En cinq ans, sans renier les fondations du premier modèle, la Watch s’est repositionnée et a beaucoup évolué, mettant davantage l’accent sur la santé, et une plus grande adaptation au quotidien. L’Apple Watch Series 2 a eu droit à un vrai GPS. La Series 3 a été la première à adopter une connectique 4G, ce qui lui a permis de prendre ses distances par rapport à l’iPhone. La Series 4 a vu son écran s’agrandir pour plus de confort et d’informations affichées. Enfin, l’année dernière, la Watch Series 5 a eu la bonne idée d’introduire un écran toujours allumé…
A chaque fois, ces nouveautés matérielles ont enrichi l’usage quotidien et la pertinence de cette montre connectée qui a largement défini ce qu’on est en droit d’attendre de ce genre de produits.
En 2020, la donne est légèrement différente. D’une part, parce qu’Apple n’a pas introduit une mais deux Watch, la Series 6 et la Watch SE. D’autre part, parce que la Series 6, plus encore que les générations précédentes, peaufine et améliore, mais sans révolution d’usage tonitruante. Ainsi, à part l’introduction de nouveaux coloris de finition sur le boîtier aluminium, le design extérieur est inchangé cette année. On pourrait presque penser que c’est une année de consolidation qui précède un grand pas en avant l’année prochaine. Néanmoins, la Series 6 n’est pas sans atout, mais ses progrès plus discrets, moins criants, font se poser la traditionnelle question : ce produit vaut-il le coup que vous l’adoptiez – que ce soit en premier achat ou pour une mise à jour ?
Toujours plus pour votre santé
Après avoir abandonné l’axe dangereux du luxe, la Watch est devenue un périphérique destiné à faciliter la vie de ses propriétaires qui voudraient veiller sur leur santé ou faire du sport. La Series 6 revisite totalement la fondation de cette promesse : le capteur cardiaque. Outre le capteur optique de seconde génération, qui couvre les usages classiques, on constate qu’Apple a totalement revu le dessous de sa Watch (toujours en céramique et saphir de cristal). Désormais, en plus des quatre LED vertes qui servent à mesurer votre pouls, on trouve quatre autres LED (rouges et infrarouges). Elles servent à projeter, pendant 15 secondes ou en tâche de fond, la lumière à travers la peau dans vos vaisseaux sanguins afin de mesurer la quantité de lumière renvoyée, ce qui permettra ensuite grâce à des algorithmes hébergés dans l’application Oxygène sanguin de déterminer la couleur de votre sang et donc la quantité d’oxygène qui s’y trouve.
Pratique pour affiner les calculs de Vo2max déjà existants, utile également pour se rassurer par ces temps de maladies respiratoires mortelles, mais finalement peu utile au quotidien pour la plupart des utilisateurs. Sauf à voir loin et à vouloir faire de la Watch un appareil de suivi médical d’appoint, pour faciliter la vie des médecins, des assureurs et des porteurs de Watch, évidemment.
En définitive, comme l’ECG, l’oxymètre est une nouveauté d’importance mais qui ne bouleversera pas la vie de la majorité des utilisateurs même s’il en sauvera peut-être quelques-unes. C’est une nouvelle corde à son arc toutefois.
Puissance, fonctionnalités et ergonomie, du mieux…
Chaque année, la nouvelle Watch gagne en puissance. Apple annonce que le gain par rapport à la Watch Series 5 est de 20%. Le SiP S6, développé à partir de l’A13, puce présente dans les iPhone 11, serait donc bien plus puissant. Dans les faits, sans tests probants, il est difficile de vérifier ce chiffre. La fluidité de la Watch Series 5 était déjà excellente, celle de la Series 6 l’est au moins tout autant. On note une plus grande rapidité dans le lancement des applications qui ne sont pas chargées en mémoire, par exemple, ainsi que dans l’affichage des fonds de cartes dans Plans.
Cette plus grande réactivité se traduit par un plus grand plaisir à utiliser certaines fonctions. C’est notamment le cas de Siri, qui est plus rapide à réagir avec la Watch Series 6. Il faut également préciser le rôle de watchOS 7 sur ce point. Le traitement de vos données vocales se fait désormais localement quand vous dictez un message à votre montre, l’ensemble est donc bien plus souple et plaisant.
Ergonomiquement, la Watch Series 6 fait jeu égal avec la Series 5 puisqu’elle offre le même design, les deux mêmes tailles d’écran (40 et 44 mm), les mêmes boutons (couronne digitale et bouton latéral) et écran tactile.
