Garmin ne laisse pas le temps à ses Fénix de renaître de leurs cendres. Un an après la version 5 Plus, le spécialiste américain du sport « outdoor » dévoile une gamme entière de Fénix 6. La version Solar intrigue évidemment par son système de recharge solaire innovant, mais son prix risque d’être un frein au moment de passer à la caisse. De fait, c’est vers la version Pro ou les déclinaisons de type Titane (qui englobent les caractéristiques complètes de la Pro) que la majorité des acheteurs potentiels devraient se tourner, et c’est donc elle que nous avons choisi de tester.
Au premier coup d’œil, il y a très peu de différences entre une Fénix 5 ou 5 Plus et la 6. Le design typique de la gamme depuis une certaine Fénix 3 est repris dans ses grandes lignes. La nouvelle montre est légèrement plus fine que son aînée. Le diamètre du boîtier varie, quant à lui, en fonction de la version choisie (42, 47 ou 52 mm). Le modèle testé ici est la Fénix 6 Titane en 47 mm qui inclut l’écran sapphire, la musique, la cartographique et le Wi-Fi (899,99 euros).
Un écran plus grand et bien plus agréable
La principale évolution esthétique sur la Fénix concerne la surface d’affichage disponible à l’écran. Celle de la version 6 est assurément plus grande que sur le modèle précédent. Ainsi, la montre est capable de mieux tirer parti de ses nombreuses Watchfaces. Non seulement l’écran est plus lisible mais il affiche désormais davantage de complications. De fait, le constructeur propose une grande variété de cadrans qu’il est possible de personnaliser mais il est également permis de télécharger des profils tiers sur Connect IQ, la plate-forme de Garmin. Attention néanmoins avec ces profils alternatifs, leur impact sur la batterie peut être désastreux, ceux-ci ne bénéficiant pas du travail d’optimisation maison.
D’aucuns regretteront que cet écran ne soit pas tactile. C’est un choix non seulement assumé de la part de Garmin, mais également validé par la grande majorité des coureurs utilisant des Fénix. En effet, les surfaces tactiles sont peu adaptées aux conditions de course. Sur trail ou sous la pluie, les traditionnels boutons ont toute leur raison d’être.
En revanche, même s’il ne s’agit pas d’une qualité première pour les montres de sport, nous aurions souhaité bénéficier d’un écran doté d’une meilleure luminosité et d’une résolution plus élevée que les 260 x 260 points actuellement proposés. C’est davantage le terrain de jeu des Apple et autres Galaxy Watch mais ce sont tout de même des critères importants dès lors qu’il s’agit de choisir sa montre connectée.
De nouvelles fonctionnalités pour les acharnés de la course à pied
La Fénix 6 vient avec une palanquée de nouvelles fonctionnalités. Celles-ci ne seront évidemment pas utiles à tous les coureurs tant certaines d’entre elles sont spécifiques. Néanmoins, elles présente le mérite de démontrer les capacités techniques de la montre et l’approche globale de Garmin en matière de sport. Parmi les nouvelles fonctionnalités notables il y a « Pace Pro » qui permet d’intégrer le parcours d’une épreuve (au format GPX) à la montre pour créer des stratégies de course en fonction du profil du parcours. Le principe consiste alors à fournir un objectif de chrono à la montre pour que celle-ci calcule les allures à adopter sur chaque portion du tracé. Il est bien évidemment possible d’utiliser « Pace Pro » avec des parcours créés manuellement ou à partir de sorties d’entraînement.
