Depuis plusieurs années, Razer développe des manettes de jeux qui veulent prendre la place du DualShock de la PlayStation 4. La dernière arrivée est la Raiju Tournament Edition. Elle mise à la fois sur son utilisation filaire ou sans fil, sur l’ajout de boutons, sur la réactivité de ces derniers ainsi que sur sa compatibilité avec nos PC pour séduire le plus grand nombre de gamers. Son prix ? 150 euros environ, ce qui est plutôt raisonnable pour un gamepad de cette trempe. Voyons s’il est aussi bon qu’il le prétend.
Allons droit au but. Les petites mains ne vont pas du tout aimer la Raiju Tournament Edition (TE). Elle est aussi massive que les images le montrent, pire, ses dimensions et son gabarit nous rappellent ceux de la manette classique de la Xbox One (que nous adorons par ailleurs). Donc, si vous n’aimez pas la manette de la Xbox, il y a des chances que la Raiju ne soit pas du tout à votre goût, malgré toutes les fonctionnalités et autres options de personnalisation qu’elle a à offrir.
Nous qui sommes habitués à jouer avec une manette Xbox One Elite de première génération, nous avons apprécié cette bonne grosse manette dont la finition ne souffre globalement d’aucun gros soucis (peut-être que l’incrustation des gâchettes pourrait être améliorée, à la rigueur). Le revêtement supérieur est en plastique satiné, l’inférieur en caoutchouc et en relief pour éviter qu’elle ne glisse à cause de la transpiration.
Plein de boutons, pas forcément pratiques à utiliser
Premier constat, impossible de changer les têtes ou la hauteur des joysticks. Il faut composer avec ceux que Razer a implanté sur la manette. On note au passage que la disposition de la croix et des joysticks n’est pas du tout celui d’un DualShock classique mais bien ceux d’une manette Xbox. Les fans de Sony vont grincer des dents, d’autant que la croix directionnelle ne vaut pas celle du DualShock original.
Les joysticks Razer, eux, sont de très bonne qualité même si une forme bombée et une matière qui adhère un peu plus au pouce droit auraient été les bienvenues pour être vraiment hyper précis dans les FPS.
En plus des boutons habituels, Razer en ajoute quatre au boîtier. Deux sont sous la manette et les deux autres sur la tranche arrière, de part et d’autre de la prise de connexion/recharge microUSB. Des quatre touches bonus, les deux plus accessibles et faciles à utiliser sont celles du dessous. Le duo restant est assez mal positionné et ne s’actionne que du bout des doigts si – une fois encore – vous avez de petites mains.
Ces deux-là, on les aurait préférés sous la manette également. A la façon des Elite Series 1 et Series 2. Pour rappel, ces boutons ne servent qu’à déporter des commandes attribuées à d’autres boutons, pour qu’elles soient plus faciles d’accès et/ou qu’on n’ait pas à décoller les pouces des joysticks pour les actionner.
Et puisqu’on parle réglages : c’est le gros bouton frappé d’une roue dentée et situé juste au-dessus de la prise jack qui sert à associer la manette avec… un smartphone. Non, ne vous réjouissez pas trop vite, impossible de jouer avec la Raiju à Call of Duty Mobile, elle ne sera pas reconnue par l’appareil comme périphérique de jeu.
En revanche, elle sera bien détectée par l’application qui va servir de centre de programmation du gamepad. Pour personnaliser les touches, il faut créer un profil, l’éditer, faire les modifications voulues puis l’exporter vers la manette. Un seul profil peut y être enregistré, c’est très maigre voire indigne d’un contrôleur vendu 150 euros.
On regrette aussi que Razer n’ait pas pensé à créer un petit utilitaire PC pour éviter d’avoir à sortir son smartphone dès que l’on souhaite faire un ajustement ou un changement de profil.
Des gâchettes réglables, un mécanisme de touche déroutant
A l’instar de bon nombre de contrôleurs de ce type, régler la course des gâchettes est possible. Deux modes sont proposés – court et long – à choisir en bougeant à droite ou à gauche l’un des petits loquets situés sous la manette. Les choix faits par Razer en matière de distance de détente ne nous ont pas convaincus. En réduisant la course au minimum, c’est bon pour du tir au coup par coup dans les FPS. Mais, à l’inverse, dès qu’on allonge l’amplitude, cela devient trop long pour faire de courtes rafales précises… et il en va de même pour jauger le freinage ou les accélérations dans les jeux de voiture.
Animés par un mécanisme de conception Razer, les boutons situés en façade sont petits et offrent une course assez courte, plus que sur un DualShock traditionnel. A peine le doigt posé dessus et une légère pression imprimée à la surface que l’action se déclenche et qu’un petit clic se fait entendre. Il faut un peu de temps pour s’y habituer et, surtout, adapter la force de pression pour ne pas produire l’inverse de ce qu’on souhaitait faire.
C’est aussi le mécanisme maison qui se trouve derrière les touches situées sous la Raiju. Elles sont assez bien positionnées toutefois, les joueurs qui ont tendance à trop serrer la manette pendant les phases de jeux stressantes risquent d’appuyer dessus par mégarde, avec leurs annulaires. Pour les désactiver, il faut passer à nouveau par l’appli. Dommage que Razer n’ait pas implanté un interrupteur.
Le Bluetooth lag, le filaire est un peu court
Comme nous le disions plus haut, pour connecter la manette à la PS4 ou au PC, il est possible de passer soit par le câble fourni soit par une liaison Bluetooth. Pour choisir le mode de connexion, il faut retourner la manette et agir sur le petit sélecteur. Il y a des légendes pour chacune des trois positions, impossible de se tromper. Pour l’association en sans-fil avec la console ou le PC, la procédure est standard : on maintient le bouton, on attend que tout ce petit monde se synchronise et le tour est joué.
En filaire, la Raiju est tout de suite reconnue par la PS4 ou le PC. Rien ne vaut un bon vieux câble, en voilà encore un exemple flagrant.
Précisons aussi que comme le câble ne mesure que deux mètres, si vous jouez dans le canapé avec un fort recul, vous risquez d’être… court. Et comme le câble USB/microUSB n’est pas du tout standard – la tête du microUSB est propriétaire – n’espérez pas en connecter un plus long, ça ne passera pas. Seul recours : la rallonge USB/USB et Razer n’en fournit pas !
En mode sans-fil, plusieurs défauts sont à signaler. Le premier, impossible d’utiliser la connexion audio. Elle ne marche qu’en filaire. « GG » Razer… Plus grave, nous avons parfois eu des décalages plus ou moins importants entre le moment où nous pressions une touche et le moment où l’action était répercutée en jeu. En particulier lorsque nous nous trouvions loin de la console ou du PC.
Et le phénomène nous a semblé s’accentuer lorsque nous avions un smartphone dont la connexion BT était en mode veille à proximité. De la latence et des parasites, sur une manette de ce prix et pour les joueurs les plus acharnés ?! C’est très fâcheux, surtout si on a l’ambition de faire du « Top 1 » sur Fornite ou PUBG.
Quant à réaliser des actions spectaculaires, en ligne, dans FIFA 20 ou eFootball PES 2020, ça va être difficile aussi. Sans oublier que vous risquez de vous faire hurler dessus par votre éventuel équipier ou d’être le sujet de railleries de la part de vos adversaires.
Enfin, difficile d’évaluer précisément l’autonomie de la batterie mais vous pouvez compter sur une bonne quinzaine d’heures sans problème et la recharge s’opère en à peine plus de 3 heures. Assez pour faire une bonne pause entre deux sessions de jeu, le temps pour vous – comme pour la manette – de reprendre des forces.
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