Annoncé au tout début de l’été 2020, le Omen 15 n’est arrivé que dans le courant de la rentrée en rayon. La faute à la crise sanitaire et aux quelques petits soucis d’approvisionnement en composants que les marques de PC ont rencontré tout au long de l’année qui vient de s’écouler.
Le PC portable gamer 15,6 pouces phare de HP peut embarquer des processeurs AMD ou Intel selon les configurations mais, pour la carte graphique, ce sont les GeForce qui restent aux commandes. Parmi les nouveautés 2020-2021, il faut mentionner – aussi – quelques évolutions dans les lignes et sur l’ergonomie du clavier, mais nous y reviendrons en détails aux cours de notre test.
Pour l’heure, annonçons la couleur : la machine que nous testons ici coûte aux alentours de 1600 euros sur la Toile. Son nom de guerre complet est Omen 15 (15-ek0021nf) et sa fiche technique est assez impressionnante pour le tarif demandé. Espérons que, contrairement à la version précédente, cette édition 2020 ne mise pas uniquement sur la puissance pour tenter de s’illustrer.
Pour suivre la tendance actuelle, HP a un peu allégé les lignes du boîtier de son Omen 15. C’est un PC portable à écran 15,6 pouces, pour les joueurs, il n’y a aucun doute à avoir sur ce point. Mais le constructeur américain s’est un peu calmé sur les LED et les lignes agressives. Un peu dans la même veine que Lenovo et son Legion 7, on a ici affaire à une machine nomade qui passerait presque bien au bureau.
Le costume noir du boîtier en plastique (pas toujours très rigide) est sobre, sans lignes cassées ou un peu exotiques. Côté dimensions, HP parvient à maintenir l’épaisseur de la machine sous la barre des 3 cm, ce qui est vraiment bien. Le poids est tout à fait convenable également : 2,11 kg sur la balance. Cela signifie qu’on va pouvoir l’emmener en ballade de temps en temps, dans un bon sac à dos.
Si vous souhaitez jouer ailleurs qu’à la maison, il faudra, bien entendu, compter avec le chargeur secteur. Le mettre dans vos bagages ne sera pas vraiment un problème. Il n’est pas très gros ni trop lourd : comptez 650 grammes. C’est correct. Outre le fait qu’il est indispensable pour les phases de jeu, il l’est également si vous comptez vous servir de l’Omen 15 pour travailler ou regarder du contenu pendant plusieurs heures.
Nos tests d’autonomie nous ont appris que ce 15,6 pouces tenait 5 heures 40 minutes en scénario polyvalent et environ une heure de moins en lecture vidéo 1080p en continu (4 heures 49 minutes). Ce sera assez pour un trajet en TGV Paris-Toulouse ou Paris-Marseille. Mais pour un Lille-Menton, il faudra prévoir de réserver un siège avec une prise de courant à portée de main.
Jeu de prises bien réparti, ergonomie et confort au rendez-vous
Bon point pour HP qui, malgré la relative finesse de son Omen, a pensé à cocher toutes les cases en matière de connectique. Il conserve le même échantillon que sur la version 2019, sauf que l’Américain les dispose bien plus intelligemment.
Pour brancher la souris et les périphériques USB, il y a trois prises plein format 3.2 gen 1 (1 à gauche et 2 à droite, mais tout en haut pour éviter de les heurter avec la souris) et une autre USB Type-C compatible Thunderbolt 4.
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Il y a aussi une sortie vidéo HDMI (à gauche) et une autre, au format miniDP, à droite. Enfin, un port Ethernet à mâchoire, une prise casque et même un lecteur SD viennent compléter l’arsenal. On n’oubliera pas de mentionner la présence d’un module Wi-Fi 6 compatible Bluetooth 5.1 pour les échanges et connexions sans-fil.
Côté clavier, HP avait annoncé que quelques changements auraient lieu entre les éditions 2019 et 2020. C’est le cas. Et le nouveau est vraiment bon. Les touches sont bien proportionnées et répondent bien. Elles ne font pas trop de bruit et sont adaptées tant à la frappe qu’au jeu vidéo. Espérons que HP les conserve sur la collection d’Omen 2021/2022.
Bien entendu, il y a de la couleur sous les touches séparées. Elle est à régler par zone, par touche, avec ou sans animation, c’est vous qui décidez en fonction de vos humeurs, vos jeux et vos envies. Vous devrez passer par le Omen Gaming Hub pour cela, le logiciel maison qui permet de piloter tout un tas de paramètres vidéoludiques. Pour le lancer rapidement, une touche dédiée figure sur le clavier, frappée du logo carré de la gamme Omen.
