Après la Surface Go 3, il y a quelques semaines, c’est au tour de la Surface Pro 8 de passer par le labo de 01net. C’est un produit autrement plus important pour Microsoft, fer de lance de la gamme et héritier direct du produit inauguré en 2012. Pour cette mouture 2021/2022, les équipes de Panos Panay ont mis les petits plats dans les grands pour améliorer la grande tablette de Microsoft.
Cela commence par une légère mais bien visible refonte du design. La Surface Pro 8 conserve sensiblement les dimensions du modèle précédent, mais offre un écran plus confortable, qui passe de 12,3 à 13 pouces, avec une définition de 2880 x 1920 pixels, et un ratio de 3:2.
Microsoft a largement rogné sur les bordures pour y parvenir, ce qui offre à la tablette un aspect bien plus moderne. Un regret : la machine a pris un peu de poids au passage, passant à 890 grammes, contre 775 ou 790 g (selon le processeur) pour la Surface Pro 7. Rien de bien méchant toutefois, et cette maigre différence ne se sent absolument pas dans un sac.
Autre importante nouveauté : la connectique évolue. Le port USB-A disparaît au profit de deux USB-C, compatibles Thunderbolt 4. Une bonne nouvelle car Microsoft a longtemps boudé cette technologie, sans doute pour privilégier son interface propriétaire Surface Connect (toujours présente, notamment pour charger la tablette). On peut toutefois retrouver un port USB classique sur le chargeur de l’appareil. À noter qu’il est aussi possible de recharger la Surface Pro 8 depuis un port USB-C.
Au-delà de ces notables changements, Surface Pro reste Surface Pro, un PC confectionné avec soin, aux finitions impeccables. La seule ombre au tableau serait peut-être son clavier, dont le plastique paraît toujours un peu « cheap » en comparaison des matériaux plus nobles de l’appareil en lui-même. Nous y reviendrons.
Un écran plus grand, qui pèche par une luminosité moyenne
Ce passage à un nouvel écran a-t-il été bénéfique ? D’après les mesures de notre labo, il y a du bon… et du moins bon. D’abord, ce qui va bien : la colorimétrie. Nous avons mesuré un Delta E 2000 de 2,59. Une belle performance, qui vous assurera une excellente fidélité des couleurs.
En revanche, la dalle pâtit d’une luminosité relativement faible, avec une moyenne calculée de 401 cd/m2. C’est à vrai dire peu gênant en intérieur, mais cela pourrait vous poser quelques soucis si vous êtes amené à utiliser beaucoup l’appareil à l’extérieur, en plein soleil.
Quant au contraste, que nous avons mesuré à 1153:1, il est loin d’être exceptionnel, et bien en deçà de la moyenne des ordinateurs de la même catégorie que nous avons testés récemment.
Enfin, et c’est une nouveauté dans la gamme Surface, la dalle est capable d’un taux de rafraîchissement de 120 Hz, même si, par défaut, elle demeure bloquée à 60 Hz afin de conserver l’autonomie (pas fameuse, voir ci-dessous) de l’appareil.
Le passage au 120 Hz apporte un confort supplémentaire bien visible : les animations de Windows, tout comme le déplacement du curseur sont bien plus fluides et agréables à l’œil. Mais on regrette justement d’avoir à choisir ! On aurait aimé une solution plus élégante, à l’image de ProMotion – qui équipe les MacBook Pro les plus récents – et qui fait varier intelligemment le taux de rafraîchissement de l’écran en fonction de vos besoins.
Ergonomie
Surface a toujours été un produit à part dans l’univers du PC. Lancée à l’origine pour concurrencer l’iPad, elle est toujours vendue comme une tablette par Microsoft. Autrement dit, son clavier Type Cover n’est qu’un accessoire, qu’il faut acheter en plus pour disposer d’une véritable expérience PC.
Mais la Surface Pro a-t-elle un intérêt sans lui ? Pour certaines applications, peut-être, mais l’immense majorité des utilisateurs lui adjoignent ce clavier et éventuellement un stylet, qui a d’ailleurs été modernisé pour cette génération. C’est donc avec ces accessoires que nous jugeons le produit, non la tablette seule.
Nous allons du coup une fois encore mettre d’emblée un mauvais point à Microsoft à ce sujet. Les accessoires Surface sont bien trop chers ! Le nouveau clavier « Signature », qui comprend un astucieux emplacement pour ranger et recharger le stylet, coûte ainsi 180 euros, qu’il faudra donc ajouter au prix d’un matériel déjà onéreux.
Si vous désirez aussi acquérir le nouveau stylet Slim Pen, il faudra par ailleurs dépenser 129 euros. Soit aux alentours de 300 euros supplémentaires au total (même si Microsoft fait un petit rabais sur son site, en ce moment). C’est d’autant plus problématique que les clients fidèles en sont pour leurs frais : les anciens claviers ne sont pas compatibles avec la Surface Pro 8, qui dispose d’un connecteur différent.
