Le Dell XPS 13 2-en-1 est le dernier PC portable de l’américain à connaître des évolutions. Laissé de côté pendant un temps (le dernier en date est sorti en 2017), cet hybride était proposé avec une plate-forme Intel qui commençait à dater et ses options de configurations un peu désuètes. Laissé de côté, oui, mais pas oublié.
Dell profite de l’arrivée des processeurs Intel Core de 10e génération pour dépoussiérer son petit hybride haut de gamme et procéder à quelques transformations cosmétiques et ergonomiques plutôt bienvenues. Précisions que ces changements ne concernent que la version 13 pouces ! Sa grande soeur à écran 15 pouces n’a pas bougé – elle – depuis notre test, en juin 2018.
Nous avons reçu une configuration affichée au prix de 2180 euros environ sur le site de Dell. Ce tarif est celui de la machine, sans toutes les éventuelles promotions qui ont lieu en ce moment sur l’espace de vente en ligne du texan. Précisons aussi que la machine la plus abordable est commercialisée à 1350 euros environ mais, pour ce prix, vous aurez une configuration assez (trop) sommaire. Mieux vaut privilégier l’une des neuf autres disponibles.
Le Dell XPS 13 2-en-1 est le pendant hybride du roi des ultraportables, le Dell XPS 13. Ce qui les différencie ? Facile : le 2-en-1 est un convertible et peut donc passer de PC portable à grande tablette à écran tactile 13,4 pouces en quelques secondes. Pour cela, il suffit de faire pivoter le clavier autour de l’écran grâce aux charnières à double articulation. Le Dell XPS 13 classique, lui, ne le peut pas. C’est un ultraportable classique.
En comparant les finitions des deux boîtiers – celui de 2017 et celui de 2019, le constat est clair : Dell n’a fait aucune concession. L’harmonie entre les matériaux et les couleurs est parfaite. Les charnières en métal respirent toujours autant la qualité, il en va de même pour tout le boîtier composé du même alliage d’aluminium, brossé et… du plus bel effet.
On retrouve également la fine couche de fibre de carbone qui recouvre le plateau intérieur de la machine. La matière au toucher peau de pêche est très agréable sous les paumes mais elle est aussi assez perméable aux traces de doigts un peu gras appliqués à sa surface.
Les bords de l’écran 13,4 pouces sont extrêmement fins. Dell a été précurseur en la matière, parvenant à rogner habilement les bordures pour offrir un meilleur confort et, aussi, à réduire les dimensions des machines. Car, le Dell XPS 13 2-en-1 a beau être équipé d’une dalle 13,4 pouces, il offre peu ou prou les mensurations d’une feuille de papier A4 (29,6 x 20,7 cm). Compact le bougre ! Et peu épais en plus : 1,55 cm au plus haut, écran fermé, patin en caoutchouc inclus.
Quid du poids ? 1,29 kilo. A quelques grammes près, c’est celui d’une classique bouteille d’eau. A ce dernier, il faut ajouter les 246 grammes de l’alimentation. Celle-ci n’est malheureusement pas au format prise de courant, Dell conservant l’adaptateur classique. Il est de petite taille et se connecte à la machine en USB Type-C d’un côté et au courant au moyen d’une rallonge à câble épais, de l’autre.
La connectique réduite à sa plus simple expression
Comme sur l’édition 2017, l’épaisseur très réduite de la machine a eu raison du panel de connecteurs disponibles. Ainsi, il y a une prise casque, un lecteur de cartes microSD et deux prises USB Type-C compatibles Thunderbolt 3. Ce sont elles qui accueillent le chargeur secteur mais aussi d’éventuels adaptateurs pour brancher tantôt un écran (HDMI/DisplayPort), tantôt une clé USB plein format. Sachez que Dell livre un accessoire USB-C/USB avec la machine.
Pour le prix, nous aurions même apprécié en avoir un autre, de type USB-C/Ethernet par exemple. Car, pour les connexions à la Toile, il faut s’en remettre obligatoirement au module Wi-Fi 6 embarqué, compatible Bluetooth 5.0 également.
Précisons enfin que le bouton de mise en marche de la machine, situé en haut à droite du clavier (juste au-dessus de la touche Retour Arr.) sert également de capteur d’empreintes digitales. Il servira à déverrouiller votre session, par exemple, ou encore utiliser un logiciel de chiffrement de données.
Et la présence de ce bouton à cet endroit est sans doute le seul reproche d’ordre ergonomique que nous pourrions faire à ce Dell XPS 13 2-en-1. Pour le reste, c’est carton plein.
Un clavier au toucher particulier mais agréable
En matière de confort d’utilisation, c’est très bon là aussi. Le clavier rétroéclairé n’est pas le même que celui du Dell XPS 13. Il se rapproche un peu plus de celui du modèle hybride 15 pouces sans toutefois être le même. Quoi qu’il en soit, la saisie est très agréable, le bruit fait parfois penser à celui d’un cliquetis mécanique mais on l’oublie vite. Pour faire de la saisie ponctuelle ou au kilomètre, nous n’avons pas éprouvé la moindre gêne. Nous restons toutefois de fervents amateurs du toucher des pianos des XPS 13 classiques. Les habitudes ont la vie dure.
