Decathlon n’hésite plus à monter en gamme. Après les Btwin LD 920 E et Rockrider E-ACTV 900, deux de ses vélos électriques les plus chers, équipés du bloc moteur/transmission automatique Owuru, la marque de Villeneuve-d’Ascq dégaine son VAE pliant haut de gamme Btwin E Fold 900. Elle veille malgré tout à contenir ses prix, puisque ce modèle équipé du système de pliage « 1 seconde » est commercialisé au prix de 1 700 euros.
Breveté par le constructeur, le procédé de verrouillage est hérité du Fold Light musculaire. Il chapeaute ainsi sa gamme pliante électrique composée de l’E Fold 100 (800 euros) et de l’E Fold 500 (1 100 euros) ; les deux n’étant pas équipés de ce très pratique procédé « 1 seconde ».
Déplié en un clin d’œil
Commençons d’ailleurs par ce point central pour ce type de vélo multimodal, voué à être fréquemment plié et déplié. Si la marque britannique Brompton est passée maître dans l’exercice, la nordiste n’a pas à rougir de sa voisine d’outre-Manche. Pour le pliage, il suffit de déverrouiller la charnière située sur le tube horizontal et replier la partie avant du vélo vers l’arrière. Deux aimants permettent alors de solidariser les deux moitiés. On rabat ensuite le guidon sur le côté pour le fixer sur un clip situé sur le tube supérieur.
On peut ensuite replier la pédale droite pour gagner encore un peu en largeur. La manipulation est optionnelle sur la gauche puisqu’elle ne dépasse pas de la partie avant du vélo une fois repliée. S’il fallait trouver un défaut au système, il se trouverait du côté des deux aimants qui manquent légèrement de puissance à notre goût : lorsqu’ils n’étaient pas parfaitement alignés, nous avons pu constater une désolidarisation involontaire.
Le dépliage est encore plus facile. Une fois le guidon remonté, il suffit alors de tourner la route avant qui exerce une puissance de levier sur celle de l’arrière et décroche les deux aimants. Le tube horizontal s’aligne et le verrouillage de la charnière est automatique, contrairement à ce que propose Brompton. La trouvaille est ingénieuse et prend réellement une seconde.
Encombrant une fois plié
Son concurrent parvient malgré tout à proposer un objet plus compact et de manière non-négligeable. À titre de comparaison, son dernier Electric G Line mesure plié 68 x 67 x 47 cm contre 82 x 73 x 56 cm pour le Btwin. Malgré un poids à peu prés similaire d’un peu moins de 20 kilos, le modèle de Decathlon se manipule donc moins facilement. Malgré tout, le constructeur a doté la selle d’une poignée sous le bec de la selle.
En laissant la tige de selle en position haute, il est donc possible de faire rouler le vélo sur la roue arrière. Un détail toutefois : s’il est facile de le pousser vers l’avant, le reculer est bien moins aisé. La roue libre ne fonctionnant par définition que dans un sens, les pédales se mettent alors à tourner et se coincent rapidement. Pour pallier ce problème, on peut alors pencher le vélo sur la roue avant qui reste libre, mais la manipulation devient alors bien moins facile.
Batterie intégrée dans la tige de selle
La tige de selle, justement, est bien spécifique sur cet E Fold 900 puisque c’est elle qui contient la batterie. C’est un choix malin, car il évite de la déporter à l’avant du vélo comme beaucoup de ses concurrents. Cela permet d’obtenir une bicyclette bien plus équilibrée que d’autres du même genre. D’un autre côté, il faut reconnaître qu’il est difficile de la manipuler une fois sortie du vélo. La selle y reste fixée et l’objet mesure quand même un peu plus de 70 cm pour environ 3 kilos. Autant dire qu’on ne l’emportera pas avec soi facilement. Mais un système de verrouillage à clé permet tout de même d’empêcher de la voler si on veut la laisser sur la machine.
Le constructeur a également pensé à la graduer pour retrouver facilement sa position préférentielle quand on la déplie et un détrompeur permet de conserver la selle toujours parfaitement alignée avec le cadre. En revanche, il n’est pas commode de la connecter et déconnecter du vélo, la prise étant située à côté du boîtier de pédalier. En plus d’être laborieusement accessible, cet emplacement ramasse beaucoup de saletés, comme nous avons pu nous en rendre compte après avoir roulé un jour de pluie. Une prise bien plus accessible est toutefois située en haut à l’arrière du tube pour pouvoir charger la batterie sans avoir à l’enlever du vélo. Le cache la protégeant nous a paru cependant plutôt léger et très difficile à remettre en place parfaitement.
