Six mois après le Honor 9, la filiale de Huawei entre dans le cercle de moins en moins fermé des fabricants de smartphones bord à bord. Dans la foulée du séduisant Honor 7X, le Honor View 10 profite d’une fiche technique digne d’un Huawei Mate 10 Pro. Le processeur Kirin 970 cadencé à 2,36 GHz côtoie 6 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage. Au format 18:9, l’écran de 6 pouces affiche une définition Full HD. En plus du capteur photo principal (16 Mpix), Honor ajoute un capteur monochrome de 20 Mpix. Le Honor View 10 est disponible pour 499 euros.
Dans la lignée du Honor 8 Pro
Techniquement, le Honor View 10 domine tous les autres smartphones de la marque. Esthétiquement, ce n’est pas forcément le cas. Alors que le Honor 9 profitait de subtils reflets sur sa coque en verre, le View 10 revient à des finitions bien plus basiques, en métal. Pour ne pas cannibaliser le Mate 10 Pro ? Difficile à dire, mais le smartphone se place clairement comme le successeur du Honor 8 Pro.
Contrairement à ce dernier, la partie arrière du smartphone est dénuée de capteur d’empreintes digitales. Seul le double module caméra – très protubérant – se distingue, placé quelques centimètres au-dessus du logo de la marque. En ne tenant pas compte de cet élément, le View 10 impressionne par sa finesse de seulement 6,97 mm.
Le bouton principal pour se différencier
Grâce au format panoramique, l’appareil est confortable à prendre en main. Les boutons d’alimentation et de réglage du volume sont placés à bonne hauteur, sur la tranche droite. Sur la tranche inférieure, Honor loge un connecteur USB Type-C et une prise jack. Soit la connectique qui devrait être celle d’un smartphone en 2018, du moins à nos yeux.
Bien qu’inspiré du Mate 10 Pro, le Honor View 10 se différencie sur un point essentiel : malgré le format 18:9, Honor est parvenu à loger un bouton principal physique en façade, qui abrite également le capteur d’empreintes digitales. Un choix qui a d’importantes conséquences sur l’utilisation du smartphone en termes de praticité. Et ce d’autant plus que ce capteur d’empreintes compte parmi les meilleurs du marché.
Le retour d’une fonction essentielle
Avec le Huawei P10, le géant chinois avait inauguré la fonction de bouton principal intelligent. Grâce à la surcouche EMUI 8.0 (basée sur Android 8.0 Oreo), l’utilisateur peut ainsi faire disparaître les boutons retour et multitâche, pour allouer ces fonctions au bouton principal. Un appui court permet de revenir en arrière, un appui long renvoie vers l’écran principal et un « swipe » ouvre le menu multitâche. Pour peu que l’on prenne le temps de s’y habituer, ce système de navigation devient intuitif et optimise l’usage à une main. Un usage lui-même facilité par le format 18:9 tout en longueur. L’association des deux est donc aussi rare que convaincante.
En dehors de cette originalité, la surcouche de Honor évolue peu par rapport aux versions précédentes. Au premier allumage, elle offre son lot d’applications préinstallées, que de nombreux utilisateurs s’empresseront de désinstaller. Selon ses préférences, il est possible de faire apparaître un tiroir d’applications ou de le désactiver. On se retrouve alors avec un système de navigation proche de celui d’iOS.
Reconnaissance faciale, première
Le View 10 est l’occasion pour Honor d’introduire son premier système de reconnaissance faciale. Contrairement à l’iPhone X, le View 10 ne demande pas plus d’une ou deux secondes pour sa configuration. Comme sur les autres smartphones Android, la reconnaissance faciale de Honor n’est pas aussi sécurisée que le Touch ID d’Apple.
Pour autant, cette dernière est efficace. Moins rapide que celle de chez OnePlus – imbattable dans le domaine de la réactivité, elle est comparable à celle du Samsung Galaxy S8. Honor propose aussi de se servir de son visage pour afficher les détails des notifications, tout en gardant le smartphone verrouillé. Cette usage permet, par exemple, de compléter l’excellent système de reconnaissance par empreintes digitales.
Un écran IPS bien contrasté
Contrairement à OnePlus, Honor n’offre pas de dalle Amoled. Il faut donc se contenter d’un écran IPS et d’une définition Full HD. Avec une diagonale de 6 pouces, cela donne une résolution de 403 ppp. Soit un niveau de détails largement suffisant pour tous les usages.
