Quasi seul sur le secteur des smartphones autour de 650 euros, le KEY2 a forcément une carte à jouer. Il ne cherche pas à se mesurer pas aux fleurons hors de prix mais ne court pas non plus après un rapport qualité/prix imbattable. Non, il mise sur son originalité et sa marque de fabrique : son clavier physique. Atypique, ce type de design n’est pas supposé plaire à tout le monde, mais grâce à ce parti pris, le KEY2 offre une alternative original au coeur d’un marché assez uniformisé. Construit par TCL, le KEY2 bénéficie aussi des solutions de sécurité conçue par BlackBerry. Ces deux points mis en avant par la marque suffisent-ils à en faire un bon smartphone ?
La signature Blackberry
Le BlackBerry KEY2 est dans la droite lignée de ses prédécesseurs les KEYone et KEYone Black Edition. Un écran de 4,5 pouces au format 3/2, un clavier physique… il ne ressemble à aucun autre smartphone. Pas de doute possible quant à son identité : il s’agit bien d’un BlackBerry.
Son design s’améliore toutefois un peu par rapport aux éditions précédentes de la gamme KEY. Le smartphone est en effet moins épais (8,7 mm contre 9,4 mm), plus léger (166g contre 186g) et avec des finitions plus soignées. Résultat, tout en conservant son aspect de solidité, il gagne cette année en élégance.
Le dos de l’appareil arbore une texture presque caoutchouteuse très agréable au toucher et accueille les deux modules photo. Sur la tranche inférieure, TCL a intégré un port USB Type-C et un double haut-parleur stéréo. La prise jack se situe sur le dessus de l’appareil et le côté droit réunit les boutons volume, déverrouillage (ou le raccourci de votre choix en appuyant deux fois) ainsi que la touche dite « utilitaire » pour enregistrer un raccourci. Enfin, sur le bord gauche on trouve le tiroir à carte SIM et microSD. Vous cherchez le lecteur d’empreintes ? Vous le trouverez sur la barre espace du clavier.
Un bon écran au format original
L’écran IPS de 4,5 pouces adopte une définition de 1620 x 1080 pixels pour une haute résolution de 434 ppp. Agréable à l’œil, la dalle se montre très lumineuse (jusqu’à 587 cd/m²). Notons cependant que le KEYone faisait encore mieux (650 cd/m²). Ce nouveau smartphone propose en revanche un bien meilleur contraste que son prédécesseur (2302:1 contre 1450:1). Les couleurs de l’écran s’éloignent toutefois dangereusement d’un rendu naturel. Le Delta E dépasse les 3 recommandés pour un résultat assez moyen de 6,74. Même avec les deux autres profils de colorimétrie proposés, nous n’arrivons malheureusement pas à échapper à ce blanc qui tire bien trop vers le bleu. La qualité d’affichage globale reste toutefois dans une moyenne haute.
Logiciel et sécurité
Nous ne pouvons pas vraiment parler de surcouche logicielle de la part de BlackBerry. C’est plus un Android Oreo 8.1 « pur » avec des fonctionnalités supplémentaires, notamment dans le domaine de la sécurité. Ces dernières, bien que bienvenues n’offrent rien de plus que ce qui existait déjà sur le KEYone. L’application DTEK offre une visibilité sur l’état de sécurité de son smartphone et l’accompagne de recommandations. Il est aussi possible de choisir un mot de passe qui combine image et nombre, ou encore de masquer une partie de l’écran selon votre bon vouloir grâce à la fonction Privacy Shade. Enfin, l’Onglet Productivité rangé sur le côté droit de l’écran permet de jeter rapidement un coup d’oeil à son agenda et tout autre information importante.
Le clavier : l’argument choc
Mais le cœur de ce KEY2, c’est son clavier ! Rappelez-vous, avant l’avènement du tout tactile et des grands écrans, nos téléphones étaient équipés de claviers physiques. BlackBerry a longtemps résisté au tout tactile avant de lâcher prise pendant quelques années. Depuis 2017, et en collaboration avec le constructeur TCL, la marque fait son grand retour en misant à sur un clavier physique, afin de séduire une tranche de la population nostalgique. Mais ce qui était une norme il y a quelques années fait aujourd’hui figure d’ovni.
Avec plus d’une trentaine de touches, ce clavier offre de nombreuses possibilités. Le KEYone permettait avec le mariage du bouton alt et de l’ensemble des autres touches de créer des raccourcis. Cette fonction pratique est conservée sur le KEY2, mais l’apparition d’un bouton inédit nommé Speed Key vient surpasser le concept. Placé en bas à droite, il permet non seulement de personnaliser ses raccourcis, mais aussi de passer de l’un à l’autre directement. En effet, quand vous naviguez dans une application et que vous utilisez cette touche, vous n’avez pas besoin de revenir sur l’écran principal ou un quelconque menu avant de basculer vers une autre application. Un nouveau geste à apprendre, mais qui une fois bien assimilé fait gagner un temps non négligeable. Enfin, d’un simple glissement de doigts sur le clavier (de bas en haut et inversement), il est possible de faire automatiquement défiler l’écran.
