Avec sa famille de machines et accessoires ROG, Asus s’est non seulement imposé comme un des grands constructeurs du monde du gaming – avec une marque déclinée des smartphones aux PC portables, mais il s’est aussi taillé une place au sommet. Année après année, la gamme Zephyrus porte l’étendard flamboyant de PC puissants, designs, portables qui ne font guère de concession, sans pour autant souffrir de travers… à l’exception peut-être d’un prix qui a tendance à faire hurler les comptes en banque.
Un prix à la hauteur d’une configuration au sommet
Le ROG Zephyrus M16, tout particulièrement, pourrait bien faire fondre votre carte bleue à la seule mention de son nom. Mais il faut dire qu’il incarne la nouvelle génération, celle qui porte les couleurs des dernières nouveautés matérielles conçues pour les joueurs. Imaginez un PC de gaming portable de 16 pouces, discret, tout de noir drapé, avec une étiquette qui affiche un prix de 4 999,99 euros.
Évidemment, pour ce prix, Asus propose son habituel boîtier sobre et design, séduisant, qui se surélève légèrement à l’ouverture de l’écran pour laisser circuler l’air. Le tout est impeccablement bien fini. Si l’ensemble est un peu épais (13,2% plus que la moyenne des PC gamers que nous avons testés), il s’avère néanmoins un peu plus léger que cette même population (2,4%). Un petit détail, mais quand on transporte son portable pour un week-end de gaming ou un départ en vacances, on l’appréciera.
À l’intérieur de ce châssis, riche en connectique, vous trouverez une configuration à décrocher la Lune. Asus a choisi un Core i9-13900H pour donner le rythme général, un processeur cadencé à 2,6 GHz, et capable de monter à 5,4 GHz, quand il faut se mettre en danseuse. Il est épaulé par pas moins de 32 Go de mémoire vive (DDR5-4800), et si l’envie vous en prend, vous pourrez pousser la configuration mémoire à 64 Go. Afin que le Core i9 de 13e génération ne se sente pas seul à faire des efforts sur son tandem, c’est une GeForce RTX 4090, édition portable, avec 16 Go de mémoire vidéo, qu’on trouve aux commandes côté puce graphique.
Voilà qui promet des heures à s’ébaubir devant des graphismes splendides. D’autant qu’il semblerait qu’Asus n’ait pas trop l’intention de limiter la consommation de sa plate-forme. Son bloc d’alimentation peut fournir jusqu’à 280 W, tandis que l’enveloppe thermique du processeur s’étale entre 45 et 115 W, selon les spécifications fournies par Intel, alors que la GeForce peut pousser jusqu’à 150 W (selon la machine et 145 selon le site d’Asus) – le constructeur taïwanais aurait pu charger la mule un peu plus et faire comme certains concurrents, Razer, par exemple, aller jusqu’à 175 W. Quoi qu’il en soit, le 01Lab a relevé une consommation maximale de 249 W, autrement dit, la configuration ne s’économise pas trop…
D’ailleurs pour tout dire, quand on la sollicite, elle turbine, oui, chauffe beaucoup, également (avec une température maximale relevée à 51°C), et souffle à vous sécher les cheveux. On a relevé 44,8 dB au plus bruyant, ce qui n’est pas assourdissant, mais vous poussera à jouer au casque. L’évacuation de l’air chaud est bien pensée et se fait principalement par l’arrière et le long de la dalle, mais les petits trous latéraux, le long du clavier, laissent parfois échapper un peu de chaleur, qui donne une sensation d’intensité légèrement surprenante, à la limite du désagréable parfois..
Jeux et un autre…
Par défaut, l’Asus ROG Zephyrus M16 prendra les jeux à bras le corps en mode Performances, Le compromis intelligent entre le vent dans les saules et les frames par seconde, entre le saignement de tympan et l’émerveillement rétinien. Mais si vous voulez grappiller quelques images par seconde, vous pouvez toujours activer le mode Turbo. Selon les jeux, il vous fera gagner une minuscule poignée de fps ou une grosse vingtaine, la moyenne étant autour de la dizaine.
Ainsi, dans Red Dead Redemption 2, en définition native, DLSS actif et réglages en Performances supérieures, on relève environ 104 images par seconde en mode Performances, et atteint presque 127 images par seconde en mode Turbo. Avec Horizon Zero Dawn (Qualité Ultime et DLSS activé), on passera de 118 à 136 fps.
