Au tout début de cette année, nous avions eu le loisir d’éprouver le cru 2019 du Dell XPS 13. À l’issue de notre test, le roi des PC ultraportables Windows semblait bien parti pour conserver sa couronne. Nous sommes désormais au mois de décembre et aucun de ces concurrents de 2019 n’est parvenu pour l’instant à le vaincre.
Il se murmure que le XPS 13 pourrait bien à nouveau évoluer au CES 2020, comme il a coutume de le faire depuis maintenant quelques années. Mais, en attendant l’ouverture du salon de Las Vegas et une potentielle annonce, Dell a choisi de faire migrer son cheval de course sur la dernière plate-forme Intel en date, celle de dixième génération.
Nous lui avons donc demandé un nouveau modèle pour constater par nous-mêmes si l’adoption de la nouvelle série de puces bleues s’était bien passée. Le constructeur texan nous en a envoyé un, très haut de gamme, équipé d’une dalle 4K (aïe), d’un bon processeur (Core i7, chouette) et d’assez de mémoire et de SSD pour justifier son prix de 1930 euros.
Vous l’aurez peut-être compris à la lecture de notre brève introduction, il ne s’agit pas pour nous ici de refaire un test complet de la machine. Juste de la partie technique. Aussi, pour toutes les informations relatives à la connectique, à la finition, aux avantages et inconvénients que nous avions identifié, nous vous renvoyons vers notre test du début de l’année (lien en introduction). Toutes nos remarques restent valables puisque le boîtier n’a pas bougé d’un poil.
Toutefois, par rapport à la machine de début 2019 qui était équipée d’une dalle FHD, celle que nous avons ici embarque un écran 4K tactile. Un détail qui a son importance et qui, comme nous allons le voir tout de suite, n’est pas du tout le type de dalle à choisir si vous avez envie de craquer pour le Dell XPS 13.
La 4K ne lui réussit pas
Nous sommes convaincus que l’UHD ne constitue pas un choix pertinent. Mais les constructeurs continuent de faire appel à ses services. C’est la définition d’écran qui « en jette », mais qui, objectivement, ne sert à rien sur un PC ultraportable. Encore moins quand il est de format classique (comprenez « non hybride »).
Sur une dalle de 13,3 pouces de diagonale, c’est beau la 4K, mais ce n’est pas fonctionnel. Il faut obligatoirement augmenter l’échelle d’affichage de Windows à 150% (minimum) pour que la lisibilité devienne acceptable. Un grossissement artificiel qui, en plus, peut être plus ou moins bien digéré par les logiciels ou les polices utilisés dans les menus…
Et si les dalles 4K utilisées étaient toutes d’excellente qualité, la pilule pourrait passer, mais ce n’est clairement pas le cas. Et malheureusement, le Dell XPS 13 fin 2019 n’est pas vraiment gâté en la matière.
Nous avons mesuré une luminosité maximale moyenne de 407 cd/m2 avec une pointe à 431 cd/m2 dans le coin supérieur droit de la dalle. En cumulant les données obtenues sur nos derniers tests, nous arrivons à une valeur médiane de 392 cd/m2, le Dell se positionne donc un peu au-dessus de la moyenne, mais ne s’impose pas.
Le taux de contraste s’élève à 1567:1, une très bonne valeur qui positionne l’engin parmi les meilleurs de la catégorie. En matière d’homogénéité, on parvient donc à une valeur de 0,022 ce qui est plutôt bon. Il n’y a pas de fuites de lumières, pas de ghosting, ni de zones où les noirs comme les blancs ne se teintent de gris.
En revanche, quand on mesure la fidélité des couleurs, c’est la catastrophe. L’écran 4K choisi par Dell devient notre référence en matière de pire deltaE jamais mesuré : 5,15 ! La justesse des teintes est donc excessivement mauvaise, la température ne descend jamais sous la barre des 7600K avec des pointes à 8000K par moment.
Rouge, bleu et vert affichent des valeurs très élevées et ce sont les deux premiers qui sont les plus mauvais élèves. Certaines teintes bleues sont – en fait – violettes. Ou, à l’inverse, complètement passées. Dès qu’on élargit l’éventail de couleurs, le cyan atomise clairement les magentas et les jaunes. Bref, une belle cacophonie colorimétrique qui nous a clairement déçus.
