Les nouveaux PC portables 15 et 17,3 pouces de la marque à la tête d’extraterrestre s’inspirent de leur grand frère l’Alienware Area-51m sorti en début d’année. Exit le gros boîtier épais, bienvenue à un boîtier dont les lignes ont été redessinées, l’épaisseur revue à la baisse et qui embarque un clavier flambant neuf.
La version du m17 R2 que nous testons coûte plus de 3000 euros (3080 pour être précis) et pour ce prix, Alienware a intérêt à nous en mettre plein la vue, car, sur ce segment, la concurrence est rude. Que ce soient Asus et ses Zephyrus S, les Titan de MSI ou encore l’Omen X 2S signé HP, il y a du monde sur le haut du panier.
Belle bestiole que cet Alienware m17 R2. Les nouvelles lignes de son boîtier lui vont comme un gant et on apprécie que Dell ait enfin fait évoluer la donne en la matière. Le précédent contenant avait beaucoup d’avantages et respirait la solidité et la durabilité. Mais la finesse lui faisait défaut, un trait extérieur qui s’invite de plus en plus dans le monde des PC portables gaming mais qui n’a pas que des avantages : la connectique est parfois réduite à sa plus simple expression, la ventilation fait du bruit et/ou n’est pas assez efficace et, par conséquent, la configuration a bien du mal à donner le meilleur d’elle-même.
Entre l’arrière arrondi, le dos de l’écran – à l’inverse – assez anguleux et la forme profilée vers l’avant du plateau intérieur, Dell a essayé de faire plaisir à tous les gamers esthètes, amateurs de belles et puissantes machines. Le résultat est là : la hauteur n’excède pas 2,5 cm, écran fermé, patin compris et le poids surprend : 2,59 kg. Pour un 17,3 pouces de gaming c’est plutôt pas mal surtout que Dell n’a pas succombé à l’appel du tout plastique (il y en a quand même), mais a su conserver un mélange de parties en métal, en alliage de magnésium et quelques renforts en acier dans le boîtier. Toutefois, le dos de l’écran est un peu mou si bien qu’en appuyant dessus, il se déforme… à corriger rapidement.
Toutes les prises qu’il faut, pas forcément au bon endroit
Rapide tour du propriétaire de ce m17 R2. En matière de connectique, Dell maintient son éventail habituel et essaie de le répartir au mieux entre les flancs et l’arrière de la machine : quatre prises USB (3 x 3.1 gen 2 et 1 x Type-C Thunderbolt 3), deux sorties vidéo (HDMI et miniDP), une prise réseau Ethernet, une sortie casque (intégrant une entrée micro) sans oublier la prise propriétaire pour connecter un éventuel boîtier de carte graphique externe de la marque (est-ce bien utile encore ??).
Parmi les interfaces qui ne se voient pas, mais qui sont pourtant bien là, le Wi-Fi 5 (ex ac) et le module Bluetooth 4.2 répondent présents. On notera au passage que le Wi-Fi 6 est disponible en option, contre 20 euros supplémentaires.
Nous sommes très exigeants en matière de positionnement des prises, surtout sur les machines haut de gamme. Alienware ne marque pas beaucoup de points ici. Pourquoi ne pas avoir positionné la prise réseau à l’arrière ? Comme le montre la photo ci-dessus, il y a de la place entre le Thunderbolt 3 et la prise pour le boîtier de carte graphique externe !
Tel un appel de détresse aux ingénieurs de Dell, voici nos souhaits pour la révision 3 du m17. Le même boîtier, mais dont le côté droit serait vierge, tous les connecteurs seraient répartis entre le côté gauche et l’arrière comme Asus le propose sur le Strix Scar III.
Dell troque son très bon clavier contre un autre, excellent
Le clavier prend place dans une partie légèrement creusée. Les touches sont toutes séparées ce qui, en soi, constitue une grande nouveauté chez Alienware. Jusqu’à présent, ce n’était pas du tout le cas, la marque à l’extraterrestre ayant longtemps fait de la résistance pour une simple et bonne raison : le piano qu’elle avait développé et amélioré, au fur et à mesure, sur les Alienware 15 et 17 sortis ces dernières années était tout simplement super.
