Faut-il acheter l’iPhone 16, l’iPhone 16 Plus ou l’iPhone 16 Pro ? La question est sur toutes les lèvres des technophiles depuis la commercialisation des nouveaux smartphones d’Apple et si le débat semble aussi féroce cette année, c’est sans doute parce que la réponse n’est pas aussi évidente qu’elle a pu l’être par le passé. Le cas de l’iPhone 16 Pro, le modèle le plus haut de gamme semble interroger davantage. Et pour cause, matériellement parlant, il n’y a pas de nouveauté majeure ou aussi symbolique que l’USB-C à se mettre sous la dent.
Quant à la partie logicielle, elle est celle qui cristallise le plus de critiques. L’iPhone 16 Pro a été conçu pour l’IA et plus précisément pour magnifier Apple Intelligence, dont Cupertino ne cesse de clamer depuis la WWDC qu’elle va changer la façon dont on utilise son iPhone. Il y a d’ailleurs un paradoxe assez étonnant à voir la communication globale d’Apple vanter un iPhone taillé pour Apple Intelligence et à presque à considérer qu’un déploiement ultérieur de son intelligence artificielle n’est pas problématique. Dans notre cas, en France, l’arrivée d’Apple Intelligence est encore plus hypothétique, car si les utilisateurs américains devraient en profiter avant la fin de l’année, de l’autre côté de l’Atlantique, chez nous, la seule date évoquée par Apple est un très vague « 2025 ».
De cet iPhone, celui qui est censé faire passer Apple à l’ère de l’IA on attend logiquement beaucoup. Or, force est de constater qu’il est commercialisé en l’absence de son principal argument de vente, d’autres diraient de sa raison d’être. Est-ce rédhibitoire pour autant ?
Le test de l’iPhone 16 Pro en vidéo
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BoulangerDesign : un copier/coller de l’iPhone 15 Pro
Il faut être fin observateur pour distinguer un iPhone 16 Pro de son prédécesseur. Car à l’extérieur, rien ne change ou presque. Dans les faits, le dernier né des smartphones est un tantinet plus imposant que son prédécesseur, mais la différence est minime et permet surtout à Apple de procéder à un travail appréciable sur ses bordures. Celles-ci sont réduites au strict minimum, ce qui permet à l’affichage de gagner quelques millimètres. Concrètement, l’iPhone 16 Pro passe de 6,1 à 6,3 pouces, quant à l’iPhone 16 Pro Max, il grimpe de 6,7 à 6,9 pouces. La différence est mineure certes, mais elle flatte tout de même la rétine, notamment sur l’iPhone Pro Max où elle semble légèrement plus visible. Surtout, c’est l’impression d’ensemble, celle d’un smartphone à la finition impeccable qui en sort renforcée.
L’autre nouveauté, très largement commentée et qui peut aussi distinguer physiquement l’iPhone 16 Pro de son aîné, c’est l’ajout d’un nouveau bouton, sobrement nommé « Camera Control » en anglais et bizarrement traduit « commande de l’appareil photo » dans la langue de Molière. Bien qu’Apple refuse d’employer le mot bouton, il s’agit bien d’une touche mécanique doublée d’une surface tactile. Plus précisément, c’est une petite surface de saphir sous laquelle se trouve un microprocesseur qui permet de reconnaitre les gestes et les pressions du doigt. Nous y reviendrons longuement dans la partie du test consacrée à la photo.
Mais la nouveauté majeure en matière de design est invisible. Elle concerne le choix d’Apple de proposer les mêmes fonctionnalités sur ses deux versions Pro. Contrairement à l’année dernière, les fonctions les plus poussées (le zoom X5 dans le cas de l’iPhone 15 Pro Max) étaient réservées au grand format, sans qu’il y ait une justification particulière. Désormais, l’utilisateur a le choix et n’est plus contraint par la taille s’il souhaite disposer du meilleur des iPhone. C’est salutaire.
Un écran en stagnation
Référence de l’industrie en termes de qualité d’écran, l’iPhone n’est plus maître en son royaume. Explication : jusqu’ici, les écrans des précédentes générations d’iPhone pouvaient se targuer d’être à la fois très lumineux, mais aussi très justes d’un point de vue colorimétrique. Avec l’iPhone 16 Pro, la calibration est toujours aux petits oignons et on prend un véritable plaisir à afficher ses photos ou à profiter de streaming et autres Disney Plus sur la dalle OLED de 6,7 pouces du smartphone.
