Un iPhone 14 Pro recyclé, une version amputée du 15 Pro Max, un iPhone au rabais… Il est bien difficile d’affirmer que l’annonce de l’iPhone 15, au soir d’un keynote marqué du sceau de l’USB-C, a fait se lever les foules. Pourtant, après une semaine de test complet, et tout en ayant l’iPhone 15 Pro Max à disposition, c’est bien la version classique de l’iPhone qui nous paraît la plus convaincante cette année. Comme un but du genou dans les arrêts de jeu, cet iPhone 15 que l’on donnait perdant par avance est venu renverser la table de nos certitudes. Récit d’une remontada au pays du smartphone.
Point important : la quasi-totalité des observations qui seront faites dans notre article à propos de l’iPhone 15 peuvent, à quelques détails près, être appliquées à sa version grand écran, l’iPhone 15 Plus. Celle-ci ne diffère de la version de base que par la diagonale de son affichage et une batterie plus conséquente. Pour le reste, si vous êtes convaincus par notre test de l’iPhone 15, mais que vous recherchez un écran plus grand, l’iPhone 15 Plus répondra à vos attentes, sans la moindre hésitation.
Pour comprendre d’où revient l’iPhone 15, il faut mesurer le peu d’attente qu’il suscitait quelques semaines seulement avant son annonce. La raison ? Elle est à chercher du côté de l’iPhone 14 de l’an dernier, l’équivalent de cet iPhone 15 douze mois plus tôt. Peu innovant, trop proche de l’iPhone 13 et surtout trop cher, la version classique nous avait laissé sur notre faim. La seule lecture de la fiche technique de l’iPhone 15 aurait pu aboutir au même résultat. Mais dès les premiers tests, le nouvel iPhone a su nous prouver le contraire. La recette de son succès est pourtant assez simple. Elle commence par son apparence.
Design : il a bon dos !
Le passage à un dos mat, plus agréable au toucher et moins salissant et l’un des seuls changements notables dans l’apparence de la version classique de l’iPhone cette année. Mais quel changement ! D’une part parce qu’il s’agit d’une évolution dans la segmentation de la gamme (les dos mat étaient jusqu’ici réservés aux versions les plus chères de l’iPhone), mais aussi, tout simplement, parce que le rendu est du plus bel effet. Apple explique qu’il s’agit d’un nouveau procédé de coloration développé en partenariat avec Corning, le fournisseur du dos en verre et célèbre papa du Gorilla Glass. Avec cette nouvelle méthode l’iPhone n’est pas « peint » à postériori, la couleur souhaitée est directement diffusée dans le verre au moment de sa fabrication. Le résultat est très réussi, tant au niveau de l’apparence que du toucher. Il est presque dommage que ce dos si réussi finisse dans bien des cas par disparaître sous un coque.
Les bordures en revanche n’ont pas changé. Ici Apple reconduit sa finition en aluminium ce qui donne une grande différence de prise en main avec l’iPhone 15 Pro et son châssis en titane.
Dynamic Island pour tous
S’il y a bien un point sur lequel, l’écart entre l’iPhone 15 et son pendant « Pro » fait hésiter, c’est sur le taux de rafraîchissement de l’écran. Celui de la version classique est limité à 60 Hz, là où le 15 Pro et le 15 Pro Max atteignent les 120 Hz. En langage « Cupertinien », nous dirons donc qu’il n’est pas ProMotion. Concrètement, la navigation d’un menu à l’autre perd légèrement en fluidité par rapport au haut de gamme (mais aussi à l’iPhone 14 Pro de l’an dernier), et le smartphone ne dispose pas de la fonctionnalité always-on (toujours allumé) qui permet d’afficher en permanence quelques informations, telles que l’heure, à l’écran. Sur ce point, la politique de segmentation de gamme d’Apple est difficilement compréhensible. En effet, la très grande majorité des smartphones aux alentours de 1 000 euros disposent d’un écran 120 Hz depuis plusieurs années déjà.
Là, en revanche, où Apple a fait le bon choix, c’est en choisissant de décliner « Dynamic Island », la principale nouveauté esthétique de l’iPhone 14 Pro, aux versions classiques de l’iPhone 15. La fameuse encoche, assez peu esthétique, laisse place à cette interface dynamique dont de plus en plus d’applications tirent parti que soit pour proposer des widgets ou fournir directement des informations à l’utilisateur (résultats sportifs, titre du morceau à l’écoute, météo, etc.)
