Faute de Gear S4, Samsung lance la Gear Sport, une déclinaison de la Samsung Gear S3. Comme son aînée, elle s’appuie sur une puce GPS et un capteur cardio pour nous guider dans nos séances d’activité. Plus sportif, le design reste très proche de celui du précédent modèle avec un cadran arrondi, reprenant les codes habituels de l’horlogerie. Venant concurrencer la Fitbit Ionic ou l’Apple Watch Series 3, elle est disponible au prix 349 euros.
De légers changements esthétiques
Contrairement à Apple ou Fitbit, Samsung rapproche ses montres connectées des modèles que l’on porte depuis des années. Ce fut le cas – avec réussite – pour la Gear S3, ça l’est toujours pour la Gear Sport, qui reprend deux éléments clefs : un cadran arrondi et une lunette tournante. La forme du boîtier évolue, avec un format plus anguleux qui rappelle des montres emblématiques comme la Général de Gaulle de Lip.
On retrouve les deux boutons placés sur la tranche droite, qui s’affine légèrement par rapport à la Gear S3. La montre est plus étroite (4,3 cm) que le modèle sorti l’an dernier (4,9 cm). Malgré ces légères évolutions esthétiques, le produit conserve une finition impeccable, notamment grâce à l’emploi desmatériaux de qualité. Notons que le bracelet est au format 20 mm et qu’il peut être remplacé par n’importe bracelet acheté dans le commerce.
L’un des meilleurs écrans
Comme à son habitude, Samsung fait le choix d’un écran Super Amoled, ici une dalle de 1,2 pouce (360 x 360 pixels, soit une résolution de 424 ppp). Plus encore que sur un smartphone, le choix de cette technologie est pertinent. Le contraste presque infini est idéal pour suivre ses mesures sans difficulté en extérieur, lors d’une séance de course à pied ou d’une sortie en vélo. Nous confirmons ce que nous disions l’an dernier à propos de la Gear S3 : la qualité d’affichage est l’une des meilleures, si ce n’est la meilleure du marché des montres connectées.
Nous ne reviendrons pas en détails sur la configuration de la Samsung Gear Sport dans la mesure où elle est strictement identique à celle du Gear Fit2 Pro, qui a fait l’objet d’un test détaillé. Nous pouvons toutefois rappeler à quel point Samsung a des progrès à faire dans le domaine.
Deux applications, une configuration laborieuse
Là où des acteurs comme Garmin ou Fitbit se contentent d’une application santé intégrant la communication avec l’appareil, Samsung vous demandera d’installer deux applis, Samsung Gear puis Samsung Health. Dans la première, vous retrouverez les applications compatibles avec la montre connectée ainsi que l’ensemble des paramètres de l’appareil. Vos données de santé seront affichées dans la seconde appli. Au cours de l’installation, il faudra également installer un plugin (Samsung Accessory Service) et vous connecter deux fois à votre compte Samsung.
Une fois l’opération effectuée – comptez une bonne dizaine de minutes, vous pourrez enfin profiter de la Gear Sport et de Tizen 3.0, son interface logicielle. Pour simplifier la navigation, Samsung entoure le cadran d’une lunette tournante qui permet de sélectionner les contenus avec beaucoup de simplicité. L’idée est tout simplement excellente et permet d’appréhender le fonctionnement de la montre en quelques minutes à peine. Mais l’ergonomie n’est pas parfaite pour autant.
Depuis l’écran d’accueil, tourner la lunette permet de faire défiler les widgets (les notifications, les calories brûlées, le nombre de pas effectués ou encore le rythme cardiaque). Ce n’est qu’en appuyant sur le bouton du bas, que la liste des applis apparaît. Là encore, la lunette permettra de les sélectionner.
Des petits problèmes de boutons
Le problème, c’est qu’il faut impérativement passer par la voie tactile pour aller plus loin. Le bouton du haut permet de retourner vers l’écran d’accueil. Le bouton du bas permet quant à lui… de retourner vers l’écran d’accueil. Comme nous l’évoquions lors de notre test de la Samsung Gear S3, transformer ce dernier en bouton de validation aurait été plus intuitif.
En ouvrant une application, on remarque que le bouton du haut n’est en fait qu’un bouton retour, quand celui du bas renvoie systématiquement à l’écran principal. Ce qui explique qu’ils se cannibalisent au niveau du premier menu. Samsung ne pourrait-il pas trouver une solution pour conjuguer ces trois fonctions ? Par exemple en ajoutant une fonction d’appui long, ou un troisième bouton sur la tranche gauche.
Malgré nos critiques portant sur le système de navigation, nous avons apprécié l’interface logicielle de la montre. On retrouve quelques gestes éprouvés sur nos smartphones comme le balayage d’écran de haut en bas pour faire apparaître quelques fonctions et paramètres essentiels. Equipée du processeur Exynos 7270 (1 GHz) épaulé par 768 Mo de mémoire vive, la Gear Sport ne souffre d’aucun ralentissement.
Où est le haut-parleur ?