Néanmoins, depuis l’an dernier, la concurrence s’est remobilisée et si l’iPhone garde pour lui l’argument de la fidélité des couleurs, il est désormais en retrait sur la luminosité. Le pic lumineux de l’iPhone 16 Pro a été mesuré à 1453 nits, soit au même niveau que l’an dernier. C’est une très bonne valeur dans l’absolu, mais elle est dépassée désormais par les hauts de gamme sous Android, à l’image du Google Pixel 9 Pro dont le pic lumineux va au-delà des 2 000 nits.
Bien entendu, l’écran de l’iPhone vous permettra tout de même de consulter du contenu même dans un environnement lumineux, c’est l’essentiel.
De la puissance à revendre, mais pour quoi faire ?
Exit l’A17 Pro, l’iPhone 16 inaugure une nouvelle génération de puces, l’A18 Pro. Promis à truster le sommet des classements des différents benchmarks, comme ses prédécesseurs, la nouvelle puce, toujours gravée en 3 nm et par TSMC ne déçoit pas. Et pour cause, elle est censée montrer les muscles en matière de NPU, condition sine qua non pour faire tourner Apple Intelligence. Sur ce point, bien entendu, il faudra attendre la disponibilité de l’IA d’Apple en France pour avoir un aperçu des capacités de la bête.
En attendant, l’A18 Pro donne à voir d’excellents résultats, quel que soit le benchmark utilisé. Sur Geekbench 6 (en single comme en multi-core), mais aussi sur GFXBench ou encore le très exigeant 3D Mark Wild Life.
Comme chaque année, l’iPhone (dans sa version Pro) dispose de bien plus de puissance qu’il ne faut, que ce soit pour les tâches communes, bien sûr, mais aussi pour les jeux dans lesquels il ne rencontre aucun problème. Sur ce point, le téléphone d’Apple est tout simplement exemplaire.
iOS 18 : toujours un peu plus proche d’Android
Difficile de parler de l’iPhone 16 Pro sans évoquer iOS 18. Sur ce point, nous serons brefs dans la mesure où la dernière version du système d’exploitation a déjà donné lieu à une palanquée d’articles sur 01net.com, que ce soit pour découvrir les nouvelles fonctionnalités ou pour apprendre ce qu’il y a d’astuces pour mieux l’exploiter. Aussi, si vous souhaitez avoir un aperçu complet d’iOS 18, nous vous conseillons vivement la lecture de ces deux articles :
iOS 18 : notre top 10 des meilleures nouveautés
18 astuces et fonctions cachées pour maîtriser iOS 18 sur votre iPhone
Cette version d’iOS ne révolutionne pas l’iPhone, mais elle permet à l’utilisateur de disposer d’une plus grande liberté et de davantage de possibilités de personnalisation, notamment sur le centre de contrôle et les boutons raccourcis. Or, avec l’ajout du bouton « Camera Control » cette option devient essentielle. Elle permet de libérer le bouton « Action » si jamais il était associé à la partie photo, mais elle permet aussi d’afficher un autre raccourci que l’appareil photo sur son écran de veille.
Photo : Apple donne les clés à l’utilisateur
La photo sur l’iPhone 16 est aussi performante que paradoxale. En photo, le style d’Apple… C’est de ne pas avoir de style. Comprenez par là que contrairement à ses autres concurrents notables, Samsung et Google en tête, la signature photo d’Apple est moins marquée. Ce choix partage les utilisateurs de l’iPhone. Pour certains adeptes de la photo, il est l’un des arguments d’achat de smartphone, là où d’autres lui reprochent au contraire des images un peu ternes et manquant de contraste. L’iPhone 16 Pro ne change rien à cela, du moins en apparence, car s’il garde la même signature par défaut, il donne également bien davantage de moyens pour changer cela, que ce soit avant de prendre sa photo ou en post production.
En effet, la nouvelle version du smartphone inaugure également de nouveaux filtres photographiques et une fonction « tons » qui permet de faire varier le rendu, de choisir ses propres réglages ou d’opter pour ceux qui sont proposés par le smartphone. Avec cet étalonnage manuel, la colorimétrie peut être ajustée selon son goût et ainsi s’éloigner de l’image par défaut offerte par l’iPhone 16 Pro. La fonctionnalité, complexe en apparence, est en réalité très simple d’accès et invite l’utilisateur à tenter divers styles avant d’en adopter un.