Le nouvel ensemble de touches est du même tonneau. Nous irions même jusqu’à le taxer « d’excellent » car les doigts tombent bien sur les lettres. Le confort de frappe est vraiment bon, le revêtement des touches surprend par sa relative douceur et ne provoque pas de sudation excessive.
À l’inverse du m15 R2, le m17 conserve son pavé numérique classique et possède des touches de raccourcis sur lesquelles on pourra enregistrer des enchaînements ou des combinaisons, utiles pour acheter ses armes plus rapidement dans un jeu de tir à la première personne multijoueurs ou, encore, ouvrir rapidement des menus ou des panneaux d’informations dans les jeux de rôle en ligne.
Nous ne nous sommes pas attardés plus que de raison sur le pavé tactile, car avec une telle machine, c’est souris externe obligatoire. Sachez toutefois que le touchpad est de bonne qualité. Là encore le revêtement de la surface est agréable.
Si vous pensez l’utiliser souvent, pensez à activer les options de défilement à plusieurs doigts et la reconnaissance de certains gestes effectués à sa surface, car, par défaut, ils sont coupés.
Un écran qui n’a rien à faire dans cette machine !
Dans son configurateur, Dell propose différents types d’écrans 17,3 pouces. Tous offrent une définition Full HD, un revêtement mat et couvre 72% de la plage colorimétrique sRGB. C’est en matière de taux de rafraîchissement et de temps de réponse que les unes se démarquent des autres. Et, dommage pour notre unité de test, elle a écopé de la pire combinaison : 60 Hz d’un côté, 25 ms de l’autre. Sur une machine à 3000 euros ?! On frôle l’hérésie.
Dell propose un modèle 144 Hz/9 ms au catalogue avec une caméra Tobii (eye tracking), surfacturé 250 euros alors que la concurrence offre en standard des dalles à 144 voire 200 Hz sur des machines vendues dans les mêmes eaux… Les bras nous en sont tombés.
Autre faute de goût : le cadre en plastique – certes fin – mais en plastique noir brillant. Alors que tout le reste du boîtier est mat. On comprend que Dell ait voulu créer un contraste, mais personnellement cela ne nous plaît pas du tout.
Si l’écran était irréprochable sur le versant technique… l’honneur aurait été sauf. Mais ce n’est pas le cas. Nos mesures montrent que la luminosité monte à 367 cd/m2. Dans l’absolu, c’est bien. Très bien même puisque c’est la dalle la plus lumineuse que nous ayons eue sous les yeux au cours de ces derniers mois.
Cependant, pour compenser une si forte luminosité, il faut le taux de contraste soit, lui aussi, élevé. Ou, à défaut, qu’il soit suffisant pour éviter que les zones noires ne soient légèrement grisâtres. Sur cet Alienware, le taux moyen maximal grimpe à 862:1. De fait, l’homogénéité est à 0,08 ce qui est plus que médiocre.
Sur le graphique ci-dessus, le m17 R2 porte la couleur violet foncé. On voit clairement qu’il tient la dragée haute à toute la concurrence à gauche mais, en revanche, il fait partie des plus mauvais élèves à droite.
Dernier coup de sabre : la fidélité des couleurs. Le Delta E mesuré s’élève à 3,41 ce qui positionne l’Alienware légèrement en dessous de la moyenne, établie à 3,17. Le rouge et le bleu saturent l’espace et les blancs sont – comme nous le disions – grisâtres.
Bref, vous l’aurez compris, si vous deviez craquer pour cette machine ne choisissez SURTOUT pas l’écran 17,3 pouces classique en 60 Hz, sauf si la qualité visuelle vous importe peu et que pour vous, seule la puissance compte. Car, en la matière, le m17 R2 a de quoi satisfaire les amateurs de bonnes performances comme les fous de puissance à outrance.
