C’est à l’occasion de sa conférence d’octobre dernier que Microsoft a dévoilé la Surface Pro 7. Cette tablette nouvelle génération n’a pas vraiment eu droit à l’attention qu’elle méritait lors de cet événement, éclipsée par les Surface Laptop 3 13 et Laptop 3 15 pouces et, surtout, les concepts Surface Duo et Neo. Cette septième version apporte pourtant son lot de nouveautés, essentiellement concentrées derrière la dalle tactile.
On précise tout de suite que la Surface Pro 7 (SP7) que nous avons reçue pour test est le modèle commercialisé autour de 1670 euros, en version noire. Elle est en rupture de stock au moment où nous écrivons ces lignes mais la version platine est disponible à environ 1600 euros.
Comme d’habitude, le clavier n’est pas vendu avec la tablette. Il faut donc dépenser entre 150 et 180 euros supplémentaires selon le coloris pour lequel vous opterez. Sachez toutefois que si vous avez déjà eu une Surface Pro 3 ou ultérieure par le passé, son clavier est normalement compatible avec ce tout nouveau modèle.
Si vous ne connaissez pas la famille des Surface Pro de Microsoft, nous allons rapidement faire les présentations. Il s’agit de la gamme de tablettes 12,3 pouces élaborées par le père de Windows. Leurs particularités principales ? La première, c’est leur configuration qui est tout à fait capable de venir à bout de toutes les tâches du quotidien que l’on soit en mouvement ou au bureau. La seconde particularité, c’est le pied kick stand intégré au boîtier. Grâce à lui, on peut faire varier l’inclinaison de la tablette lorsqu’elle est posée sur une table basse, un bureau ou… les genoux. C’est très pratique pour adapter l’angle de vision et accroître le confort d’utilisation.
Le pied assure (aussi et surtout) assez de stabilité à la SP7 pour qu’on puisse poser les doigts sur l’écran tactile sans risquer de la voir basculer vers l’arrière. Car ne vous y trompez pas, en cas de chute, le beau boîtier noir sera vite rayé et la vitre qui protège l’écran probablement cassée.
D’ailleurs, il n’aura pas fallu plus de deux transports dans un sac à dos pour que le dos noir de la tablette se raye. Pourtant, il n’y avait aucun élément susceptible de l’abîmer dans ce sac (clé, boucle en métal, etc.). Simplement son chargeur mais cela aura suffi à rayer le boîtier. Le côté « premium » en prend un coup.
Surface Pro 7 = Surface Pro 6 + 1 USB Type-C
Le boîtier de la Surface Pro 7, toujours en alliage de magnésium, conserve sa robustesse et son excellente finition. Son épaisseur est de 0,85 cm sans clavier, comme le modèle précédent. Le poids reste le même : 780 grammes (toujours sans clavier). En revanche, l’adaptateur secteur s’est alourdi. Il pèse maintenant 286 grammes contre 210 auparavant. La note d’Encombrement et Mobilité s’en ressent : on passe d’un bon 8 à seulement 6,9/10.
Ce qui change un peu aussi, c’est la connectique. Microsoft a enfin compris qu’une prise USB Type-C serait la bienvenue sur sa tablette. Il en a donc ajoutée une qui prend place au côté du port USB 3.0 plein format historique. Autre évolution, le passage du Wi-Fi 5 (802.11ac) au Wi-Fi 6, et du Bluetooth 4.1 à la version 5.
La prise jack est toujours présente, tout comme le lecteur de carte microSD, caché au dos et accessible seulement lorsque le pied de la tablette est déployé.
Enfin, le connecteur d’alimentation aimanté et propriétaire reste fidèle au poste. On aurait aimé que Microsoft l’abandonne au profit d’une seconde prise USB Type-C dédiée à la recharge.
Les boutons de mise en marche et du contrôle du volume sont toujours à la même place, sur la partie supérieure de la Surface Pro 7, à portée de doigt.
Enfin, le confortable clavier (rétroéclairé) continue de s’aimanter et de communiquer avec l’ardoise par l’intermédiaire de connecteurs propriétaires situés sous son bord inférieur.
