L’Honor MagicBook Pro est arrivé il y a quelques semaines en France après avoir commencé sa vie commerciale en Asie, au tout début de l’été. À l’occasion d’une conférence donnée en septembre, lors du salon de l’IFA 2020 de Berlin, Honor avait annoncé, en fanfare, qu’elle proposerait aussi cette machine en France.
Sur ses terres, la marque offre une plate-forme à base de processeurs Intel à sa machine alors qu’en Europe, c’est avec une puce AMD Ryzen 5 de génération 4000H qu’il faut composer. Cela lui permet de venir se positionner face à la concurrence et de se montrer très agressive. Le MagicBook Pro, PC portable à écran 16,1 pouces Full HD, est proposé pour la somme très alléchante de 900 euros et, pour ce prix, il frappe fort.
Mais attention, ne le prenez pas pour un concurrent direct d’un MacBook Pro 16 même si… Honor adorerait qu’il le soit. Ce grand PC portable a l’ambition de marcher sur les plates-bandes de Dell et de son XPS 15 ou encore des Envy 15 et 17, de HP, voire… de certains Aspire bien costauds d’Acer.
Le Honor MagicBook Pro est, sans détour, une machine vraiment réussie pour son prix. Des PC portables de 16,1 pouces à moins de 1 000 euros de cette qualité, on aimerait en avoir bien plus souvent entre les mains.
Son boîtier en alliage d’aluminium est robuste, assez fin (2,08 cm) et léger (1,67 kg) pour les dimensions affichées. Les finitions sont tout à fait identiques à celles auxquelles la marque nous a habitués par le passé : propres et nettes.
Ce physique, ces rondeurs, la matière de son boîtier ou encore quelques petits détails ergonomiques nous rappellent celles des MateBook de Huawei. Et pour cause, Honor et Huawei étaient encore une seule et même entreprise il n’y a pas encore si longtemps. Il est donc logique que l’on retrouve une quantité de finitions, de détails, et de subtilités similaires sur les MateBook et les MagicBook. Nous l’avions déjà constaté sur de précédents tests et bien que nous n’ayons pas vu de PC portables de cette taille chez Huawei (maximum 15,6 pouces), son empreinte est bien là.
On la retrouve dans la Webcam du clavier, logée entre les touches F6 et F7 et qui se déploie dès qu’on lui appuie sur la tête. Là où Honor se démarque toutefois de Huawei, c’est sur la qualité du clavier rétroéclairé.
Premier regret, les touches sont assez ramassées car cernées par des enceintes (de qualité médiocre). On dirait qu’elles se tiennent chaud et, comme nous le verrons plus loin, il n’y a pourtant aucun risque de ce côté-là. Autre grief contre le clavier : l’absence de pavé numérique dédié. Pas très pratique pour travailler sur des documents de type tableur.
Troisième grief : le confort de frappe. Il est décevant : la course est courte mais le toucher est mou. Si vous avez tendance à taper de manière un peu vive et appuyée, vous allez vite faire la grimace.
Nous avons même remarqué que le piano – la partie du boîtier qui accueille les touches – pouvait même un peu s’enfoncer parfois. Clairement, on est loin des sensations que peuvent procurer un clavier Asus ou Dell sur des machines de ce prix et c’est assez dommage.
Quant au touchpad, il n’a rien de particulier. Il est large et fait son office. Mais nous lui avons rapidement préféré une souris externe, branchée à l’une des prises de la machine pour travailler plus confortablement sur notre bureau.
On retrouve tout l’ADN d’Honor et de Huawei, à nouveau, au travers du choix de la connectique et de sa disposition. Sous le clavier se trouvent le modem Wi-Fi 5 et le module Bluetooth 5. Deux prises USB 3 à droite accompagnées d’une prise casque. À gauche, une autre prise USB plein format, une sortie vidéo HDMI 2.0 et une prise USB Type-C sont à la fête.
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Précisons tout de suite que ce connecteur est, vous vous en doutez, l’interface qui accueille le câble pour recharger la batterie de ce grand PC portable. On y connecte un chargeur secteur semblable à celui d’un smartphone sur la forme (un peu plus grand en vérité) et que l’on peut facilement mettre dans un sac en cas de déplacement.
Emmener un 16,1 pouces en ballade ? Certains le font, si, si. Pour travailler ou même pour regarder un film dans le train. Ils mordent un peu sur la tablette du voisin mais comme celui-ci dort généralement… Bref. Effectuer des tâches bureautiques ou profiter de la dernière série que vous aurez téléchargée en local depuis votre service de streaming préférés sur batterie, c’est possible avec le Honor MagicBook Pro.
