La guerre est déclarée. Alors que Bose domine outrageusement le marché du casque à annulation de bruit depuis plusieurs années, Sony lui dispute désormais son hégémonie. Avec ce WH-1000XM3, la marque japonaise semble d’ailleurs n’avoir jamais été aussi proche de dépasser son concurrent américain.
Présenté fin août lors du dernier IFA de Berlin, ce nouveau modèle est le successeur d’une lignée ouverte en 2016 avec le MDR-1000X. Cette troisième version (le « M3 » signifie « mark 3 ») se veut d’abord plus confortable. Il faut dire que c’est le premier atout du Bose QC35, véritable référence en la matière. Pour cela, le WH-1000XM3 s’allège tout d’abord pour ne plus peser que 252 grammes sur notre balance, soit 48 de moins que son prédécesseur, le WH-1000WM2. Une belle performance qui compte lorsque l’on porte ce casque plusieurs heures par jour sur la tête.
Paré pour l’hiver
Autre amélioration d’importance, les coussinets qui habillent les écouteurs sont extrêmement agréables, épousant parfaitement le contour des oreilles. Ces dernières n’ont d’ailleurs plus tendance à toucher le fond des écouteurs, ce qui pouvait s’avérer désagréable avec les anciennes générations. Nous regrettons d’autant plus que l’arceau reste, quant à lui, un peu trop ferme à notre goût : il a tendance à se faire un peu trop sentir au bout de quelques heures. Dans le domaine des défauts, notons aussi que les écouteurs, aussi confortables soient-ils, retiennent énormément la chaleur : dès que les températures dépassent les 20°, les oreilles commencent à chauffer. Au-dessus de 25°, ça devient même compliqué de porter ce casque longtemps sans transpirer.
Comme tous les casques modernes sans fil, ce modèle de Sony se règle grâce à une application. Elle s’avère même indispensable car c’est grâce à elle qu’on peut mettre à jour le firmware de l’appareil. Une mise à jour nous a d’ailleurs été proposée dès sa sortie de la boîte. Une autre pourrait arriver prochainement. Nous avons en effet rencontré quelques brèves coupures de la musique, certainement dues à une connexion Bluetooth encore un peu instable, aussi bien avec un iPhone X qu’avec un OnePlus 5. Ce genre de problème est assez courant lors des premières semaines de commercialisation d’un casque, mais ne doivent pas trop inquiéter puisqu’il se règle généralement grâce à une simple mise à jour.
Sony touche enfin au Graal
Une rubrique complète est dédiée à l’optimisation de la réduction de bruit. Les haut-parleurs émettent alors quelques sons dignes d’un sonar et adaptent le dispositif en fonction de la forme de l’oreille et de la pression atmosphérique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sony a complètement réussi son coup, puisque la marque japonaise devient certainement la première à faire mieux que Bose (l’inventeur et le champion du genre). L’annulation de bruit du WH-1000XM3 est tout simplement bluffante, aussi bien au bureau, dans la rue que dans le bus ou le métro, nos quatre principaux lieux de test (désolé, nous n’avions aucun reportage de prévu nous menant à l’autre bout du monde en avion).
Face à la performance de la puce QN1 qui doit être saluée, on reste, en revanche, dubitatif devant la fonctionnalité « Contrôle adaptatif du son ». Celle-ci module l’intensité de l’annulation de bruit et peut même récupérer le son ambiant grâce aux micros intégrés au casque pour le réinjecter dans les écouteurs. Adaptatif, car le mix entre annulation de bruit et son ambiant se modifie en fonction des mouvements qui sont détectés via le gyroscope du smartphone qui se trouve en général dans une poche ou un sac que vous portez.
Dans les transports, l’annulation est à son maximum, c’est assez logique. Mais lorsque l’on se met à marcher ou courir, le son ambiant augmente progressivement, annihilant presque complètement la réduction de bruit active. On comprend la démarche qui permet d’être plus attentif à l’environnement extérieur et d’entendre une voiture arriver lorsque l’on s’apprête à traverser une rue, casque vissé sur les oreilles.
Quelques fausses bonnes idées
Toutefois ce système possède deux défaut majeurs. Le premier est qu’en réinjectant le son capté depuis l’extérieur, la musique est moins audible. On a donc tendance à augmenter le volume et, par là même, à perdre l’intérêt d’un casque antibruit qui permet justement de s’isoler de son environnement pour écouter la musique moins fort et préserver ses tympans. Le second défaut est d’ordre purement pratique : en descendant par exemple de sa rame de métro ou de train, l’application détecte que l’on marche et déclenche automatiquement le son ambiant, sans que ce soit souhaité, ni souhaitable.
Au final, on entend le train repartir de manière aussi bruyante que si l’on ne portait pas de casque. A l’inverse, lorsque l’on est assis sans bouger, l’annulation de bruit est à son maximum alors que la situation pourrait très bien être celle d’une personne dans l’attente de l’ouverture de l’embarquement de son prochain vol à l’aéroport. Et autant vous dire qu’avec un peu de musique dans les oreilles et l’annulation de bruit diabolique que Sony a mis au point, cette personne sera encore assise quand son avion aura décollé.
Un écouteur à commandes tactiles
On préfère donc oublier cette fonction pour privilégier l’activation du son ambiant à la volée, simplement en laissant posée la paume de sa main sur l’écouteur droit. La fonction est très pratique et permet de ne pas enlever son casque à chaque fois que l’on veut entendre une annonce ou écouter ce que quelqu’un vous dit. La surface tactile de cet écouteur droit intègre aussi d’autres commandes capables de répondre à différents mouvements : lecture, pause, réglage du volume ou piste suivant et précédente.
Enfin, on passera sur deux fonctionnalités de l’application assez inutiles. La première permet de contrôler la position de la scène sonore qui peut ainsi être située sur un côté ou derrière soi. A part pour l’effet de démo, nous n’avons toujours pas compris à quoi cela servait. La deuxième baptisée « Surround » simule le rendu d’une discothèque ou d’un stade. Tous les amoureux de bon son savent pourtant que c’est rarement dans ce genre de lieu qu’on entend la meilleure qualité sonore. Là non plus on ne comprend pas vraiment l’utilité.
Une signature sonore plus aiguë
Surtout, on ne comprend pas pourquoi Sony veut dénaturer l’excellent travail effectué sur le rendu sonore de son casque, car il est tout simplement excellent ! Déjà très bonne sur les deux précédentes générations, la qualité est ici encore améliorée grâce aux progrès effectués dans les fréquences aiguës. Ses grands frères étaient à la peine dans ce domaine, il en résultait un son un peu trop étouffé à notre goût, replié sur lui-même.
C’est tout le contraire pour cette troisième édition du 1000X qui délivre des aigus clairs et précis. Ils ouvrent le spectre sonore d’une très belle manière. Les amateurs de basses seront également heureux d’apprendre qu’elles restent fidèles au poste. Les autres détesteront… ou s’habitueront au bout de quelques jours ce qui fut notre cas. Heureusement, on peut accéder à un égaliseur via l’application pour les réduire si cela se montre rédhibitoire pour vous.
La dernière bonne nouvelle, c’est qu’on pourra profiter longtemps de des qualités musicales de ce casque. Le 1000XM3 a tenu 43 heures d’affilée sans avoir besoin d’être rechargé, annulation de bruit désactivée. Activée, on a réussi à atteindre 27 heures, autant dire qu’on ne se posera pas la question d’une recharge au quotidien. Et si jamais vous vous retrouviez quand même à court de batterie, Sony promet un rechargement rapide permettant de recouvrer 5 heures d’autonomie en seulement 10 minutes de charge.
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