Depuis le premier Pixel lancé en 2016, nos confrères américains encensent Google. Pour certains, l’entreprise californienne a mis au point le meilleur smartphone Android du marché. Un appareil qui bénéficierait d’une avance incroyable dans le domaine de la photographie. Tant d’éloges qui nous laissaient rêveurs et un peu frustrés, les Pixel 1 et Pixel 2 n’étant jamais parvenus jusqu’à nous.
Cette année, Google part enfin à la conquête de l’Hexagone avec ses Pixel. Avec son format compact de 5,5 pouces, le Pixel 3 propose les mêmes fonctionnalités que son grand frère XL tout en restant utilisable à une main. Nous avons testé le joyau ultime de Google, vendu à partir de 859 euros (dans sa version 64 Go).
Un format compact, très agréable en main
À l’heure où la majorité des écrans de smartphones haut de gamme dépassent les 6 pouces, le Pixel 3 semble minuscule. Son écran de 5,5 pouces s’étend au format 18:9 (sans encoche donc), ce qui le rend utilisable à une main dans la plupart des cas. Sa masse de seulement 148 grammes, bien inférieure à celle de l’iPhone XS (177 grammes) ou du Galaxy S9 (163 grammes) est aussi appréciable.
Malheureusement, ce petit format s’accompagne d’un sacrifice esthétique. Sur le segment du haut de gamme, rares sont les smartphones à disposer de bordures aussi larges que celles de ce Pixel, ce qui est un peu fâcheux au regard du prix élevé de l’appareil.
Le dos du Pixel 3, intégralement fait de verre, divise également. Google lui a offert un double traitement brillant et mat pour diminuer la présence des traces de doigts, avec comme désavantage la séparation du dos en deux textures différentes. Certains trouveront ce design amusant ou original d’autres beaucoup trop cheap. Une simple question de goût.
Véritable erreur de design cette-fois, l’emplacement du bouton de verrouillage, situé au dessus des boutons de volume et non pas en dessous comme sur la plupart des smartphones. Résultat, on se trompe en permanence. C’est d’autant plus regrettable qu’il sert aussi à déclencher l’appareil photo par double pression. Du coup, c’est le bouton de volume « – » qui tombe systématiquement sous le pouce, ce qui n’a pas franchement grand intérêt.
Enfin, notons l’absence de prise jack sur le Pixel 3. Google ne propose également pas de support double SIM ou Micro SD. Il faudra se contenter d’un seul numéro de téléphone et des 64 ou 128 Go de stockage interne offerts par Google. C’est peu comparé aux 512 Go proposés par d’autres comme Apple ou Samsung. Heureusement, le stockage dans le cloud avec Google Photo est offert en illimité pour les propriétaires de Pixel… mais seulement jusqu’au 31 janvier 2022.
Un écran décevant en luminosité
L’écran du Pixel 3 est plaisant par son format, mais est-il aussi bon techniquement ? Selon les mesures du laboratoire de 01net.com, Google n’est pas encore au niveau de ses plus grands rivaux. Avec une luminosité maximale de 421 cd/m2, l’écran du Pixel 3 est difficilement lisible quand on le consulte en plein soleil. C’est dommage car le reste est plutôt très bon. Sa dalle OLED lui confère un contraste infini et affiche des couleurs fidèles à la réalité (Delta E = 2,47). Hors cette petite faiblesse en luminosité, on est très proche de la qualité d’affichage offerte par un iPhone XS ou un Galaxy S9.
Notons aussi qu’au bout de quelques jours d’utilisation, l’écran de notre Pixel 3 a affiché ses premières rayures, alors que nous l’avons toujours transporté avec précaution. On vous conseille de le protéger avec un film d’écran si vous souhaitez éviter la catastrophe.
Le meilleur d’Android
À l’utilisation, le Pixel 3 frôle l’excellence. Rarement les animations ne nous ont semblé aussi fluides sur un appareil Android. Google a optimisé à la perfection son OS et livre avec ce smartphone une des meilleures expériences du marché. Mention spéciale pour les retours haptiques, qui envoient de petites vibrations à des endroits précis de l’écran, ce qui est parfait pour entretenir l’impression d’immersion. Quand on saisi un texte sur le clavier, par exemple, chaque touche réagit comme s’il s’agissait d’une vraie touche. C’est la première fois qu’un appareil autre que l’iPhone embarque un tel système.
Mais le Pixel 3 profite de l’incroyable savoir-faire logiciel de Google à tous les niveaux. La marque en est tellement fière qu’elle en a même oublié de présenter les caractéristiques techniques du smartphone lors de sa présentation. Rien n’a été dit sur le puissant processeur Snapdragon 845 qui l’équipe ou les 4 Go de RAM qui accompagnent ce dernier, seul le logiciel était à la fête.
