La réputation de Dell dans l’univers du PC n’est plus à faire. Aujourd’hui, le Dell XPS 13 est constamment dans les meilleurs ultrabook disponibles sur le marché. Pourtant, sa variante « transformable » n’a jamais vraiment connu la même réputation. Il faut dire que sur le marché des ordinateurs portables pouvant se transformer en tablette, particulièrement dans le secteur professionnel très important pour Dell, Microsoft et sa gamme Surface ont une mainmise importante. Personne n’a encore réussi à lui faire front avec un appareil rivalisant avec les Surface Pro. Dell nous offre un nouvel essai avec le Dell XPS 13 2-en-1 de 2022, mais le transforme-t-il ?
Parfait pour le sRGB
Un PC tablette de la sorte se doit d’avoir un excellent écran. C’est après tout l’une des premières marques de fabrique de la catégorie lorsque celle-ci est bien respectée. À ce titre, le Dell XPS 13 2-en-1 s’en tire superbement bien. Sa dalle IPS LCD tactile de 13 pouces supporte le fameux ratio 3:2 aujourd’hui plébiscité pour la bureautique, avec une définition de 2880 x 1920 pixels pour une résolution de 266 ppp.
Dans nos tests labo, nous avons pu observer une luminosité maximale de 457 cd/m² pour un excellent contraste de 1921:1. Pour comparaison, cette luminosité maximale est 13,2% plus puissante que la moyenne des ultraportables testés par nos soins sur ces 12 derniers mois, et son écran est plus contrasté de 28,9% que cette même moyenne.
Le Dell XPS 13 2-en-1 ne déçoit pas non plus sur la fidélité de ses couleurs. Avec un Delta E00 mesuré à 1.91 sur l’espace sRGB, qui est donc 30,4% plus juste que la moyenne de nos tests sur ces 12 derniers mois, nous avons le droit à un écran bien calibré qui sait rendre ses couleurs avec précision. De quoi aider n’importe quel travailleur graphique ou vidéo dans sa productivité, en prime d’offrir une expérience multimédia excellente.
Ne reste alors qu’une petite déception : l’absence de couverture de l’espace DCI-P3. Si le sRGB est encore un standard important, le DCI-P3 est définitivement l’avenir des appareils high tech, qui ont déjà commencé à l’adopter. Auquel cas, la production de contenu respectant cette gamme de couleurs plus étendue sera toujours plus importante. Il aurait été appréciable que le Dell XPS 13 2-en-1 le prenne en compte, d’autant que cela aurait représenté un argument en sa faveur face à son rival direct : la Surface Pro 9, elle aussi bloquée en sRGB.
Performances
Le Dell XPS 13 2-en-1 que nous testons aujourd’hui s’équipe du Intel Core i7-1250U, le processeur de 12e génération d’Intel qui intègre 10 cœurs — 2 performances et 8 efficients — pour 12 threads pouvant turbo jusqu’à 4,70 GHz. Il est couplé ici à 16 Go de RAM LPDDR5 et un stockage en PCIe 4.0 de 1 To. Sur le papier, c’est la configuration parfaite attribuée à un ultrabook sorti en 2022.
Il est cependant très important de considérer que ce Dell XPS 13 2-en-1 n’a aucun refroidissement actif, soit aucun ventilateur qui tourne pour envoyer son air chaud loin de l’appareil. Tout est passif, ce qui veut dire que c’est au châssis de dissiper comme il le peut la chaleur du processeur et le soutenir dans ses tâches. L’avantage de tout ça ? Un ultrabook totalement silencieux. Le désavantage ? Des performances qui doivent absolument être sacrifiées. Comme quoi, il ne faut jamais s’arrêter à la fiche technique.
C’est pourquoi si l’on compare ses performances théoriques avec ses nombreux adversaires sur le milieu des ultrabook, le Dell XPS 13 2-en-1 est tout simplement dans le peloton. Mais si on y regarde de plus près, on peut voir qu’il ne lui suffit que de quelques minutes pour diviser ses performances par deux. La raison est simple : si une puce chauffe et n’est pas assez refroidie, elle va brider d’elle-même sa fréquence pour ne pas s’auto-détruire. C’est ce qu’on appelle communément le thermal throttling, et c’est un problème que nous retrouvons également — bien que dans une moindre mesure — sur le Surface Pro 9.
Le Dell XPS 13 2-en-1 intègre donc un Core i7-1250U, oui, mais qui dans les tâches les plus soutenues ne travaillera jamais mieux qu’à la moitié de sa puissance. C’est uniquement sur les pics très brefs de puissance qu’il aura la capacité de gonfler un peu les pectoraux, et encore : si la température ambiante est supérieure à 20°C, comme en été par exemple, vous pourrez oublier ce petit espoir.
C’est d’autant plus vrai que même dans ces conditions météorologiques qui lui sont favorables, le châssis du Dell XPS 13 2-en-1 monte très vite aux alentours de 42/43°C. Si on peut le pardonner sur une configuration gamer, ou même un ultrabook classique, il est difficile de le faire sur un ordinateur se voulant être une tablette, et de ce fait constamment au contact des mains. D’autant que cette chaleur se retrouve sur l’intégralité du châssis.
Bref : limitez-vous à de la bureautique ou des tâches graphiques très simples en utilisant le Dell XPS 13 2-en-1. Si vous vous imaginiez déjà travailler sur des modèles 3D ou un montage vidéo en 4K, vous allez être déçu : l’Intel Core i7-1250U n’a tout simplement pas la possibilité de le faire, tout engoncé qu’il est dans un châssis qui ne le laisse pas respirer. Au moins, nous n’entendons pas le moins du monde sa souffrance ; le silence est d’or.
