Après OnePlus, c’est au tour de Honor de décliner son smartphone phare en deux versions. Le Honor 10 n’a pas un successeur mais deux, le Honor 20 et le Honor 20 Pro. Plus joli que son prédécesseur, plus puissant et équipé d’un quadruple module caméra, le Honor 20 se distingue surtout par son tarif plus élevé de 499 euros (contre 399 euros pour le Honor 10). Ce nouveau prix fait de lui un rival direct de l’excellent Xiaomi Mi 9 (499 euros) et réduit l’écart avec le Honor View 20 (lancé à 549 euros), ce qui nous laisse perplexe quant à la stratégie de la marque.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, Honor doit faire face à un autre obstacle d’un genre bien différent : la guerre Huawei/Trump. Si cette crise politique n’a pas de conséquence sur les performances de l’appareil, l’impact sur l’image de la marque pourrait lui être fatal. Le Honor 20 mérite-t-il votre intérêt ? Nous l’avons testé pour répondre à cette question
Le format parfait
Esthétiquement, le Honor 20 est un « petit Honor View 20 », même si cela s’avère un peu réducteur. La marque dissimule une nouvelle fois la caméra frontale du smartphone dans un poinçon en haut à gauche de l’écran, ce qui lui permet d’éviter l’encoche. Ce design nous convainc toujours autant par sa discrétion et son intelligence.
Le format du Honor 20 est très certainement l’une de ses plus grandes qualités. Plus petit que le View 20 (il dispose d’un écran de 6,26 pouces au lieu de 6,4 pouces), il permet de manipuler le smartphone à une main avec beaucoup plus d’aisance. Plat à l’avant et à l’arrière, l’appereil profite d’une symétrie parfaite. C’est assez rare dans une industrie où les constructeurs incurvent tout ce qu’ils peuvent dès qu’ils le peuvent. Notons que les bordures du smartphone sont légèrement arrondies, afin de mieux épouser les courbes de notre main. Son poids de 170 grammes est également très agréable. Bref, c’est un sans-faute.
Au dos, Honor fait une nouvelle fois preuve d’originalité. Après les réflexions de la lumière en forme de V, place à quelque chose de plus linéaire. Le dos est un miroir déformant coloré, qui nous permet d’entrevoir d’étranges lignes verticales dès qu’on s’amuse à changer son orientation. Bizarrement, cela nous fait penser à la nouvelle introduction vidéo de Netflix, elle-aussi composée de nombreuses lignes.
Autre choix intéressant, Honor déplace le capteur d’empreintes digitales sur le côté droit de l’appareil. Mieux positionné qu’un capteur dorsal et plus efficace qu’un capteur sous l’écran, ce choix nous a vraiment convaincus. Enfin, le Honor 20 dispose d’un port USB-C et d’un haut-parleur mono… mais fait ses adieux à la prise jack.
Toujours un écran LCD
En façade, Honor reste une des rares marques du marché à ne pas se laisser tenter par l’OLED. Le smartphone arbore un écran LCD de 6,26 pouces de bonne qualité, mais qui ne répond pas complètement à nos attentes pour du « haut de gamme ». Selon notre laboratoire, il affiche une luminosité maximale de 527 cd/m2, ce qui est très bien, mais pêche sur d’autres points. Son taux de contraste de 1267:1 n’est pas aussi bon que celui de ses principaux rivaux (qui disposent d’écrans OLED notamment) et la fidélité des couleurs par défaut est vraiment moyenne. Nous avons mesuré un Delta E de 5,88, dû à des tonalités beaucoup trop vives. En optant pour un affichage dit « normales » dans les réglages d’affichage, la justesse des couleurs est sensiblement améliorée… voire excellente (Delta E = 2,82).
À l’utilisation, on aime vraiment utiliser le Honor 20. L’aspect bord à bord de son écran et son poinçon nous permettent vraiment de profiter du contenu en immersion. Précisons que l’écran dispose d’une définition Full HD+ pour une haute résolution de 412 ppp.
