Si vous êtes familier du monde du smartphone, vous savez sûrement que Honor est une marque « fille » du géant chinois Huawei. En clair, Honor possède ses propres équipes commerciales et marketing et fait ses propres choix stratégiques. Mais pour la R&D et le développement des produits, les ingénieurs des deux marques travaillent en étroite collaboration et partagent leur expérience.
C’est pour cela que le MagicBook 14 2020 de Honor ressemble à s’y méprendre au MateBook D 14 2020 de Huawei. Même design ou presque, même écran de 14 pouces, même plate-forme AMD, astuces ergonomiques identiques… l’inspiration partagée (qui a dit « copie » ?) se ressent jusqu’au toucher du clavier.
Toutefois pour ne pas se parasiter, les deux PC ultraportables ne proposent pas tout à fait le même équipement et, surtout, ne se positionnent pas dans les mêmes eaux tarifaires. Le MateBook D de Huawei se place sur le segment des machines à (tout juste) moins de 750 euros. Le Honor, pour sa part, est commercialisé 600 euros environ. Il a pour autant, sur le papier, a de quoi convaincre.
Vous vous en doutez : il y a de très nombreux points communs entre le Honor et le Huawei. Aussi lire le test du MateBook pourra éclairer votre lanterne sur des points que nous n’aborderons peut-être pas ou très vite ici.
Il y a quand même quelques différences entre ces deux Book. Esthétiques pour commencer. Le MagicBook d’Honor se pare ainsi d’un liseré bleu métallisé qui court sur tout le tour du cadre de l’écran en alliage d’aluminium. Et c’est très réussi, l’effet est garanti.
De façon logique, la marque « Huawei » laisse sa place à « Honor » sur le dos de l’écran et à quelques autres endroits du boîtier. Voilà, sur la forme, ce sont les seuls changements à noter.
Les dimensions sont les mêmes, le poids également (1,37 kg) au gramme près. La connectique ? Pareil là encore. Elle se compose de trois prises USB (2 x USB et 1 Type-C qui sert d’interface de recharge de la batterie), 1 sortie vidéo HDMI et d’une prise audio combo (entrée et sortie). Pas de prise réseau ici non plus, c’est Wi-Fi 5 pour le surf sur la Toile (le Bluetooth 5.0 est aussi présent).
Un très bon clavier, un excellent touchpad
Les similitudes continuent avec la touche de mise sous tension qui sert de lecteur d’empreintes digitales. Et la webcam escamotable est aussi au rendez-vous, logée entre les touches F6 et F7 du clavier. On la dégaine en lui appuyant sur la tête mais cela ne la met pas en marche pour autant.
Puisqu’on aborde la question du clavier, celui du MagicBook repose dans le plateau intérieur tout en alliage de magnésium et aluminium, en harmonie avec le dos de l’écran. Ce clavier qui est rétro-éclairé de blanc propose des touches dont le toucher et la course sont à la mode « Apple ». Elles sont agréables à heurter des doigts mais ont toutefois la fâcheuse tendance à garder les traces d’utilisation après des heures de saisies au kilomètre.
Précisons enfin qu’il est possible aussi de verrouiller la touche FN lorsqu’on appuie dessus (une petite LED signale son activation). Pratique pour solliciter les touches de fonctions sans avoir à faire le grand écart.
Enfin mention spéciale au touchpad de ce MagicBook. Le modèle du MateBook D 14 ne nous avait pas procuré d’aussi bonnes sensations. Il est large mais pas trop, sa surface est dure comme on les aime et répond au quart de clic. Des marques comme HP ou Acer auraient raison de s’inspirer du MagicBook d’Honor en garnissant leurs machines haut de gamme de touchpads aussi performants et agréables à utiliser. Cela nous changerait des surfaces molles et peu réactives.
Comme le MateBook D 2020 de Huawei, le MagicBook 2020 propose aussi la possibilité d’appairer un smartphone Honor (ou Huawei) au PC juste en l’approchant du PC portable. But de la manoeuvre ? Le piloter directement depuis l’écran grâce à la couche logicielle Honor Share. Il est même possible de transférer des fichiers d’un appareil à l’autre en un tour de main.
