Nacon n’est pas la marque de manette à laquelle on pense spontanément quand on veut renouveler son arme de jeu. Cette filiale du groupe BigBen Interactive a pourtant bonne réputation, connue pour la qualité de ses contrôleurs. Des modèles solides et généralement positionnés à des tarifs assez agressifs.
La Revolution Unlimited Pro incarne le plus abouti des contrôleurs de la marque et propose à la fois des options de personnalisation poussées et une connectivité sans-fil et filaire avec la PS4 et le PC. Soyez prévenus, la disposition des joysticks est la même que celle d’une manette Xbox One : un en haut à gauche, l’autre en base à droite et au milieu, la croix multidirectionnelle.
Vendue 170 euros environ, cette manette est livrée dans une housse de transport rigide qui contient tous les accessoires nécessaires à transformer cette manette en VOTRE manette et, nous allons le voir, ils sont nombreux.
Nacon s’inspire ici davantage des mensurations de la manette Xbox One que du DualShock PS4, et ce n’est pas pour nous déplaire. Le corps tout noir offre donc une bonne prise en main mais le revêtement en simili gomme se trouvant sous les cornes n’est pas du tout au niveau du reste. Il est de qualité médiocre et ne va pas bien vieillir. Un peu de couleur ? Il faut se contenter du cercle lumineux (dont la couleur est personnalisable dans le pilote PC/Mac) autour du stick de droite et de deux LED bleues en façade.
Nous le précisions en introduction, la Revolution se connecte à la console Sony ou à votre PC aussi bien grâce au long câble de 3 mètres se terminant par une prise USB Type-C (excellent !) que via une interface sans-fil. Le dongle USB Bluetooth livré n’est pas vraiment discret, il faut le reconnaître. Il nous fait même clairement penser à une antenne de routeur. Mais il est efficace et nous n’avons pas eu de décalage, contrairement aux nombreux lags que nous avons rencontrés lors de notre test de la manette Raiju de Razer.
PC et PS4 : vous choisissez le mode, elle se charge du reste
En filaire ou en sans-fil, il faut indiquer à la manette à quelle plate-forme de jeu elle a affaire. Il suffit de choisir l’une des trois positions proposées par le petit interrupteur situé sous le boîtier. Il y a un mode PC et deux modes consoles.
- Le mode PC, pas grand-chose à en dire, il vous permet d’utiliser la manette sous Windows, en comptant aussi sur le pilote pour affiner les réglages. Mais, bon point, il n’est absolument pas obligatoire. Si vous voulez programmer des raccourcis à la volée, c’est possible. Il suffit juste de maintenir le bouton Profil (sous la manette) enfoncé 5 secondes, attendre que le cercle lumineux autour du joystick droit clignote puis appuyer sur l’un des boutons situés sur l’une des cornes de la manette. Ensuite, pressez la touche à lui associer et réappuyez sur Profil quelques secondes et le tour est joué. Soyez prévenu, il est impossible d’enregistrer des séquences de touches. Nacon a pensé la Revolution pour la compétition de jeux vidéo et les macros qui ne sont pas nativement proposées par un titre sont interdites.
- Le premier mode Console permet d’utiliser la Revolution comme un DualShock standard, avec la possibilité de personnaliser les boutons de raccourcis à la volée comme pour le mode PC.
- Le second mode Console, lui, met en branle toute l’électronique de la manette. C’est dans ce mode que vous pourrez passer d’un profil à l’autre (à paramétrer sur le PC pour aller plus vite), afin de retrouver des réglages et des affectations de touches adaptés aux différents types de jeux auxquels vous prévoyez de jouer.
Mais outre les personnalisations logicielles, ce sont les ajustements ergonomiques et de confort qui démarquent cette Nacon de la C40 TR d’Astro ou de la Raiju de Razer, pensées elles-aussi pour s’associer avec une PS4 et un PC.
Ajustez-la à vos paumes et à vos doigts
La Revolution Unlimited Pro de Nacon va rencontrer un franc succès auprès de ceux qui aiment bien avoir le contrôle total sur leur périphérique de jeu. Vous pouvez lester la manette si elle vous semble trop légère (274 grammes à vide). Vous la retournez, vous ouvrez les trappes situées sous les cornes, vous y glissez l’un des 6 poids fournis (2 x 10 g, 2 x 14 g, 2 x 16 g) de chaque côté et le tour est joué.