C’était l’une des fonctionnalités emblématiques de l’iPhone premium de l’an dernier et c’est donc une surprise de la voir déclinée aussi vite sur une version plus abordable du smartphone d’Apple.
Est-ce un argument suffisant pour justifier un changement d’iPhone ? Pas nécessairement, mais ce qui est certain c’est qu’il s’agit d’une fonctionnalité qui marque une rupture entre une génération d’iPhone et les précédentes. En ce sens, elle peut être considérée comme une raison de basculer vers l’iPhone 15. Fort heureusement, ce n’est pas la seule.
Performances : l’A16 Bionic n’est plus le meilleur, mais il est bien suffisant
Dans le châssis de cet iPhone 15, nous retrouvons une architecture bien connue puisqu’il s’agit de celle de l’iPhone 14 Pro. En conséquence, nous ne nous attarderons pas plus que de raison sur les performances de la puce A16 Bionic, gravée en 4 nm et que nous avons analysée longuement au moment de sa sortie l’an dernier. Douze mois plus tard, l’A16 Bionic qui équipe la version haut de gamme de l’iPhone 14 fait toujours partie des puces les plus puissantes du marché et suffit amplement à tous les usages de l’iPhone 15, jeux vidéo compris.
AnTuTu : l’iPhone 15 face à la concurrence
Geekbench : l’iPhone 15 face à la concurrence
Des fonctions absentes et alors ?
S’orienter vers un iPhone classique, c’est accepter de ne pas disposer des dernières fonctionnalités des smartphones à la pomme croquée. Certes, mais ce compromis paraît plus intéressant certaines années par rapport à d’autres. Ainsi, comme nous le rappelions en début d’article, l’iPhone 14 n’avait pas reçu un accueil dithyrambique pour la bonne et simple raison qu’il n’apportait rien ou presque par rapport à l’iPhone 13. Cette année, tout en reconduisant cette stratégie de descente en gamme maîtrisée, Apple s’est montré moins avare. Résultat : l’iPhone 15 est un iPhone 14 Pro à peine dégradé. Ce qui manque par rapport au haut de gamme de l’an dernier, c’est essentiellement un écran 120 Hz et un module triple caméra.
Pour le reste, non seulement l’iPhone 15 et 15 Plus comblent l’écart avec le haut de gamme, mais ils disposent également de leur propres avantages, comme ce remarquable dos en verre. Finalement, mis à part l’écran limité à 60 Hz, que manque-t-il à la version classique de l’iPhone ?
Selon nous, le bouton d’action, aussi futile puisse-t-il paraître, est la seule fonctionnalité manquante de cet iPhone. Explications : qu’Apple souhaite segmenter sa gamme et qu’il réserve son meilleur module caméra et le capteur télescopique à l’iPhone 15 Pro Max, cela s’entend aisément. Mais il est quand même dommage d’observer qu’Apple ayant fait le constat du désintérêt du bouton « Silence » n’ait pas jugé utile de le remplacer aussi sur la version de base de son iPhone par le bouton d’action.
Photo : les bonnes surprises d’un nouveau module caméra
A priori, Apple semble avoir repris le même module caméra que sur l’iPhone 14 de l’an dernier. À priori seulement. Car si en apparence, le module est le même, les capteurs ont bien changé ! Exit l’indécrottable capteur de 12 Mpx qui équipe le version de base de i’Phone depuis le XR. L’iPhone 15, comme son grand frère, le 15 Pro Max, passe à un capteur de 48 Mpx. Pas le même bien entendu et ne disposant pas d’un téléobjectif comme sur ce dernier, mais un nouveau capteur tout de même et digne d’intérêt !
Sans être au niveau de la version haut de gamme ou d’une référence telle que le Galaxy S23, l’iPhone 15 (et 15 Plus) affiche de réels progrès et quelques fonctionnalités qui malgré de légers défauts sauront contenter les anciens possesseurs d’iPhone 11, iPhone 12 ou antérieurs.