Pour le reste, la qualité du module photo est dans la lignée de l’année dernière, c’est-à-dire très bonne dans l’ensemble. Car malheureusement, l’amélioration de l’ultra grand angle (il passe de 12 à 48 Mpix) ne change pas radicalement la qualité de prises de vue. Les images s’améliorent légèrement, mais gardent une légère déformation ainsi qu’un peu de bruit sur les bords. En définitive, sur la photo, Apple reste sur la même recette que l’année dernière, même s’il donne davantage de liberté à l’utilisateur. L’iPhone n’est sans doute plus le meilleur smartphone photo du marché et ce n’est pas le bouton « Camera Control » qui devrait changer la donne.
« Camera Control » : le nouveau bouton est-il au niveau ?
Souvenez-vous : lorsqu’Apple a décidé de retirer le port jack de son iPhone, il y a eu bien sûr une bonne grosse polémique comme on les aime, mais il y a eu aussi des analystes pour dire qu’il s’agissait de la première disparition d’une longue liste et que les prochains smartphones d’Apple perdraient l’intégralité de leurs boutons. Force est de constater qu’il se passe exactement l’inverse : après l’ajout du bouton « Action », l’an dernier sur le modèle 15 Pro, Apple inaugure une nouvelle touche sur son smartphone, un bouton qui trouve place sur l’iPhone 16 Pro comme sur le 16. C’est le bouton : « Camera Control ».
Ce bouton permet d’accéder rapidement à l’appareil photo, d’être utilisé en tant que déclencheur ou même de commencer à filmer pour peu qu’on y maintienne son doigt appuyé. Un léger glissement vers la droite ou la gauche permet de zoomer/dézoomer et une double pression ouvre un menu contextuel qui donne accès aux différents réglages (exposition, profondeur, tons, etc.).
Si vous souhaitez tout comprendre au fonctionnement de la « commande de l’appareil photo », lisez notre article consacré à cette fonction :
Maîtrisez le nouveau bouton Commande de la caméra de l’iPhone 16
Après une semaine d’utilisation, notre avis concernant le « Camera Control » est partagé. Il faut d’abord souligner qu’il est bien plus adapté aux photos au format paysage qu’à celles au format portrait, qui sont pourtant les plus plébiscitées. À la verticale, le bouton peut être situé un peu trop bas et contraindre l’utilisateur à plier fortement son pouce et ainsi perdre en confort et en maintien. Mais surtout, l’utilisation du nouveau bouton, bien qu’agréable, ne permet pas de gagner du temps sur les photos, au contraire. Il n’est pas rare d’avoir à utiliser sa seconde main ou à combiner l’utilisation du bouton et de l’écran tactile.
Dans notre cas, l’ajout du « Camera Control » a surtout permis de libérer l’un des deux raccourcis sur l’écran d’accueil et de lui assigner une nouvelle tâche. Il a également libéré le bouton « Action » de sa mission première, mais en dehors de cela, il n’a pas été particulièrement convaincant. Si d’aucuns lui prédisent déjà le même avenir que la « TouchBar » sur le MacBook Pro, il pourrait tout de même finir par s’imposer grâce à une fonctionnalité qui n’est pas encore disponible : la recherche contextuelle avec Apple Intelligence. En effet, Apple a choisi le « Camera Control » pour imiter la fonction Google Lens et réaliser des recherches en utilisant le capteur photo. Pour cela, il faudra simplement viser un objet et appuyer quelques secondes sur le bouton. Mais en attendant, il y a fort à parier qu’une bonne partie des utilisateurs se contentera d’utiliser le « Camera Control » comme un bon vieux déclencheur.
Vidéo : toujours le smartphone de référence
S’il y a bien un domaine dans lequel l’iPhone reste incontesté, c’est bien celui de la vidéo. À cet égard, l’iPhone 16 Pro est exemplaire et ne se contente pas seulement de corriger en grande partie l’un de ses rares défauts (les lens flare dans les vidéos nocturnes sont moins présents), il s’améliore également. La nouveauté principale, c’est la possibilité de filmer en 4K à 120 images par seconde et donc de réaliser quelques ralentis très soignés. Attention en revanche à cette fonctionnalité : elle est réservée au capteur grand angle et, surtout, elle est très gourmande en espace de stockage.
