En plein cœur des gammes de VAE des grandes enseignes françaises, la guerre fait rage. Sur ce segment autour des 1 500 euros, aussi bien Intersport que Decathlon se chamaillent pour proposer des vélos au rapport qualité-prix irréprochable. Alors que le premier possède des arguments de poids avec son Nakamura E-Crossover A, le second ne veut pas se laisser distancer. C’est là le rôle de cet Elops LD 500 E, dont l’argument principal de poids est l’autonomie ; « LD » signifie en effet ici « longue distance ».
Pour parvenir à cela, cette bicyclette ne mise pas sur une batterie imposante (504 Wh), mais plutôt sur un moteur économe. En l’occurrence, fourni par le spécialiste chinois Bafang, il délivre une puissance modeste de 250 watts pour 45 Nm de couple. C’est donc cette sobriété qui lui permet de pousser son autonomie aussi loin, du moins sur le papier.
Un look racé pour un VAE urbain
Avant d’en avoir confirmation, un tour du propriétaire s’impose. Autant le reconnaître d’emblée, ce VAE est plutôt séduisant. Malgré sa destination urbaine, sa géométrie est dynamique et lui donne un air assez racé. Seul son tube diagonal très épais trahit son électrification. Il dispose malgré tout des attributs nécessaires à tout vélo urbain : garde-boue, porte-bagage (charge maximum de 27 kg, compatible avec un siège bébé) et éclairage de 30 lux (utile pour y voir dans les rues plus sombres).
Au passage, le garde-boue avant est un peu court pour complètement protéger les chaussures en cas de bonne averse. À ce niveau de prix, les finitions des soudures du cadre en aluminium sont comme souvent très épaisses et peu esthétiques. Malgré tout, cette livrée gris anthracite permet au moins qu’elles accrochent moins la lumière pour se faire plus discrètes.
Géométrie dynamique, parfois raide
Ce look, tendant vers l’épure, est également dû à l’absence de fourche suspendue, ce qui a le mérite de ne pas surcharger l’avant du vélo. Ce n’est pas un oubli de la part de Decathlon qui assume pleinement ce choix et présente ce modèle comme un VAE « dynamique ». Sur ce point, la marque ne ment pas du tout. Ce cadre fermé est ultra rigide et ce ne sont pas les pneus de 38 mm qui amortiront quoi que ce soit. La fermeté est donc ici de rigueur et correspond bien à la position penchée vers l’avant. On est ici très loin d’une posture droite que l’on adopte sur un vélo de type hollandais. Si vous cherchez avant tout le confort, vous pouvez d’ores et déjà passer votre chemin.
Ce dynamisme à tout crin est d’ailleurs à notre goût un peu trop poussé pour un vélo censé avaler des dizaines de kilomètres grâce à son autonomie longue distance. Un choix de pneus un peu plus larges ou plus souples aurait à notre avis été plus judicieux. Ces 700 x 38C sont en effet très rigides. Même en ne les gonflant qu’à 4 bars (pression recommandée entre 3 et 5,5 bars), ils ont du mal à absorber les aspérités de la routes et s’avèrent même assez glissants sur sol mouillé. C’est l’un des points faibles de cet Elops LD 500 E.
Moteur arrière un peu trop réactif
Pour épauler ce cadre très dynamique, Decathlon a donc choisi un moteur Bafang placé dans le moyeu de la roue arrière. On le sait, ces moteurs ne proposent pas un usage aussi confortable que ceux centraux disposés au niveau du pédalier (comme a réussi à l’intégrer Intersport sur son Nakamura E-Crossover A vendu pourtant au même prix). Et c’est en effet ce que l’on constate ici. Malgré le capteur de couple, le moteur a tendance à fournir une accélération soudaine dès le premier coup de pédale. Plus le niveau d’assistance est élevé, plus il se ressent.
C’est moins le cas sur le niveau 1, mais difficile de ne pas le sentir sur les niveaux 2 et 3. On arrive malgré tout à s’y habituer. Une fois qu’on a intégré le phénomène, on évite donc de donner un coup de pédale pour avancer simplement de quelques dizaines de centimètres. Ou alors on compense en appuyant sur les leviers de frein pour ne pas se faire surprendre et aller plus loin que prévu.
Un grand écran de contrôle avec prise USB
Une fois ce comportement dépassé, l’Elops LD 500 E s’avère tout à fait agréable à piloter. En roulant, le moteur s’avère agréable et discret. Malgré sa puissance de 250 watts, il est suffisamment puissant pour une utilisation urbaine classique. Nous nous en sommes sortis même dans les côtes parisiennes les plus raides, bien aidé il est vrai par la transmission à huit vitesses (monoplateau 36 dents et cassette 11/36) elle aussi bien adaptée à l’usage destiné du vélo. Bien entendu, le dérailleur Microshift n’est pas le plus souple ni le plus rapide du marché, mais il n’a jamais dysfonctionné pendant notre semaine complète d’essai.
Pour contrôler les trois niveaux d’assistance, un grand écran est à disposition. Certes, il est monochrome, mais sa taille lui permet d’être lisible en toute circonstance. Point positif, il dispose d’un port USB pour recharger son smartphone tout en roulant. Dommage en revanche qu’il ne garde pas en mémoire le mode d’assistance sur lequel il était réglé avant d’éteindre le vélo.
Promesse tenue question autonomie
Même chose pour le freinage hydraulique, très sûr grâce à un disque de 180 mm à l’avant et 160 mm à l’arrière. Rien à dire de ce côté-là, ses 23 kg sont arrêtés très efficacement. Ce poids — classique pour ce type de machine — rendra d’ailleurs difficile de dépasser facilement les 25 km/h de l’assistance électrique. Pour cela, il faudra avoir un bon coup de pédale, bien aidé il est vrai par la selle plutôt typée sport qui n’empêche pas de pédaler de manière plus appuyée si on le désire.
Enfin, l’autonomie est à la hauteur de ce que promet Decathlon. Nous l’avons essentiellement testé avec le niveau d’assistance maximal. La batterie de 504 Wh nous a permis dans ces conditions d’atteindre la soixantaine de kilomètres indiquée par le constructeur. Une bonne performance par rapport à la concurrence équivalente qui plafonne généralement au mieux à 50 kilomètres. On pourra donc pousser jusqu’à 115 km avec le premier niveau d’assistance, à condition de rouler sur le plat, sa puissance n’étant pas suffisante pour gravir les côtes. Attention également au temps de recharge très long de la batterie qui atteint les 7 heures.
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