Huawei enrichit sa gamme de montres connectées GT2 d’une nouvelle arrivante, un peu moins citadine, qui se veut, en revanche, plus sportive : la GT2e. A y regarder de plus près, les différences entre les deux générations sont en fait assez minimes. D’abord, il n’existe pas de version 42 mm sur la GT2e, la montre n’est proposée qu’en 46 mm, le modèle le plus grand mais qui sera aussi, forcément, le plus endurant. La GT2e fait aussi l’impasse sur le haut-parleur et le micro qui équipait la précédente version tandis que ses nouveaux bracelets en silicone adoptent un design perforé plus « sportif » qui laisse mieux respirer la peau. Enfin, une fonction de mesure de taux d’Oxygène dans le sang (SpO2), un nouvel indicateur de performances, fait son apparition.
Moins chère, (presque) toujours aussi bien équipée
L’accent est donc mis sur les activités sportives et pour mieux concurrencer des acteurs comme Fitbit, avec ses Charge et autres Versa, le prix est revu à la baisse. Il vous en coûtera seulement 159 euros pour faire l’acquisition de la Watch GT2e alors que la GT2 pouvait coûter jusqu’à 90 euros plus cher selon les versions.
Pour ce prix, Huawei n’a pratiquement fait aucun sacrifice en termes d’équipement (à l’exception du haut-parleur et du micro, donc). De technologie Amoled, le grand écran de 1,39 pouces, offre un bon confort visuel, y compris en extérieur, pour peu que la luminosité soir réglée au maximum. Etanche (5 ATM, soit 50 mètres), la GT2e embarque un cardiofréquencemètre, une puce GPS ainsi que tout un lot de capteurs : accéléromètre, gyroscope, boussole, capteurs de pression et de lumière ambiante, jusqu’à un altimètre. Difficile de trouver plus complet.
Bracelet en silicone, grand écran… le confort avant tout
Malgré cette débauche de composants à laquelle viennent s’ajouter une solide batterie de 455 mAh et le processeur Kirin A1 (une puce maison assez récente qui prend en charge la norme Bluetooth 5.1 et offre une meilleure gestion de l’autonomie, mais nous y reviendrons), cette Huawei Watch reste légère (62 g, bracelet compris) et d’un port très agréable. Certes, sur un petit poignet, elle peut sembler assez imposante avec son format 46 mm (quel dommage de ne pas proposer comme sur la GT2 un format plus petit), mais elle sait se faire oublier grâce à son bracelet en silicone confortable et son boîtier en aluminium, doux au toucher et sans aspérité -on relève juste deux discrets boutons rectangulaires sur le côté.
Visuellement, la montre est réussie avec un boîtier qui reste relativement fin et élégant et un cadran entièrement recouvert de verre. Le bracelet perforé rouge qui équipe notre montre de test adopte un style qui ne sera pas forcément fédérateur. Pour ceux qui préféreraient quelque chose de plus discret, il existe fort heureusement en un vert assez clair. Des bracelets blancs ou noirs (non perforés) sont aussi de la partie.
Comme toute montre connectée qui se respecte, la GT2e offre des fonctions de personnalisation ou de notification, mais son véritable credo, c’est le suivi d’activités sportives. Plusieurs dizaines de sports sont ainsi proposés certains aussi exotiques que la danse du ventre, le cerceau, le surf ou… la balle au prisonnier ! Impossible de ne pas trouver son bonheur, mais il n’est pas sûr que quiconque ait envie d’aller jusque là ! Les fondamentaux sont heureusement bien présents, nage et cyclisme inclus, avec le déclenchement automatique du suivi pour la marche, la course en intérieur ou extérieur (GPS inclus dans ce dernier cas), le rameur et le vélo elliptique dès que vous commencez à vous agiter. Seul regret, il faut souvent attendre longtemps (plusieurs minutes ou l’équivalent d’un bon km parcouru) pour que le suivi automatique débute. On est souvent tenté de forcer le démarrage… par crainte d’être privé de résultats en fin de séance.
Tous les outils pour une remise en forme post-confinement
Lorsque tout se passe bien, la montre vous livre tout un tas d’indications directement au travers de plusieurs écrans (voir ci-dessus) -on passe de l’un à l’autre d’un simple glissement de doigt. Rythme cardiaque, nombre de pas réalisés, calories dépensées, distance parcourue…. Toutes ces informations seront à retrouver dans l’application Santé de Huawei, avec force détails et analyses complémentaires mais aussi suivi hebdo et mensuel.