Honor promet Android Q
À l’intérieur du Honor 20, on trouve le processeur Kirin 980. Ce dernier n’a plus vraiment à faire ses preuves puisqu’il équipe déjà certains fleurons comme le Huawei P30 Pro ou le Honor View 20, tous deux très puissants et extrêmement économes en énergie. Le Honor 20 n’existe qu’en une seule configuration avec 6 Go de RAM et 128 Go de stockage non extensible.
Si la fluidité de navigation est à l’honneur sur ce Honor 20, on peut se poser la question de sa pérennité après le bannissement de Huawei par les États-Unis. Rassurez-vous, le smartphone tourne bien sous Android (avec la surcouche Magic UI, un fork de EMUI), dispose des dernières mises à jour de sécurité et dispose de toutes les applications Google. Un porte-parole de la marque nous a même indiqué que le smartphone passera sous Android Q dès la disponibilité publique de l’OS mobile. Bref, il n’y a a priori aucune raison de s’inquiéter.
Toujours un champion de l’autonomie
Historiquement, tous les smartphones équipés du processeur Kirin 980 ont toujours brillé par leur autonomie. Le Honor 20 ne déroge pas à la règle et a résisté 14h06 à notre test d’autonomie polyvalente, ce qui est excellent. En streaming vidéo, c’est aussi convenable avec un résultat de 10h47 (de quoi regarder de plusieurs épisodes sur Netflix à la suite) tandis qu’en communication, on dépasse la journée avec 27h52. Sans égaler les scores monstrueux du View 20, le Honor 20 s’en sort magistralement.
Autre point que nous avons mesuré, le temps de recharge. Avec l’adaptateur secteur fourni dans la boîte, il faut 1h31 pour revigorer intégralement la batterie de 3750 mAh de l’appareil. C’est bien, mais ce n’est pas un record. On déplore toujours l’absence de la recharge sans-fil.
Quatre appareils photo au dos, pour quoi faire ?
Comme le P30 Pro, le Honor 20 dispose d’un quadruple module caméra. Ne vous fiez pas aux apparences, ce smartphone est bien moins polyvalent que le haut de gamme de Huawei et son triple module.
En effet, en plus d’un capteur principal de 48 Mpix (f/1.8) et d’un ultra grand angle en 16 Mpix (f/2.2), on trouve un capteur de profondeur et un appareil photo macro avec un capteur de… 2 Mpix (f/2.4). Vous avez bien lu, 2 Mpix. Dites adieu au zoom ou au capteur ToF, Honor tente ici une approche différente.
De jour, le Honor 20 prend des photos de très bonne qualité. L’autofocus est rapide, l’application est simple d’utilisation et le rendu final est très satisfaisant. C’est de nuit que nous nous montrons un peu plus sceptiques… les clichés ayant une légère tendance à virer au jaune. Les couleurs sont fades et les visages sont lissés, même si la qualité est largement au-dessus de celle du Honor 10 de l’an passé. On reste en dessous du Pixel 3a, pourtant vendu 399 euros.
Si le capteur de profondeur assure un bon détourage, le Honor 20 force sur le lissage lorsque le mode portrait est activé. Heureusement, il est possible de désactiver cette option.
L’ultra grand angle est très similaire à celui des autres appareils Huawei. Il ne déforme que très peu et permet de gagner beaucoup de recul sans avoir à se déplacer, c’est très pratique. En revanche, Huawei n’assure pas de continuité colorimétrique entre les différents modes. Là où les couleurs livrées par l’appareil photo principal sont vives, celles de l’ultra grand angle sont souvent ternes.
Fonction intéressante, Honor innove avec un des premiers appareils photo « macro » du marché pour un smartphone. On peut prendre des photos à 4 cm du sujet (un petit objet, un insecte etc.) sans que le capteur voie flou. Une idée très intéressante, gâchée par la faible résolution de l’optique. 2 Mpix vous permettront de partager l’image sur les réseaux sociaux… mais pas de l’exploiter pleinement.
Le Honor 20 est indéniablement un smartphone photo de qualité. Dommage que la marque ait privilégié un capteur de profondeur à un zoom optique. Cela l’aurait rendu bien plus polyvalent. Le Honor 20 Pro, qui devrait être vendu à partir de 599 euros, comblera, lui, ce manque. Si on a la chance de le voir commercialisé en France.
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