Au début de l’année 2018, Huawei commercialisait le P Smart, qui avec un format d’écran 18:9 et un tarif abordable de 259 euros, était le candidat parfait pour succéder à l’un des meilleurs rapports qualité-prix du marché le P8 Lite 2017. Une nouvelle version de cette appareil débarque, pour la rentrée, sous le nom de P smart+ (Nova 3i en Chine). Ce modèle est le premier à embarquer le nouveau SoC Kirin 710 du constructeur, promis comme très performant. Il dispose aussi d’une large diagonale d’écran de 6,3 pouces (avec encoche) au format 19:9 et se targue de fonctionnalités multimédias boostées. Pour moins de 300 euros, cet énième smartphone du géant chinois apporte-il réellement un renouveau sur un marché du milieu de gamme de plus en plus encombré ?
Un smartphone tout en élégance
Le Huawei P smart+ ressemble à un beau… smartphone Huawei. Il reprend toute l’élégance de ses cousins P20 et P20 Lite et bénéficie aussi de leurs avancées en intégrant notamment un double module photo principal et un écran panoramique (avec encoche) pour des bordures qui se font discrètes. Ce mobile est aussi caractérisé par la présence de deux caméras frontales, comme sur le Huawei Mate 10 Lite. En phase avec la tendance actuelle, ce nouvel appareil se distingue par sa large diagonale (6,3 pouces).
À l’arrière, le lecteur d’empreintes est placé un peu trop haut par rapport à la taille de l’appareil. Le doigt ne tombe pas directement dessus. Sur la tranche à droite nous découvrons les boutons de déverrouillage et de volume tandis que le tiroir destiné aux cartes SIM et microSD vient se placer sur le côté gauche. Notons que le P smart+ donne la possibilité d’utiliser soit deux SIM, soit une SIM et une carte microSD pour étendre l’espace de stockage de 64 Go de 256 Go supplémentaires. Enfin, la bordure inférieure abrite le haut-parleur, la prise jack et le port micro USB pour la recharge. A ce niveau de prix, Huawei n’a malheureusement pas opté pour une connectique USB type-C.
Un écran très agréable
Le smartphone de Huawei embarque une dalle IPS d’une diagonale de 6,3 pouces. Sa définition est de 2340 x 1080 pixels pour une haute résolution de 409 ppp. Très agréable à regarder et bien lisible même en plein soleil, l’écran affiche une bonne luminosité allant jusqu’à 451 c/m² ainsi qu’un fort contraste de 1702:1. Le petit défaut, c’est sa colorimétrie qui s’éloigne de la réalité. Avec un delta E mesuré par notre sonde de 7,66 le P smart+ n’est pas un champion de la fidélité des couleurs (Il aurait fallu pour cela que le résultat soit plutôt situé entre 2 et 3). Le blanc, notamment, a une forte tendance à virer sur le bleu. Passer du mode installé par défaut « couleurs vives » à « normales » permet de rabaisser le delta E à 4,91. Ce n’est pas parfait, mais c’est toujours ça de gagné.
Android et EMUI
Le P smart+ est livré avec Android Oreo 8.1, soit la dernière version de l’OS de Google à ce jour disponible pour les smartphones Huawei. Pour Android Pie, il faudra patienter un peu, aucune date n’a été communiquée par le constructeur. L’appareil compose comme d’ordinaire avec la surcouche maison EMUI, dans une nouvelle version 8.2. Elle apporte son lot de personnalisations comme le style d’écran d’accueil ou le réglage de la colorimétrie, mais apporte aussi des nouveautés, les Qmoji 3D par exemple, ainsi que des fonctions tournant autour du multimédia. Le Mode Fête par exemple, offre la possibilité de connecter plusieurs smartphones au P smart+ pour partager ses playlists musicales. Game Suite amène de son côté des nouveautés dans le domaine du jeu, mais nous y reviendrons plus loin. Précisons aussi que reconnaissance faciale de Huawei (supposée être améliorée grâce au double module caméra fronta est de la partie. Même si elle continue de ne pas autant convaincre en termes de réactivité que celle proposée par OnePlus, elle reste assez efficace pour un smartphone à moins de 300 euros.
Avec cette surcouche assez prégnante, ceux attachés à l’expérience Android « pure », ne trouverontpas forcément leur compte. Question de goût !
Kirin 710 : un processeur efficace
Huawei a choisi d’intégrer pour la première fois au P smart+ le processeur octocoeur Kirin 710, couplé à 4 Go de RAM. Les résultats de nos tests de benchmarks confirment que ce P smart+ fait montre de très bons résultats. Bien entendu, ses scores n’atteignent pas ceux des mobiles hauts de gamme de la gamme mais ils dépassent de loin, par exemple, l’un de ses principaux concurrents le Samsung Galaxy A6.