Autonomie : Garmin seul sur sa planète
Pendant que la Watch Series 5 peine désespérément à dépasser la journée d’autonomie, d’autres comptent la leur en semaines. C’est précisément le cas de cette Fénix 6 dont l’autonomie annoncée est de 21 jours. Bien évidemment, pour arriver à ce résultat il faut en passer par un maximum d’optimisations et couper, entre autres, notifications, synchronisation Wifi et autre Glonass. Afin de faciliter ces réglages, Garmin a ajouté un menu spécialement dédié à l’autonomie de la batterie, le bien nommé « gestionnaire de l’alimentation ». Il permet soit de passer en mode économie d’énergie, soit d’activer ou désactiver à la volée les options les plus gourmandes. C’est également à travers ce menu que l’utilisateur choisit ou crée ses propres profils. A noter que la montre permet de passer d’un profil à l’autre même une fois l’activité lancée ce qui peut s’avérer très utile sur un parcours qui prendrait un peu plus de temps que prévu. Enfin, au rang des petites nouveautés cosmétiques, Garmin permet désormais de choisir la façon dont on affiche l’autonomie restante (pourcentage, nombre de jours en fonction des options activées, etc.)
Une telle autonomie est une bénédiction au quotidien, la recharge n’apparaît plus ni comme une contrainte, ni comme une habitude. De même, ne plus avoir à se soucier du niveau de la batterie lorsqu’on décide, sur un coup de tête, de se dégourdir les jambes est un luxe qui n’est offert que par trop peu de montres de sport connectées. Pour notre part, dans une configuration mixte (notifications et synchronisation activées) et pour une utilisation intensive de la montre (6 à 7 activités d’une heure par semaine) nous avons réussi à atteindre les dix jours sans avoir à recharger notre tocante. C’est tout simplement bluffant.
Pour le trail mais pas seulement. La montre multisport par excellence?
Traditionnellement chez Garmin, la gamme Fénix est dévolue au trail. Dans les faits, elle est devenue la montre multisport haut de gamme de référence. Course à pied, vélo et natation sont certes plus complets mais il est tout à fait possible d’utiliser la montre pour le ski, la course sur tapis ou la randonnée. Mieux, si l’activité à laquelle vous souhaitez vous adonner n’est pas répertoriée, (le squash par exemple), il est possible de lui créer un profil en particulier.
Car sur les trois disciplines du triathlon, comme sur les autres, la spécificité de Garmin, c’est de laisser l’utilisateur choisir les informations qu’il veut voir affichées à l’écran. En effet, ce-dernier peut être divisé de deux à six zones. Libre ensuite au porteur de la montre d’afficher où il le souhaite la fréquence cardiaque, le dénivelé, le chronomètre ou encore l’heure du coucher du soleil.
La montre dispose de réglages par défaut étudiés en fonction du type d’activité. Concrètement, une activité trail ou course ne proposera pas les mêmes options bien qu’il s’agisse de course à pied dans les deux cas. Ainsi, il est possible de déterminer le profil à appliquer sur chaque sport, des alarmes en fonction des rappels souhaités (pour ne pas oublier de boire ou de s’alimenter par exemple), ou encore des seuils d’alerte que ce soit en vitesse ou en fréquence cardiaque. Ce niveau de personnalisation peut paraître exagéré, et bien trop complexe mais il ne faut pas oublier que la Fénix 6 est également destinée à des sportifs professionnels qui comprennent ces métriques et les utilisent à part entière dans leur entraînement.
Pour le sportif moins exigeant, les réglages se limiteront aux options les plus basiques, comme l’auto-pause, qui permet d’arrêter le chrono lorsque la montre détecte une pause dans l’activité, un feu rouge à vélo, par exemple.
Une partie connectée en progrès
Parce qu’il ne veut pas être cantonné à un rôle de spécialiste du sport uniquement, Garmin a choisi de développer la partie connectée de ses montres. Ainsi les gammes Forerunner, puis Fénix se sont dotées de fonctionnalités aussi variées que la musique, les notifications ou le paiement sans contact. Montre haut de gamme oblige, la Fénix 6 Titane reprend l’ensemble des options disponibles sur les montres du constructeur.