Dans tous les cas, les jeux tournent évidemment avec fluidité, sans avoir à rogner sur les réglages – et il ne manquerait plus que ça. Même le gourmand Cyberpunk 2077 affiche systématiquement un nombre de frames par seconde supérieur à 79 et plus généralement fermement accroché à 92 ou 93 i/s. L’épopée viking d’Assassin’s Creed s’offre un petit séjour au Valhalla des gamers, avec 91 images par seconde en mode Performances (et 106 en mode Turbo – un conseil, épargnez vos oreilles).
Le ROG Zephyrus M16 est une brute en jeu, c’est entendu. Jouons quelques instants à la comparaison avec les principaux concurrents qui sont passés entre nos mains récemment, à savoir le ROG Strix Scar 18, également équipé d’une GeForce RTX 4090, et le Razer Blade 18, que nous avons testé dans une configuration portée par une 4080. On lui opposera aussi le Razer Blade 15, sorti l’an dernier, avec une RTX 3080 Ti, et le MSI Stealth GS77, qui avait lui droit à une RTX 3070 Ti. Autrement dit, l’ancien grande garde contre la nouvelle.
Si vous voulez pouvoir mettre quelques chiffres sur cette surpuissance, allons-y. Avec un outil de bench synthétique, comme PCMark 10, on constate qu’il est 24,7% plus puissant que les PC gamers testés par le 01Lab ces 24 derniers mois.
En jetant un œil au graphique ci-dessous vous constaterez qu’Asus a, apparemment, bien réussi les ajustements de sa plate-forme. Le ROG Zephyrus domine en effet aussi bien son frère ROG Strix Scar que le Blade 18, de Razer.
Cela montre autant les progrès de la treizième génération de Core Intel que ceux de la Series 4000, de Nvidia, dont la GeForce 4090 incarne la démesure.
Justement, si vous voulez savoir où se situe le GPU, sachez qu’un autre outil de bench synthétique, comme 3DMark Fire Strike Extreme, lui accorde un score qui est 46,7% plus élevé que la moyenne – même s’il est légèrement en retrait pour ce bench par rapport à ses concurrents de cette nouvelle génération.
Si vous cherchez la surpuissance en 2023, le Zephyrus M16, d’Asus, est sans doute une bonne option. Préparez-vous juste à casser votre tirelire.
Une dalle hors du commun…
On a dit tout le bien qu’on pense des performances de cette plate-forme, mais n’a rien dit de l’écran pour l’instant. Et pourtant, il mérite qu’on s’y attarde. Dans un marché des PC portables de gamers où bien trop souvent les taux de rafraîchissement élevés sont privilégiés, par rapport à la luminosité ou au contraste, le Zephyrus M16 fait figure d’exception et de très bon élève. Comment ? En adoptant une technologie de rétroéclairage encore peu répandue, le miniLED.
Rafraîchie à 144 Hz, la dalle LCD de 16 pouces est non seulement bien définie avec ses 2560 x 1600 pixels, pas trop mal résolue, à 189 points par pouce, mais elle est surtout très lumineuse. Avec ses 878 cd/m2 en moyenne et ses pics à 1213 cd/m2 – coucou le HDR -, elle est 140,6% plus lumineuse que la moyenne des PC portables de joueurs testés par le 01Lab ces 24 derniers mois.
Son taux de contraste est bien entendu exceptionnel lui aussi. Ses 13 303:1 lui permettent d’être tout simplement 1 060,5% plus contrasté que la moyenne de ses congénères. Asus ne laisse aucune chance à la concurrence avec cette dalle, et enfonce le clou avec un Delta E 2000 exceptionnel, lui aussi. Relevé à 1,55 par les mesures du 01Lab, l’indice est non seulement plus de 50% plus juste que ceux enregistrés sur des modèles gamers ces 24 derniers mois, mais il flirte aussi avec ce qui se fait de mieux dans le monde des PC portables – il se paie même le luxe de faire mieux que le MacBook Pro 16 pouces, miniLED lui aussi et sorti en tout début d’année.
En définitive, on n’a qu’un tout petit reproche à faire à l’écran du Zephyrus. Ce ne sont pas ses bordures, qui sont plutôt fines et discrètes, mais juste le fait que, bien que la dalle soit mate, elle prend assez facilement les reflets. Un néon derrière vous formera une sorte de halo, qui gène un peu la lecture de l’écran. Pour y remédier, heureusement, vous pourrez facilement régler l’inclinaison de la dalle et veiller à bien vous trouver en face de votre machine.
Le clavier, le trackpad, et Armoury Crate
Être face à cette machine, justement, c’est découvrir aussi un trackpad large et confortable, ferme et réactif, qui ne souffre pas du clic intempestif que certains PC de gamers connaissent.