L’autre nouveauté, qui ne va pas concerner tous les utilisateurs, mais qui compte tout de même, c’est « Audio Mix », une fonction qui permet, lorsqu’on filme quelqu’un qui parle, d’isoler le bruit alentour et de rendre sa voix plus distincte. Bien entendu, Apple ne prétend pas remplacer l’utilisation d’un micro, mais force est de constater que le travail réalisé par les cinq micros de l’iPhone est assez bon et qu’il permet d’améliorer clairement le rendu audio.
Autonomie : en progrès, vraiment ?
C’est l’une des améliorations les plus vantées par Apple lors de sa dernière Keynote de présentation des nouveaux smartphones. Leur autonomie aurait été revue à la hausse grâce à une plus grande batterie. Précisons également qu’Apple indique avoir modifié la chimie de la batterie en ayant recours à davantage de matériaux recyclés. Pour autant, d’après les tests notre 01Lab l’autonomie de l’iPhone 16 Pro n’a pas particulièrement évolué. Elle est au même niveau que l’an dernier, et donc que l’iPhone 15 Pro. Avec 22 h 17 en autonomie polyvalente, la nouvelle version de l’iPhone se place tout de même parmi les tous meilleurs élèves du secteur et elle devrait permettre à tous ses utilisateurs de tenir une journée sans avoir à passer par la case recharge.
Une meilleure vitesse de recharge ?
La recharge, justement, parlons-en. Apple ne donne pas de valeur précise concernant cette partie de la fiche technique et donne même l’impression de ne pas considérer la question de la recharge rapide. Pourtant, quelques heures après l’annonce des iPhone 16, des rumeurs indiquaient que les nouveaux smartphones pouvaient grimper à 45 W en recharge, contre 29 W au maximum auparavant (pour l’iPhone 15 Pro Max). Nous avons bien entendu vérifié ces affirmations et nous sommes au regret de devoir vous décevoir : la charge de l’iPhone 16 n’est pas plus rapide qu’avant. Hormis un pic de puissance à plus de 30 W, la vitesse de recharge en filaire constatée sur l’iPhone 16 Pro est la même que sur le modèle de l’an dernier, à savoir 22 W en moyenne.
Est-ce un souci de devoir laisser son smartphone branché pendant plus d’1 h 30 pour le recharger ? La question mérite d’être posée, mais la réponse dépendra vraiment de chaque utilisateur et de l’usage qu’il fait au quotidien de son smartphone.
Ce qui change, en revanche, c’est la puissance de la recharge sans fil, le MagSafe, qui passe de 15 W à 25 W. L’intérêt de cette évolution est, à notre humble avis, limité. Il ne concerne que les personnes qui rechargent leur téléphone par induction et qui ont consenti à s’équiper de l’accessoire dédié chez Apple.
Quid de la chauffe ?
La question de la surchauffe de l’iPhone vient quasi naturellement lorsqu’on évoque la batterie du smartphone. Le passage à un châssis en titane ne s’est pas fait sans heurts l’an dernier et très vite après la commercialisation, plusieurs propriétaires d’iPhone 15 Pro se sont plaints d’une surchauffe excessive. Malgré un correctif rapide de la part d’Apple, d’autres cas de surchauffe de l’appareil ont été signalés, cet été notamment lorsque le thermomètre a grimpé. L’iPhone 16 était donc attendu au tournant sur cette question. Et Apple n’a pas tenté de contourner le problème. Sur la nouvelle génération d’iPhone, la batterie est entourée d’une fine pellicule d’aluminium et de graphite qui permet de mieux dissiper la chaleur. Est-ce concluant ? Lors du test de l’iPhone 16 Pro, notre 01lab a mesuré une baisse de la température maximale de l’ordre de 2 degrés et une baisse un peu moins importante (0,5 degré) de la température ambiante. Surtout, la chauffe semble mieux repartie, notamment lorsque le smartphone est en charge. Il faudra sans doute voir à l’usage et notamment par fortes chaleurs si les soucis rencontrés se répètent, mais pour l’heure, les progrès semblent réels sur ce point.
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