La fonction « Musique », au même titre que la cartographie, n’est pas accessible sur la version de base de la Fénix 6, il faudra passer à un modèle Pro, Titane ou Solar pour ne bénéficier. Si elle permet de laisser son smartphone à la maison, elle n’en demeure pas moins pénible à utiliser. Pour accéder à ses morceaux, il faut en effet, les ajouter manuellement à la montre soit en passant par l’indécrottable Garmin Express, soit via l’application musique sur Connect IQ. Nous vous conseillons vivement cette dernière tant la première méthode est laborieuse.
Cartes, GPS et autres capteurs… Toujours aussi sérieux
Dans le secteur des montres, Garmin s’est bâti une solide réputation grâce à son savoir-faire en matière de GPS. Pour autant, les différences qui ont pu être soulevées par le passé avec des concurrents tels que Polar ou Suunto, sur les autres capteurs tels que l’altimètre ou le capteur de fréquence cardiaque, semblent être comblées. Les trois spécialistes font clairement jeu égal depuis plusieurs mois et aujourd’hui choisir sa montre de sport en fonction d’un type de capteur n’est plus forcément judicieux. Pour notre part, nous avons surtout pu estimer la qualité du GPS ainsi que la fréquence cardiaque. Sur ces deux points la Fénix 6 s’est montré très précise, même si elle sera toujours moins précise qu’une ceinture abdominale pour ce qui concerne le cardiofréquencemètre. L’ensemble des données est utilisé pour calculer un score de performance (qui s’affiche au bout de quelques foulées) mais aussi pour estimer le temps nécessaire à la récupération après chaque activité. Sur ces deux points, l’approche est plutôt théorique mais elle constitue tout de même une information intéressante.
Comme pour les précédents modèles de Fénix, Garmin rend sa montre compatible avec l’ensemble de ses accessoires et autres capteurs externes. Ainsi, si certains coureurs préféreront la précision d’une ceinture cardio, d’autres cyclistes souhaiteront lui adjoindre un capteur de puissance ANT+. Même les accessoires relativement anciens, tels que l’affichage tête haute Varia Vision, restent compatibles avec le dernier-né des modèles de l’américain.
Enfin, il est à noter que seuls les versions « Pro » ainsi que les déclinaisons Sapphire, Titane ou Carbone de la Fénix 6 sont dotées par défaut de la cartographie. Sur la version de base de la montre, il faudra acheter les cartes pour pouvoir en disposer. Pour le commun des mortels, cette fonctionnalité s’avère surtout utile en montagne où dans les zones peu couvertes en réseau, car pour le reste, il suffit de sortir son smartphone et de lancer Google Maps ou autre Apple Plans. Mais pour les adeptes du trail, la cartographie peut s’avérer plus qu’utile. Dès lors que l’on a rentré son parcours, il est alors possible de profiter de la navigation. Utile pour ne pas se perdre en pleine Diagonale des fous, par exemple.
Le véritable coach au poignet ?
Il est communément admis de dire des montres de sport connectées qu’elles sont des coaches au poignet. Ce qualificatif, parfois donné à la hâte, semble pourtant justifié dans le cas de la Fénix 6. La montre de sport de Garmin ne se contente pas de fournir des données classiques (nombre de pas, calories brûlées, allure ou puissance de pédalage), elle est en mesure de combiner l’ensemble des métriques relevées pour déterminer un score de VO2 max par exemple ou le seuil lactique théorique de l’athlète. Ces indicateurs ne sont évidemment pas aussi précis que les tests pouvant être effectué dans un institut de sport mais il permettent d’avoir une idée précise de sa forme physique et surtout de ses progrès au fil des entraînements.
Ces entraînements sont toujours programmables sur la montre que ce soit via la plate-forme Garmin Connect, l’application ou directement sur le cadran. Il est possible de personnaliser ses sessions d’entraînement, de créer des séances de fractionné ou encore d’inclure des exercices en cours de parcours. Seul point noir, la synchronisation entre montre et application qui peut parfois être capricieuse.
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