Produit majeur de cette fin d’année, la Garmin Vivoactive 3 est la nouvelle montre à tout faire de la marque américaine. En s’appuyant sur son capteur cardio et sa puce GPS, elle peut suivre jusqu’à quinze sports différents, y compris la natation. La montre connectée est disponible dans deux finitions : Silver (330 euros) et Gray (360 euros).
Un changement de design salutaire
La montre de Garmin n’a pas grand chose à voir avec son aînée, la Vivoactive HR. Le design a été totalement repensé pour se rapprocher des modèles d’horlogerie plus classiques, comme peut le faire Samsung avec ses Gear S3 et Gear Sport. L’idée est de nous convaincre que la montre peut être assumée au quotidien, dépassant l’objectif de suivi de nos activités sportives.
La mission est réussie, du moins en grande partie. Comme toujours chez Garmin, les finitions sont impeccables, notamment avec une lunette en acier inoxydable. Les dimensions de la Vivoactive 3 sont suffisamment raisonnables pour qu’elle puisse se faire oublier, à condition de ne pas avoir un poignet trop fin. La marque est encore loin d’atteindre la maturité d’Apple en termes de design, mais elle a le mérite d’offrir un format moins clivant que celui de la Fitbit Ionic.
La copie n’est pourtant pas parfaite. Il est regrettable que Garmin demande 30 euros supplémentaires pour profiter d’un boîtier dans le même matériau que la lunette. A 330 euros, vous n’aurez droit qu’à du polymère renforcé (blanc ou noir), contre de l’acier si vous déboursez 360 euros. Par ailleurs, Garmin ne fournit qu’un bracelet en silicone. S’agissant d’un format standard (20 mm), vous pourrez cependant en changer facilement.
Interface épurée
La dalle de la Vivoactive 3 est plus modeste que celles des montres concurrentes, probablement dans l’objectif de préserver l’autonomie. La résolution de 240 x 240 pixels est suffisante pour lire n’importe quel contenu, mais l’écran ne brille pas par son taux de contraste. Sa luminosité permet néanmoins de consulter la montre sans difficulté, même en plein soleil.
A la différence de modèles comme la Forerunner 235, la Vivoactive 3 se pilote en grande partie grâce à son interface tactile. Un fonctionnement qui est au moins autant destiné à un usage au quotidien qu’à l’activité sportive. En balayant l’écran d’accueil à la verticale, on accède aux principaux widgets (rythme cardiaque, météo, notifications, lecteur de musique etc.). A chaque fois, un appui permet d’en savoir davantage sur le sujet, en affichant par exemple l’évolution de son pouls durant la journée ou la météo de la semaine.
Un appui long sur l’écran d’accueil ouvre le menu des paramètres, tandis qu’une pression prolongée sur la couronne métallique affiche les raccourcis vers les fonctions essentielles, comme le réglage de la luminosité ou le Bluetooth. L’une de ces fonctions permet de retrouver son téléphone en le faisant vibrer. Utile, surtout si l’on a personne sous la main pour nous passer un coup de fil.
Séances de sport : personnalisation totale
Un appui simple sur la couronne de la montre lance le menu dédié aux activités sportives, avec la plus récente en bonne place. Un préréglage qui évite de perdre son temps à sélectionner le sport pratiqué, surtout si celui-ci est toujours le même. La Vivoactive 3 assure – entre autres – le suivi des séances de course à pied, de vélo, de marche, de natation, d’elliptique, de ski, de yoga ou encore de musculation.
A chaque fois, les possibilités de personnalisation sont immenses : selon ses centres d’intérêts, l’utilisateur peut choisir quelles données afficher durant l’exercice. Au total, ce sont quatre écrans affichant chacun quatre types d’informations qui peuvent être modifiés. Nous avons également apprécié la possibilité de définir des alarmes, notamment pour ne pas faire monter son rythme cardiaque à des niveaux potentiellement dangereux.
Un capteur cardio idéal pour l’endurance…
Nous avons testé la Vivoactive 3 en course, en intérieur comme en extérieur. Nous retrouvons certaines des qualités d’autres produits de la marque, comme la Forerunner 735XT. La première d’entre elles est la grande fiabilité des données cardio mesurées durant l’effort. Pour mieux l’évaluer, nous avons également porté une ceinture cardio (Wahoo TICKR X) lors de notre entraînement.
