Après le modèle Alienware 17,3 pouces, c’est au tour de son petit frère – le 15,6 pouces – de passer entre nos mains. L’Alienware m15 R2 nous arrive dans une configuration un peu inhabituelle mais bien vendue sur le site de Dell. Elle est assez exotique parce qu’elle comporte une dalle 4K et une carte graphique Nvidia de type RTX Max-Q, une dalle pleine de pixels avec une carte graphique véloce mais pas aussi puissante qu’une RTX « classique ». Ce n’est pas forcément le meilleur « combo » pour jouer. Un bon écran Full HD suffit largement car, parmi les GPU pour PC portable, il n’y a bien que la puce de la RTX 2080 qui est capable de ne pas trop souffrir en UHD.
Quoi qu’il en soit, le m15 R2 que nous avons reçu est affiché à 2900 euros. Avec les éventuelles promotions en cours chez Dell, il est fort possible que cette séduisante machine coûte moins cher.
Annonçons la couleur d’emblée : nous ne reparlerons pas de la finition, du confort de frappe, ni de la disposition de la connectique sur cet Alienware. Et pour cause, le m15 R2 est conçu sur le même modèle que le m17 R2, reçu et testé il y a quelques semaines. Ils sont donc identiques sur bien des plans et nous vous invitons donc à lire notre test du fer de lance de la marque à la tête d’extraterrestre pour faire un tour complet du propriétaire.
On mentionnera tout de même que les claviers du m15 R2 et du m17 R2 ne sont pas tout à fait les mêmes. Celui du modèle 15,6 pouces n’a pas de pavé numérique ni de touches de raccourcis programmables. Dell les a tous deux ôtés de l’équation alors que ces éléments étaient présents sur la première mouture du m15 sorti en fin d’année dernière.
Le touchpad, pour sa part, est moins grand également mais, ce sont bien là les seules grandes différences visibles.
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Un écran OLED à la définition bien trop grande pour le gaming
Ce modèle 15,6 pouces se démarque de son prédécesseur par la présence d’une caméra Tobii présente dans la charnière de l’écran. Pour rappel, il s’agit d’un dispositif de suivi du regard qui peut être utilisé dans quelques jeux compatibles. Il permet aussi d’analyser le mouvement de vos yeux quand vous jouez en ligne voire… il peut commander certaines fonctions à la seule force de vos rétines.
Honnêtement, c’est un gadget qui ne sera utilisé que par une frange infime de gamers. C’est donc un équipement clairement dispensable, mais heureusement Alienware propose des modèles d’écrans dépourvus de cet outil.
Nous le disions en introduction, Dell mise sur une dalle un peu particulière pour nous en mettre plein la vue. C’est une définition 4K qui va devoir afficher vos jeux et qui, bonne nouvelle, digère bien le rétropédalage en Full HD et en 1440p. Comme nous le verrons plus loin, c’est salvateur.
Non seulement vous avez une multitude de pixels à l’écran mais, en plus, ceux-ci sont affichés par un panneau OLED. C’est assez rare sur une machine de jeu, car cette technologie n’est pas connue pour autoriser des taux de rafraîchissement élevés. La preuve, il faut se contenter avec ce m15 de 60 Hz maximum.
Faute de rapidité, il faut se contenter de qualité et là, on est servi. La luminosité mesurée est la meilleure obtenue depuis plusieurs mois comme le montre le graphique ci-dessous (le m15 est en vert clair). Elle s’élève à 435 cd/m2 en moyenne avec une pointe à 450 cd/m2 dans le coin supérieur gauche de l’écran.
OLED oblige, impossible de mesurer le taux de contraste puisqu’il est dit infini. Les zones sombres sont donc… très sombres et les couleurs, éclatantes. Mais pas justes. Ou, en tout cas, pas autant que nous l’espérions. Le delta E mesuré se situe à 4 ce qui place le m15 R2 légèrement au-dessus de la moyenne calculée à partir des derniers PC passés par la rédaction et qui s’élève à 3,38.
Dans le détail et c’est visible à l’oeil nu, les oranges et les rouges sont omniprésents, à tel point qu’ils en sont parfois déformés. La sonde nous indique des valeurs très élevées, corroborant notre constat. Le vert est aussi bien présent. Il suffit de se retrouver dans un univers boisé ou de verdure foisonnante dans un jeu pour le constater, là encore, sans avoir besoin d’être un expert en colorimétrie. Il n’en demeure pas moins que l’OLED produit toujours son petit effet, ce qui nous pousse presque à être indulgents à l’égard de cette dalle.