Il manque un capteur de couple
Avec ce « form factor » très spécifique, la batterie n’est pas un monstre de puissance et embarque une réserve d’énergie de seulement 252 Wh. Pas de quoi obtenir une autonomie monstrueuse, mais la promesse de Decathlon de parcourir une trentaine de kilomètres en assistance maximale a été tenue lors de notre essai. Avec son modeste moteur situé dans le moyeu de la roue arrière, c’est d’ailleurs le mode qu’on utilise le plus souvent, notamment dès que du dénivelé se fait sentir. On jonglera pourtant avec les deux autres niveaux d’assistance, puisque l’E Fold 900 est malheureusement dépourvu de capteur de couple, mais seulement équipé d’un capteur de pédalage.
Ainsi, son moteur n’adapte pas la puissance délivrée à l’intensité fournie par le cycliste. En mode 3, il suffit de tourner mollement les jambes pour atteindre quoi qu’il arrive 25 km/h. En mode 2, on avance à un peu plus de 20 km/h, tandis que le mode 1 se limite à 18 km/h. Plutôt que de forcer sur les pédales, on alterne donc entre les trois modes pour par exemple adapter sa vitesse à celle d’un cycliste qui nous précède. On a connu plus confortable, mais rien de rédhibitoire malgré tout.
Confortable et sécurisant
Pour contrôler la motorisation, aucune application n’est nécessaire, le VAE ne présentant pas de capacité connectée. C’est un écran placé à gauche du cintre qui s’en charge. Un bouton d’allumage est placé sur la partie supérieure, de changement d’affichage des informations en dessous du boîtier (heure, autonomie en kilomètre, distance parcourue, etc.) et deux flèches pour naviguer entre les modes d’assistance. En maintenant appuyée celle du haut, une assistance à la marche se déclenche, celle du bas allume l’éclairage avant et arrière. Enfin, une prise USB-A située sur le côté permet d’y recharger son smartphone, avec une puissance de sortie limitée à 5 W.
Pour parfaire son modèle électrique pliant haut de gamme, Decathlon l’a doté d’un équipement complet. À commencer par les roues de 20 pouces montées de larges pneus ballons Schwalbe Big Apple (section de 50 mm), des modèles éprouvés, résistants et sécurisants par leur adhérence. Ce sont eux qui font principalement office d’amortissement (avec la large et confortable selle). Gonflés aux alentours de 3 bars (pour notre poids de 80 kg), ils ont filtré efficacement les revêtements bosselés et les pavés. Avec un tel diamètre de roue, il ne faut toutefois pas trop leur en demander, comme en ont témoigné quelques passages sur des nids de poule. Le vélo est en tout cas confortable, la rigidité de son cadre en aluminium étant forcément un peu assouplie par la charnière du tube horizontal.
Un équipement complet, mais à parfaire
La position de conduite est bien droite et la potence réglable en hauteur de 6 cm permet de l’adapter à des personnes mesurant entre 1 m 45 et 1 m 95 (à condition de ne pas dépasser 110 kg). Elle permet de parcourir des distances importantes (jusqu’à 20 km) tout en étant bien installé. Le dérailleur Shimano Tourney 7 vitesses (avec poignée de sélection rotative) est épaulé par une cassette 11/28 et un plateau de 53 dents ; suffisant pour ne pas avoir à pédaler trop rapidement même à 25 km/h. Il ne faut toutefois pas trop en demander à ce modèle d’entrée de gamme qui manque parfois de précision dans les changements de vitesse. D’autant plus que la molette de réglage n’est pas située sur le câble près du sélecteur pour la moduler à la volée, mais près du côté du dérailleur.
Les freins à disque hydrauliques Tektro de 160 mm sont quant à eux bien plus efficaces, voire très mordants, au point qu’on pourrait même leur reprocher de manquer de progressivité. On est en revanche déçu des garde-boue qui malgré la languette ne protègent pas suffisamment les pieds. La béquille centrale est quant à elle assez basse et réduit considérablement la garde au sol, notamment lorsqu’il s’agit de descendre d’un trottoir. Enfin, l’éclairage de 6 lux à l’arrière et 10 lux à l’avant, permet surtout d’être vu. Mais en zone péri-urbaine moins bien éclairée qu’en centre-ville, il ne faudra trop pas compter dessus pour illuminer la route comme il se doit.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
