En photo, tout est question d’équilibre et toute force peut devenir une faiblesse. Et vice versa. Souvent décrié (un peu à tort) pour son « petit » capteur Micro 4/3, Olympus profite de ces dimensions réduites pour proposer des optiques uniques, interdites aux grands capteurs de type plein format (24 x 36 mm) des Sony, Canon et autres Nikon. Le dernier rejeton d’Olympus est un zoom couteau suisse, le M. Zuiko Digital ED 12-200 mm f/3.5-6.3. Une optique qui propose une plage optique allant de 24 mm à 400 mm (en équivalent 35 mm). Un rapport de zoom de x16,6 qui permet aussi bien de shooter des paysages que des détails. Le tout avec un joli potentiel macro et un poids plume de 455 grammes.
Construction et ouverture
Conçu autour de fûts en plastique, le M. Zuiko Digital ED 12-200 mm f/3.5-6.3 est plus léger, mais n’offre pas le toucher métal « premium » du 12 -100 mm F/4 Pro. Pour autant, Olympus garantit l’optique comme « tropicalisée » et a sélectionné des plastiques haut de gamme pour leur résistance. Ce qui n’est sans doute pas de la pure forfanterie, les boîtiers et optiques Olympus étant reconnus pour leur robustesse.
Qui dit zoom, dit concessions : pour qu’un zoom x16,6 reste léger et pas trop cher, il faut aller rogner sur quelque chose. Le premier élément sur lequel un opticien peut jouer c’est évidemment l’ouverture : ouvrant à f/3.5 en grand-angle, ce zoom de voyage est vraiment peu lumineux en bout de course – f/6.3 – ce qui impose de monter rapidement en ISO pour maintenir la netteté dans cet équivalent 400 mm. Si cela est tout à fait acceptable compte tenu de l’équilibre de l’optique, il faut cependant préciser que la fermeture du diaphragme glisse rapidement : on atteint f/5.0 à 30 mm (éq. 60 mm) et f/5.6 à 45 mm (éq. 90 mm).
Mais son principal défaut, selon nous, c’est la chute de qualité optique à partir de 100 mm (équivalent 200 mm). Ce qui entame son intérêt pas rapport à son grand frère le 12-100 mm f/4 PRO (lire plus loin).
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Bonne en grand-angle, cette optique souffre en bout de zoom
En grand-angle, le M. Zuiko Digital ED 12-200 mm f/3.5-6.3 offre de très bons résultats. Épaulé par la stabilisation mécanique des OM-D EM1X, OM-D E-M1 Mark II et Pen E-P5 avec lesquels nous l’avons testé, son ouverture de f/3.5 permet de shooter en toutes situations à 12 mm – équivalent 24 mm. Une fois que l’on commence à zoomer, la luminosité baisse… et la qualité aussi.
Jusqu’à 100 mm (éq. 200 mm), cela se maintient au centre en se dégradant sur les bords. Passée cette limite, le piqué chute sérieusement. Et le bruit numérique augmente de manière drastique : les usages animaliers se réduisent à des sujets immobiles ou lents, et aux scènes de plein jour.
Compte tenu de la somme des contraintes (poids, prix, etc.), Olympus a fait du bon travail. Le problème étant qu’Olympus a déjà fait un excellent travail avec une autre optique : le M.Zuiko Digital ED 12-100 mm f/4 IS PRO.
Adapté aux petits boîtiers
La qualité de la prise en main d’un appareil est une question d’équilibre et les 110 grammes de moins de ce 12-200 mm lui donne l’avantage par rapport à son grand frère le Zuiko Pro 12-100 mm f/4. Non seulement en termes de portabilité générale (c’est toujours ça de moins dans le sac), mais aussi en termes d’équilibre, notamment avec les petits boîtiers.
Si le delta d’une centaine de grammes n’a que peu d’incidences si on le couple avec un gros boîtier tel que l’OM-D E-M1X qui pèse 990 g, il fait pendant la différence sur un boîtier plus petit comme l’Olympus Pen E-P5. Pour peu que ce dernier soit équipé d’un petit grip (ici un Gariz XS-CHEP5), le tout reste suffisamment équilibré pour être maniable. Pas mal pour un duo à 922 g (boîtier, batterie, carte SD, optique et pare-soleil).
Avec le Pen E-P5 nous sommes, à notre avis, à la limite de poids maximal qu’un boîtier d’un tel format supporte : en dessous des 450 g de notre Pen E-P5, le combo sera clairement déséquilibré avec les 380 g (avec batterie) du Pen E-PL9.
Face à l’Olympus 12-100 mm f/4
Le pire ennemi de ce 12-200 mm est, comme nous le disions, son grand frère le 12-100 mm f/4, un zoom appartenant à la gamme supérieure « Zuiko Pro ». Un peu plus lourd, 30% plus cher et zoomant moins, le 12-100 mm f/4 fait très mal à notre super zoom. D’une part, l’écart de poids n’est pas énorme, mais surtout le Zuiko Pro 12-100 mm est plus lumineux – et à ouverture constante – tandis que sa qualité optique se montre meilleure. Bien meilleure même : à toutes les plages focales, le Zuiko Pro 12-100 mm f/4 domine largement notre 12-200 mm. L’argument de la puissance de zoom est certes à l’avantage de ce dernier, mais la qualité d’image du 12-100 f/4 est tellement bonne que le recadrage est aussi bon (avec une perte de définition, mais pas de piqué).
Avec le poids, pour les plus petits boîtiers, le principal point fort du 12-200 mm face à 12-100 mm f/4 PRO est donc son prix : 300 euros moins cher, soit 899 euros. Mais si vous avez le budget pour le 12-100 mm f/4 Pro, foncez, il est un bon cran au-dessus. L’autre ennemi du 12-200 c’est une autre optique Olympus, le ED 14‑150mm 1/4.0‑5.6 II, encore plus léger (300g), 350 euros moins cher et plus lumineux à 150 mm.
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