Le clavier offre des touches assez larges et bien assises, sur lesquelles il est confortable de taper, même si la course arrive à être à la fois molle et dure. Pour le jeu, ce ne sera pas forcément la sensation la plus agréable – même si nous l’apprécions à titre personnel. Cependant, la réactivité de la moindre pression fait qu’on n’aura pas à se plaindre – même s’il est toujours possible d’imputer un frag raté à la machine, c’est évident, cela fait partie de la charte secrète à laquelle tout joueur sur PC adhère.
Notons également qu’Asus a la bonne idée de mettre sous la main quelques touches pour passer d’un mode de performances à un autre, pour couper le micro également ou pour monter ou baisser le volume des haut-parleurs. A noter que pour couper le son, il faut passer par le raccourci FN F1.
Si vous n’aimez pas trop la sobriété, vous pourrez toujours personnaliser un peu le clavier, pour qu’il soit parcouru de vagues RGB, de scintillements stroboscopiques, idéaux pour découvrir si vous êtes épileptiques, ou, au contraire, pour qu’il n’affiche qu’une couleur, sagement. Il sera aussi possible, bien entendu, d’activer la fonction AniMe Matrix, qui contrôle les petites LED placées sous les perforations du capot afin de faire défiler un message, de créer des animations à votre goût, bref de signifier au monde que cette magnifique machine est taillée pour le jeu.
Tout cela est bien entendu rendu possible par l’application dédiée, Armoury Crate, qui oscille habilement entre le couteau suisse et l’usine à gaz. Elle permet de contrôler à peu près tout ce qui se passe sur cet ordinateur. De l’AniMe Matrix au rétroéclairage du clavier, on l’a dit, en passant par la vitesse des ventilateurs en fonction des jeux lancés ou des réglages de performances préétablis : Windows, Silencieux, Performances et Turbo, par exemple.
Avant de passer à l’autonomie, glissons un mot rapide sur la Webcam Full HD. La bonne nouvelle, elle est compatible avec la technologie Windows Hello, et pourra grâce à ses capacités infrarouges et à votre visage déverrouiller votre ordinateur après une petite pause de vérification, pour peu que vous soyez à la bonne distance. La mauvaise nouvelle, elle est d’assez piètre qualité quand vous vous en servez comme d’une Webcam, c’est-à-dire pour infliger votre tête à vos interlocuteurs pendant une visio-conférence. Même en pleine lumière, vous serez affligé de couleurs délavées, de bruit numérique et d’un manque de détails assez surprenant pour une Webcam 1080p. Au point que nous nous sommes demandé si la fiche technique ne se trompait pas et qu’on n’avait pas à faire à une caméra 720p.
Si la caméra n’est pas bonne, le système audio lui est plutôt convaincant. Sans être exceptionnel, le son est bon et assez puissant, même si, une fois encore, on vous recommandera de passer au casque pour éviter le bruit des ventilateurs.
L’autonomie, pas mauvaise, mais passons…
Puisqu’il s’agit d’un ordinateur portable, il faut bien évidemment parler de l’autonomie du ROG Zephyrus M16. Toutefois, puisque nous sommes entre nous, il est clair que les machines de gamers ne brillent pas dans ce domaine. Ce serait un peu comme demander à un champion de bodybuilding de courir le marathon efficacement, la configuration n’est pas là pour ça.
Si vous pensiez pouvoir passer la journée à travailler loin d’une prise ou vous faire des marathons vidéoludiques dans votre hamac au fond du jardin, c’est raté. Néanmoins, il faut tout de même reconnaître au Zephyrus M16 qu’il fait mieux que la moyenne de ses congénères.
En autonomie polyvalente, qui simule et enchaîne des usages du quotidien (surf, vidéo, traitement de texte, etc.), le portable gamer d’Asus a tout de même tenu 6h18, ce qui est 13,6% mieux que la concurrence passée entre nos mains ces derniers 24 mois. Pour notre second test, celui en streaming vidéo, qui consiste à lire en continu un même film depuis un serveur distant, la performance du Zephyrus est un peu moins bonne, puisqu’il s’arrêtera juste avant d’avoir atteint le cap des cinq heures. Néanmoins, il est là encore mieux disant que la concurrence, d’un petit pourcent, certes, mais l’effort est réel.
Pour en finir avec ce point, on indiquera que la batterie de 90 Wh se recharge en 1h36, ce qui est un résultat plutôt impressionnant pour une machine de ce genre. C’est d’ailleurs 23,5% plus rapide que les PC portables de joueur que nous avons testés ces deux dernières années. Une fois, difficile de trouver à redire.
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