Il est aussi possible de changer les têtes des joysticks (mais pas la croix). Plusieurs sont livrées dans la petite boîte glissée dans la housse de transport et vous devriez trouver votre bonheur.
Subtilité de la Revolution, on peut même épaissir le corps des sticks afin d’ajuster les angles d’inclinaison (30 à 46°) maximaux. Pour ce faire, il suffit de glisser l’un des petits petits anneaux de gabarit différent le long de la tige des sticks et le tour est joué. Bien sûr, vous pouvez tout à fait faire en sorte que l’amplitude du joystick droit soit moindre que celle du joystick gauche, à vous de choisir.
Il faut sans doute être un gamer professionnel pour saisir tout l’intérêt de ce dispositif… En tout cas, dans les jeux de combat, nous sommes parvenus à effectuer les quarts de tour plus facilement avec le stick équipé d’une bague de taille moyenne alors que, d’ordinaire, nous privilégions la croix pour ce genre de jeux.
Régler l’audio sans passer par les options de la PS4
L’autre atout de cette manette, c’est qu’elle vous permet d’avoir un total contrôle sur le casque audio que vous aurez pu y connecter. Sur le ventre se trouvent deux touches pour régler le volume et une autre pour couper le micro. Bon, la qualité du plastique qui les compose – en revanche – est assez… médiocre et ne rend pas vraiment justice à l’ensemble mais, comme ils sont bien cachés et très utiles, on leur pardonne.
Carton plein la Nacon ? Non. Il lui manque, par exemple, un réglage fin de la course des larges gâchettes. Alors que Microsoft, Razer ou même Astro en proposent sur leurs paddles haut de gamme, là, c’est l’impasse. Il est possible de régler le point mort de façon logicielle, via le pilote, mais c’est tout.
Autre choix déstabilisant, le diamètre des boutons « Rond, X, Carré et Triangle ». Ils sont gigantesques. Si vous avez des doigts épais, cela risque de poser un souci. Il va falloir non pas écraser les touches avec la pulpe mais bien le bout des doigts pour éviter d’en heurter une autre par inadvertance.
Une partie logicielle à revoir, du téléchargement à l’utilisation
Le logiciel permettant de programmer la Revolution est à récupérer sur le site de Nacon. Première obligation : vous devez créer un compte pour que le téléchargement se lance. C’est limite. Surtout quand, en plus, aller au bout de la procédure prend plus d’une heure… parce qu’il faut attendre que les serveurs de BigBen envoient un mail de confirmation qui contient un lien sur lequel il faut cliquer pour finaliser l’inscription. Et que ce dernier ne marche pas ! Frustration, rage : la manette a failli faire un vol plané. Mais nous avons finalement réussi à clore notre enregistrement en faisant preuve d’un peu d’astuce.
Après avoir enfin réussi à installer le pilote, deuxième déconvenue. Son ergonomie n’est pas du tout à la hauteur. Elle est même à revoir complètement. Les explications données par les infobulles sont sommaires et vraiment peu parlantes. Beaucoup de paramètres fonctionnent sur un système Activé/Désactivé et c’est bien dommage. Certains mériteraient de pouvoir être un peu mieux affinés.
Nous aurions aussi apprécié que Nacon mette un message d’alerte au premier lancement nous indiquant que les profils préchargés dans la manette ne sont pas modifiables et ne peuvent donc pas constituer une base de travail. Soit on commence de 0, ce qui est fastidieux pour les plus novices. Soit on télécharge gratuitement des profils pensés et affinés par la communauté. Une partie du pilote vous donne accès à une bibliothèque assez complète. Et si vous créez un profil dont vous êtes particulièrement fier, soumettez-le aux autres utilisateurs en le téléchargeant à votre tour sur la plate-forme.
Signalons enfin que le fait de devoir sauvegarder tout, sans arrêt, dès que l’on a effectué une modification est insupportable. A croire que le pilote a une mémoire de poisson rouge et que de passer d’un onglet de réglages à l’autre – alors que c’est toujours le même profil que l’on édite – le perturbe complètement.
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