Dans un monde où tous les smartphones se ressemblent, les BlackBerry ont pour mérite de sortir de l’ordinaire. Petit écran au format 3:2, grand clavier physique, design reconnaissable entre mille… Les appareils de la marque ont su nous séduire ces derniers mois par toutes ces petites particularités, apportant un vent de fraîcheur dans un univers où le mimétisme règne en maître. Nous avions testé le KEY2 cet été, un appareil milieu de gamme très réussi qui n’avait pour défaut que son prix élevé de 650 euros.
Avec le BlackBerry KEY2 LE (pour Lite Edition), ce sont aux personnes qui trouvaient le prix du KEY2 trop au-delà de leur budget que la marque s’adresse. Vendu 399 euros (Slate, 32 Go) ou 429 euros (Champagne, 64 Go), le smartphone est un peu moins performant et un peu moins bien équipé que son aîné. Il compte néanmoins séduire par son meilleur rapport qualité-prix.
Un clavier qui fait la différence
Esthétiquement, le KEY2 LE est une vraie réussite. Son dos en plastique offre une très agréable sensation au toucher. Ses tranches carrées permettent une prise en main ferme sans pour autant être désagréable, avec quatre boutons présents sur le côté droit (les deux touches de volume, l’alimentation et une touche personnalisable). La façade est très classique pour un BlackBerry, avec un écran en haut et un clavier en bas.
Le clavier du KEY2 LE est tout aussi séduisant que déroutant. Pour un habitué du clavier tactile et de tous ses avantages (accès aux caractères spéciaux, emojis etc.), switcher vers BlackBerry n’est pas une partie de plaisir. On galère dans les premiers temps à trouver les touches, on s’énerve dès qu’il faut insérer un chiffre et on ne cesse de se tromper en appuyant au mauvais endroit, la faute à de trop gros doigts. Mention spéciale pour la touche M située sur la troisième rangée et non pas la deuxième comme sur un vrai clavier AZERTY. Le temps de d’apprentissage est long et ne peut que faire détester son smartphone pendant les premières heures d’utilisation.
Une fois cette phase passée, il faut reconnaître que le clavier physique a un certain charme. On ne tape certainement pas plus vite (sauf les habitués) mais on profite d’une bonne dose de nostalgie à chaque pression sur une touche, et du bruit qui va avec. Certains touches du clavier font office de raccourcis. Un appui court sur I peut par exemple lancer Instagram alors qu’un appui long sur C peut envoyer un message préenregistré à votre compagnon. Tout est personnalisable.
A la différence du précédent KEY2, le KEY2 LE ne dispose pas d’un clavier « tactile ». Impossible de faire défiler l’écran d’un simple glissement de doigt sur le clavier. En revanche, sa touche espace embarque bien un capteur d’empreintes digitales, une idée toujours aussi excellente.
Un excellent écran au format qui laisse dubitatif
Avec son écran de 4,5 pouces au format 3:2 (13,5:9), le BlackBerry KEY2 LE n’a pas vraiment de concurrence. Ce ratio est d’autant plus étonnant qu’à l’heure où la concurrence dépasse le 19:9, l’écran du KEY2 LE paraît particulièrement inadapté à la lecture de vidéos ou au jeu mobile. On est rapidement confronté à de larges bandes noires qui font du KEY2 LE un smartphone à éviter pour les grands consommateurs de YouTube ou Netflix.
Si à l’utilisation, l’écran du BlackBerry KEY2 LE peine à nous convaincre, il nous impressionne techniquement. Le laboratoire de 01net.com a mesuré une luminosité maximale de 597 cd/m2 ainsi qu’un taux de contraste de 1507:1, deux résultats très satisfaisants pour un écran LCD. La fidélité des couleurs, d’un Delta E de 5,65, s’avère bien moins bonne sans pour autant être rédhibitoire. Notons qu’avec une définition de 1620 par 1080 pixels, la résolution de l’écran est de 433 ppp, largement plus que ce que l’œil humain peut percevoir. Bref, la qualité d’affichage est au rendez-vous.
Un logiciel bien trop compliqué
En apparence, le BlackBerry KEY2 LE tourne sous une version pure d’Android, en apparence seulement. En réalité, la marque a surchargé son smartphone d’une très encombrante surcouche logicielle. Menu déroulant à droite, pop-up tutoriels, bouton latéral configurable, applications clônables, fonction d’édition des images, BlackBerry Messenger, BlackBerry Hub, raccourcis et widgets sur l’écran d’accueil… Une véritable usine à gaz. Le geek s’y retrouvera, pas le client lambda. C’est assez repoussant et vraiment peu ergonomique. On ne peut que vous recommander d’installer un launcher tiers pour éliminer quelques-unes de ces fonctions, mais certaines ne peuvent malheureusement pas disparaître complètement.
Des performances moyennes
Avec son Snapdragon 636 et ses 4 Go de RAM, le BlackBerry KEY2 LE dispose de composants plutôt honorables. A l’utilisation, nous sommes un peu plus partagés. Le smartphone est souvent lent et met plusieurs secondes à réaliser des tâches simples comme ouvrir une application. La faute à une mauvaise optimisation logicielle, que l’on imagine certainement liée à la surcouche du constructeur. Précisons que ce BlackBerry vient avec la suite de sécurisation DTEK du constructeur et profite donc du savoir-faire de l’entreprise en matière de protection des données.
Une autonomie très décevante
Avec sa batterie de 3000 mAh (contre 4000 pour le KEY2), la version LE nous déçoit particulièrement. Selon notre test d’autonomie polyvalente, le smartphone dépasse à peine les 10 heures lors d’une utilisation quotidienne, ce qui est peu si on compare ce résultat à ceux délivrés par des appareils concurrents équipés de composants similaires, généralement capables de tenir au-delà des 12 heures. En communication, c’est moins flagrant mais le constat est le même, le KEY2 LE reste sous la barre des 20 heures.
Un très mauvais appareil photo
Au dos du BlackBerry KEY2 LE, on trouve un double module caméra de 12 et 5 Mpix. Celui-ci ne fait que très peu de miracles… Techniquement, il livre une bonne balance des blancs mais les photos offrent un rendu trop clinique. Certaines zones sont surexposées et les couleurs, fades, peinent à nous impressionner. Dès qu’on zoome sur l’image, on remarque également une importante perte de qualité.
Le mode portrait, qui utilise le second appareil photo, parvient à effectuer un détourage assez convenable. Dommage que l’effet de flou ne soit pas toujours réussi, même si on a déjà vu pire.
C’est la nuit que le KEY2 LE est le plus décevant. Mauvaise gestion de la lumière, autofocus extrêmement lent, photos floues… La grande majorité des smartphones vendus 399 euros ou plus font généralement mieux. Dommage.
Notons que, par défaut, les photos du KEY2 LE sont au format 3:2 et occupent donc tout l’écran de l’appareil. On vous recommande de basculer sur du 4:3 pour retrouver un format classique.
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