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Test de la Surface Pro 9 5G : Windows et ARM, ce n’est pas encore tout à fait ça

Pour la première fois, Microsoft incorpore une puce ARM dans son produit phare, la Surface Pro, alors qu’il réservait jusqu’à présent cette puce à un matériel spécifique. La copie est-elle convaincante ?

L'avis de 01net.com

Microsoft Surface Pro 9 (5G)

Les plus

  • + Un bel écran, au format idéal
  • + La polyvalence de Surface
  • + Une autonomie honnête…

Les moins

  • - ... mais pas suffisante
  • - Des performances en retrait, des applications qui rament encore
  • - Un ordinateur très cher, avec clavier et stylet en option

Performances

3.5 / 5

Mobilité

4 / 5

Affichage

4 / 5

Autonomie

5 / 5

Appréciation générale

2.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 14/03/2023

Voir le verdict

Fiche technique

Microsoft Surface Pro 9 (5G)

Processeur Qualcomm Snapdragon 8cx Gen 3
Mémoire vive 16 Go
Capacité de stockage principal 256 Go
Taille d'écran 13 "
Puce graphique Qualcomm Adreno 690
Voir la fiche complète

Signe des temps : pour la première fois, Microsoft équipe le produit le plus important de sa gamme, la Surface Pro, d’une puce ARM. Jusqu’à présent, le géant américain était resté plutôt timide en la matière, en réservant sa puce SQ – conçue en partenariat avec Qualcomm – à la Surface Pro X, une tablette plus fine, mais pour le moins… confidentielle, et chère.

Tout cela a donc changé à la fin 2022, avec la sortie concomitante de deux Surface Pro 9 : une version Intel, que nous avons testée récemment, et celle-ci, qui profite de la puce Microsoft SQ3, un SoC basé sur l’architecture ARM.

Surface Pro 9 5G
Lionel Morillon – 01net.com

Pour distinguer clairement les deux versions, Microsoft estampille ce modèle-ci de l’appellation « 5G ». Et pour cause : son SoC incorpore évidemment un modem 5G, qui permet de se connecter, en insérant une SIM ou par le biais d’une e-SIM, à un réseau cellulaire.

La Surface Pro 9 et sa déclinaison 5G ont un cœur très différent, ce qui a un impact sur l’autonomie et les performances de deux modèles, comme on le verra plus bas. Et pourtant, il n’y a aucune différence notable, du point de vue du design, entre ces deux versions : elles sont identiques, à quelques dixièmes de gramme près. Même encombrement, même écran, même connectique. Tout juste remarque-t-on, sous la petite trappe permettant d’accéder au SSD, un logement pour carte SIM ici.

Microsoft Surface Pro 9 (5G)
Lionel Morillon – 01net.com

Pas de problème : c’est de la belle ouvrage. Microsoft a fait ses preuves et, inspiré par Apple, montre une fois encore son amour des machines bien faites : matériaux premium et de qualité, finitions parfaites, clavier (optionnel) agréable au toucher. C’est parfait… mais aussi un peu paresseux. En utilisant strictement le même design que la version Intel, Microsoft ne profite pas des avantages qu’une puce ARM peut offrir, comme un boîtier plus fin, par exemple.

Surface Pro 9 5G
Lionel Morillon – 01net.com // Le port Surface Connect

L’équipement et la connectique sont ainsi presque similaires à ceux que nous décrivions dans notre test du modèle Intel, mais c’est un peu moins bon, puisqu’on n’a pas ici accès au Thunderbolt 4. On déplorera par ailleurs le nombre de prises limité, le port propriétaire Surface Connect, qui, s’il n’est pas indispensable – on peut charger en USB-C – est tout de même fortement conseillé, notamment lorsque votre PC tombe en rade de batterie. Mais aussi l’éternel clavier en option, qui ajoute un minimum de 150 euros à une facture déjà beaucoup trop salée. Sans compter le stylet Slim Pen 2, indispensable pour obtenir « l’expérience » Surface complète, qui coûte tout de même aux alentours de 130 euros.

Microsoft Surface Pro 9 (5G)
Lionel Morillon – 01net.com // Le stylet et le clavier de la Surface Pro 5G sont de beaux accessoires, parfaitement intégrés. Ils sont en revanche… en option.

L’écran, lui aussi, est identique à la version Intel. On bénéficie donc d’une excellente dalle, au format idéal pour la bureautique, bien définie et rafraîchie jusqu’à 120 Hz. Nous vous invitons à lire notre test de la version Intel pour obtenir des détails à son sujet.