Lors du passage du View 10 dans notre labo, nous avons mesuré un taux de contraste de 1937:1. Un excellent chiffre, qui place l’écran IPS du smartphone parmi les plus contrastés. A titre d’exemple, le taux de contraste de la dalle du Huawei P10 est de 1430:1, alors que celui de l’iPhone 8 grimpe à 1627:1. De quoi donner encore plus de crédit à la performance du View 10.
Le mobile de Honor est par contre moins lumineux que les deux appareils sortis en 2017 (616 cd/m² pour l’iPhone 8 et 522 cd/m² pour le P10). Mais avec 494 cd/m², il assure un bon confort de lecture, même en extérieur. Le principal défaut de l’écran du View 10 est son manque de fidélité des couleurs. Le Delta E s’élève à 6,01, avec à la clef des tonalités trop froides. Un reproche à relativiser dans la mesure où EMUI 8.0 permet de modifier la colorimétrie pour obtenir un rendu plus agréable à l’œil.
La puissance des meilleurs
Le Honor View 10 intègre le dernier processeur maison de Huawei, le Kirin 970. Avec la puce graphique Mali G72, il offre des performances très proches de celles du Mate 10 Pro. Et elles sont excellentes. Comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous, les benchmarks placent le View 10 en bonne place parmi les appareils les plus puissants du marché.
Comme à notre habitude, nous avons soumis le smartphone à de longues parties de Riptide GP : Renegade, un jeu particulièrement gourmand en ressources graphiques. Quelques rares saccades se sont faites ressentir après une vingtaine de minutes de jeu, sans que cela ne gâche l’expérience. La réactivité est logiquement à la hauteur dans les tâches du quotidien, notamment grâce aux 6 Go de mémoire vive (128 Go de stockage).
Aussi endurant que le OnePlus 5T et le Galaxy A8
Malgré cette puissance, Honor parvient à garder un bon niveau d’autonomie, du moins dans l’usage quotidien. D’après nos mesures d’autonomie polyvalente, le Honor View 10 se place, avec un résultat de 11h45, au même niveau que les OnePlus 5T et même le Samsung Galaxy A8 dont le test sera publié dans les prochains jours. Il permet donc de terminer la journée avec un peu de marge, ce qui est appréciable pour un écran de cette taille.
En revanche, son autonomie en jeu vidéo du tombe à 2h58. C’est moins bon que celle du OnePlus 5T (3h51) et bien inférieur aux cinq heures d’endurance du Samsung Galaxy A8. A moins d’avoir un chargeur à disposition, n’espérez pas profiter d’un long vol en avion pour finir un jeu.
Photo : des améliorations en basses lumières
Une nouvelle fois, Honor réplique l’équipement des derniers smartphones Huawei, partenariat avec Leica mis à part. On retrouve un double module caméra avec un capteur RGB de 16 Mpix et un capteur monochrome de 20 Mpix.
Voir les photos prises avec le Honor View 10 en haute définition
Comme le Mate 10 Pro, le Honor View 10 s’illustre par une très bonne vitesse de mise au point et de prise de vue. Sans atteindre la réactivité stratosphérique des Samsung Galaxy S8 et Galaxy Note 8, le View 10 se classe parmi les smartphones les plus nerveux en photo.
Dans de bonnes conditions, la qualité d’image est au beau fixe : le niveau de détails est très bon, les couleurs sont fidèles et les images sont bien contrastées. On regrette cependant un lissage trop présent, qui se fait tout autant ressentir en mode monochrome.
Mais les plus gros progrès par rapport au Honor 9 concernent la prise de vue en basses lumières. En dépit d’une exposition légèrement moins importante, le niveau de détails est bien meilleur que celui de l’appareil sorti l’été dernier. Même dans des conditions difficiles, le View 10 parvient à prendre des photos rapidement et plutôt proprement.
Honor propose un mode « portrait », qui consiste à appliquer un flou d’arrière-plan. Une fonction qui fait son effet, mais qui est moins précise que chez la concurrence, à commencer par OnePlus. Si la qualité vidéo est bonne, le View 10 est pénalisé par un manque de stabilisation optique.
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