Pour la deuxième année consécutive, l’iPhone Pro Max se glisse dans nos vies, gigantesque. Son écran de 6,7 pouces le classe clairement parmi les smartphones de grande taille, et le design d’Apple en fait un monstre à réserver aux grandes mains. Même si ses bordures verticales, nettes et franches, permettent d’envisager une saisie et une ergonomie plutôt confortable à deux mains. Cependant, ce ne sera pas sans certains efforts de votre part, sauf si vous êtes un bûcheron avec des mains comme des battoirs.
D’autant que, comme les autres iPhone 13, le modèle le plus coûteux de la gamme gagne en épaisseur et en poids. C’est sans doute paradoxal, mais là où le gain de quelques grammes ne nous a pas vraiment dérangés sur les 13 et 13 Pro, la différence de poids nous paraît importante sur le 13 Pro Max. Sans doute parce que l’année dernière, il nous semblait déjà trop grand et lourd. Il pèse désormais 240 g, soit 36 g de plus que l’iPhone 13 Pro !
Pour autant, cette année, le Pro Max a des atouts qui pourraient inciter à tolérer son volume imposant dans nos mains. Cela ne tient pas seulement à ses performances en photo, mais aussi à un domaine où il n’a pas son pareil. Un point qu’on garde habituellement pour la fin de nos tests, mais qui est si impressionnant qu’on ne résiste pas et commence par là : l’autonomie.
Autonomie : un iPhone historique
Comme nous avons eu l’occasion de l’écrire ici, l’iPhone 13 Pro Max n’est pas seulement doté d’une autonomie de très bonne tenue, il est tout simplement le smartphone le plus endurant que nous ayons jamais testé au sein du labo de 01net.com
Sur les deux tests d’autonomie les plus significatifs que nous menons, celui en autonomie polyvalente (qui simule un usage quotidien assez intense) et celui en streaming vidéo, il se classe premier. Devant des smartphones équipés de batterie énorme, de 5000 ou 6000 mAh, là où la sienne ne semble pas devoir excéder les 4 352 mAh, contre 3689 l’an dernier.
Pour la polyvalente, il dépasse le cap de la journée, à 25h27. C’est seulement sept minutes de plus que le précédent record, mais ce n’en est pas moins incroyable. Jamais un iPhone n’avait fait aussi bien, jamais un smartphone Android n’avait tenu si longtemps.
En autonomie vidéo, le résultat est tout aussi impressionnant. A 23h43, l’iPhone 13 Pro Max tient plus de 4h30 de plus que son dauphin, le Galaxy Fold 2, en mode plié.
Si l’autonomie est hors norme, Apple ne semble en revanche toujours pas s’intéresser à la recharge rapide. Il faudra 1h49 pour recharger votre iPhone de 0 à 100% – avec un chargeur de 15-20 W (qui n’est plus fourni avec le smartphone, rappelons-le). C’est dix minutes de moins que l’an dernier, mais toujours pas fou. Surtout quand certains acteurs chinois atteignent des charges pleines en à peine une demi-heure. Et, aussi tentant que cela puisse paraître, il n’est pas possible de mettre cela sur le dos du port Lightning, qui continue de trôner sur la tranche de l’iPhone et qui résiste donc, cette année encore, à l’USB-C.
Ces résultats ne sont pas uniquement le fait d’une batterie plus grande : ils ont aussi été rendus possibles grâce à une incroyable maîtrise du matériel. L’A15 Bionic, sur lequel on reviendra, est au cœur de cette réussite. Ses nouveaux décodeurs et encodeurs vidéo ne sont pas pour rien dans le saut en avant en autonomie vidéo. Sans oublier, bien sûr, l’optimisation des cœurs du SoC.
Cette autonomie ébahit, d’autant que l’iPhone 13 Pro Max introduit un écran à 120 Hz pour la première fois. Une nouveauté qui s’est toujours payée au prix fort en matière d’autonomie quand les smartphones sous Android ont sauté le pas.
Apple a tardé à offrir une dalle 120 Hz, et il arrive bien après ses concurrents. Cependant, fort de son expérience avec les Watch, il semblerait qu’Apple ait réussi d’emblée son coup. La dalle adapte son taux de rafraîchissement à votre utilisation : vous regardez un film, elle se cale à 24 images par seconde. Vous jouez à un jeu rapide, où tout file à l’écran, la dalle est poussée à 120 Hz. Vous lisez un article ? Le rafraîchissement tombe à son plus bas, soit 10 Hz, ou dix images par seconde.
