Honor, plus connu pour ses smartphones Android que pour ses PC portables, nous a proposé d’éprouver l’une des configurations de son MagicBook. Tout comme Xiaomi, la marque chinoise – liée étroitement à Huawei, rappelons-le – s’essaie à la diversification pour un catalogue varié. Précisons tout de suite que ce MagicBook, PC portable 14 pouces de son état, n’est pas officiellement vendu en France. Pour se le procurer, il faut faire appel aux marketplaces de sites e-commerçants ou aux circuits d’importation comme GeekBuying et consorts qui assurent l’acheminement dans nos contrées de matériels vendus sur le marché chinois.
Ainsi, lorsque vous commandez la machine, il faut d’abord vous assurer de bien choisir une disposition Qwerty (au mieux) pour éviter d’avoir un clavier complètement chinois. Normalement, la disposition américaine est proposée par défaut mais, mieux vaut bien le vérifier.
En revanche, pour la langue de Windows 10, c’est bien celle de l’Empire du Milieu qui s’étale en grand et en idéogramme sur l’écran au premier démarrage de la machine. Un problème, une solution, nous vous invitons à suivre le tutoriel créé par notre confrère de Minimachines.net grâce auquel nous avons forcé le MagicBook à se mettre à la langue de Molière.
Précisons enfin que le MagicBook est disponible en plusieurs configurations sur les réseaux d’importation, certaines avec des processeurs Intel, d’autres avec des puces AMD Ryzen. L’écran tactile est aussi une option proposée. Pour notre part, nous avons eu le modèle le plus haut de gamme en main, vendu entre 900 et 1080 euros selon les promotions et les taux de conversion en cours.
Quand on regarde le MagicBook d’Honor, difficile de ne pas se dire qu’Apple est encore passé par là. Ou, plus exactement, les standards de design établis par la marque à la pomme, qui ont rythmé le marché de l’ordinateur portable depuis quelques années. Reconnaissons toutefois que depuis un certain temps, les mastodontes du PC essaient de s’en détacher de plus en plus. Mais, les marques chinoises – elles – n’ont de cesse de proposer des produits qui ressemblent vraiment beaucoup à ceux de Cupertino.
Ainsi le MagicBook d’Honor nous rappelle un modèle de MacBook Pro, pas forcément de la génération actuelle, mais faire ignorer cette ressemblance ne serait pas honnête de notre part. Des exemples concrets ? Les rondeurs aux mêmes endroits, les finitions métalliques, le dos de la charnière d’écran carrée… nous nous arrêterons là.
Connectique réduite au minimum vital
Avant de démarrer ce PC portable 14 pouces, procédons à notre habituel tour du propriétaire. Le boîtier plutôt bien fini mélange à la fois de l’alliage d’aluminium sur le dos de l’écran et le dessous de la machine et un alliage de magnésium sur le plateau interne. Classique. De fait, posé sur la balance, le MagicBook accuse un poids raisonnable de 1,4 kg. Côté épaisseur, cet Honor flirte avec les 2 cm au plus haut. La faute aux gros patins situés à l’arrière de la machine, visant à la surélever pour assurer un meilleur confort de frappe et, aussi, pour mieux faire circuler l’air. Un détail qui a son importance comme nous le verrons plus loin.
Petit inventaire rapide de la connectique proposée. A droite, une prise USB 2.0 et la sortie/entrée audio. A gauche, une sortie HDMI plein format, une prise USB 3.0 et une autre, Type-C. C’est d’ailleurs via cette dernière que la batterie du MagicBook se recharge.
De fait, le chargeur secteur adopte le format prise de courant, et son poids de 220 grammes lui permet de voyager sans problème avec la machine, sans provoquer la moindre luxation d’épaule.
Pour se connecter à la Toile, c’est Wi-Fi obligatoire (module n/ac présent) et, bien sûr, le Bluetooth (4.2) est présent également.
Quelques petites fautes esthétiques et de confort
Une fois l’écran déployé, impossible de ne pas tomber nez-à-nez avec les bords plastiques noirs qui encadrent la dalle de 14 pouces. Si ceux des côtés sont d’une épaisseur acceptable, les bordures supérieure et inférieure sont – elles – bien plus imposantes. De quoi égratigner quelque peu l’esthétique plutôt soignée jusque-là constatée.
Côté clavier, on sent là encore les fortes inspirations du monde Apple, tant en matière de sérigraphie des touches (rétroéclairées) que de toucher. Le confort de frappe se révèle très bon, car la course est assez courte, le bruit maîtrisé et les doigts trouvent facilement leurs repères. Il faut bien sûr raisonner et taper comme on le ferait avec un clavier français et ce, malgré la disposition anglo-saxonne des touches. Les utilisateurs qui ont l’habitude de saisir du texte au kilomètre en conservant les yeux rivés sur l’écran n’auront aucun souci. Les autres – plus habitués à regarder les touches avant de taper – auront assurément plus de mal.
Continuons avec le touchpad. Ce dernier n’est pas d’une réactivité à toute épreuve, même après en avoir réglé la sensibilité dans Windows. Nous avons aussi trouvé que les clics droit et gauche étaient vraiment mous et peu agréables.