Design
C’est bien dommage, car le produit en lui-même est sublime. La science des designs sobres, très industriels et maîtrisés au centimètre près de Dell s’exprime parfaitement sur cet XPS 13 2-en-1. La tablette 13 pouces de seulement 0,76 cm d’épaisseur se prend en main avec toute l’élégance du monde, et la plus grande facilité puisqu’elle ne pèse que 744 g sans son clavier.
Les bordures autour de l’écran permettent une prise en main agréable, et sont à la frontière exacte entre pratique et esthétiques : ni trop grosses, ni trop fines. Prendre ce grand rectangle d’aluminium fait son petit effet, sans pour autant qu’on ne s’inquiète pour sa résistance aux chutes grâce notamment à l’écran protégé par du verre Corning Gorilla Glass 7. Une machine pour les travailleurs sérieux, qui saura attirer l’attention des collègues durant les réunions.
Sur la connectique, pas de grande déception. Certes, nous n’avons que deux ports USB-C situés à gauche de l’appareil (en mode paysage), mais ces derniers sont à la norme Thunderbolt 4 et compatibles PowerDelivery. En considérant comme ces formats sont généralement très chiches en ports, on peut s’en contenter, même si un port combo jack aurait été apprécié au vu du format. De plus, il faut souligner que l’on retrouve deux capteurs biométriques sur l’appareil : un lecteur d’empreintes intégré au bouton de verrouillage, et une caméra Windows Hello. Sans compter sur les haut-parleurs, qui n’ont pas un grand volume mais une excellente restitution pour ce format, et la webcam dont la qualité est vraiment surprenante.
Ce qui n’est par contre pas tout à fait optimisé est tout simplement le mode « ordinateur portable classique » du Dell XPS 13 2-en-1. La protection intégrant le clavier, qui a le mérite d’être fournie avec l’appareil, s’arrime à la tablette par le biais de connecteurs pogo classique et d’un bon gros aimant, ce qui est très bien. Mais… la transformabilité est loin, très loin, de ce qu’offre une Surface Pro depuis des années maintenant.
Voyez-vous, la Dell XPS 13 2-en-1 est bien plus une tablette pouvant se transformer en PC qu’un PC pouvant se transformer en tablette. Tout cela car c’est la protection qui devient le pied de votre tablette, à l’image de n’importe quelle protection même bas de gamme des tablettes. Mais dans ce format, on ne peut qu’être frustré par l’ensemble.
L’aimant au dos ne peut que se placer sur deux angles qui ne sont pas particulièrement versatiles, par exemple. On pourra aussi lui reprocher de ne pas surelever le clavier, comme le fait une Surface Pro, ce qui donne l’impression à l’usage de frapper à même la surface sur laquelle le produit est posé. Et dans l’ensemble, même si la couverture est de bonne qualité et enveloppe parfaitement la forme du produit, elle fait perdre au produit son côté premium.
C’est d’autant plus dommage que le clavier en lui-même est excellent. Très inspiré par le Dell XPS 13 Plus de l’année 2022, il offre des touches rectangulaires qui ne sont pas vraiment espacées l’une de l’autre, mais sont bien plus larges que la moyenne. Leur rebond est excellent, et leur distance d’activation plus longue qu’on ne pourrait le croire de prime abord. Le pavé tactile, lui aussi, est une belle surprise. Une grande diagonale, une glisse souple, un clic réactif ; c’est tout ce que l’on demande.
Oui mais… Entre ce clavier intégré à la protection posé à plat, et ce pied qui n’a pas réellement de forme ou de résistance, le Dell XPS 13 2-en-1 se retrouve très inconfortable à utiliser comme un ultrabook, posé sur nos genoux par exemple. Un trait certes commun à tous les produits de la catégorie, et sur lequel Microsoft a travaillé sur de multiples itérations, mais particulièrement prononcé ici. Pour résumer : si vous avez pris l’habitude de la gymnastique et de la douceur réclamée par les 2-en-1, le Dell XPS 13 2-en-1 donne l’impression de retourner quelques années en arrière. Mais reste malgré tout une superbe tablette.
Autonomie
Hélas, ce fameux format tablette motive également une dernière adaptation : le Dell XPS 13 2-en-1 n’intègre qu’une petite batterie de 49,5 Wh. Sachant qu’il a la charge de propulser un Core i7 U et un grand écran 13 pouces, on ne pouvait s’attendre à des miracles. Pour contexte, dans nos tests sur cette dernière année, la moyenne de l’autonomie polyvalente constatée sur les ultrabook est de 10h52.
La Dell XPS 13 2-en-1 passe la ligne de fin en soufflant un peu à 7 heures et 10 minutes en usage polyvalent. Sur l’autonomie en streaming vidéo, où la moyenne est à 9 heures et 7 minutes, la tablette arrive à 6 heures et 29 minutes. Une autonomie décevante en considérant les autres produits disponibles, mais n’oublions pas que ces derniers ne sont pas — pour la plupart — transformables.
Si l’on remet la Dell XPS 13 2-en-1 dans son contexte, soit la rivalité avec la Surface Pro 9, la différence se fait beaucoup moins marquante. Sur les mêmes tests, on ne constate qu’une différence de 1 heure et 12 minutes en faveur de l’appareil Microsoft sur l’autonomie polyvalente, et seulement 15 minutes sur la lecture vidéo.
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