Ceci étant dit, Microsoft a fait un excellent boulot du point de vue de l’ergonomie générale, même si Surface, par sa conception même, conserve un défaut qui peut être rédhibitoire pour certains et qu’il faut encore une fois rappeler : ce n’est pas un ordinateur très confortable à utiliser posé sur les genoux. Le pied est alors difficile à régler, et l’ensemble manque de stabilité. Avis à ceux qui, comme nous, travaillent souvent dans cette position…
Il n’en demeure pas moins que du strict point de vue du confort d’utilisation, Surface Pro 8 est une belle réussite. Oui, comme on l’a dit plus haut, le clavier fait un peu cheap, malgré son revêtement en alcantara. Le plastique des touches n’aide pas, et son extrême finesse donne l’impression qu’il peut s’abîmer à la longue. En revanche, c’est un vrai bonheur que d’écrire avec. Les touches ont une course idéale, elles tombent parfaitement sous les doigts, et offrent un son satisfaisant. Un clavier presque parfait, qui a comme seul défaut (outre son prix !) un trackpad un peu trop étriqué et au clic peu satisfaisant.
On apprécie aussi la réactivité générale de l’appareil. Le système de reconnaissance faciale intégré est diabolique d’efficacité, et il ne faut que quelques instants en sortie de veille, par exemple en dépliant le clavier, pour accéder au bureau de Windows 11. Pratique.
Microsoft a aussi fourni un petit effort du point de vue des capteurs photo et vidéo. La webcam intégrée filme toujours en 1080p, et s’est avérée excellente en visioconférence, y compris avec des conditions lumineuses peu favorables.
Mais la Surface Pro 8 dispose aussi d’un nouveau capteur 10 Mpix à l’arrière, contre huit auparavant. Toutefois, il ne remplacera clairement pas l’appareil photo de votre smartphone : le focus est affreusement lent, les clichés qu’il produit sont peu détaillés et offrent des couleurs lavasses… Il peut toutefois s’avérer utile pour numériser rapidement un document, ou enregistrer une conférence en vidéo.
Un excellent stylet !
Le nouveau stylet affiné (Slim Pen 2, en option, donc) n’intéressera pas forcément tous les utilisateurs. Mais les créatifs ou les inconditionnels de l’écriture manuscrite devraient en tout cas l’essayer, car il est à nos yeux une franche réussite. D’abord parce que Microsoft a enfin trouvé une solution plutôt élégante à l’éternel problème de son rangement, avec cet espace situé dans le Type Cover. Il vient s’y glisser par aimantation, et s’y recharge sans-fil. Plus de risque de l’égarer !
Ensuite parce qu’il est vraiment efficace, que ce soit pour écrire, travailler sur tableau blanc ou dessiner. On aurait certes préféré un stylet parfaitement rond, qui aurait été plus confortable sur le long terme. Mais l’expérience de Microsoft en matière de saisie manuscrite fait vite oublier ce menu défaut ergonomique. Le Slim Pen 2 répond parfaitement à toutes les sollicitations. Mieux, il est précis, et même fun à utiliser. Sa pointe se rétracte légèrement au contact de l’écran, ce qui lui donne un feeling de véritable crayon, une sensation amplifiée par le petit moteur haptique qui vibre (très légèrement !) au contact de l’écran. Et si vous avez écrit une bêtise, il vous suffit de le retourner pour utiliser la fonction gomme. C’est franchement bluffant et mieux fichu encore que l’Apple Pencil sur iPad, qui est tout aussi précis, mais plus rigide, et donc moins naturel à l’usage.
Performances et autonomie
Première chose à savoir : la machine que nous avons eue entre les mains est un modèle haut de gamme, bâti autour d’un Core i7 de 11ème génération (1185G7), de 16 Go de Ram et de 256 Go de SSD.
Un PC qui coûte tout de même 1979 euros (sans les accessoires !). Les performances des modèles moins onéreux seront donc inférieures à celles que nous évoquons ici. Nous vous déconseillons d’ailleurs d’opter pour une configuration qui ne dispose que de 8 Go de RAM. Pour une machine de ce calibre, 16 Go nous paraissent être un strict minimum.
Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessus, qui synthétise les résultats des différents benchs PC Mark, la Surface Pro 8 se débrouille plutôt très bien face à d’éminents concurrents lancés eux aussi en 2021.
Notamment dans les domaines de la création de contenus et de la 3D. Dans les faits, c’est une machine qui vous accompagnera sans aucun problème pour la plupart des tâches que vous lui confierez, même de création, voire un petit peu de jeu. Merci la onzième génération de processeurs Intel et surtout l’Iris Xe, qui a vraiment fait du bien aux PC ultraportables de ce point de vue. Des performances très appréciables, d’autant que le PC assure sans jamais trop ventiler, ni trop chauffer, malgré son gabarit réduit.
Malheureusement, les performances très moyennes de l’ordinateur en matière d’autonomie viennent un peu gâcher la fête. La Surface Pro 8 a en effet tenu 8h15 à notre test d’autonomie polyvalente, qui imite les usages courants d’un ordinateur.
Ce n’est pas catastrophique, mais sous la moyenne des PC du même genre et loin, très loin des seize heures promises par Microsoft. Sans surprise, les 6h45 relevées à l’occasion de notre test d’autonomie en lecture vidéo ne parviennent pas à relever la barre.
On se consolera en pensant à la recharge, qui est plutôt rapide, en revanche, avec 2h08 pour passer de 0 à 100 % de batterie.
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