Les smartphones renforcés s’adressent à deux types de personnes : les professionnels travaillant en milieu hostile et les amateurs de sports outdoor. Crosscall a choisi son camp en ciblant cette seconde catégorie. Mais le constructeur français ne s’est pas contenté de leur offrir un téléphone ultrarésistant. Il fait aux sportifs une promesse de taille : celle qu’ils pourraient laisser leur GoPro à la maison.
Un smartphone solide aux performances honnêtes
Côté pile, le Trekker est un smartphone relativement classique. S’il n’était pas trahi par son apparence, ses bordures métalliques bien épaisses et son aimant au dos, il pourrait prétendre à une vie paisible au milieu des smartphones Android de milieu de gamme. Car pour ce qui est des performances c’est bien la moyenne que vise ce Trekker-X4. Son processeur, un Snapdragon 660 couplé à 4 Go de mémoire vive suffit à faire tourner la plupart des applications sans le moindre accroc ainsi qu’Android dans sa version 8.1 Oreo.
En outre, les rondeurs assumées du Trekker-X4 ont aussi un autre avantage indéniable : celui de pouvoir dissimuler une batterie de très haute capacité, soit 4400 mAh. De fait, le smartphone de Crosscall se retrouve parmi les modèles les plus endurants que nous ayons eu l’occasion de tester. Ainsi dans notre test d’autonomie polyvalente qui simule divers usages du quotidien, le smartphone du constructeur français atteint 16h21. Un résultat qui approche ceux obtenus par des champions du genre comme le Caterpillar S61 ou le récent Huawei P30 Pro.
Côté face, la dalle IPS de 5,5 pouces (1920 x 1080 points) est de bonne facture. Assez lisible, même en plein soleil grâce à sa haute luminosité (578 cd/m²), elle affiche également un très bon taux de contraste (1413).
Enfin, concernant la qualité photo, les clichés réalisés par le Trekker-X4 s’avèrent très corrects. Son capteur photo principal de 12 Mpx se montre relativement à l’aise lorsqu’il est utilisé dans de bonnes conditions de luminosité mais, comme de très nombreux smartphones du milieu de gamme, on constate une dégradation au fur et à mesure que la lumière baisse.
Le logiciel X-Cam : autant d’ambition que de défauts
Passons à présent à ce qui rend le Trekker-X4 si unique, son action cam, et la promesse qui l’accompagne : celle de laisser sa GoPro au placard. Celle-ci se compose de deux entités, un ultra grand-angle qui couvre 170 degrés (capteur de 12 Mpx) et une application maison baptisée X-Cam.
Cet environnement logiciel est utilisée de la captation jusqu’au montage final et il est indissociable du Trekker. Nous n’avons pas rencontré de soucis particuliers lors des prises de vue. De ce point de vue, X-Cam est même plutôt bien pensé. Une commande permet de verrouiller la caméra, ce qui s’avère très utile pour les vidéos sous l’eau ou lors d’une activité physique très intense. Ensuite, Crosscall permet de choisir parmi cinq formats d’image (normal, large, super large, ultra large et fisheye).
En règle générale, c’est le format ultra large (170°) qui est privilégié. Les autres, Fisheye en tête, étant plus anecdotiques. Il est également possible de faire des vidéos en slow motion (ralenti) et des animations de type time-lapse, deux modes qui fonctionnent parfaitement. Quant aux modes « dash cam » et « Live », ils sont plus marginaux, le dernier étant même strictement réservé à Facebook.
A présent, quid des performances de l’action cam du Trekker X4 ? Celles-ci sont relativement décevantes et la raison tient en trois mots : fidélité des couleurs. Nous constatons, premièrement que l’image à une forte tendance à accentuer les bleus. C’est particulièrement visible sur les paysages enneigés ou le blanc, notamment au bord de l’image, revêt un halo bleuté. En revanche, côté stabilisation, il convient, de saluer le travail de Crosscall. Même lors d’activités bien agitées les vidéos restaient exploitables, et pour tout dire, le harnais du constructeur français a été plus souvent pris en défaut que son smartphone.
Bien évidemment, ce n’est pas au niveau d’une GoPro, mais le X4 n’a pas à rougir de ses performances sur ce point.
Voici quelques séquences filmées avec le Trekker-X4 qui vous permettront de juger par vous-mêmes de la qualité de l’action-cam :
Le montage : une succession de bugs et de mauvais choix
Malheureusement, pour Crosscall, les choses se gâtent dès lors qu’il s’agit d’exploiter nos vidéos. Pour commencer, il faut obligatoirement passer par X-Cam pour exporter ses prises de vues et le résultat peut être frustrant puisque le logiciel les recadre systématiquement. Autre solution : opter pour un montage maison avec les outils mis à disposition par le très serviable X-Cam. Malheureusement ce-dernier est aussi accommodant que bogué. Des vidéos qui disparaissent, d’autres qui ne se chargent qu’à partir de la deuxième séquence (ce dernier est un bug récurrent), et finalement un montage franchement chaotique qui laisse peu de place à la créativité. Pour finir, Crosscall se permet de conclure chacune de vos vidéos par son propre logo. Cette pratique que l’on accepte volontiers dans le cadre d’une application gratuite, passe moins bien lorsqu’on a déboursé près de 700€ pour s’offrir le Trekker-X4.
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