Un mot sur l’interface de ce logiciel que HP dit améliorer au fur et à mesure des années. L’application se veut très complète. Sans doute un peu trop d’ailleurs. Sur la version 2020, on perd en lisibilité et clarté car se mélangent ici des panneaux de contrôle pour la ventilation, les flux réseau, la luminosité du clavier, le comportement des composants. Il y aussi des portails d’accès à du contenu ou à des services ou encore des liens vers des opérations spéciales menées entre HP et ses partenaires. Sans oublier des fonctions redondantes avec des menus de Windows, comme – par exemple – la possibilité de changer l’arrière plan du bureau de Windows 10.
Comme vous le remarquerez sur l’image ci-dessus, à droite, il n’y a pas de pavé numérique. HP a simplement disposé les flèches directionnelles ainsi que le groupe de 6 touches que l’on retrouve toujours physiquement sur les claviers pour PC de bureau et qui sont, bien souvent, implantées sous forme de raccourcis sur les PC portables (FN+ une touche).
Nous avons interrogé HP à ce propos. Le constructeur nous a expliqué que beaucoup de joueurs de la communauté Omen ont affirmé continuer à se servir de ses touches dans les jeux, surtout ceux qui jouent à la maison sur un PC de bureau et à qui le PC portable gaming sert de station de combat mobile, lorsqu’ils vont jouer chez leurs amis.
L’absence du pavé numérique limite un peu l’utilisation de l’Omen pour la bureautique ou pour entrer rapidement des séries de chiffres ou de valeurs lorsqu’on fait du développement web mais, après tout, cette machine est faite, avant tout, pour jouer. Et on le fait confortablement puisque, nous le disions plus haut, les touches répondent bien et qu’il y a – aussi et surtout – assez d’espace pour caler les paumes sur le plateau intérieur.
Du jeu à plein, avec la mécanique qui va bien pour le prix
La fiche technique de cette version du Omen 15 est impressionnante. Pour 1600 euros, vous aurez un processeur Intel Core i7-10750H, 16 Go de mémoire DDR4 et 1 To de SSD. Si la mémoire vive et/ou le stockage venaient à manquer, pas de problème : l’Omen s’ouvre facilement. Vous avez accès aux emplacements mémoire sans le moindre effort, et HP a prévu un emplacement pour un SSD supplémentaire sur la carte mère. La petite vis et le dissipateur thermique passif n’attendent plus qu’une solution au format M.2 de type PCIe NVMe vienne d’enficher dans le connecteur pour se sentir utile.
Pour les graphismes, c’est la GeForce RTX 2060 au format classique (pas Max-Q / basse consommation) qui est mise à contribution. Grâce à elle, vous allez pouvoir faire tourner un nombre innombrable de jeux sur la dalle Full HD de l’Omen 15. Vous pourrez même goûter aux joies du rendu ray tracing et du DLSS 2.0 dans les titres compatibles, afin d’en prendre bien davantage dans les rétines.
En matière de performances globales, dans les tests effectués grâce au logiciel PC Mark 10, l’Omen 15 joue à peu près dans la même cour que le Lenovo Legion 5 (en Ryzen 7 d’AMD), moins cher, ou que le Neo 15 de XMG… bien plus onéreux que le Omen.
Quand on commence à rentrer dans le vif du sujet, avec les tests analytiques 3D, l’Omen 15 défend chèrement son boîtier. Il parvient à surclasser le Neo 15 de XMG et laisse le Legion 5 loin derrière dans 3D Mark Night Raid et dans 3D Mark Fire Strike Extreme.
Dans les jeux 3D, l’Omen 15 assure une belle prestation et le contraire aurait été étonnant. Dans The Division, en mode Ultra, on atteint 71,9 ips de moyenne (contre 44,7 sur le Legion 5 par exemple, et 87,7 sur le Neo 15). Si on abaisse le curseur des détails en mode Elevé, on passe au-delà de 90 ips.
L’avant-dernier volet des aventures de Lara Croft, lui, s’étale à presque 100 ips, en Ultra, en mode DirectX 12. C’est beau, c’est fluide, c’est super jouable. On en redemande.
Dans les titres e-Sport et dans les jeux moins chargés en polygones complexes et textures détaillées, nous avons obtenu des scores compris entre 230 et 335 images par seconde. Vous devriez donc être tranquille pour un moment, quels que soient les jeux que vous aimez.