Selon nos tests, ce grand dadais tient presque 11 heures dans notre scénario d’utilisation polyvalente (bureautique, surf, visionnage de photos et de vidéos), connecté à la Toile.
En lecture vidéo 1080p streamée en continue depuis un serveur distant, la batterie conserve le tout opérationnel pendant 7 heures 30. Des scores vraiment honnêtes pour une machine qui n’a pas vocation à vous suivre partout mais qui, comme elle le prouve, peut le faire de temps en temps.
Espérons que pour atteindre une telle autonomie, Honor n’a pas fait des compromis sur l’écran ? On enchaîne justement sur ce point.
Ecran 16:9 mat et à bords fins cherche puissante luminosité
Les standards en matière de design d’écran sur les PC portables veulent que si l’écran est mat, les bords en plastique saillant soient fins ou très fins sur au moins 3 des côtés (haut, gauche et droite). C’est le cas de notre Honor MagicBook Pro. Mais les bords en plastique ne défigurent pas l’apparence de ce grand travailleur.
Au premier coup d’oeil, l’écran nous a paru un peu sombre. Nous avons voulu pousser la luminosité au maximum. Elle l’était déjà. Aïe. Nous avons donc empoigné notre sonde, avec la peur de découvrir une bien mauvaise dalle 16,1 pouces.
La luminosité moyenne maximale de l’écran est de 330 cd/m2. C’est faible, très faible pour un PC portable qui a vocation à faire de la création d’images ou de contenus multimédia. Il aura donc de la peine à bien mettre en valeur toute la chaleur de certains rendus. Le maximum que nous avons pu en tirer, c’est 346 cd/m2 en plein centre.
C’est aussi à cet endroit que le taux de contraste est le meilleur et, en moyenne maximale, la valeur se situe à 1500:1. La moyenne actuelle des machines de ce gabarit se situe plus aux alentours de 1600-1700:1. C’est correct. Bilan, l’homogénéité de la dalle est à 0,023, ce qui est honnête, mais le manque de puissance dans le rétroéclairage se ressent clairement sur ce test.
En revanche, le MagicBook Pro marque des points sur la fidélité des couleurs. Par défaut, nous avons mesuré un Delta E de 2,27 ce qui est, pour un écran de PC portable, plus que bon. Plus on s’approche de 0 meilleur c’est, mais quand les dalles approchent de 2 c’est que, déjà, elles n’afficheront pas vos oranges en rouge ou vos gris… en vert.
Deux autres modes de température de couleur peuvent être activé grâce à un petit logiciel : Froid ou Chaud. Le premier manque de justesse (4,1) alors que le second, lui, reste dans les mêmes eaux que le mode par défaut.
La définition Full HD de la dalle est aussi bien mise en valeur que sur un PC 15,6 pouces classique. Pour travailler dans un environnement moyennement lumineux ou faiblement éclairé, c’est un grand oui. Si vous êtes dans un endroit très éclairé, le revêtement mat amortira les dégâts mais pas tous. Vous devrez jouer sur l’inclinaison de la dalle pour vous séparer d’éventuels reflets récalcitrants. Pour la retouche photo, nous validons même si un petit passage à la sonde de calibration colorimétrique pourra être bénéfique tout de même.
Un grand PC dopé au dernier AMD Ryzen 5
Pour parvenir à conserver un prix très agressif en Europe, nous le disions en introduction, Honor a fait le choix de proposer son MagicBook Pro en version AMD. Il y a encore quelque temps, ou même l’année dernière, cela nous aurait fait grimacer. Mais vu que les derniers Ryzen, dont est issu le modèle 4600H, offrent de bonnes prestations, nous avons le sourire.
Ce processeur est un modèle 6 coeurs/12 threads qui turbine à 3 GHz lorsque toutes les ressources sont mobilisées. Il peut, grâce à son mode Turbo, aller flirter avec les 4 GHz si l’appli que vous lancez et exécutez n’a pas besoin de tous les coeurs pour fonctionner. Classique.
C’est aussi le processeur AMD qui va se charger, par l’intermédiaire de sa partie graphique intégrée Radeon Graphics, d’afficher les interfaces et même quelques jeux. Le contrôleur graphique embarque 6 grosses unités de calcul GPU qui peuvent battre la mesure jusqu’à 1,5 GHz.