Huawei vante aussi les qualités multimédia de son appareil, notamment en jeu. Nous avons lancé quelques parties de PUBG, un titre, qui conformément aux caractéristiques du mobile, s’adapte proposant un mode « moyen » pour ce qui est de la qualité graphique. Ce choix permet de faire tourner sans encombre le jeu, en toute fluidité. Nous vous déconseillons, en revanche, de passer au mode qualité graphique « élevée » puisque de nombreux ralentissements et petits bugs ont été observés.
Le nouveau smartphone de Huawei chauffe, mais reste manipulable même après deux parties de PUBG. La chaleur se diffuse plutôt bien et surtout, l’appareil refroidit très rapidement.
L’application Game Suite, évoquée plus haut, permet d’optimiser ses sessions de jeux en boostant le processeur et mettant en veille les notifications. Pour l’activer, rendez-vous dans l’application et ajoutez les jeux pour lesquels vous souhaitez profiter de ces nouveautés. Prenez garde tout de même, si vous enclenchez le mode « Accélération de Jeux », la consommation d’énergie risque d’en prendre un coup. L’appareil aura tendance également à chauffer plus rapidement. Concrètement, cela peut-il néanmoins améliorer votre expérience de jeu ? Nous avons retenté une partie de PUBG en mode graphisme « élevé ». Une petite amélioration s’est fait sentir même si quelques ralentissements ont encore été observés.
Outre le jeu vidéo, la navigation dans l’interface se montre plutôt fluide même si des ralentissements surviennent parfois quand trop d’applications sont lancées simultanément. Et ce malgré les 4 Go de mémoire vive.
Une autonomie correcte
Avec sa batterie de 3 340 mAh, le P smart+ profite d’une autonomie convenable. A notre test polyvalent, il atteint les 11 heures et 2 minutes ce qui reste toutefois en-dessous d’un Galaxy A6 qui grimpe lui, à 12 heures et 50 minutes. De même qu’il tient moins longtemps lors de sessions de jeux ou de vidéos. En revanche, il est plus endurant en communication : il peut rester opérationnel pendant plus de 24 heures. En pratique, il vaut mieux penser à le recharger en fin de soirée afin de ne pas se retrouver en panne sèche au milieu de la matinée suivante.
En l’absence de recharge rapide, il faut compter un peu plus de deux heures pour retrouver 100% de batterie.
Des photos sans surprise
Le P smart+ est équipé au dos d’un double module photo avec un capteur principal de 16 Mpix (optique ouvrant à f/2,2 et un capteur secondaire de 2 Mpix destiné à créer un effet de profondeur en arrière-plan, idéal pour des portraits (effet bokeh). Cette configuration vous rappelle quelque chose ? C’est normal, il s’agit de la même présente sur le Huawei P20 Lite sorti un peu plus tôt cette année.
Les clichés en hautes lumières sont convenables compte tenu de la catégorie dans laquelle joue ce smartphone. Ils offrent ce qu’il faut de détails et ne souffrent pas de la présence de flou sur les bords de l’image comme sur le Samsung Galaxy A6. Les couleurs et le fort contraste produisent leur effet mais ne livrent pas forcément une représentation fidèle de la réalité.
L’intelligence artificielle peut être activée directement depuis l’écran de capture du logiciel photo. Malheureusement, les résultats ne sont pas convaincants : comme nous l’avions déjà remarqué sur le Honor 10, l’IA de Huawei a une forte tendance à saturer les couleurs. Ci-dessous, une photo avec l’IA activée à gauche, et une deuxième sans l’IA.
Les photos en basses lumières ne font pas de miracles. Assez sombres et pauvres en détails, elles ne permettent pas au P smart+ de faire mieux qu’un Galaxy A6 (ni moins bien d’ailleurs).
Pour ce qui est du mode portrait, l’effet bokeh peut être activé pour ajouter de la profondeur à la scène. Mais comme le montre la photo ci-dessous, les contours ne sont pas toujours très bien délimités.
Le double module photo avant de 24 (f/2.0) et 2 Mpix permet de capturer des selfies de qualité moyenne. L’effet de flou à l’arrière est réussi mais l’ensemble manque de naturel. Si on s’attarde sur les détails, on remarque rapidement que les contours ne sont pas très bien délimités : quelques mèches de cheveux sont passées à la trappe.
Côté vidéo, le P smart +, capable de filmer en définition Full HD 1080p, s’en sort relativement bien. Les couleurs sont saisissantes car bien contrastées, le niveau de détails acceptable et les transitions lumineuses impeccables. La lecture des vidéos capturées se montre fluide, mais on remarque un petit manque de stabilité ainsi que de grosses déformations à l’image notamment sur les bords de l’image.
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