Est-il encore bien utile de présenter le Dell Alienware 15 ? Comptant parmi les références historiques du constructeur texan, cet ordinateur portable 15,6 pouces est une machine à (bien) jouer, à générer des polygones et de la texture 3D dans les titres actuels et ceux de demain. Proposé dans plusieurs configurations personnalisables, ce monstre nous revient aujourd’hui dans une version dopée avec le tout dernier processeur haut de gamme d’Intel, le sextuple coeur Core i9-8950HK. Sur le reste de la fiche technique, on note juste l’adoption d’un modèle de GeForce GTX 1070 dont les fréquences ont été légèrement boostées et la présence d’un écran dont le taux de rafraîchissement est passé de 120 à 60 Hz.
Mais, quelque part, qu’il n’y ait pas eu de gros changements est presque heureux. Cela va nous permettre de comparer les performances de cette version, baptisée R4, à celle de l’ancienne mouture – la R3 – que nous avions reçue au mois de mai 2017. Elle était équipée d’un Core i7 de septième génération et d’une plate-forme en tout point identique à celle que nous avons désormais sous les doigts. L’occasion de vérifier si, entre l’ajout de deux coeurs physiques sur le CPU et la version OC de la GeForce GTX 1070 embarquée, les scores de nos tests ont beaucoup bougé.
Précisons enfin que notre version de test (basée sur la machine n00aw15r409 sur le site du constructeur) est proposée au prix de 2690 euros (hors frais de livraison) soit 200 euros de plus que le R3 de l’année dernière, et que les tarifs débutent à partir de 1400 euros.
Comme le modèle Alienware 15 R4 testé ici est en tout point identique au modèle R3 sur la forme, nous vous invitons à consulter nos précédents tests (R3 classique et R3 avec GTX 1080 Max-Q) pour faire connaissance avec le boîtier de la machine, sa connectique et nos appréciations concernant l’ergonomie, le confort d’utilisation proposé par le clavier et le touchpad rétroéclairés, ainsi que le panel de connecteurs à disposition.
Nous préciserons juste deux points. En premier lieu, le boîtier est toujours aussi solide et inspire toujours autant confiance. C’est appréciable. En second lieu, il serait grand temps que Dell passe à un écran à bord fin sur cette emblématique machine, afin de lui donner un coup de jeune et qu’elle adopte les standards actuels. Surtout que le constructeur sait jouer habilement du rabot. Pour preuve les bordures ultrafines de l’écran de son ultraportable star, le XPS 13.
Qualité de l’écran en baisse !
Ce Dell Alienware R4 est équipé de l’écran proposé par défaut dans le configurateur du site de la marque, à savoir un modèle Full HD, mat, rafraîchi à 60 Hz et compatible avec le Nvidia G-Sync. Une technologie qui, on le rappelle, synchronise le taux de rafraîchissement de la dalle sur le débit d’images par seconde du GPU (dans la limite de 60 ips ici). Cela permet de réduire d’une part, les effets de ralentissement qui peuvent survenir dans les jeux, lorsqu’une scène 3D est particulièrement lourde à calculer pour le processeur graphique ; et d’autre part, de limiter les éventuels déchirements d’image (tearing) provoqués par des mouvements de caméra brusques par exemple.
Ici, Dell fait appel à une dalle IPS alors que sur l’écran du R3 que nous avions eu en test l’année dernière, c’est un écran TN turbinant à 120 Hz qui était à l’oeuvre. Un écran qui nous avait fait très forte impression.
Celui de cet Alienware R4 n’est malheureusement pas aussi bon. La luminosité a été mesurée à 327 cd/m2 contre 396 cd/m2 sur le R3. Dans l’absolu, c’est assez bien mais nous nous attendions à un peu mieux.
IPS oblige, le taux de contraste dépasse à peine les 800:1 (818:1 selon notre sonde) ce qui n’est pas une grosse surprise car cette technologie d’affichage n’est pas réputée pour proposer des valeurs exceptionnelles en la matière. Mais nous avons déjà vu bien mieux : l’année dernière, l’écran du R3 affichait un contraste de 1230:1, une valeur incroyable pour une dalle TN.
Soyons clairs, la qualité d’affichage de cet Alienware n’est pas mauvaise, loin de là. Jouer, regarder des films, surfer, tout cela se fait dans de bonnes conditions. Mais vu le prix, nous nous attendions à mieux et la note d’Affichage s’en ressent forcément.
Intel Core i9 et des vitamines dans le GPU !