Écran : une dalle qui excelle
L’arrivée du rafraîchissement adaptatif n’est pas la seule nouveauté qu’on trouve du côté de l’affichage de l’iPhone 13 Pro Max. Tout d’abord, comme tous ses frères, il a la chance de voir l’encoche, qui contient la caméra True Depth et les capteurs, réduire sensiblement. Apple annonce une diminution d’environ 20 %, ce qui revient à une réduction d’un peu moins d’un centimètre en largeur (0,8 cm, pour être précis). Cela ne change pas vraiment la vie au quotidien, mais c’est néanmoins toujours appréciable d’avoir un peu plus de surface d’affichage quand on regarde un film ou joue à un jeu.
L’autre nouveauté, c’est qu’Apple a encore augmenté la luminosité de sa dalle OLED Super Retina XDR (donc HDR). Là où la luminosité pour les contenus HDR est toujours donnée pour flirter avec les 1200 nits, la luminosité « normale » est désormais supposée atteindre les 1000 cd/m2. Et de fait, nous avons enregistré une luminosité à 969 cd/m2, ce qui est tout bonnement excellent.
Par ailleurs, Apple continue de fournir une dalle hautement fidèle quand il s’agit d’afficher des couleurs, nos mesures lui accordent un Delta E2000 de 1,6, loin en dessous des 2 à partir desquels un œil expert ne fait plus la différence entre une couleur et une valeur différente. La dalle de l’iPhone 13 Pro Max est en tout cas presque 63% plus juste en colorimétrie que la moyenne des écrans présents dans les smartphones haut de gamme que nous avons testés ces douze derniers mois.
Un cœur qui bat fort
Il est temps maintenant de glisser à l’intérieur de l’iPhone 13 Pro Max, où on retrouve l’A15 Bionic dont on vous parlait plus haut. Elle n’est pas simplement une évolution de l’A14 Bionic. Toujours gravé en 5 nm, mais avec la seconde génération de technologie de TSMC, cette puce embarque surtout beaucoup plus de transistors, près de 15 milliards, contre un peu moins de 12 (11,8) milliards pour la génération précédente.
Ce gain pourra peut-être se traduire par une puce plus grande, mais va surtout aboutir à davantage de puissance de calcul. Apple reprend la répartition des cœurs de l’année dernière (et des précédentes). On trouve ainsi deux cœurs haute performance (cadencés à environ 3,2 GHz), et quatre de basse consommation, soit six cœurs en tout pour la partie CPU. Pour la partie GPU, Apple a réservé cinq cœurs pour l’iPhone 13 Pro Max (contre seulement quatre pour les iPhone 13 et 13 mini).
Il ne faut pas oublier, enfin, le nouveau réseau neuronal présent dans le SoC, qui embarque 16 cœurs, et s’accompagne notamment d’un nouveau processeur d’image. Il sert à l’exécution de tous les calculs liés à l’apprentissage machine, que ce soit la reconnaissance faciale, le détourage intelligent d’objets ou de visages, ou l’application du mode Nuit. Nous aurons l’occasion d’y revenir sous peu. Concentrons-nous d’abord sur la puissance brute mise aux services de vos usages quotidiens.
Si iOS 15 est d’une fluidité sans faille, et si les applications sont toujours rapides à se lancer ou pour tourner, ouvrant grand la porte aux jeux venus d’Apple Arcade ou aux applications de création musicale exigeantes en ressources, il est toujours bon de se tourner vers des outils de tests synthétiques pour prendre idée de l’ampleur des progrès d’un produit.
Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.
En l’occurrence, nous utilisons trois outils éprouvés : Geekbench 5, GFXBench et le plus récent, 3DMark Wildlife. Le premier permet de prendre la mesure de ce qu’apporte le processeur en matière de performances des cœurs et pour ce qui est du « compute », à savoir les besoins en calcul pour les besoins exigeants : du montage vidéo, de la retouche d’images lourdes ou encore du jeu vidéo.
Pour la partie multicoeur, l’A15 Bionic est ainsi donné pour fournir 19,4% de performances en plus que son aîné, l’A14 Bionic. La partie Compute est bien plus impressionnante, puisque le 13 Pro Max flirte avec les 60% de performances supplémentaires. Plutôt bluffant d’une génération à l’autre, surtout quand on sait que l’autonomie est au rendez-vous.
GFXBench accorde entre 40,7 et 23,2% de puissance en plus au dernier des iPhone. Autrement dit, les jeux devraient être plutôt jolis et fluides sur son écran de 6,7 pouces, soyez sans crainte.
Intéressons-nous maintenant à 3Dmark Wildlife. Cet outil plutôt récent est très intéressant, car il permet de soumettre un appareil à un stress test, une charge de calcul longue qui ne va pas seulement voir ce qu’il peut donner à son maximum une fois, mais s’il est capable de maintenir son effort sur le plus long terme. En l’occurrence, l’iPhone 13 Pro Max est sollicité pendant 20 à 30 minutes, pendant lesquelles il va faire tourner en boucle une série de tests exigeants.
