier titre a réservé quelques brefs ralentissements lorsque le nombre d’éléments visuels s’est intensifié. Dans certaines circonstances (jeu, application photo ouverte), nous avons également souffert d’une légère chauffe de l’appareil.
Les 6 Go de mémoire vive permettent d’assurer une excellente fluidité, en ouvrant à peu près n’importe quel type d’applications. En poussant l’exigence au maximum, on remarquera quelques minuscules saccades – comme lorsque l’on supprime un message sur l’application Inbox de Google, par exemple – que l’on ne retrouve pas sur un iPhone 7. Huawei compense ce retard avec un capteur d’empreintes digitales dont la fiabilité et la réactivité touchent (du doigt, évidemment) la perfection.
Grâce à son grand format, le P10 Plus embarque une batterie de 3750 mAh, contre 3200 mAh pour le P10. Malheureusement, le différentiel semble englouti par la haute définition d’écran du premier, plus énergivore. Selon notre test d’autonomie polyvalente, il fait légèrement moins bien que la version 5,1 pouces avec 9h31 contre 10h04. De façon logique, il fait, en revanche, mieux en appel (22 h), écran éteint. Sans être une bête d’autonomie, l’appareil de Huawei passe le cap de la journée sans sourciller. Mais il n’ira pas beaucoup plus loin pour peu qu’on exploite assidûment ses nombreuses aptitudes.
Photo : mêmes promesses, même bilan
Depuis un an, Huawei met en avant son partenariat avec Leica, fabricant allemand d’appareils photographiques de légende. Le P10 Plus est équipé d’un capteur monochrome de 20 mégapixels et d’un capteur couleur de 12 mégapixels. En noir et blanc, il offre toujours des clichés superbes, qui dominent les concurrents de la tête et des épaules. Les nuances de gris sont merveilleuses, avec un piqué remarquable et un excellent niveau de détails.
Nous avons parfois observé un léger flou de bougé, systématiquement dans des conditions lumineuses plus difficiles. Un défaut d’autant plus étonnant que la stabilisation optique (photo et vidéo) est excellente. En mode automatique, l’appareil fait le choix de ne pas trop monter en sensibilité pour nous éviter le bruit numérique. A ouverture égale, il compense donc avec une vitesse d’obturation limitée.
Pour les prises de vue en couleurs, le constat est différent. Les zones de gris tirent vers le vert et la saturation est un peu forte à notre goût. Huawei permet de choisir des couleurs plus douces, ce qui améliore les choses. Toutefois, elles restent moins réalistes que celles livrées par un iPhone 7. Difficile de dire s’il s’agit d’un choix de Huawei ou de faiblesses logicielles, qui pourront être corrigées par la suite.
Huawei propose désormais un mode portrait, visant à concurrencer celui de l’iPhone 7 Plus. En réalité, l’offre est très différente. Si le but est toujours de proposer un effet bokeh (flou artistique en arrière-plan), les deux optiques du P10 Plus restent grand angle, contrairement au second capteur du smartphone d’Apple. Fatalement, la forme des visages est moins fidèle que sur l’iPhone 7 Plus. Finalement, le bilan photo du P10 Plus est très proche de celui du P10: de superbes photos en noir et blanc, un mode portrait intéressant et des couleurs encore perfectibles.
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