Pour effrayer la concurrence, Dell joue la carte de la puissance à outrance en proposant le tout dernier Core i9-8950HK à six coeurs d’Intel dans quelques-unes de ces machines gaming. Une puce qui – dans le cas de l’Alienware 15 R4 – est overclockée en usine et peut monter jusqu’à 5 GHz en mode Turbo (contre 4,8 GHz en temps normal). Dell lui adjoint 16 Go de mémoire DDR4 à 2666 MHz et, pour le stockage, vous pouvez compter sur un SSD de 256 Go et un disque dur de 1 To.
Faute de GeForce RTX pour PC portable, Dell se rabat sur un modèle GeForce GTX 1070 dont les fréquences ont également été dopées (par Nvidia) et qui est toujours très à l’aise quand il s’agit d’afficher les jeux sur un écran Full HD, avec des niveaux de détails conséquents.
Nous avons comparé les scores obtenus sur nos logiciels et jeux de test et avons constaté quelques beaux gains de performances. Notamment dans les titres vidéoludiques, et c’est bien là le plus important (personne ne fait tourner PC Mark en boucle, nous sommes bien d’accord). Par exemple, dans The Division, en Full HD, avec les profils de détails réglés en High et Ultra et quelques petits ajustements maison, la configuration du R3 générait entre 72,1 (Ultra) et 89,5 (Haut) images par seconde (ips) de moyenne, là où le R4 offre maintenant respectivement 80 et 100 ips moyen.
Dans Rise of The Tomb Raider, en revanche, Lara Croft semble avoir du mal à tirer avantage de la puissance supplémentaire (la faute à un pilote Nvidia moins bien optimisé ?) et ses aventures s’affichent en 90,4 ips (DX12) et 104,4 (DX11) ips, avec presque tous les détails à fond, alors que le R3 parvenait à débiter entre 113 et 97 ips dans les mêmes conditions. Quoi qu’il en soit, le jeu demeure jouable et beau, vous l’aurez compris.
Les jeux plus anciens comme The Last Remnant ou Dirt 3, eux, apprécient les fréquences un peu plus élevés du Core i9 en mode Turbo et de la carte graphique. Nous avons noté une augmentation comprise entre 30 et 40 images en moyenne. Toutefois comme ils tournaient déjà à plus de 200 ips pour le premier et 150 ips pour le second, la différence ne saute pas aux yeux.
Consommation, bruit et chauffe en (légère) hausse
Bon point, nous n’avons pas détecté d’effets de throttling sur l’Intel Core i9. Selon nos sondes, la fréquence du processeur Intel se maintient entre 3,2 et 4,4 GHz lorsque l’on mobilise tous les coeurs ainsi que les ressources du GPU pendant de longues minutes. Le système de refroidissement embarqué dans l’Alienware 15 R4 est donc très efficace et, cerise sur le gâteau, il ne génère pas trop de bruit… pour un PC portable de gamer. Nous avons toutefois constaté une très légère augmentation des nuisances sonores, de l’ordre de 0,8 dB, entre le R3 et le R4 (43,3 dB). En revanche, le mercure – lui – accuse déjà plus le coup du changement de composants.
Sous la machine, notre pistolet thermique nous indique des maximales pouvant atteindre 55,6°C alors que le R3 parvenait à rester aux alentours de 47°C au plus fort de l’activité. Jouer avec le PC sur les genoux est donc vivement déconseillé.
Un coup d’oeil sur le wattmètre nous apprend que cette version R4 consomme un peu moins au repos (22,9 contre 33,5 watts) que le R3, ce qui s’explique principalement par la différence d’écran selon nous. A pleine charge, ce PC portable 15,6 pouces engloutit jusqu’à 196 watts alors que le précédent modèle, lui, se contentait de gloutonner 184 watts. Pas de doute, le gros adaptateur secteur de presque 1 kilo est un mal nécessaire et pourvoit aux besoins énergétiques de la machine.
Une autonomie toujours aussi surprenante
L’endurance n’est pas un critère déterminant sur ce type de PC portable, voué à ne pas trop voyager et donc à ne pas être utilisé dans le train ou dans l’avion. Cependant, il est parfois appréciable de pouvoir l’utiliser pour surfer ou regarder une vidéo pendant quelques heures, confortablement installé dans le canapé, sans se munir du massif chargeur.
Dans nos trois tests d’endurance, l’Alienware 14 R4 parvient à réaliser de très bons temps. En lecture vidéo basse définition, écran à fond, vous pouvez compter sur lui pendant presque 4 heures (3 h 55). Envie de regarder un film en Full HD ? Réduisez la luminosité au 3/4 (200 cd/m2) et la batterie tiendra 3 h 45. Enfin, en utilisation polyvalente, écran à fond, Wi-Fi actif et sollicité, le R4 parvient à se maintenir à plus de 4 h 15. C’est 15 minutes de moins que le R3 pour ce seul test mais, dans les autres épreuves, le R4 marche dans les pas de son prédécesseur.
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