Dans tous les cas, sachez que le processeur ne surchauffe pas et n’est pas obligé d’abaisser ses fréquences de fonctionnement. Même quand vous mettez ces milliards de transistors à l’épreuve. Il en va de même pour ceux du GPU. Tout ce petit monde est assez bien refroidi pour même, de temps à autre, enclencher les modes Turbo et faire grimper les fréquences et donc, afficher un peu plus d’images par seconde.
Vos polygones, vous les aimez bien chauds ? Lui aussi
Malheureusement, l’Omen 15 a oublié que sa maîtrise, la puissance n’est rien. Et, comme sur l’édition 2019, on ressent de la chauffe sur le boîtier. Nos relevés de température ont été faits dans une pièce à 22,9°C. L’Omen 15 décroche le record de chaleur de ces 6 derniers mois, une amplitude thermique de 39,3°C entre la température extérieure et celle relevée au pire sur la machine. Elle est de 62,2°C et nous l’avons prise au niveau de la grille d’aération. Il fait chaud là-dessous !
Sur le dessus de la machine, là aussi, le mercure a tendance à s’envoler, avec une température maximale de 47,5°C au niveau des charnières de l’écran et de 42,8°C au niveau de toute la partie droite du clavier. Les touches ZQSD sont épargnées, heureusement, tout comme les reposes-paumes dont les poussées de fièvre sont comprises entre 28,3°C et 32°C maximum.
De la chauffe oui, et du bruit ? Aussi. Nous avons relevé jusqu’à 45,5 dB au maximum, en pleine phase de stress sur le CPU et le GPU pendant 15 minutes. Toutefois, contrairement à de petits ventilateurs d’ultraportables, les deux dispositifs de brassage d’air de l’Omen – de tailles différentes comme on peut le voir ci-dessus – parviennent à ne pas trop monter dans les aigus lorsqu’ils augmentent leur nombre de rotations par minute. Mais impossible de jouer à un gros AAA en catimini alors que toute la maison est endormie.
L’écran 144 Hz manque de vitamine D
Une fois n’est pas coutume, on termine par l’écran du Omen 15. HP propose ici une dalle mate, rafraîchie à 144 Hz. C’est très bien pour les jeux de tir à la première personne dans lesquels la réactivité de l’affichage est une donnée de plus en plus cruciale.
On aurait toutefois aimé que HP rabote un peu plus les bords de l’écran et qu’il mise sur une dalle encore plus rapide. L’industrie du PC propose de plus en plus de machines à surface d’affichage dite sans bords. C’est raté ici. En outre, le taux de rafraîchissement des dalles Full HD semble tendre vers le 165 Hz minimum ; en tout cas, pour celles dont l’étiquette affiche un prix supérieur à 1500 euros.
Nous avons ressorti nos résultats de tests d’écran de l’édition 2019 de l’Omen 15. Elle ne nous avait pas franchement éblouis par ses prestations. L’édition 2020/2021 marche presque dans les mêmes traces. Il y a toutefois eu des efforts consentis et qu’il faut souligner. Le plus visible, c’est la justesse des couleurs.
HP s’est bien rattrapé sur ce point. Le Delta E mesuré est ici de 2,45 dans le seul et unique mode colorimétrique proposé par l’écran. Il était presque de 5 sur l’édition 2019. La nouvelle dalle est donc bien plus soucieuse de la fidélité colorimétrique que la précédente.
Dans le détail, les teintes foncées sont les plus justes. Les couleurs claires, elles, sont toutes marquées par un voile lumineux ; et, enfin, les gris souffrent des pires distorsions de teinte, avec une légère tendance à être tantôt mauves, tantôt grises-vertes.
Autre bon point, la luminosité s’est améliorée. La moyenne maximale globale se porte à 328 cd/m2 contre 315 sur l’Omen 15 2019. Nous avons enregistré un pic à 369 cd/m2 au centre de la dalle. Les autres valeurs plombent toutefois ce bon résultat car comprises entre 311 et 325 cd/m2.
Le taux de contraste plafonne, pour sa part, à 927:1 de moyenne maximale. Ce n’est pas terrible et est même en recul par rapport à l’ancienne dalle (990:1). Nous avons décelé une importante fuite de lumière dans le coin inférieur droit de l’écran ainsi qu’un important effet de clouding au centre (des taches lumineuses dans les zones sombres).
Bilan, l’homogénéité est à 0,061 alors qu’elle ne devrait pas excéder 0,030 sur ce type de machine pour obtenir une bonne note.
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