L’outil logiciel « à tout faire » de Huawei, le PC Manager, est là aussi présent. C’est une sorte de super panneau de configuration et de contrôle. On peut mettre à jour la machine, surveiller les notifications, les ressources mobilisés, etc. Sympathique mais pas indispensable. Surtout lorsque Windows 10 propose déjà son propre panneau de notifications et de contrôle.
Ecran : luminosité et fidélité des couleurs en berne
Le MagicBook d’Honor est équipé d’une charnière d’écran 14 pouces qui permet de l’incliner à 180°, à l’instar du Huawei. C’est aussi une dalle IPS Full HD et mate dont les contours en plastique ont les mêmes caractéristiques : 3 sur 4 sont très fins.
A vue d’oeil, la luminosité de l’écran n’est pas terrible. Utiliser la machine sur un balcon ensoleillé oblige à pousser l’intensité du rétroéclairage au maximum pour que la lisibilité soit au rendez-vous. Le contraste semble, à l’inverse, assez élevé : les photos et les quelques séquences vidéos visionnées offraient des rendus de couleurs assez flatteurs. Mais pas franchement fidèles. Les rouges et les orangés explosent et les effets bleutés ne sont pas du tout justes.
Nos premières observations se sont rapidement confirmées. La luminosité moyenne maximale est de 252 cd/m2 (contre 247 sur la machine Huawei). C’est en dessous de la moyenne. Le taux de contraste, de 1275:1 (contre un peu plus de 1300 sur le MateBook D 14), s’en sort mieux. Et bon an, mal an, l’homogénéité s’avère correcte.
Quant à la justesse des couleurs… c’est la pire que nous ayons jamais vue. Le Delta E est de 5,39 sans traitement logiciel. En activant ce dernier, le mode Chaud limite un peu les dégâts mais si c’est de la précision que vous cherchez, passez très vite votre chemin. Ou achetez le MateBook D dont la fidélité des couleurs est un peu plus acceptable.
Efficacité approuvée pour le prix
Le prix de la machine Honor est inférieur à celui de sa cousine Huawei. En partie parce qu’il y a moitié moins de SSD dans le MagicBook que dans le MateBook, soit 256 Go au lieu de 512 Go. Pour le reste, c’est un processeur AMD Ryzen 5 3500U qui est à la barre, épaulé de 8 Go de mémoire DDR4 soudés à la carte mère et non extensible. La partie graphique ? Elle est sur le même circuit que le CPU, il s’agit d’une Radeon RX Vega 8 dont il ne va pas falloir attendre des prouesses vidéoludiques.
Elle pourra toutefois faire tourner quelques jeux, à basse résolution et avec peu de détails. De toute façon, si vous faites faire au MagicBook autre chose que ce pour quoi il est conçu, c’est-à-dire de la bureautique, du surf sur Internet et du visionnage vidéo, vous vous mettrez rapidement la ventilation à dos.
A l’instar de la machine Huawei, elle donne de la voix dès que vous commencez à solliciter un peu trop les ressources de cet ultraportable 14 pouces (40,2 dB max.). Le mercure grimpera aussi, aux mêmes endroits que sur le MateBook : plus de 46°C relevés sous la machine. Chaud devant !
Oui, si vous ne l’avez (toujours) pas saisi : on partage tout entre Huawei et Honor. Le moins bon comme le meilleur ! D’ailleurs en matière de bonnes idées, Honor opte pour un chargeur – de marque Huawei, qui ressemble à ceux des smartphones. Il pèse 200 grammes à peine et se glisse dans une sacoche.
Une endurance satisfaisante
Le MagicBook est un peu meilleur que le MateBook D 14 2020. C’est suffisamment étrange pour qu’on refasse à l’occasion un test d’autonomie sur ce dernier. Sur le MagicBook, vous pourrez donc compter sur 9 heures d’autonomie, lorsque vous faites du traitement de texte, que vous regardez des vidéos ou surfez sur la Toile. Le Huawei tenait un peu plus de 7 h 20 dans le même scénario.
Pour le visionnage de vidéos en local ou streamées, sans autre occupation, comptez sur presque 7 heures. Des temps qui sont plutôt bons, surtout si l’on considère que ce PC Honor coûte 150 euros de moins que la machine Huawei, soit à peine 600 euros.
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