Un écran de qualité au look (un peu) suranné
La Surface Pro 7 continue d’avoir de larges bandes noires tout autour de sa dalle. Cela a été longtemps la mode, mais la tendance est désormais aux bords fins, comme sur le Dell XPS 13 2-en-1. Au moins sur les côtés, pour élargir un peu la surface d’affichage.
Cette amélioration ne lui ferait pas de mal et ne nuirait ni à son ratio d’image (3/2), ni à la conservation d’une définition d’image un peu inédite. Pour rappel, la dalle 12,3 pouces affiche Windows 10 en 2736 par 1824 pixels, ce qui n’est pas courant du tout et pourra donner un peu de mal aux interfaces d’applications un peu anciennes, plutôt optimisées pour du 4/3 ou du 16/9.
Évacuons tout de suite les questions de précision et de temps de répercussion des commandes tactiles sur la dalle. Microsoft n’en est pas à son coup d’essai donc, là-dessus, rien à dire. Du bout du doigt ou à la pointe du Surface Pen, il est possible de piloter la tablette sans la moindre difficulté.
Techniquement, les Surface Pro ont toujours beaucoup misé sur leurs écrans. Et pour cause, on ne voit qu’eux quand on a la tablette sous les yeux.
Entre les modèles de génération 6 et de génération 7 testés par nos soins, on remarque que les différences en termes de luminosité maximale moyenne tiennent dans un mouchoir de poche : 427 cd/m² pour la 6 contre 405 cd/m² pour la version 7. C’est sur le haut de la dalle que l’éclairage est le plus intense, comme sur le modèle précédent.
Ce qui est vrai pour la luminosité l’est aussi pour le taux de contraste. Il monte à 1405:1 sur l’ancien modèle contre 1388:1 sur le nouveau. Deux très bonnes valeurs et, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la balance penche en faveur du modèle Pro 7. Il est vrai que ses deux prestations techniques sont un peu inférieures, mais elle offre une bien meilleure homogénéité au niveau de l’affichage que sa grande soeur (0,008 contre 0,018).
Enfin, en matière de fidélité des couleurs, Microsoft a fait un très gros travail sur la Pro 7. Le delta E culmine à 1,58 : c’est très bien. La moyenne est d’ordinaire autour de 3,22 sur les hybrides et on rappellera que plus le delta E est proche de 0, mieux c’est. Le rouge est la seule couleur qui domine un peu plus que les autres, mais cela reste toutefois très léger. D’ailleurs, la température des couleurs est de 6700K en moyenne et le gamma, enfin, n’excède jamais 2,2.
La Surface Pro de Microsoft gagne en polyvalence
Pour 1670 euros, Microsoft vous propose de mettre la main sur une tablette qui carbure au processeur Intel Core i7-1065G7 – une puce de dixième génération, 16 Go de mémoire et 256 Go de stockage.
Pour comparaison, la Surface Pro 6 que nous avions eue en test était équipée en Core i5 de huitième génération, 8 Go et 256 Go. Son prix était de 1370 euros.
Douze mois plus tard et pour 300 euros de plus, Microsoft propose de changer de catégorie de puce, mais, aussi, de doubler la mémoire vive. Et au passage, de passer de la mémoire LPDDR3 à la DDR4, Sur le papier, c’est une bonne affaire.
Pour comparer les performances entre les deux générations, nous avons mis la Surface Pro 6 et la Surface Pro 7 face à face. On rappelle au passage que le Core i5 de la Pro 6 tout comme le Core i7 de la Pro 7 embarquent 4 coeurs et 8 threads et que le premier propose même une fréquence de base plus élevé (1,6 contre 1,3 GHz).
En tant que mètres-étalons, et parce qu’ils sont vendus à des niveaux de prix proches, le Surface Laptop 3 13 (l’ultraportable de Microsoft) vendu 1750 euros et l’hybride Lenovo Yoga C940 vendu 1550 euros.
