Petit à petit, la marque Honor prend ses aises en France. Popularité en hausse, distribution chez de nombreux revendeurs (Fnac, Amazon etc.), le Chinois se démarque surtout par son excellent rapport-qualité prix, qui lui confère un succès bien mérité.
Avec son View 20, annoncé le 22 janvier lors d’une grande conférence à Paris, Honor tourne une page importante de son histoire. Nouveau logo, nouvelle boîte, nouvelle surcouche… L’appareil affiche la nouvelle ambition de la marque chinoise, qui souhaite être un peu plus que « la filiale de Huawei ». Cette montée en gamme s’accompagne aussi d’une montée des prix. Le Honor View 20 est commercialisé 549 euros (6 Go de RAM et 128 Go de stockage) ou 649 euros (8/256). Pour la première fois, la marque dépasse le seuil fatidique des 500 euros et s’aligne sur un certain OnePlus.
Un écran d’un nouveau genre
Ecran poinçonné, caméra dans l’écran, trou ou « hole-punch display », il n’existe pas encore d’appellation officielle pour désigner l’écran particulier du Honor View 20. Une seule chose est sûre, ce nouveau type d’écran sera tendance de 2019. Grâce à celui-ci, la dalle LCD de 6,4 pouces du View 20 remplit toute la surface avant sans que l’on ait besoin d’une encoche. La caméra frontale se cache dans un petit cercle d’un diamètre de 4,5 mm, détouré dans le coin supérieur gauche de l’écran.
A l’utilisation, cette idée est tout simplement géniale. L’écran semble sans limite et les yeux oublient très facilement la caméra. A notre grande surprise, le logiciel s’adapte lui aussi très bien à cette particularité. Seules quelques publicités se font avoir et cachent du texte dans l’emplacement du « poinçon ». Les applications gèrent quant à elle cet espace à la perfection.
Pourquoi avoir choisi de cacher la caméra dans un coin de l’écran plutôt qu’au centre ? Tout simplement pour l’utilisation multimédia. Dans un film, il est peu probable qu’une information importante se cache dans un coin de l’écran. Dans un jeu, le pouce vient généralement se placer par dessus l’emplacement de la caméra. Précisons que si celle-ci vous gêne vraiment, il est possible d’ajouter une bande noire virtuelle tout en haut de l’appareil, ce qui la rend invisible.
Grâce à son écran bord à bord, le Honor View 20 est suffisamment compact pour ne pas être trop grand même si -on préfère tout de même vous prévenir- il reste très compliqué de naviguer sur le smartphone à une main. On se consolera en saluant l’emplacement de ses boutons latéraux, facilement accessibles à l’aide de son index ou de son pouce.
Tout cela pour dire que nous sommes conquis par cette nouvelle génération d’écrans. Le design proposé par Honor est aussi innovant que pratique. Pas étonnant que Samsung s’apprête à s’en inspirer avec le Galaxy S10.
Manque de luminosité
Nos yeux sont impressionnés, mais que dit le laboratoire de 01net.com sur l’écran du View 20 ? Selon nos mesures, ce dernier s’avère un peu moins satisfaisant que nous l’aurions espéré. Sa luminosité maximale de 447 cd/m2 est faible pour un smartphone qui se prétend haut de gamme. En plein été, sous les reflets du soleil, cela risque d’être un peu limite pour lire confortablement. Son taux de contraste, de 1397:1, est à la hauteur d’un bon écran LCD, sans battre des records.
Un design somptueux
Étrangement, c’est au dos que le View 20 impressionne le plus. Honor a mis au point un nouveau type de revêtement qui crée des effets lumineux en forme de V. En fonction de la manière dont vous inclinez le smartphone, la lumière se propage différemment. Nous avons pu essayer le modèle noir et le modèle bleu… et c’est tout simplement splendide. Difficile d’utiliser son View 20 dans les transports en commun sans se faire remarquer !
Autre force du View 20, ses connectiques. En plus d’arborer un port USB-C, il fait partie des rares smartphones encore équipé d’une prise jack. C’est bête, mais c’est un sérieux avantage face à ses concurrents que sont le Xiaomi Mi 8 et le OnePlus 6T. Un indicateur LED est toujours présent au-dessus du haut-parleur pour vous avertir de vos notifications, encore un bon point.
Nouvelle surcouche pour une nouvelle vie ?