Terminons en précisant que, comme sur le XPS 13 de Dell, le capteur d’empreintes digitales, compatible avec Windows Hello, se camoufle dans le bouton de mise en marche de la machine.
Un écran qui fait illusion
Entrons maintenant dans le vif du sujet et commençons par éprouver l’écran 14 pouces mat Full HD de l’appareil. Soumis à notre sonde, ce dernier révèle tout d’abord sa principale force : un taux de contraste élevé de 1215:1 plutôt rare pour une dalle IPS. Malheureusement, on s’arrête là pour les points positifs. La luminosité maximale moyenne de 243 cd/m2 est vraiment trop basse pour un ultraportable et ne permet pas de travailler confortablement dehors, en plein jour. Si le soleil brille, il faudra le fuir au profit d’un coin d’ombre pour conserver une bonne lisibilité.
En outre, la fidélité des couleurs n’est pas du tout au rendez-vous. En visionnant nos vidéos de tests habituelles, les bleus ressortent beaucoup trop et d’autres teintes (vertes notamment) nous ont paru assez fades. Si vous comptiez mettre à profit la puissance de la configuration pour développer et retoucher des photos avec justesse, comme un pro, nous vous conseillons de passer votre chemin et d’opter pour un Gigabyte Aero 15X par exemple. Plus gros, plus cher mais plus puissant et dont l’écran est lui, juste.
De la polyvalence oui, mais du throttle aussi
Nous le mentionnions en introduction, notre version du MagicBook embarque la configuration la plus haut de gamme que l’on peut se procurer à l’heure actuelle. Honor a choisi de faire confiance au Core i7-8550U, un processeur dernière génération à quatre coeurs (huit threads) cadencé à 1,8 GHz pouvant monter à 4 GHz dans certains cas, épaulé par 8 Go de mémoire DDR3. Celle-ci est malheureusement soudée à la carte mère et ne pourra pas être augmentée. Un module SSD de 256 Go assure le stockage et pourra, lui, être éventuellement troqué contre un modèle de plus forte capacité puisqu’il est accessible et amovible.
Honor ne s’arrête pas là puisqu’une carte graphique dédiée Nvidia GeForce MX150 est aussi présente dans les entrailles de son MagicBook. L’ensemble délivre des performances plutôt homogènes, en atteste la note que nous lui avons attribué. Précisons toutefois que la carte 3D n’est pas la plus musclée qui soit. N’espérez donc pas faire tourner des jeux AAA sur sa petite puce. Toutefois, pour jouer de temps en temps à des titres comme StarCraft II, Overwatch, Counter-Strike : GO ou encore DoTA 2 en ne forçant pas trop sur les niveaux de détails mais en conservant la définition native de l’écran, la configuration donne correctement le change. Sinon vous vous exposez à quelques déconvenues.
Nous avons en effet constaté que le processeur et le GPU étaient victimes de throttle. Ils abaissent leurs fréquences de fonctionnement dès qu’on les stresse beaucoup, trop longtemps. Le CPU réduit la voilure à des valeurs comprises entre 1 et 1,4 GHz pour éviter le coup de chaud. Côté GPU, c’est déjà plus difficile à quantifier mais le tracé des courbes produites par les sondes est formel : la MX150 calme le jeu pour éviter la surchauffe, elle-aussi. Et puisqu’on parle température…
Sans surprise, le mercure grimpe vite sous la machine : 56,7°C relevés par endroit. il y a de quoi attraper des coups de chaud sur les cuisses rapidement. Et la chaleur est aussi perceptible sur les repose-paumes avec un maximum de 36,2°C mesurés au pistolet thermique. En clair, si vous prévoyez de faire tourner des jeux ou des applis un peu lourdes sur le MagicBook, ne le conservez pas sur vos genoux. Terminons par les nuisances sonores, mesurées à 41,3 dB lors de phase de stresse intense : pour la discrétion en pleine action, c’est loupé. En revanche, dès que vous surfez, regardez un film ou travaillez tranquillement sur un document ou un tableau de calcul, le silence est absolu.
L’endurance vient lui sauver la mise
S’il y a bien une mission dans laquelle un ultraportable n’a pas le droit d’échouer, c’est d’accompagner son propriétaire en toute circonstance, des heures durant, sans faillir. Dans le cas du MagicBook, il prend cette tâche très à coeur. En atteste la très bonne note d’autonomie de 8,6/10 obtenue sur nos tests d’endurance.
En lecture vidéo HD, en boucle, écran au maximum, il parvient à se maintenir à flot pendant plus de 8 heures. Dès que l’on augmente la définition de la vidéo (1080p) et qu’on abaisse un peu la luminosité de l’écran (200 cd/m2), les scores sont un peu moins bons – 7 h 24 – mais demeurent tout à fait honnêtes. Enfin, en autonomie polyvalente qui simule, on le rappelle, des scénarios d’utilisation classiques comme l’ouverture de documents, de tableaux, d’images, du surf sur le Web et du visionnage de contenu multimédia en local ou en streaming, le MagicBook tient presque 8 h 40.
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