En bonne montre connectée, la Gear Sport fait le pont avec notre smartphone. Elle affiche les notifications et permet de répondre aux plus basiques, notamment les SMS. Vous pourrez opter pour des réponses prédéfinies ou pour une dictée – grâce au micro – fiable mais parfois lente. Alors que Bixby a été annoncé il y a bientôt un an, votre interlocuteur s’appelle toujours S Voice. Vendre un produit haut de gamme qui embarque un assistant virtuel dont les jours sont comptés est discutable. Samsung devra corriger le tir par une mise à jour logicielle.
En revanche, il faudra faire une croix sur la réponse aux messages provenant de nombreuses applications. A titre d’exemple, un mail entrant sous Outlook pourra être lu intégralement, mais il faudra basculer sur son smartphone pour passer à la rédaction. Notre surprise la plus désagréable reste la disparition du haut-parleur, présent sur la Gear S3. Pour la version Sport, oubliez les appels à la David Hasselhoff dans K 2000.
Le store, ou le marché de Vintimille
Comme évoqué plus haut, le store d’applications est intégré à l’appli Samsung Gear. Vous pourrez mettre la main sur des services bienvenus, parmi lesquels la suite Under Armour, incluant MyFitnessPal ou Endomondo. L’application la plus intéressante reste à nos yeux Spotify, qui permet de télécharger ses chansons favorites pour les écouter en mode hors-ligne, en plus des morceaux que l’on peut transférer « en dur ». Après installation de l’OS, il vous restera moins de 2 Go de stockage pour stocker vos morceaux.
Le store abrite par ailleurs une flopée de cadrans, généralement de très mauvais goût – et parfois payants. Nous avons téléchargé l’une des premières suggestions de Samsung, sans être ralentis par nos préjugés. Nous avons vu s’afficher un magnifique cadran « Frédérique Constantine ». Probablement incultes, nous ne connaissions que la manufacture Frédérique Constant. Un vrai marché de Vintimille, en version virtuelle.
Le capteur cardio, même sous l’eau
Par son nom, la Samsung Gear Sport est liée à l’activité sportive. Elle est équipée de nombreux capteurs, parmi lesquels un cardiofréquencemètre, une puce GPS et un baromètre. Nous avons couru avec la montre et une ceinture cardio TICKR X de Wahoo Fitness. Sur deux séances de 45 minutes, le rythme mesuré par la Gear Sport ne s’est jamais éloigné de celui de la TICKR X de plus de cinq battements par minute. A plusieurs reprises, la montre a indiqué une fréquence légèrement supérieure à celle mesurée par la ceinture cardio. Une imprécision qui a le mérite de ne pas être dangereuse.
La fonction GPS permet de suivre son parcours sans dépendre de son smartphone. La puce intégrée à la montre est suffisamment performante pour nous géolocaliser en quelques secondes. Comme le Samsung Gear Fit2 Pro, la Gear Sport est étanche jusqu’à 50 mètres. Les nageurs pourront donc suivre leurs longueurs. Contrairement à la Fitbit Ionic, la montre de Samsung assure le suivi cardio sous l’eau.
Si la Gear Sport est efficace pour enregistrer les données, elle l’est moins lorsqu’il s’agit de les restituer. En cause, une appli Samsung Health bien trop timide par rapport à la concurrence. A l’ouverture, elle affiche un résumé de la journée, avec le nombre de pas effectués et l’analyse de notre dernière nuit de sommeil. Cette dernière est conforme à notre ressenti, bien que les résultats soient difficilement vérifiables.
Des données trop limitées, une endurance honorable
Mais à la différence des logiciels de Fitbit ou Garmin, la notion de chronologie est trop peu présente. Pour accéder à ses dernières activités, il faut sélectionner l’activité demandée, aller dans l’onglet « Tendances », avant d’ouvrir la séance correspondante. Chez Fitbit, il suffit d’appuyer sur la case « Activité » pour voir la liste de ses dernières activités. Beaucoup plus simple et intuitif.
Concernant une séance de course à pieds, les données affichées se limitent à une courbe de fréquence cardiaque – non exportable – et à la durée de l’entraînement. Ce sera suffisant pour les coureurs du dimanche, mais bien peu pour progresser. Il faudra alors se tourner vers des produits plus pointus, comme ceux de Garmin ou Suunto.
Samsung propose de partager ses données avec des applis tierces, comme Strava, très appréciée par les coureurs. Malheureusement, Strava ne semble pas vraiment connaître les bracelets du sud-coréen. Dans les paramètres, seuls les produits Android Wear, Fitbit, Polar, Wahoo, Suunto ou TomTom sont proposés. Strava est d’ailleurs introuvable dans le store de l’appli Samsung Gear.
La Samsung Gear Sport est équipée d’une batterie de 300 mAh. Elle a tenu 48h sans recharge, en portant la montre jour et nuit et sans solliciter les fonctions GPS. La performance est honorable compte tenu de la présence d’un écran tactile en couleurs. Elle est équivalente à celle de l’Apple Watch Series 3, mais bien moins bonne que celle de la Fitbit Ionic, dont l’endurance est de quatre jours.
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