La montre permet aussi de contrôler la qualité de son sommeil, de suivre en permanence son niveau de stress (avec exercices respiratoires à la clé, si nécessaire) et lors d’activités sportives d’obtenir deux indicateurs de performance : le VO2Max (débit d’oxygène max) et, nouveauté sur cette montre le SpO², la saturation pulsée en oxygène, communément appelée taux d’oxygène dans le sang.
A l’aide du GPS, on peut même suivre son parcours santé sur un graphique. La panoplie complète pour une remise en forme post-confinement, qu’on ait envie de s’ébattre en extérieur ou de se contenter d’exercices de gainage en intérieur.
Fonctions connectées : les limites de Lite OS
Malgré son allure de montre, cette Watch tient plus du bracelet connecté essentiellement dédié au suivi d’activité,, à l’instar d’une Fitbit Versa 2. Cette dernière parvenant d’ailleurs à offrir plus de possibilités, notamment grâce à son magasin d’applications. Car le système Lite OS de Huawei, conçu pour les objets connectés de la marque, est encore bien jeune. S’il offre une navigation agréable et rapide dans les menus ainsi qu’une interface au design plutôt réussi, on peut lui reprocher ses limitations. Aucun magasin n’est pour l’instant intégré pour ajouter des applications. Pour personnaliser sa montre, l’utilisateur devra se contenter des nombreux cadrans proposés depuis l’application santé, pas toujours du meilleur goût d’ailleurs.
On peut en télécharger plusieurs pour en changer régulièrement depuis la montre. Heureusement Huawei propose en standard l’accès à une boussole, un baromètre, un chronomètre, la météo, un minuteur, une alarme … et même une lampe torche ! Plus ennuyeux, il est pour l’instant impossible de répondre à des notifications de type SMS, y compris au travers de messages rapides préenregistrés de type « oui », « non », « peut-être », « Merci » ou même « je suis indisponible, je vous recontacte plus tard ». C’est dommage.
Une autonomie de choc, mais aussi des contraintes
C’est la guerre économique opposant Huawei aux Etats-Unis qui a conforté le constructeur chinois dans le choix de développer son propre OS, plutôt que de proposer un fonctionnement sous Android Wear. Avec Lite OS, léger et parfaitement optimisé, l’endurance de cette Watch se montre assez incroyable. A condition de ne pas pousser la luminosité de l’écran à fond et à ne pas activer l’écran de veille qui affiche l’heure en permanence –une sorte de mode Always On- la montre peut se passer de tout chargement pendant au moins une bonne douzaine de jours. Et ce, même si vous pratiquez une activité en extérieur très régulièrement, sous GPS, et recevez quelques notifications quotidiennes. Sinon, vous tomberez sûrement en-dessous de la semaine d’utilisation… ce qui reste tout bonnement excellent.
Un écosystème fermé, tourné vers les produits Huawei
Mais tout n’est pas rose sous Lite OS. La section Musique permet de transférer ses titres préférés dans les 2 Go d’espace disponible sur cette montre (et oui, impossible d’installer Spotify ou Deezer !). En revanche, ne comptez pas les écouter depuis votre casque Bose de dernière génération ou depuis les récents true wireless Jabra dédiés au sport. Il vous faudra impérativement investir dans les Freebuds de Huawei, seuls écouteurs compatibles… La marque semble vouloir se refermer sur son écosystème, ce qui ne sera pas du goût de tous les utilisateurs.
D’ailleurs si installer la Watch depuis l’appli Santé présente sur un smartphone Huawei s’avère d’une simplicité enfantine, les choses se corsent si vous êtes équipés d’un smartphone Android de marque concurrente. Il vous faudra impérativement installer, au travers de son APK, le magasin App gallery pour y télécharger la dernière version des Huawei Mobile Services (HMS). Car pour connecter la Watch GT2e à un mobile Android de la concurrence, il faut indiquer/ créer un identifiant Huawei (HMS est indispensable pour cela). A quelques bugs près (que Huawei tente de résoudre dans sa rubrique Aide), à peu près toutes les fonctions de la Watch seront alors disponibles. Ce n’est malheureusement pas le cas pour les utilisateurs iOS, privés de certaines options… mais on imagine qu’ils préféreront de toutes façons investir dans une Apple Watch.
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