Dell P2815Q : la promesse
Le moniteur Dell P2815Q a fait beaucoup de bruit lors de son annonce, surtout grâce à son prix, annoncé à moins de 1000 dollars. Aujourd’hui, il est disponible pour environ 760 euros sur le site de Dell, et même autour de 600 euros chez d’autres revendeurs en ligne. C’est le moins cher des écrans UHD (3840 x 2160 pixels, dit « 4K » par commodité, même si cette définition est légèrement supérieure : 4096 x 2160 pixels). Nous l’avons testé.
Dell P2815Q : la réalité
Cet écran P2815Q offre de très bonnes premières impressions. Son design, typiquement « Dell », est parfaitement sobre et réussi. Les matériaux sont bien choisis et les finitions très propres. Le pied permet de manipuler le cadre dans tous les sens, même en mode portrait. Quatre ports USB 3.0 sont présents derrière le boîtier. Bref, Dell ne sacrifie pas l’ergonomie, c’est déjà bien.
Une dalle TN et ses faiblesses
En termes d’affichage en revanche, nous avons constaté l’inverse. Le fabricant a fait beaucoup de sacrifices pour maintenir un prix abordable, à commencer par la technologie de la dalle : du TN (Twisted Nematic) très classique, qui offre des angles de vision limités, surtout l’angle inférieur, ce qui handicape l’utilisateur lorsque l’écran est disposé à la verticale. C’est aussi un problème pour les graphistes, qui ne savent jamais comment orienter leur écran pour obtenir une image correcte. Par défaut, l’écran affiche un taux de contraste trop faible (828:1).
En revanche, la fidélité des couleurs est correcte (DeltaE moyen de 2,22) avec une couverture de 97 % du gamut sRGB. Les nuances de gris sont aussi de très bonne qualité (température moyenne de 6654°K par défaut). Le rétroéclairage est constant (pas de pulsation), ce qui permet de ne pas fatiguer les yeux les plus sensibles après plusieurs heures d’utilisation, mais son homogénéité est très discutable.
Définition UHD sur 28 pouces… à 30 Hz
L’écran n’est pas du tout fait pour les joueurs. Tout d’abord parce que le temps de réponse de ses pixels est trop lents, surtout pour une dalle TN, censée être rapide : 20 ms en moyenne (et 18 ms à 60 Hz), c’est insuffisant, les traînées étant bien visibles derrière les objets en mouvement. Sans oublier qu’en jeux, aucune carte graphique n’est pour l’instant capable de gérer correctement une définition UHD.
Ensuite parce que la définition Ultra-HD est limitée à 30 images par secondes. Ce n’est clairement pas assez, y compris pour la bureautique (même le pointeur de la souris saccade !). Voilà de quoi enlever presque tout l’intérêt de l’écran. Le mode « standard » est limité à 30 Hz même pour les définitions inférieures comme le Full HD (pourtant à 60 Hz). Il faut donc changer de mode d’affichage pour obtenir les 60 images par seconde réglementaires sur tous les écrans au prix d’autres retouches qui pourront déplaire (augmentation de la netteté en mode film, par exemple).
On serait enfin tenté de dire que sur une diagonale de 28 pouces, la définition 4K (ou plutôt UHD) n’est pas forcément opportune, ni utile : les écritures sont minuscules, il faudra que les logiciels s’adaptent à cette nouvelle résolution, ce qui n’est pas encore le cas. Du 2560 x 1440 pixels nous semble largement suffisant sur cette taille d’écran.
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