Sur un exercice d’endurance, la Vivoactive 3 affiche des chiffres presque identiques à ceux de la ceinture. Jamais l’écart entre les données produites par les deux appareils n’a excédé les trois battements par minute. Nous avons par ailleurs noté quelques progrès sur le premier kilomètre, où le capteur cardio de Garmin avait parfois du mal, sur de précédents modèles, à suivre la montée en cadence. Dès les premières secondes, avec la Vivoactive 3, il s’est aligné sur les mesures de la ceinture. Une amélioration que l’on a également ressentie après l’exercice, dans les phases de récupération.
… mais moins pour la natation
Ces progrès ne suffisent pas à recommander le seul usage de la Vivoactive 3 durant les séances de fractionné. Comme toutes les montres de sport passées par notre labo, son capteur optique souffre d’un léger retard lors des fortes variations de rythme cardiaque. De l’ordre de trois à cinq secondes. Une lacune sans conséquence pour des exercices d’endurance, mais plus problématique en fractionné.
Les amateurs de natation pourraient également être frustrés par la Vivoactive 3. La montre assure un suivi basique en se basant sur l’accéléromètre, mais sans aller beaucoup plus loin : dès le début de l’exercice, le cardiofréquencemètre est automatiquement désactivé. Et ne comptez pas sur la ceinture cardio Garmin HRM-Tri pour y suppléer : celle-ci n’est pas compatible. Une déception de la part d’un spécialiste comme Garmin, sachant que des produits comme l’Apple Watch series 3 ou la Samsung Gear Sport sont capables de suivre le rythme cardiaque sous l’eau.
Concernant la partie GPS, les évolutions par rapport aux précédents modèles sont tout aussi discrètes. Les tracés sont facilement identifiables, même en parcourant plusieurs fois le même circuit. Les erreurs – de quelques mètres à quelques dizaines de mètres selon l’exercice – ne suffisent pas à atténuer la précision de la montre pour évaluer une distance parcourue en extérieur. La Vivoactive 3 a rarement eu besoin de plus d’une dizaine de secondes pour déterminer notre position.
Un univers applicatif très complet
Si des acteurs grand public comme Fitbit ou Apple ont mis au point des applications très agréables à utiliser, Garmin reste à la pointe dans la gestion des données. Sur smartphone, l’application Garmin Connect s’ouvre sur le résumé de sa journée, avec au passage une refonte graphique très réussie. Le rythme cardiaque au repos, le niveau de stress, la durée de sommeil ou le nombre de calories dépensées sont accessibles en un coup d’œil.
L’un des plus gros points forts de Garmin Connect est à nos yeux l’onglet calendrier, qui permet de bien se rendre compte de son implication. Grâce à des bandes associées à des codes couleurs, on accède facilement aux activités du mois en cours.
Pour chaque exercice, on retrouve les courbes de fréquence cardiaque, d’allure et de cadence. Mais, pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’analyse ded performances, c’est vers la version Web de Garmin Connect qu’il faut se tourner. Une petite merveille d’analyse, qui permet de prendre la mesure de la richesse fonctionnelle de la montre.
Fonctions connectées limitées, endurance honorable
Garmin sait analyser vos performances sportives, mais n’est clairement pas un spécialiste de la montre connectée. Dans le domaine, la Vivoactive 3 est à des années-lumière de l’Apple Watch ou de la Samsung Gear S3. Vous aurez droit aux notifications de votre smartphone, aux appels / SMS entrants… et c’est à peu près tout. N’espérez pas répondre à une conversation, consulter Facebook et encore moins écouter de musique. La Vivoactive ne dispose pas d’aucune capacité de stockage.
Il est difficile de vous annoncer une endurance précise pour une montre connectée, tant elle peut être impactée par l’usage que l’on en fait. Avec le GPS activé, il sera difficile de dépasser une dizaine d’heures. En usage plus classique – avec deux séances de 50 minutes de course dans la semaine – la Vivoactive 3 a tenu entre quatre et cinq jours. Une performance réalisée en limitant l’écran à 40% de puissance, ce qui est suffisant pour la majorité des usages. Pour recharger la montre, Garmin nous gratifie du câble propriétaire destiné à ses modèles haut de gamme. Vous le perdez ? Prévoyez un budget de trente euros.
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