A noter toutefois que l’écran est plus lumineux (à plus de 600 cd/m²) que sur la Watch Series 5 et qu’il ne l’est pas seulement quand il est actif. Ainsi en mode Toujours allumé, il est donné pour être 2,5 fois plus lumineux que celui de la Series 5. Difficile de dire si ce ratio est juste, mais la luminosité en veille devrait être de 500 cd/m2 contre 200 précédemment. A l’œil nu, la montre est bien lisible en plein soleil sans avoir à activer l’écran. C’est un petit détail mais qui prendra toute son importance quand vous serez à la plage l’été prochain ou courrez au soleil et souhaiterez voir votre moyenne au kilomètre.
Une autre nouveauté ergonomique tient pour l’instant du potentiel seulement. La Watch Series 6 est la seule montre connectée d’Apple à intégrer une puce U1, déjà présente dans les iPhone 11. A en croire Apple, cela permettra notamment d’utiliser la Watch pour déverrouiller une voiture compatible en l’utilisant comme une clé. Il est également possible que la puce joue un rôle d’importance le jour où les AirTags, qui devraient servir à localiser des objets auxquels ces petites balises seront attachées, seront enfin lancés.
L’altimètre toujours actif, également présent dans la Watch SE, permettra aussi, grâce à la fusion des données de plusieurs capteurs et à la triangulation Wi-Fi quand c’est possible, d’établir précisément l’altitude à laquelle vous êtes, qu’il s’agisse d’une montagne ou d’un immeuble. On peut afficher l’information via une complication où la retrouver dans l’affichage de l’application Exercices, pour le « workout » en cours. Ce sera aussi et surtout un bon moyen de vous positionner plus précisément lors de vos déplacements en intérieur. Utile éventuellement pour la réalité augmentée ou la consultation du plan labyrinthique d’un musée ou centre commercial.
Matériellement parlant, on regrette une seule chose en définitive, c’est que le haut-parleur ne soit pas un peu plus puissant. Autant il fera l’affaire en voiture ou même à pied pour entendre un interlocuteur qui vous appellerait, autant il n’est pas assez puissant pour mener une discussion sereinement sur un vélo quand on est dans l’impossibilité de s’arrêter.
watchOS 7 : au cœur de grands progrès
Du point de vue de l’ergonomie, pour trouver les nouveautés, comme pour beaucoup de choses d’ailleurs cette année, c’est du côté de watchOS 7 qu’il faut regarder.
On peut évidemment toujours choisir la façon dont on veut accéder aux applications – il y en a désormais plus de 20 000 disponibles sur la Watch – soit sous forme d’un nuage d’icônes, soit sous forme d’une liste. Dans les deux cas, les deux solutions ont leur attrait et leur revers. Même si le nuage, s’il est bien organisé, avec une répartition spatiale par thème, par exemple, conserve notre préférence.
Mais les nouveautés sont parfois dans les détails qui s’imposent au quotidien. On pense notamment aux nouveaux Cadrans et complications, qu’il est possible de partager et qui sont également liés au système d’exploitation et à ses fonctionnalités. Les nouveaux cadrans apportent le charme de l’art, de nouvelles interfaces quotidiennes, un peu comme de nouvelles montres. Les complications, elles, apportent leur lot de nouveautés et de petits détails qui facilitent parfois le quotidien. On restera plus discret sur la possibilité de créer son Memoji directement depuis la Watch. Ce n’est pas foncièrement notre tasse de thé, même s’il faut bien reconnaître que c’est à la fois distrayant et extrêmement bien pensé d’un point de vue de l’interface et des options proposées. En tout cas, il est possible de définir votre Memoji comme fond d’écran de cadran. Quel meilleur moyen de dire à la face du monde que cette montre est à vous ?
Parmi les autres nouveautés notables, on citera la détection de lavage de main, qui lance un compte à rebours de 20 secondes quand vous commencez à frotter vos mains sous l’eau… ou à faire une mayonnaise ou un gâteau au chocolat. On ne peut gagner à tous les coups, il y a forcément quelques petits ratés.
Dans un monde où se laver les mains est redevenu à la mode, la possibilité de fixer une alerte qui vous rappelle quand vous rentrez à la maison de vous savonner pour vous débarrasser des virus et autres bactéries est une bonne idée. Un petit détail pas si anecdotique.
Utile de temps à autre, au moins pour prouver que Siri fait des progrès de géant. L’assistant intégré à la montre est désormais capable de traduire pour vous un mot ou une expression, et de vous indiquer sa prononciation. Si vous ne vous souvenez plus comment on dit « bonjour » en anglais ou allemand, par exemple.