Historiquement, les smartphones Honor ont toujours tourné sous EMUI, la surcouche utilisée par Huawei pour ses propres appareils. En Chine cependant, l’entreprise a développé un fork du système, baptisé « Magic UI ». Avec le View 20, ce système d’exploitation débarque en Europe ! Le smartphone tourne sous Magic UI 2.0, un système qui n’a pour seule différence que… la couleur des icônes. Un peu faible, mais ce n’est qu’un début.
Dans les faits, ce changement de surcouche pourrait offrir plus de liberté à Honor, qui devrait pouvoir ajouter quelques nouveautés sans dépendre du calendrier de mises à jour de Huawei. On attend tout de même de voir ce que cela donnera.
A noter que Magic UI ne fait pas de miracles et dispose des mêmes problèmes que EMUI. Animations étranges, applications qui quittent, interface pas très élégante, la concurrence fait bien mieux. On est loin d’un Oxygen OS (OnePlus) ou d’un Android pur (Pixel ou smartphones Android One).
Une autonomie record
Comme les Mate 20 et Mate 20 Pro, le Honor View 20 dispose d’une batterie de grande capacité, en l’occurrence 4000 mAh. Grâce à cette dernière, le smartphone réussit l’exploit de dépasser le OnePlus 6T dans notre test d’autonomie polyvalente. Le View 20 a tenu 15h13 avant de rendre l’âme, de quoi tenir deux jours sans problème.
En communication, le smartphone a tenu 28 heures et 56 minutes avant de tomber à 0%. De quoi tenir des heures au téléphone.
Autre avantage du View 20, il est compatible avec la technologie SuperCharge de Huawei. On est loin de l’impressionnant SuperVOOC du Oppo Find X (qui le recharge en 30 minutes) mais le View 20 ne met que 1h12 pour récupérer 100% de sa batterie. Un très bon point.
La puissance du Kirin 980
Ne vous fiez pas à son prix, le Honor View 20 est bien un smartphone haut de gamme. C’est le processeur Kirin 980 qui l’anime (le même que dans les Mate 20), une véritable bête de course. Tout va vite, les jeux démarrent en quelques secondes et le smartphone rivalise avec tous ses meilleurs rivaux sous Android. Il sera sans doute moins puissant que les futurs mobiles équipés d’un Snapdragon 855 mais tiendra largement la route.
Deux modèles sont commercialisés par Honor. Le premier avec 6 Go de RAM, l’autre avec 8 Go. Dans les deux cas, le smartphone ne devrait pas manquer de fluidité. Son stockage interne, de 128 ou de 256 Go, n’est pas extensible, contrairement à ce qui nous avait été indiqué dans un premier temps. Réfléchissez bien avant de passer à la caisse.
Le premier appareil photo de… 48 Mpix
Premier smartphone à utiliser le capteur IMX586 de Sony, le Honor View 20 peut prendre des photos d’une résolution de 8000 par 6000 pixels, soit 48 Mpix. Cette définition d’image native, record dans dans un smartphone, permet d’obtenir des images très définies en plein jour – mais gare au piqué de l’optique ! Outre cette super définition d’image, le capteur IMX586 de Sony a un autre intérêt : proposer une bonne qualité d’image améliorée en plein jour, mais aussi en basses lumières. Le secret ? Le capteur combine les informations de quatre photosites adjacents. L’image ne fait alors plus que 12 Mpix, mais le piqué et la sensibilité d’image sont améliorés.
Dans les faits, si le niveau de détails en plein jour à 48 Mpix permet d’obtenir des résultats parfois impressionnants, le manque de résolution de l’optique produit des images “plates”, sans reliefs. Il vaut mieux rester en mode 12 Mpix, plus modeste sur le papier mais bien plus satisfaisant à l’oeil.
De nuit, nous sommes un peu partagés sur la qualité photo du Honor View 20. La gestion de la lumière est bonne sans être exceptionnelle et l’autofocus n’est pas des plus rapides. Dès que l’objet bouge un peu, on a du mal à avoir des photos vraiment nettes. En revanche, le mode nuit, qui prend des photos avec pose longue, séduit vraiment. Le View 20 reste toutefois un très bon photophone à ce niveau de prix.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Honor View 20 ne dispose pas d’un double module caméra. A droite de son appareil photo se trouve un capteur de profondeur (ToF), dont un des usages est notamment de modéliser des objets 3D. Il permet aussi de récupérer des informations nécessaires au mode portrait, ce qui marche plutôt bien. L’effet bokeh est en effet réussi.
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