Il faut reconnaître la supériorité de Google en la matière. Le logiciel du Pixel 3 est impressionnant. Citons notamment toutes les fonctions liées à l’appareil photo (Top Shot pour éliminer les grimaces, le Zoom x10…) ou quelques idées intéressantes comme le mode « En écoute », une sorte de Shazam permanent. Pour en savoir plus, nous vous proposons un top 10 plus détaillé des exclusivités logicielles des Pixel ci-dessous
Livré avec Android Pie, le Pixel 3 vient aussi avec l’assurance de recevoir les mises à jour Android avant tout le monde. Il est en cela, dans un monde Android très fragmenté, le seul capable de tenir tête à l’iPhone.
Une autonomie pas à la hauteur
Jusque-là archi convaincus par ce Pixel 3, nous avons dû faire face à une réalité douloureuse : son autonomie s’est montrée largement en dessous de nos attentes. Sur nos quelques journées de test, nous avons dû le recharger systématiquement avant la fin de la soirée, voire en usage très intensif dès la fin de l’après-midi. Une déception que viennent confirmer les tests du laboratoire de 01net.com qui a mesuré une autonomie polyvalente de 9h57 pour le Pixel 3, un résultat qui n’est pas rédhibitoire en soi mais qui reste bien en dessous de ce qu’offre la concurrence haut de gamme.
Pixel Stand, l’accessoire parfait
Pour compenser la faible autonomie de ses appareils, Google commercialise le Pixel Stand, un socle de recharge sans-fil « intelligent ». Vendu 79 euros, il reconnaît l’appareil et utilise son écran pour afficher des informations pratiques, comme des conseils trafic ou santé. Il peut aussi servir de Google Home si l’on prononce la phrase magique « OK Google ». Les résultats apparaissent alors sur l’écran. Autre utilisation, un mode cadre photo. Les images défilent les unes après les autres pendant que le smartphone se recharge. C’est astucieusement pensé et bien conçu.
Globalement, le Pixel Stand est une très bonne surprise. Ses fonctions intelligentes légitiment la recharge sans-fil à elles toutes seules. Certes, ça reste moins rapide que le bon vieux câble, mais il y a désormais un véritable intérêt à utiliser l’accessoire. Précisons que Google limite sa recharge à 10W avec le Pixel Stand et à 5W avec les autres chargeurs sans-fil. C’est moins que les 15W offerts par Samsung ou Huawei à leurs appareils.
Un seul appareil photo… pour les dominer tous
Au dos du smartphone, on ne trouve qu’un seul appareil photo de 12 Mpix (f.1.8). Un choix étonnant alors que Huawei généralise le triple module caméra et que Samsung s’essaye même au quadruple module caméra. En réalité, Google ne partage juste pas la même vision que ses concurrents. La marque mise encore sur le logiciel pour sublimer ses photos. Un pari risqué, mais qui paye. L’appareil photo du Pixel 3 est tout simplement grandiose. Une vraie claque.
Avec son capteur « Dual Pixel », le smartphone de Google prend en réalité plusieurs photos simultanément et les décortique pour collecter un maximum d’informations. Grâce à celles-ci, il s’assure que le résultat final est excellent en tout point. Il n’est pas rare de penser lorsqu’on prévisualise une photo qu’on est sur le point de prendre qu’elle va être ratée… et d’être finalement impressionné une fois qu’elle est dans sa photothèque. Preuve de l’importance du traitement algorithmique.
De jour comme de nuit, le Pixel 3 excelle. L’autofocus est rapide, la gestion de la lumière est parfaite et le niveau de détails très bon. Certains modes comme le « Motion Auto Focus », qui assure une mise au point permanente sur un sujet qui bouge, aident également à se donner l’impression d’être un bon photographe.
Autre fonction intéressante, le « Superzoom », qui offre un zoom numérique x10 sans perdre trop de détails. Ce n’est pas mal, mais pas réellement impressionnant. La stabilisation défie toute concurrence mais les images sont bien moins nettes que sur un smartphone équipé d’un téléobjectif. On ne peut pas tout avoir.
Sans second appareil photo, le mode « Portrait » du smartphone se contente de rajouter artificiellement du flou d’arrière-plan plutôt que de mesurer réellement la distance au sujet. Étrangement, c’est plutôt réussi. La preuve qu’avec un bon algorithme, la multiplication des modules caméra est inutile.
À l’avant, le Pixel 3 propose deux appareils photo. Un grand angle et un « ultra grand angle » pour prendre des selfies à plusieurs. Particularité de celui de Google, l’effet fish-eye est supprimé par un algorithme, ce qui améliore la qualité des photos de groupe.
En vidéo enfin, le Pixel 3 profite d’une excellente stabilisation optique et peut filmer jusqu’en 4K 30 fps.
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