L’autonomie titanesque n’est plus d’actualité
Effet de bord de la présence d’un tel écran tactile sur la machine, la consommation – et donc l’autonomie – est impactée. Nous avons comparé les valeurs obtenues entre la version du début d’année – en Full HD – et celle-ci en 4K :
Consommation :
En veille : 5,4 watts contre 9,9 watts
En stress absolu : 48 contre 48,6 watts
Autonomie :
Nous avons constitué un graphique avec plusieurs autres machines du même acabit à découvrir ci-dessous.
Voir le graphique animé des autonomies en plein écran
Le nouveau Dell XPS 13 est en bleu nuit, tout à gauche de chaque graphique. C’est la douche froide. Il ne fait pas aussi bien que la génération précédente, il est même carrément en retrait. Les résultat s convertis au format heure/minute, cela nous donne 5 h 52 en streaming vidéo et 6 h 52 en autonomie polyvalente pour ce cru de fin d’année, alors que la première cuvée offrait, respectivement, plus de 8 et 12 heures d’autonomie.
Impossible d’affirmer que seul l’écran est responsable… mais sa définition donne clairement du fil à retordre au contrôleur graphique intégré au processeur Intel. Une transition toute trouvée pour aborder les évolutions des performances.
Même finesse de gravure, fréquences en légère hausse
Le processeur de dixième génération présent dans le Dell XPS 13 n’est pas gravé en 10 nm comme celui des Surface Laptop 3 et XPS 13 2-en-1. Il a conservé la même finesse de gravure que la 8e génération, c’est-à-dire, le 14 nm (+++ selon la nomenclature consacrée).
Les quatre coeurs hyperthreadés du Core i7-10510U sont cadencés à 1,8 GHz et en utilisation monocoeur, la vitesse de 4,9 GHz (contre 4,6 GHz sur le 8565U) peut être atteinte. Autre différence par rapport à la génération 8, la bande passante mémoire passe de 37,5 à 41,66 Go/s, un gain qui se fera sentir principalement avec l’emploi de la DDR4 et non de la LPDDR3L comme c’est le cas sur notre Dell.
Apparaissant en bleu nuit dans le graphique ci-dessous, le nouveau processeur Core i7-10510U offre presque les mêmes prestations que son cousin, le précédent Core i7-8565U et ce, alors que ce dernier n’était épaulé que par 8 Go de mémoire dans le Dell XPS 13 de début 2019 (contre, ici, 16 Go de DDR3L soudés). Peu glorieux, mais là encore, l’écran 4K n’est sûrement pas étranger à la chose.
Voir le graphique animé des scores PC Mark 10 en plein écran
Toutefois, pour faire tourner toutes les applis du quotidien, pas de problème. Pour de la retouche photo ou du montage de séquences vidéos Full HD, ça passera aussi. Le SSD de 512 Go est tout à fait à même d’héberger plusieurs programmes, même volumineux, en plus de vos données.
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Pour le jeu 3D plein de polygones dernière génération, en revanche, ne comptez pas du tout sur ce processeur. Si l’on se fie au site technique de référence d’Intel, la partie graphique intégrée n’a pas du tout évolué entre la 8e génération et la 10e génération gravée en 14 nm. Sur le graphique ci-dessous, le Dell est en violet, l’édition du début de l’année en vert foncé et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Joueurs, passez votre chemin !
Voir le graphique des scores 3D Mark Cloud Gate en plein écran
Au rayon des déceptions, il faut aussi évoquer le throttling du processeur. Oui, le Core i7-10510U est obligé d’abaisser sa vitesse à des paliers très inférieurs pour éviter le coup de chaud. En simulant une activité intense sur le CPU et le GPU, la fréquence passe de 3,3 GHz à 1 GHz en moins d’une minute pour ensuite osciller entre 1 et 1,4 GHz tout le reste du temps (20 min en tout). Pourtant, la ventilation ne ménage pas sa peine pour évacuer toutes les calories.
En pleine activité, nous avons relevé 36,6 dB soit 1,6 dB de plus que la précédente unité passée entre nos mains et c’est pour le bien de la configuration. En effet, sur le plan de la thermie, nous avons relevé 44°C sous le PC portable – contre 49,1°C – preuve qu’il ne fait pas du bruit (que) pour le plaisir.
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