Vraiment utile, et souvent, pour le coup, les raccourcis Siri sont enfin accessibles depuis la Watch ce qui vous permettra de les activer sans forcément sortir votre téléphone de votre poche. Pratique pour envoyer un message programmé, lancer l’enregistrement d’une sortie en course à pied ou activer un scénario HomeKit. watchOS 7 est clairement un grand cru, riche en belles nouveautés, jolis détails et fonctionnalités affinées. De quoi profiter au mieux de sa Watch Series 6, évidemment, mais aussi des générations précédentes (jusqu’à la Series 3).
Puisqu’on parle de l’OS, on exprimera un regret : celui de la gestion de la musique ou des podcasts, deux éléments que nous aimons stocker sur les 32 Go de la Watch et consulter à l’envi en courant, par exemple. L’ajout de morceaux est impossible, il faut encore et toujours retenir tout un album, la sélection de la musique est toujours aussi rébarbative, avec un système de sélection qui oblige à recommencer plusieurs fois la même manipulation. Enfin la synchronisation est contraignante puisqu’elle se fait quand la Watch est en charge, ce qui ne facilite pas le transfert de votre musique sur un coup de tête. Il nous a semblé rencontrer aussi des problèmes de synchronisation avec les nouveaux podcasts, notamment, où le résultat est assez aléatoire. Parfois on trouve l’épisode transféré, et parfois non.
Enfin, on finira avec le suivi de sommeil, qui gardera trace de vos nuits, mais vous accompagnera aussi avant de dormir avec un « retour au calme », qui peut aussi bien impliquer le blocage des notifications qu’une lumière tamisée grâce à HomeKit et le lancement d’une application de méditation, si c’est ce que vous préférez. Quand le mode Sommeil s’active, l’écran de votre Watch n’affiche plus que l’heure et celle de votre réveil, ainsi que le taux de charge de la batterie.
L’autonomie…
Transition parfaite vers la question toujours un peu épineuse de l’autonomie. Apple annonce toujours que votre Watch tiendra une journée ou 18h. Dans les faits, comme pour les générations précédentes, selon l’intensité de l’utilisation, vous pourrez tenir jusqu’à une bonne trentaine d’heures (avec la fonction écran toujours allumé activée), si vous ne faites pas de sport, recevez quelques notifications et utilisez la Series 6 avec parcimonie.
En revanche, si vous commencez à faire une heure ou plus de sport par jour, surtout en activant le GPS, si vous sollicitez beaucoup la Watch pour lire des messages, ou en envoyer, vous risquez de rapidement vous trouvez à court de batterie, parfois avant même d’être rentré chez vous.
Ce petit jeu d’équilibre dont on apprend vite le dosage est évidemment rendu plus complexe par la fonction de suivi de sommeil, qui encourage à conserver sa montre au lit, au lieu de la recharger.
Pour éviter les drames, Apple a prévu une petite alerte si vous avez moins de 30% de batterie restante au moment où vous lancez le suivi du Sommeil. Le fait que la Watch Series 6 se recharge plus vite accompagne judicieusement ce nouveau rythme d’utilisation. Apple indique que la Series 6 se recharge de 0 à 100% en 1h30, nous avons mesuré 1h39. On ne chipotera pas pour neuf minutes, mais il nous semble toutefois que c’est encore un peu long. Cela contraindra parfois l’utilisateur à recharger sa Watch en deux temps, ce qui nuit assez lourdement au caractère très personnel de la Watch, notamment pour le suivi des activités physiques ou la réception de notifications.
Il va donc falloir qu’Apple arrive soit à accroître conséquemment l’autonomie de sa Watch, soit à accélérer sa recharge… Et pourquoi pas les deux ?
Si le tableau ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.
Pour qui est la Watch Series 6 ?
Si vous possédez la Watch Series 5 et n’êtes pas de ceux qui veulent toujours la dernière version, il n’y a pas réellement d’intérêt à passer à la Series 6. Sauf si connaître votre taux d’oxygène dans le sang peut vous apporter calme et volupté… Ne l’oublions pas, un des gros apports de nouveautés, on l’a vu, est watchOS 7. Même chose pour ceux qui possèdent une Series 4, sauf à n’en plus pouvoir de devoir bouger exagérément votre poignet pour lire l’heure.
Si vous possédez la Series 3 et précédente, ou mieux encore, aucune Watch, et que l’idée d’opter pour une montre connectée vous séduit, la Series 6 est évidemment le meilleur choix en matière de fonctionnalités disponibles dans la gamme d’Apple. Néanmoins, si ni l’ECG, ni l’oxymètre ne vous intéressent vraiment et si l’écran toujours allumé n’est pas un critère qui retient votre attention sans doute devriez-vous plutôt vous tourner du côté de la Watch SE…
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