Le touchpad offre une bonne surface de glisse, protégé par une vitre en verre légèrement dépolie. Il est bien proportionné et n’empiète pas trop sur les reposes-paumes. Pas de fantaisies particulières, le touchpad réagit aux manipulations à plusieurs doigts et saura ravir ceux qui, comme nous, ont encore du mal à poser les doigts sur l’écran pour piloter un PC portable, tout hybride qu’il soit. D’ailleurs…
Luminosité et contraste excellents, fidélité des couleurs moins
Hybride oblige, la dalle 13,4 pouces est bien évidemment tactile et donc protégée par une vitre dont le revêtement est brillant. Elle accroche toutefois assez peu les reflets lumineux. Le constructeur affirme avoir appliqué un filtre antireflets particulièrement efficace… et c’est le cas. De là dire que vous n’aurez pas ou peu de réflexions, ce serait mentir. Mais l’effet miroir n’est clairement pas au rendez-vous et c’est très appréciable.
La diagonale de la dalle étant assez peu usuelle, Dell opte pour un ratio d’image au format 16:10. La définition proposée est donc de 3840 par 2400 pixels. Windows 10 la digère assez bien pour peu que l’on grossisse un peu l’interface dans le Panneau de Configuration (entre 125 et 150%). Le ratio offre aussi l’avantage de pouvoir travailler sur deux fenêtres en même temps, mises côte à côte, sans que la lisibilité ou la navigation ne devienne trop difficile.
Sur un plan purement technique, nous avons été surpris de constater que nos mesures étaient presque raccord avec celles de Dell. Le constructeur annonce une luminosité de 500 cd/m2. Nous, nous avons mesuré une luminosité moyenne maximale de 456 cd/m2. Une très bonne valeur, surtout que le réglage de l’intensité est vraiment progressif ce qui permet de travailler aussi bien dans le noir qu’en plein jour sans souci.
Du côté du taux de contraste, nous avons mesuré une moyenne de 1690:1 alors que Dell, lui, annonce 1500:1. Là encore, c’est excellent. Mieux, c’est le meilleur taux de contraste relevé par notre sonde sur les hybrides ces six derniers mois. Enfin, l’homogénéité de l’écran est de 0,02. Bilan : carton presque plein pour la dalle du Dell.
« Presque » parce que s’il ne fait aucun doute que 90% de la plage colorimétrique DCI-P3 est couverte par la dalle comme l’annonce Dell, sa justesse globale laisse à désirer. Oui, cet hybride se prend les pieds dans le tapis dans notre évaluation de la colorimétrie.
Le deltaE mesuré est de 3,02 soit le plus haut que nous ayons eu depuis un moment sur un PC portable. D’ordinaire, la moyenne se situe aux alentours de 2,15 et rappelons que, plus la valeur est basse – voire proche de 0 – meilleure est la fidélité des couleurs. Les rouges sont les plus concernés ici, avec des déformations importantes dans les nuances les plus sombres.
On a enfin mis la main sur Intel Core de 10e génération
Le Dell XPS 13 2-en-1 s’avère être le premier des PC portables cru 2019 à être équipé en processeur Intel Core de dixième génération et à se frotter à nos épreuves. Gravées en 10 nm, ces nouvelles puces embarquent des coeurs flambants neufs (Ice Lake) et une partie graphique plus véloce que celle qui équipait l’ancienne mouture du Dell XPS convertible.
C’est donc un processeur Intel Core i7-1065G7 qui est à l’oeuvre ici, une puce à quatre coeurs hyperthreadés dont la puissance de croisière est de 1,3 GHz, mais capables de monter jusqu’à 3,9 GHz en mode Turbo. C’est aussi lui, par l’intermédiaire de son contrôleur graphique de type Iris Graphic Plus (300 MHz de base, 1,1 GHz au mieux), qui assure l’affichage sur la dalle (presque) 4K de l’appareil. Précisons que ce modèle de contrôleur est le plus véloce que l’on puisse trouver sur les nouvelles puces Intel (G3, G5 et G7).
Ce Core i7 est assisté par 16 Go de LPDDR4x soudés à la carte mère. Greffés aussi sur le circuit, les modules de stockage sont présents à hauteur de 512 Go. Pour l’évolutivité de la machine, on repassera, c’est impossible.
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Parlons peu, parlons perf’. Nous avons comparé les prestations offertes par cet XPS hybride à celles de ses concurrents directs – chez HP notamment – car nous avions eu des configurations dotées d’un Core i7 (Spectre x360) et d’un Ryzen 7 (Envy x360).
Nous avons également pris deux PC ultraportables dans notre sélection. D’une part, le XPS 13 classique reste une valeur sûre et mérite d’être comparé à sa déclinaison transformable. D’autre part, le Swift 7 d’Acer est l’unique machine, récemment reçue, qui embarque une puce Intel Core i7-8500Y, une puce ultra basse consommation de génération précédente.