Nous les avons aussi choisis parce qu’ils sont tous deux équipés du même processeur que la Pro 7. C’est une manière, pour nous, de bien vous orienter lors d’un éventuel achat et de vous aider à l’heure du choix : est-ce qu’une tablette, un hybride et un ultraportable classique se valent à plate-forme équivalente ?
Voir le graphique des scores PC Mark 10 en plein écran et animé
Dans PC Mark 10, on reproduit des scénarios d’utilisation classique de la machine. Comme on peut le voir tout à gauche, les plates-formes en Intel Core i7-10G offrent des résultats proches, et la Surface Pro 7 (en vert) est souvent au coude-à-coude, voire légèrement en retrait avec ses concurrents. La Pro 6 est distancée, c’était prévisible.
Voir le graphique des scores 3D Mark en plein écran et animé
Le jeu vidéo, ce n’est pas du tout le truc de la Surface Pro 7. Il est toutefois intéressant de voir qu’entre les deux générations de contrôleurs graphiques intégrés Intel (l’UHD 620 et l’Iris Plus Graphics), il y a un sévère écart de performances. Si vous en doutiez, le graphique ci-dessus en est la preuve.
Toutefois, ne vous attendez pas à faire tourner le dernier Call of Duty en définition native, c’est impossible. Et pour une bonne raison : le jeu ne se lance tout simplement pas.
En revanche, pour faire une partie de Fortnite, sans trop de détails et en 1080p, ça passe. Vous risquez toutefois de faire souffler le ventilateur emprisonné dans le boîtier (35,3 dB mesurés) mais n’ayez crainte, le processeur ne throttle pas (pas de baisses de fréquences à cause de la chaleur). Il parvient même à rester jusqu’à 100 MHz au-dessus de sa fréquence initiale de 1,3 GHz.
Le seul point chaud notable se trouve au centre de l’arrière de la tablette, à quelques centimètres sous la webcam (on relève 44,3°C). Ce n’est pas gênant lorsqu’on se sert de la Surface Pro 7 en tant que PC portable, ça l’est déjà plus en mode tablette où on risque de positionner une main à l’arrière du boîtier pour le maintenir à portée de vue.
En fait, le mieux, pour jouer avec la Surface Pro, c’est encore d’utiliser un service de cloud gaming comme GeForce NOW ou Shadow. La puissance de la plate-forme importera peu. il suffira de disposer d’une bonne connexion Internet à portée des antennes Wi-Fi 6.
La Surface Pro 7 s’essouffle rapidement
La Surface Pro 7 était sur une bonne lancée jusqu’à présent. Fragilité de la finition noire et poids de l’alimentation en hausse mis à part, c’était tout bon. Mais l’épreuve de l’endurance lui a (presque) eté fatale.
À tel point que nous avons refait plusieurs fois nos tests pour être sûrs. Nous avons même regardé si des options de Windows 10 ne venaient pas jouer les trouble-fête. En vain.
À lire aussi : Le Top 5 des meilleurs PC ultraportables
Voir le graphique des scores d’autonomie en plein écran et animé
Il n’est pas très surprenant que ce soit la plate-forme en Core i5 sortie en fin d’année 2018 qui soit plus endurante ici car comme, nous l’avons vu, sa partie graphique bien moins performante que celle de la SP7. Toutefois, par rapport au Surface Laptop 13 pouces ou même au Lenovo Yoga C940, c’est la catastrophe.
Seulement 6 heures 18 minutes en scénario d’utilisation polyvalente, avec le Wi-Fi activé et la luminosité d’écran réduite de plus de la moitié. De même pour la lecture vidéo en streaming et en continu, la Pro 7 ne parvient à tenir que 5 h 30 soit deux heures de moins que le Surface Laptop 13 ou…. une endurance deux fois moins importante que celle du Yoga C940.
Pour une tablette censée vous accompagner partout et faire en sorte que vous puissiez travailler des heures durant sans chargeur, c’est vraiment trop peu. Surtout à ce prix. On notera cependant que la batterie est capable de faire le plein en 2 heures et de se recharger à 50% en moins de 45 minutes.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.