Il y a plusieurs mois maintenant, l’entreprise chinoise Black Shark annonçait la deuxième édition de son smartphone gaming, le Black Shark 2. Membre du programme Mi Ecosystem de Xiaomi, Black Shark se distingue de ses concurrents comme Asus et Razer par ses tarifs bien plus agressifs, en l’occurrence à partir de 549 euros pour son nouveau mobile (les accessoires sont vendus en option). La source d’inspiration de cette nouvelle génération n’est pas à difficile à deviner, Black Shark veut inventer la Nintendo Switch des smartphones. Le « kit pro » vendu 89 euros ajoute ainsi deux manettes à clipser sur les bords de l’appareil et on trouve même en supplément un support pour relier les deux manettes entre elles. A-t-on enfin trouvé le smartphone gaming ultime ? La réponse dans ce test.
Un interrupteur pour transformer le mobile en console
Avec son processeur Snapdragon 855 et ses 8 Go de RAM, le Black Shark 2 est naturellement un smartphone puissant (Il existe aussi d’ailleurs en 12 Go de RAM). L’appareil peut donc faire tourner tous les jeux Android sans ralentissements, ce qui est plutôt indispensable pour smartphone gaming. Dommage que le catalogue jeux premium du Play Store soit aussi faible et ne nous laisse pas d’autre alternative que de télécharger un émulateur pour nous divertir un peu. C’est inévitablement moins riche que l’eShop de la Switch.
Comme son prédécesseur, le Black Shark 2 sépare son activité smartphone de son activité console. Sur la tranche droite du mobile, on trouve un interrupteur vert qui permet de lancer le « Shark Space », une sorte d’univers dédié aux jeux installés sur votre mobile. Ceux directement compatibles avec les manettes du constructeur auront une illustration dédiée, les autres se contenteront d’afficher leur logo. Dans ce mode, on ne peut rien faire d’autre que jouer.
Grâce à la surcouche Black Shark, dans un jeu, il est possible d’accéder à des réglages rapides en effectuant un simple geste depuis le coin supérieur droit de l’écran. Il est alors possible de désactiver les notifications, d’afficher le nombre d’images par seconde ou de voir la quantité de RAM restante. Ce menu présente toutefois deux défauts, il n’est pas très élégant et, premier bug d’une longue série, il ne fonctionne pas tout le temps. En effet, il est parfois nécessaire de redémarrer le smartphone pour le faire fonctionner de nouveau.
Des manettes décevantes
Vendues en option, les manettes Black Shark sont des clônes des Joy-Con de la Nintendo Switch. Pour les accrocher au smartphone, il faut le revêtir d’une coque spéciale qui permet d’insérer les manettes en les faisant glisser. Celle de gauche offre un joystick physique tandis que celle de droite offre un pavé tactile. Ce n’est pas vraiment pratique. À vrai dire, pour se retourner dans un jeu, c’est un véritable enfer. Tout cela manque cruellement de précision et on se fait tuer facilement. Du coup, on préfère utiliser l’écran tactile… ce qui fait perdre tout leur intérêt aux manettes.
Autre défaut majeur de ces manettes, elles ne sont pas alimentées par le smartphone. Autrement dit, en plus de devoir recharger le mobile, vous devrez aussi recharger chacune des deux manettes. Le câble USB-C fournie par Black Shark fonctionne bien avec les trois entités mais c’est évidemment contraignant. Quelle drôle d’idée de ne pas proposer un système d’autoalimenté… Ceci a une autre conséquence, la connexion aux manettes se fait par Bluetooth et elle ne fonctionne pas – malheureusement- à tous les coups.
La bonne idée de Black Shark réside dans un logiciel qui permet de « mapper » les manettes. Si un jeu vidéo n’est pas compatible, il est possible d’assigner virtuellement une touche à un emplacement de l’écran tactile. Résultat, en appuyant par exemple sur la seconde gâchette de la manette droite, le smartphone simulera une pression tactile sur la touche « accélérer ». On apprécie ce système qui permet à tous les jeux d’être compatibles avec l’équipement Black Shark. Idée encore plus étonnante, on peut utiliser le pavé tactile de la manette droite comme un trackpad. Un pointeur de souris apparaît alors à l’écran.
Équipé d’un système de retours haptiques très performant, le Black Shark 2 envoie des vibrations dignes d’une manette de jeu dans les applications compatibles. On apprécie vraiment ce petit ajout qui améliore l’expérience utilisateur.
Un design complètement délirant
Parlons maintenant de la partie smartphone. Esthétiquement, il n’est pas faux de dire que le Black Shark 2 ne ressemble pas aux mobiles de la concurrence. Son écran AMOLED de 6,39 pouces est entouré de belles bordures, ce qui est de plus en plus rare en 2019. Notons d’ailleurs que cette dalle n’offre pas une luminosité d’exception (en l’absence de mode boost, on relève 426 cd/m2), ce qui n’est guère pratique pour jouer en extérieur. Le dos « bossu » de l’appareil est aussi très extravagant. Le logo « S » de Black Shark change de couleur en permanence grâce à un LED intégré, son dos anguleux fait mal à la main quand on le tient… Bref, c’est un peu du grand n’importe quoi !
Pour continuer dans le domaine de l’originalité, Black Shark a ajouté aux deux tranches latérales de son smartphones des bandes LED. Ces dernières nous font penser aux manettes Dualshock 4 des PS4 et clignotent notamment lorsque le smartphone est en charge. Si vous écoutez de la musique, votre smartphone devient une boule disco et se met à envoyer plein de couleurs sur le côté. Fou rire garanti la première fois.
Notons également la présence d’un capteur d’empreintes sous l’écran, efficace si l’on excepte les quelques bugs logiciels qui le font apparaître au mauvais endroit. Le double module caméra au dos de l’appareil offre de son côté une qualité photo correcte. Il est constitué grand-angle classique avec capteur 48 Mpix (f/1.75) et d’un téléobjectif équipé d’un capteur de13 Mpix, l’ensemble permettant de prendre des photos avec un zoom x2.
Une excellente autonomie
Enfin, parlons de l’autonomie du Black Shark 2. Avec sa batterie de 4000 mAh, le smartphone a résisté 15h15 à notre test d’autonomie polyvalente, 13h03 à notre test de streaming vidéo et 27h04 en communication. Ce sont d’excellents résultats qui montrent que le Black Shark 2 est un appareil coriace. Durant nos quelques jours avec l’appareil, nous n’avons pas eu besoin de le recharger tous les jours.
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