Nous préciserons enfin que, en 2017, lors de notre test du premier XPS 13 2-en-1 de Dell, PC Mark 10 n’était pas encore sorti, ce qui explique que nous n’ayons pas d’évaluation le concernant dans le graphique ci-après. Toutefois, nous estimons qu’il aurait été à peu près au même niveau que le 8500Y de l’Acer, voire en dessous.
Dell XPS 13 2-en-1 : l’hybride le plus puissant du marché ?
Voir le graphique Flourish en plein écran et avec les animations
Le Dell XPS 13 hybride de 2019 (en bleu foncé) se défend bien face à la concurrence. En création de contenu numérique, il parvient à être deux fois plus performant que le Swift 7 d’Acer et fait même mieux que le Dell XPS 13 classique !
Peu importe les tests, il tient aussi la dragée haute à son adversaire, le Ryzen 7 3700U d’AMD embarqué dans l’Envy x360 13 de HP et dépasse d’une tête l’ancienne mouture basse consommation de l’écurie bleue, le 8565U, emprisonnée dans le Spectre x360 13.
Voir le graphique Flourish en plein écran et avec les animations
Bien que le Dell XPS 13 2-en-1 ne soit pas du tout une machine pour jouer, nous avons tout de même souhaité avoir un aperçu de ce qu’il avait dans le contrôleur graphique. Ici, nous avons pu réintroduire le premier modèle, car nous avions un score dans notre base de données. Il est en jaune sur le graphique alors que le cru 2019 conserve sa couleur bleue. Le résultat est sans appel, il affiche un score deux fois plus élevé. Par rapport aux deux configurations en Core i7 de huitième génération, il les dépasse de 10% en moyenne. Il ne tient toutefois pas la comparaison face à la partie Radeon RX Vega de l’Envy.
Dans les jeux, le contrôleur Iris Graphic Plus est donc capable d’afficher entre 30 et 60 images par seconde, à condition de rester en Full HD et d’y aller doucement sur les niveaux de détails dans les jeux 3D (Bas voire Medium pas plus).
Le passage au Core de 10e génération fait du bien à ce Dell XPS 13 hybride. Le gain en puissance – sur tous les plans – est visible et appréciable. Il parvient à être à l’aise partout, à exceller sur les tâches du quotidien sans pour autant laisser les applications de création de côté.
Autre bon point, lors de nos tests, nous n’avons pas constaté de phénomène de throttling sur le 1065G7. Malgré un test de stress intense de plus de 10 minutes, le processeur est resté droit dans ses fréquences. Se permettant même de turbiner à 1,49 GHz au lieu de 1,3 GHz ! Le système de dissipation de Dell n’y est surement pas étranger.
La soufflerie impressionne par son efficacité
En misant sur un processeur dernière génération, même gravé en 10 nm et dont la consommation n’excède pas 15 watts sur le papier, Dell a dû repenser le refroidissement de la machine. Il y a ainsi deux ventilateurs, situés de part et d’autre du boîtier, qui se chargent d’évacuer les calories recueillies par les deux dispositifs « de chambres à vapeur » cachés sous l’isolant noir.
Le fait d’avoir un duo de turbines permet à la machine d’être bien refroidie, de limiter la rotation des pâles et donc d’occasionner des nuisances sonores tout à fait acceptables. Nous avons relevé un maximum de 35 dB au plus fort de la tempête, ce qui reste largement supportable.
Le mercure grimpe jusqu’à 31°C sur le repose-paume et jusqu’à 47,1°C sous le Dell XPS 13. Il ne faut donc pas lancer un encodage avec la machine sur les genoux, sauf si vous avez besoin de vous réchauffer un peu.
On s’attendait à un nouveau record d’endurance
Le Dell XPS 13 2-en-1 puise son énergie dans une batterie qui occupe presque la moitié de l’espace interne du boîtier. Elle se scinde en deux parties afin de laisser un peu de place au système de poids/aimants chargés de lester l’appareil et éviter qu’il ne soit emporté vers l’arrière lorsqu’on déploie l’écran selon un angle très… ouvert.
Comme le montre la photo ci-après, c’est un modèle 51 Wh et nous avons relevé une consommation maximale de la machine de 47,9 watts. Nous avons aussi mesuré le temps de recharge de la batterie en utilisant le chargeur USB Type-C fourni. Il lui faut presque une heure pour se recharger à 50% et 2 heures 30 minutes pour être pleine. Cela peut paraître court mais, en fait, le Dell XPS 13 2-en-1 est ici l’un des plus mauvais élèves de ces derniers mois.
Impossible de conclure ce test sans évoquer l’autonomie de Dell XPS 13 2-en-1. C’est une machine hybride nomade par essence, il faut donc qu’elle soit capable de tenir bon plusieurs heures durant, en utilisation plus ou moins soutenue. Dans le cadre de notre test d’autonomie de streaming vidéo continue, cet XPS flirte avec les 6 heures, écran réglé à 200 cd/m2, Wi-Fi activé. En utilisation plus variée, avec les mêmes réglages, c’est mieux : le Dell grimpe à 8 heures pile, de quoi tenir une journée de travail pas trop chargée. Mais guère plus.
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