Repasser sur un clavier physique n’est pas une mince affaire. Y compris pour les fervents utilisateurs des derniers Curve de BlackBerry dont votre serviteur ! Après avoir basculé en 2014 au tout tactile, le retour au clavier du KEY2 demande un certain temps d’adaptation et de patience. Ce n’est pas non plus trois pas en arrière qu’on effectue puisque ses touches physiques travaillent de concert avec un assez grand écran tactile de 4,5 pouces. Si Blackberry ne cède pas aux diagonales d’écran toujours plus grandes, la surface d’affichage du KEY2 n’a pas à rougir face à celles de la concurrence lorsqu’elles affichent leur clavier virtuel.
Des performances convenables
TCL a fait le choix du Snapdragon 660 pour équiper le KEY2. Le même processeur qui anime le Nokia 7 Plus, un milieu de gamme sorti un peu plus tôt cette année et vendu au prix de 400 euros. La différence, c’est que cette puce est couplée à « seulement » 3 Go de RAM alors que le Nokia profite lui de 4 Go. Les benchmarks restent toutefois satisfaisants et surtout, l’expérience de navigation s’avère bien fluide, même quand l’appareil est sollicité par l’exécution de plusieurs tâches et applications en simultané. Mais honnêtement, avec un tel gabarit et un écran aussi petit, difficile de prendre du plaisir côté multimédia… notamment pour ce qui est du jeu.
Une bonne autonomie et une recharge très rapide
Avec sa batterie de 3500 mAh, le KEY2 fait montre d’une belle endurance. En communication, il atteint 27 heures tandis qu’à notre test polyvalent (qui mêle divers usages), il tient 12 heures et 14 minutes. C’est en dessous de ce qu’offrait le modèle de l’année dernière qui lui montait jusqu’à 14 heures mail cela reste très satisfaisant. En pratique, le Key 2 a tenu un peu plus d’une journée et demi. La charge rapide est impressionnante : en 30 mn, vous regagnez plus de 50 % de batterie et en une heure près de 85 %.
Des photos sans surprise
C’est la première fois que TCL intègre un double module photo à ses smartphones BlackBerry. Celui-ci se compose d’un capteur principal de 16 Mpix avec une optique grand-angle (f/1,8) et d’un secondaire de 16 Mpix, lui aussi, qui offre un zoom x2. En haute lumière, le KEY2 s’en sort convenablement. Le niveau de détails n’atteint pas celui d’un Samsung Galaxy S9, mais suffit à livrer de bons clichés. Les couleurs sont proches de la réalité et les effets de textures assez bien respectés. Les photos jouissent également d’un bon contraste même s’il peut, par moment, avoir l’air un peu trop accentué. Il arrive malheureusement que le résultat souffre parfois de surexposition, notamment avec le ciel.
Le KEY2 propose comme tant d’autres smartphones un mode portrait. Celui-ci se révèle plutôt efficace puisqu’il délimite bien les contours du sujet photographié tout en reproduisant un bon effet de profondeur au second plan. Petit bémol toutefois, nous nous observons parfois une sorte de halo autour de la personne.
Le second capteur dédié au zoom est capricieux. Si les conditions ne sont pas optimales, vous aurez beau enclencher le mode zoom x2, la bascule vers le second capteur ne se fera pas forcément. Il faut non pas de bonnes conditions lumineuses pour qu’il s’active, mais de très très bonnes conditions. La scène à capturer doit être baignée de lumière, sinon votre cliché ne profitera pas de la meilleure qualité proposée avec ce deuxième capteur. Néanmoins, ne vous attendez pas non plus à des clichés impressionnants, fourmillants de détails.
Côté basse lumière, on remarque une grosse perte de détails et beaucoup de bruit. Les clichés sont aussi très sombres. Bref, ne comptez pas sur le KEY2 pour réaliser de belles photos de nuit ou dans un environnement avec peu de lumière.
Le capteur frontal dédié aux selfies est décevant. La mise au point ne s’effectue que trop rarement sur le visage. Résultat, l’effet recherché n’aboutit pas : la personne se retrouve plus floue que l’arrière-plan. Comme pour le double module caméra placé à l’arrière, les photos ont tendance à être surexposées.
Enfin, un dernier mot sur la vidéo. La caméra manque de stabilité et ne réussit pas à reproduire autant de détails qu’un OnePlus 6. Néanmoins, les couleurs se rapprochent d’un rendu naturel et la vidéo demeure assez fluide.
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