Le réseau Wi-Fi de nos box ADSL ou fibre est au mieux honnête, plus généralement à peine passable. S’en contenter revient hélas souvent à ne pas profiter du plein potentiel de sa connexion. Les fabricants de routeurs et autres matériaux réseaux l’ont compris depuis bien longtemps, en nous vendant des répéteurs, des kit CPL, etc. Toutefois, au-delà de cette offre classique, une nouvelle tendance émerge depuis quelque temps, cherchant d’une part à redorer le blason du Wi-Fi, si pratique à configurer et à utiliser, et à en simplifier le plus possible la gestion.
Une nouvelle famille de produits dans laquelle on retrouve les Google Wi-Fi ou les Orbi, de Netgear, pour ne retenir que les plus emblématiques. En périphérie de cette famille, ancrés dans une approche plus traditionnelle, se positionnent des produits comme le Devolo Gigagate. Sa promesse est claire, produire un pont Wi-Fi, entre sa base principale, connectée à votre box, et son satellite placé dans une autre pièce, votre salon, par exemple.
Le fabricant allemand annonce des débits élevés, de l’ordre de 2 Gbits/s, grâce à une technologie « quantenna 4×4 » (quatre antennes en émission et quatre autres en réception) qui autorise une connexion point à point entre les deux éléments de son offre, sur une fréquence de 5 GHz (802.11ac).
Sur le papier, voilà donc de quoi rêver et de quoi garantir un accès Wi-Fi même si votre bureau ou votre salon est loin de votre box/modem. D’autant que Devolo cite une portée supérieure à 300 mètres ! Or, sauf à avoir placé toutes les pièces de votre logement en enfilade, ou à habiter dans un château familial, votre chez-vous doit être un peu plus petit…
Configuration et petites surprises
Les deux éléments du Starter Pack affichent un design classique de routeur, ni laid, ni beau, fonctionnel, recouvert d’un noir brillant plutôt élégant. Une fois les éléments déballés, on identifie rapidement qui est la base et qui est le satellite. La première a un seul port Gigabit à l’arrière pour se connecter à la box et le second en offre cinq, dont un seul hélas est Gigabit, les autres plafonnant à un très correct 100 Mbits/s théoriques. Les branchements sont donc l’affaire de quelques secondes, et vous pourrez connecter quelques éléments en Ethernet à l’autre bout du pont Wi-Fi.
La configuration en tant que telle n’existe pas réellement, la base et le satellite se reconnaissent automatiquement, sans autre action que de les brancher au secteur.
Cette mise en service permet de confirmer un point sur lequel nous avions un doute, la base n’offre bel et bien pas de couverture Wi-Fi là où elle se trouve. Elle se contente d’émettre un « faisceau » Wi-Fi vers son satellite et c’est tout. Autrement dit, il faudra continuer à utiliser le réseau Wi-Fi de votre FAI ou un autre routeur pour vous connecter sans fil à portée de votre box. C’est un joli accroc à la simplicité d’utilisation au quotidien que nous vendent de plus en plus de routeurs Wi-Fi.
L’utilisateur attentif notera que deux réseaux Devolo sont disponibles. Mais un seul est utilisable. Le premier, en 802.11ac, 5 GHz, sert à établir la liaison (de 1733 Mbits/s théoriques) entre la base et le satellite – c’est cette connexion à laquelle donne accès le port Ethernet Gigabit. Elle ne peut être utilisée pour rien d’autre. Le second réseau en 802.11n, 2,4 GHz (avec une bande passante maximale de 300 Mbits/s), est diffusé par le satellite et vous permet de vous connecter à Internet. Pour avoi vu des produits comme les Orbi de Netgear fonctionner grâce à une approche similaire, il est difficile de ne pas trouver cette approche un peu particulière, pour ne pas dire un brin compliqué.
Dernière petite contrariété et avant de passer aux performances, pour modifier des réglages, il faudra non pas accéder à une mais deux interfaces Web. Chacun des éléments (base et satellite) possède une adresse et des éléments de configuration spécifiques. Simple !
On notera également une forte absence de fonctions dites avancées mais assez utiles, comme les filtres d’adresses MAC, le contrôle parental, ou la priorité en bande passante donnée à un usage ou à un appareil. Ici, vous pouvez changer les mots de passe et le SSID et c’est déjà beaucoup. Par ailleurs, Devolo propose une application PC/Mac, baptisée Cockpit, qui renvoie à l’interface HTML : autant dire qu’elle n’est pas très utile.
De bons débits mais trop de contraintes de positionnement
Que donne finalement ce pont Wi-Fi ? En l’occurrence, nous avons connu deux expériences assez différentes dans le cadre de l’appartement, barré de murs porteurs, où nous réalisions nos tests.
Dans le premier cas, nous avons fait en sorte d’aligner la base et le satellite de telle sorte qu’ils puissent communiquer « à vue », sans obstacle. Cette première disposition impliquait néanmoins de ne pas les positionner de la manière la plus pratique. Les débits ainsi obtenus ont oscillé entre 150 et presque 200 Mbits/s en fonction de la taille des fichiers transmis. Ce qui assure un confort suffisant pour la plupart des usages – même le streaming vidéo en 4K – et se montre plus qu’honnête pour un réseau 802.11n.
Les choses se compliquent en revanche, quand on souhaite disposer les deux éléments du GigaGate de telle sorte qu’ils ne gênent pas au quotidien. Dès lors, on rencontre tout d’abord des problèmes de connexion entre la base et le satellite. Le GigaGate n’aime pas les murs… Une fois la connexion établie, on constate une baisse des débits enregistrés, puisqu’ils plafonnaient à environ 55 Mbits/s dans le meilleur des cas et descendaient parfois à moins de 10 Mbits/s.
Dans les deux cas, on ne peut que remarquer que, dans un environnement perturbé par de nombreux réseaux Wi-Fi, comme c’est souvent le cas en appartement, un problème auquel s’ajoutent des murs épais, la portée du GigaGate est loin d’être aussi bonne qu’annoncée. C’est aussi bien le cas entre le base et le satellite que pour le réseau émis par ce dernier. La bande des 2,4 GHz ne pardonne pas.
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