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CPU et GPU intégré pourront compter sur les 16 Go de mémoire DDR4 présents dans la machine pour les aider à venir à bout de toutes les tâches que vous leur confierez comme nous allons le voir dans peu de temps.
Toutefois, soyez avertis : impossible de rajouter de la mémoire après achat. Tous les modules sont soudés à la carte mère et aucun emplacement physique n’est disponible pour accueillir des barrettes. La finesse a un coût.
Pour le stockage, comme le montre l’image ci-dessous, c’est un SSD NVMe Western Digital de 512 Go qui va se charger d’accueillir toutes vos données. Il ne sera pas possible d’augmenter la capacité d’archivage faute de slot M.2 disponible sur la carte mère. Il y a bien un emplacement pour disque dur de 2,5 pouces mais… rien pour le brancher au reste de la machine.
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Soumis à nos différents tests applications, le MagicBook Pro offre des prestations conformes à nos attentes : tout à fait correctes sans être ébouriffantes.
Dans PC Mark, par exemple, il ne démérite pas. Les scores obtenus le classent parmi les 10 meilleurs machines 15,6 et 17 pouces que nous avons eues en test ces 12 derniers mois. Pareil dans les autres épreuves, le MagicBook Pro fait son travail au niveau auquel on l’attend.
Il n’y a qu’en création numérique qu’il trébuche. C’est un test lourd et complexe du logiciel de test et qui met à l’épreuve les appétences du processeur et de la partie graphique à gérer tout un tas de scénarios de codage, décodage, applications de filtre, etc. Il obtient le score de 5 196 points ce qui le positionne à quelques encablures d’une Dell XPS 15 que nous avions testé en fin d’année dernière et au même niveau qu’un MacBook Pro 16 de… 2018 (sur ce test uniquement, précisons-le).
Il est même un peu joueur à ses heures
Nous l’avons aussi entrepris sur les tests de jeux vidéo, à l’aide de plusieurs titres mais aussi de 3D Mark. En Full HD, le contrôleur graphique assure de bonnes prestations à condition que vous ne poussiez pas tout à fond dans les derniers AAA. Par exemple, dans Fortnite ou, plus vicieux, dans Battlefield V, vous obtiendrez entre 30 et 50 ips en mode Moyen. N’allez pas au-delà, sinon ce sera la dégringolade assurée.
Dans les vieux titres de notre arsenal, comme Dirt 3, par exemple, le contrôleur Radeon parvient à générer 75 images par seconde, en moyenne, avec tous les détails à fond. Dans certains jeux de rôle ou d’aventure, nous avons réussi à flirter avec les 60 ips. Pour se faire une petite partie de temps en temps entre deux réunions, ou pour que le petit dernier puisse goûter aux joies vidéoludiques sous votre contrôle, c’est largement suffisant.
Beaucoup de chauffe, un peu de bruit mais pas trop d’appétit
Ne vous laissez pas abuser par l’imposant système de refroidissement (visible ci-dessous), équipé de deux ventilateurs. Son efficacité est assez relative. Sous la machine, nous avons relevé des pointes de mercure à 50,3°C et sur le dessus, le thermomètre dépasse les 48,5°C au niveau de la charnière. Sur les reposes-paumes, on atteint 32,9°C et sur le clavier, la barre des 43°C est largement franchie sur toute la zone centrale. Pour l’hiver, c’est bien, ça réchauffe les mains mais, en été, ça sera clairement désagréable.
La bonne nouvelle, c’est que la chauffe n’impacte pas le comportement des composants. Le processeur AMD ne s’est pas mis en vitesse de sécurité lorsque nous l’avons submergé de demandes afin de le faire bouillir. Il a su garder la tête presque froide pendant plus de 15 minutes mais, conserver les fréquences en mode Turbo, n’a pas toujours été possible. Notre courbe de résultat ressemblait aux relevés d’un sismographe après un bon tremblement de terre.
En matière de discrétion, c’est un bon élève… tant que vous le houspillez pas. Les ventilateurs ne tournent pas ou faiblement lorsque vous faites du surf sur la Toile (28 à 30 dB). Lancez un jeu et là, la musique sera toute autre. Ils mettront du temps à se mettre en route, le temps que les coeurs du processeur sortent de leur torpeur et commencent à battre à pleine vitesse. Dès lors, les deux dispositifs de refroidissement poussent la chansonnette jusqu’à atteindre 38,6 dB. Le bruit généré est assez strident, nos tympans n’ont pas du tout apprécié.
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