Evoluer, ce n’est pas son truc
La version de l’Alienware m17 R2 que nous a livré Alienware s’articule autour d’une plate-forme technique Intel et Nvidia.
Sur le site Internet du texan, vous avez le choix entre plusieurs processeurs : un Core i5-9300H (4 coeurs), le Core i7-9750H (6 coeurs), le Core i9-9880H (8 coeurs) ou, plus les plus accrocs… le Core i9-9980HK (8 coeurs débloqués, overclockables).
Pour les épauler dans leur(s) lourde(s) tâche(s), la mémoire vive DDR4 peut osciller entre 8 ou 16 Go de mémoire de DDR4 à 2666 MHz. Pas d’option 32 Go ici et pour cause : tous les modules sont soudés à la carte mère ce qui nous a beaucoup contrarié. Pas d’évolutions possibles sur ce versant, c’est très surprenant de la part de Dell. C’est sans doute l’un des plus gros points faibles de la machine selon nous.
Au rayon cartes 3D, c’est Nvidia qui truste les étagères. Il y a un peu de tout sur le site de Dell, du meilleur (une RTX 2080 Max-Q maximum) au moins pertinent (une GTX 1650) pour une machine de ce calibre.
Enfin pour le SSD, vous avez le choix de la configuration : de 256 Go à 4 To en RAID 0. Dell ne propose aucune option incluant un disque dur classique et pour cause, il n’y a pas d’emplacement pour lui.
Comme nous allons le voir juste après, notre configuration de test n’avait qu’un SSD à son bord. Un emplacement était donc vacant dans les entrailles de la machine. Et c’est là la seule évolution que vous pourrez faire sur cette grosse bête.
Attention, l’espace vacant ne digère que du SSD au format PCIe alors que celui qui est occupé, sur notre unité, tolère à la fois le M.2 au format SATA et PCIe. Si d’aventure vous souhaitez faire évoluer le m17 R2 a posteriori, prenez le temps de dévisser le dessous pour acheter le bon modèle de stockage.
En un mot : puissant
La configuration envoyée pour test se compose d’un processeur Core i7, de 16 Go de mémoire, de 512 Go de SSD en configuration simple et d’une GeForce RTX 2080 Max-Q. Un quatuor que nous commençons à bien connaître puisqu’il est régulièrement utilisé par les constructeurs pour animer leurs monstres de puissance. Toutefois, nous avons passé l’Alienware au crible, comme ses petits camarades. Pas de jaloux !
Voir le graphique des scores PC Mark 10 en plein écran
Dans le graphique ci-dessus, qui reflète la capacité de la machine à composer avec divers usages et applications incluant du jeu, le m17 R2 est en jaune-orangé.
Nous nous attendions à ce qu’il navigue non loin de l’Omen X 2S (bleu foncé) mais il n’en est rien, la machine HP lui grille la politesse. Tout comme le Omen 15 tout court (en orange), pourtant équipé d’une carte graphique moins puissante (RTX 2070 Max-Q).
Notre Alienware se situe au niveau de l’Asus Zephyrus S GX735 (rouge ocre), doté des mêmes composants et qui est aussi un 17,3 pouces fin. Coïncidence ?
Voir le graphique des scores de 3D Mark en plein écran
Revenu sur les terres du calcul graphique pur et dur, en Full HD, l’Alienware m17 R2 se déchaîne et retrouve la place qui est la sienne, toujours aux côtés du Zephyrus S grande taille, légèrement devant le Omen X 2S et loin devant les autres machines.
À titre indicatif, le très exigeant test 3D Mark Fire Strike Extreme ne résiste pas à la machine : elle marque 9640 points et se montre capable de générer 40 à 60 images par seconde dans des scènes 3D très complexes, saturées de tesselation.
Voir le graphique des scores jeux vidéo en plein écran
Passons à des cas plus pratiques, avec nos tests de jeux habituels. Sur les titres les plus anciens, cette belle fusée inscrit entre 220 et 335 images par seconde (ips), toutes les options réglées à fond. Et encore, ce sont des titres en 3D… imaginez le nombre d’ips obtenu avec du 2D/3D isométriques !