Performances : on n’y est pas encore

Il est bien loin, le temps maudit de Windows RT, cet OS raté, ersatz de Windows 8 qui animait la toute première tablette (ARM) de Microsoft, sans pouvoir faire tourner la moindre application traditionnelle. Ces dernières années, le géant du logiciel a mis les bouchées doubles pour proposer une version ARM de Windows capable de faire tourner honorablement à peu près tous les programmes auxquels l’on est habitué sur un ordinateur x86.

C’est le cas ici : la Surface Pro 9 5G se comporte comme un ordinateur Windows honnête à l’utilisation… mais on constate, ci-et-là, des ralentissements et bizarreries ponctuelles. Notamment lorsque l’on démarre des applications émulées.Cinebench et Geekbench sur le Surface Pro 9 5G

 

Chrome est un excellent exemple. Google se refuse en effet à développer une version Windows ARM de son navigateur. Et on le sent très bien à l’utilisation : Chrome « émulé » est clairement plus lent à démarrer que sur un PC x86, met davantage de temps à afficher les pages, et nous est apparu globalement très long à la détente. Nous avons aussi constaté des soucis lors de l’entrée de texte dans des formulaires, ou encore, dans certains cas, un lag important en changeant d’onglet lorsque de nombreux sites étaient ouverts. Ces soucis disparaissent quand on change de navigateur, en switchant par exemple pour Edge ou la version ARM de Firefox. Mais il est parfois difficile de bouleverser ses habitudes…

Un autre problème, gênant, est apparu à plusieurs reprises : nous avons constaté qu’après une mise en veille, certaines applications – comme Chrome, toujours lui – avaient été tout simplement « tuées » au rallumage de la machine, sans trop qu’on comprenne pourquoi.

On se console en lançant les applications de la suite bureautique de Microsoft, évidemment optimisées pour la machine, et qui fonctionnent à la perfection… Voire la suite Adobe, elle aussi désormais compatible ARM, et offre des performances honnêtes pour de petits travaux d’édition ou de retouche d’images sur Photoshop.

Il n’en reste pas moins que d’après les mesures que nous avons pu effectuer (tous les benchmarks ne sont pas compatibles Windows ARM), la Surface Pro 9 5G est bien moins performante que son pendant Intel (en version Core i7). Et qu’elle est enterrée par un MacBook Air M2, qui repose aussi sur une base ARM.

Une autonomie correcte, sans plus

Difficile, dans ses conditions, de vous conseiller la machine ARM de Microsoft pour ses performances, qui, bien qu’honnêtes, demeurent insuffisantes à ce niveau de prix. Mais elle devrait avoir un autre atout dans sa manche : son autonomie. Sa puce SQ3, logiquement moins gourmande en énergie qu’un processeur x86, est censée lui fournir un vrai boost d’autonomie. Et c’est vrai : si on compare les autonomies mesurées de ce modèle face à la Surface Pro 9 version Intel, il y a en effet une différence notable. La Surface Pro 9 5G tient 11h07 selon notre test d’autonomie polyvalente, contre 8h22 seulement pour le modèle équipé d’un Core i7. On retrouve le même gain en autonomie vidéo.

Autonomie et charge : Surface Pro 9 5G

C’est bien, mais pas tout à fait suffisant pour nous convaincre complètement. Car si on élargit un peu notre sélection de machines, on se rend compte que la tablette 5G de Microsoft est loin d’être une championne de l’autonomie, toutes catégories confondues. Les Mac d’Apple font toujours mieux… et certains PC x86 aussi. Le Zenbook S13 Oled, que nous avions testé l’année dernière, profite ainsi d’une bien meilleure autonomie, grâce aux performances des « APU » récents d’AMD. La Surface Pro 9 5G souffre aussi de la comparaison avec un autre PC ARM que nous avons testé récemment : le Lenovo ThinkPad X13s Gen1. Il bénéficie d’une puce proche (Qualcomm 8CX Gen3) mais son autonomie est bien meilleure, qui atteint 16h24 en usage polyvalent, certes dans un boitier un peu plus épais et plus lourd.

Pour résumer, si la batterie de la Surface Pro 9 5G tient la route, elle n’est pas pour autant exceptionnelle. Et c’est là que le bât blesse : une autonomie hors du commun aurait pu excuser les maigres performances de la tablette, or ce n’est pas le cas.

Quelques fonctions supplémentaires, grâce à l’IA

On passera vite sur les quelques astuces logicielles offertes par la puce SQ3, qui, comme tous les SoC actuels, mise sur l’IA pour se distinguer, grâce à son unité de traitement neuronal. On a donc accès à des fonctions supplémentaires pour Windows, comme un floutage de l’arrière-plan, le suivi de vos mouvements et la suppression du bruit ambiant durant les appels vidéo. Cela fonctionne très bien, et a l’avantage, contrairement à des solutions concurrentes, d’être pris en charge de façon native dans Windows 11. Mais est-ce suffisant pour sauter le pas ? Rien n’est moins sûr…

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