Il n’en demeure pas moins que si vous êtes plutôt un joueur de jeu en réseau, multi, où tout va très vite et où la réactivité de l’affichage est cruciale, passez votre chemin et misez sur une version du m15 R2 avec une dalle Full HD classique, rafraîchie en 144 Hz. Le rendu sera sans doute moins spectaculaire, mais la réactivé sera sans faille.
La dalle 4K OLED est clairement faite pour les amateurs de grand spectacle vidéoludique, avec de beaux décors à savourer et dans lesquels on se promène des heures durant (Red Dead Redemption 2 en solo, The Witcher 3, Star Wars : Jedi Fallen Order, etc.). Surtout que, jouer en 4K native sur la machine ne se fait pas sans heurt et sans quelques rigidités, liées à la configuration.
Une configuration trop classique pour une si belle machine
Cet Alienware opte pour une configuration gaming tout à fait standard à l’heure actuelle pour une machine de ce prix. C’est un quatuor emmené par le processeur Core i7-9750H qui joue la partition. A ses côtés se sont 16 Go de mémoire DDR4 (soudés), un SSD de 512 Go (extensible) et une carte GeForce RTX 2070 Max-Q qui assurent la mise en musique.
Sur le papier, avec un tel équipement, vous êtes armés pour les AAA actuels et à venir… tant que vous ne dépassez pas le 1440p. Ci-dessous, le graphique des performances obtenues avec l’Alienware m15 R2 (en rose foncé) en se limitant à une définition Full HD.
Voir le graphique des performances Full HD en plein écran
Nous obtenons entre 79 et 98 images par seconde sur The Division suivant le niveau de détails (Haut/Ultra) et sur Rise of the Tomb Raider, en DX 12, on plafonne à 95 ips en moyenne. Bref, la jouabilité et la beauté sont au rendez-vous.
Cependant, lorsque l’on passe ces mêmes tests en 4K, la chute est brutale. On passe de 79 à 37 ips dans The Division et de 95 à 37 ips dans Tomb Raider ! En clair, c’est jouable mais dès que les scènes seront chargées de détails ou que les animations deviendrons soudainement complexes, les variations d’images seront sévères, risquant de transformer le titre en une succession de jolies diapositives.
Enfin, mentionnons que le processeur Core i7-9750H – tout comme sur le modèle 17,3 pouces – est touché par des crises de throttling. Il abaisse sa vitesse de fonctionnement pour éviter les coups de chaud en cas d’importante activité et ce au bout de 6 à 7 minutes de stress. Au-delà, il fait du yo-yo.
Les coeurs remontent au-dessus de leur vitesse de base (2,6 GHz) pour titiller les 3 GHz mais pas pour longtemps. En une minute, le CPU réduit la voilure, par palier, et la fréquence chute à 2 voire 1,9 GHz au pire de la tourmente. Puis trois minutes plus tard, il parvient à remonter à 3 GHz… sans les tenir. Et ainsi de suite. Pourtant, Dell n’a pas lésiné sur le cuivre pour dissiper tout ce petit monde.
Moins bruyant que la première version, mais toujours aussi chaud
L’Alienware m15 R2 étant une version réduite du m17 R2, il est assez naturel de retrouver un système de dissipation de calories identique, composé de deux ventilateurs et d’un solide réseau de tuyaux en métal.
Il est toutefois bien plus discret que sur le grand modèle. Les nuisances sonores émises ont été mesurées à 37,4 dB au plus fort de la tempête (contre 45 dB pour le m17 R2 et sa RTX 2080 Max-Q). En revanche, les deux frères font jeu égal au repos : entre 28 et 29 dB.
Nous avons aussi effectué nos classiques mesures de température à différents endroits de la machine. En dessous, le mercure atteint 50,8°C en plein stress, et 33°C sur les repose-paumes. Deux valeurs assez proches de celles relevées sur la première mouture du m15 (le R1 donc) au tout début de cette année.
Pas très lourd, mais pas vraiment endurant
On termine par la consommation et l’autonomie de cet Alienware 15 R2. Côté adaptateur secteur, il fait jeu égal avec son grand frère, c’est toujours un gros bloc de plus de 950 grammes qu’il faut mettre dans la valise si jamais vous devez vous déplacer avec l’ordinateur. Ordinateur qui, en passant, ne pèse que 2,2 kilos ce qui lui permettrait presque d’être nomade. Malheureusement, ce n’est pas du tout le cas.
A la course à l’endurance, ce 15,6 pouces se positionne en queue de peloton. Comptez 1 h 40 en moyenne, aussi bien en streaming de contenus vidéos qu’en utilisation plus polyvalente. Quant à jouer sur batterie, n’y comptez même pas. Malgré le Battery Boost de Nvidia – qui bride les performances de la machine pour permettre à la batterie de tenir un peu plus longtemps, vous n’aurez au mieux 30 à 40 minutes d’activités vidéoludiques à disposition.
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