Ainsi, on note, pour la première fois sur une version classique, l’apparition d’un zoom 2x. Il ne s’agit pas vraiment d’un zoom optique dans la mesure où l’iPhone 15 est dépourvu de capteur adéquat, mais d’un procédé qui permet de retailler une image de 12 Mpx à l’intérieur d’une image de 48 Mpx. Les résultats sont plutôt intéressants, même si le procédé trouve rapidement des limites en basse luminosité. Parmi les autres nouveautés appréciables, l’arrivée du mode portrait automatique qui permet de créer et de modifier l’effet bokeh (flou d’arrière plan) même après la prise de vue.
À force d’ajouts modestes mais bien réalisés, l’iPhone 15 parvient à présenter une copie assez intéressante en matière de photo, ce qui était sans doute l’un des rares points faibles des éditions précédentes. Sur ce point aussi le bond en avant réalisé par la nouvelle version du smartphone d’Apple est considérable.
Autonomie : l’iPhone progresse encore !
Depuis l’iPhone 11, Apple ne cesse de progresser en matière d’autonomie, faisant de ses smartphones de très bons élèves en la matière. Nous avons d’ailleurs pu le constater avec la version haut de gamme de cette année, le 15 Pro Max qui a signé de nouveaux records en la matière.
Selon les habitudes de notre 01Lab, nous avons réalisé deux batteries de tests d’autonomie. Le premier, celui en lecture vidéo donne des résultats probants puisque l’iPhone 15 atteint 19h01 mn d’autonomie, contre 17h50 pour l’iPhone 14 de l’an dernier. Plus d’une heure de gain d’une année sur l’autre, c’est considérable. Mais les progrès sont encore plus bluffants sur notre test d’autonomie polyvalente qui consiste à simuler plusieurs tâches sur le téléphone jusqu’à l’épuisement. L’an dernier, l’iPhone 14 s’en sortait avec un excellent 19h28. Son successeur, fait près de 2 heures de mieux à 21h14 mn ! Concrètement, pour le commun des mortels, l’iPhone 15 suffira amplement pour tenir une journée sans avoir besoin de passer par la case recharge.
Qu’en est-il de l’iPhone 15 Plus ? Fort logiquement, sa plus grande batterie lui permet de faire mieux. En conséquence, il porte le score d’autonomie polyvalente à 24h23, dépassant ainsi la journée complète. Quant à l’autonomie vidéo, elle est tout aussi impressionnante, avec 22h01 mn de lecture continue.
Autonomie et charge : l’iPhone 15 face à la concurrence
Comment l’iPhone 15 peut-il autant progresser sur l’autonomie en reprenant la base technique de l’iPhone 14 Pro ? D’une part, cette version classique dispose d’un écran 60 Hz moins gourmand que le smartphone haut de gamme de l’an dernier. Enfin, on peut soupçonner Apple d’avoir opéré quelques optimisations logicielles sur un A16 Bionic désormais bien connu. Ces deux facteurs contribuent dans tous les cas à faire des iPhone 15 et 15 Plus d’excellents smartphones en autonomie.
En revanche, comme le reste de la gamme de smartphone chez Apple, ces deux-là souffrent d’un temps de recharge relativement long compte tenu des standards actuels. Il faut environ 1h40 pour les recharger, soit 40 mn de plus que la majorité des concurrents sur Android.
Rapport qualité/prix : là où l’iPhone 15 fait la différence
Pour saisir l’étendu de la réussite de l’iPhone 15 il faut d’abord prendre la mesure de la déception qu’a pu occasionner l’iPhone 14. Non pas que son prédécesseur ait manqué à ses engagements, il s’agit d’un smartphone très honorable au demeurant. Mais dès sa sortie, nous avions pointé sa trop grande ressemblance avec l’iPhone 13 et la liste assez pauvre de ses nouveautés. Le tout à plus de 1 000 euros. L’iPhone 15, lui, réussit la double prouesse de recycler l’iPhone 14 Pro Max, tout en ajoutant quelques pointes de nouveautés bien senties.
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L’amélioration du capteur photo, l’arrivée de Dynamic Island ou encore le magnifique nouveau châssis viennent sensiblement améliorer un bilan qui n’est terni que par le maintien de cet affichage 60 Hz et l’absence de bouton d’action. Surtout, ces changements tous positifs, l’iPhone 15 les fait tout en réduisant son prix d’achat. Bien meilleur que l’iPhone 14, il est également 50 euros moins cher puisqu’il débute à 969 euros contre 1019 euros pour son prédécesseur.
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