Dans les AAA plus costauds, en DirectX 11 et 12, la centaine d’images par seconde est généralement atteinte, voire… dépassée. Dans les aventures de Lara Croft, comme le montre le graphisme ci-dessus, on tourne entre 115 et 120 ips avec tout à fond. Simple.
Dans The Division, déjà bien plus lourd à digérer pour les puces graphiques, même les RTX, on obtient des scores compris entre 98 et 122 avec des profils High ou Ultra largement personnalisés par nos soins. Pas de saccades, pas de ralentissements, tous les derniers titres tournent vraiment bien.
Nom de Zeus, le processeur Intel throttle !
Il est rare que les Alienware soient victimes de throttling. Pourquoi ? Parce que les boîtiers des précédentes générations, comme nous l’expliquions, étaient épais, il y avait plus de place pour que les calories circulent, etc. Avec ce bon coup de rabot donné sur l’épaisseur de la machine, nous avions peur que la configuration n’ait un coup de chaud. Cela a bien été le cas, mais dans une bien moindre mesure que sur des références de la concurrence.
En sollicitant la configuration très durement pendant 23 minutes, le Core i7 a tout d’abord fonctionné en mode Turbo pendant 15 bonnes minutes, tout en abaissant régulièrement sa fréquence de fonctionnement. Ainsi, au bout de 5 minutes, la vitesse passait de 3,4 à 3 GHz puis s’est maintenue entre 2,7 et 3 GHz pendant les 5 minutes qui ont suivi. Il a ensuite atteint sa vitesse nominale de 2,6 GHz pendant 5 minutes pour ensuite plafonner à 2,3 GHz, ce qui veut dire qu’il a atteint les 90°C et a dû réduire la voilure pour se maintenir à flot. C’est dommage. Et cela n’est pas forcément de bon augure pour les joueurs qui miseront sur un m17 R2 en Core i9.
Pourtant, comme en atteste la photo ci-dessus, le dispositif de refroidissement est conséquent. Pour faire simple, le ventilateur de droite se charge d’évacuer les calories de la carte graphique. Celui de gauche, se charge du processeur. Bien sûr, sous les caches d’isolant se trouve un réseau complexe de tuyaux de cuivre dont beaucoup sont communs au refroidissement des deux puces. Il n’est donc pas étonnant que le CPU puisse avoir très chaud dès qu’on le met à rude épreuve en même temps que le GPU.
Pour autant, en surface, la température reste tout à fait supportable avec un maximum de 30,9°C relevé sur les repose-mains et 55,2°C sous la machine. Même constat pour le bruit, pour un monstre de ce gabarit, il ronronne plus qu’il ne rugit : 28,4 dB au repos, 45,1 dB en plein stress.
Le portable le plus endurant de sa catégorie à ce jour
Pour alimenter la machine, pas le choix, il faut un gros parpaing adaptateur secteur. Avec ses 950 grammes révolus sur la balance, il n’est pas facile à oublier surtout dans un éventuel sac de transport, où il s’ajoute au 2,6 kg de la machine. C’est cependant un mal nécessaire puisque cette charmante machine à générer du pixel peut engloutir jusqu’à 223 watts en pointe.
Toutefois, là où on ne s’attendait pas du tout à voir cet Alienware de 17,3 pouces arriver en tête, c’est sur nos épreuves d’endurance. Avec sa batterie découpée en deux morceaux et qui se recharge en 2 h 30, il parvient à rester d’attaque pendant 6 h 40 en activité dite « polyvalente » et jusqu’à 5 h 55 en streaming de contenu vidéo (écran réglé à 200 cd/m² maximum dans les deux cas, Wi-Fi activé). En endurance cumulée, il est le meilleur des PC portables pour joueur testé depuis un an. Le seul capable de le battre en autonomie polyvalente demeure le ROG Strix Scar III (15,6 pouces) qui atteignait, lui, les 7 heures.
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