Il en ressort deux choses intéressantes, hormis le fait que grâce à l’A15 Bionic, l’iPhone 13 Pro Max est capable, pour sa meilleure boucle, d’être 40,6% plus performant que l’iPhone 12 Pro Max. La première est que, à son plus bas niveau de performance, quand sa puce throttle, autrement dit réduit sa vitesse de fonctionnement pour pouvoir continuer à bien fonctionner, l’A15 est plus de 17% plus performant que son aîné. La seconde est que l’iPhone 12 Pro Max obtenait malgré tout un meilleur indice de stabilité des performances en affichant un 90,8% au bout du compte. Tandis que l’A15 Bionic, décroche un 75,7%. Un chiffre bien plus faible, qui est pourtant le meilleur pour cette génération d’iPhone. Le fait que le boîtier soit plus grand et laisse donc davantage de place pour dissiper la chaleur n’y est sans doute pas pour rien. Cet indice ne doit pas inquiéter sur les performances au long cours de l’iPhone 13 Pro Max. Mais il pointe néanmoins le fait que la nouvelle génération de puces chauffe davantage. Une affaire à suivre.
Cependant, comme nous le disions, cette puissance essentielle pour faire tourner vos applications n’est pas le seul axe de développement de la puce d’Apple. C’est dans le domaine de la photo et de la vidéo que le réseau neuronal, notamment, va apporter toute son utilité. Or, justement, les iPhone 13 Pro ont pour mission (et argument différenciateur) d’offrir la meilleure expérience photo de la gamme des smartphones d’Apple.
Photo et vidéo : du nouveau, du beau, et toujours les mêmes défauts
Dans ce domaine, il nous faut préciser que contrairement à l’année dernière, cette année, les iPhone 13 Pro et Pro Max font jeu égal en la matière. Pas besoin de se tourner vers le plus grand modèle pour avoir le meilleur appareil photo.
Ensuite, en épluchant les fiches techniques, on constate que les équipes d’Apple ont apporté de nombreux changements matériels, même si les 12 Mpix sont toujours de rigueur. L’ultra grand-angle conserve sa focale de 13 mm, mais gagne en ouverture (f/1.8 contre f/2.4, précédemment). C’est lui qui porte le nouveau mode Macro, à 2 cm, avec plus ou moins de bonheur, en fonction de l’éclairage et des textures photographiées en gros plan, la zone de netteté étant parfois difficile à trouver.
Le grand-angle conserve son équivalent 26 mm, et il va à la fois gagner en ouverture (f/1.5 contre f/1.6), mais aussi bénéficier de photodiodes plus grandes (1,9 micromètre), tout en conservant son système de stabilisation par déplacement du capteur.
Enfin, le téléobjectif du Pro Max gagne cette année encore en puissance d’agrandissement. Il abandonne l’équivalent 65 mm pour atteindre les 77 mm. On atteint donc un x6 en coefficient d’agrandissement sur toute la plage focale.
Du mieux, donc, de quoi se réjouir même, surtout pour les amateurs de téléobjectif qui aiment pouvoir travailler leur cadre en mettant en avant un détail, ou qui apprécient les portraits rapprochés.
Apple fait donc un effort pour augmenter la quantité de lumière qui entre dans ses appareils photo, un bon moyen d’améliorer les clichés en basse lumière. Et justement, précisons qu’on a noté plusieurs évolutions appréciables liées à Deep Fusion, à l’arrivée de Smart HDR 4 et au mode Nuit – désormais disponible sur tous les modules caméra, avant comme arrière.
D’une part, la légère tendance à un surexposer ou blanchir certaines zones sombres l’année dernière, travers d’une HDR un peu outrancière, ou volonté de rendre tout plus lumineux et lisible, semble mieux contrôlée. Les photos de nuit gagnent en contraste, tout en restant bien exposées et agréables.
D’autre part, le bruit numérique est sensiblement plus contrôlé, même si tout n’est pas encore parfait. Précisons aussi en passant que l’autofocus nous a paru toujours aussi rapide, ce qui est une bonne nouvelle, puisque c’est une des forces des iPhone.
Avant de vous parler des deux grosses nouveautés photo et vidéo (et le format Pro Res, qui n’est pas encore disponible, n’en fait pas partie – il justifiera d’ailleurs sans doute à lui seul l’existence du modèle 1 To), faisons un point sur la qualité des clichés pris avec les iPhone 13 Pro Max.
En pleine lumière, ils sont bons. Ils conservent cette exposition difficile à prendre en défaut et cette fidélité des couleurs qui est très appréciable, même quand on change de module. Sur ce point, c’est d’ailleurs également le cas en vidéo. En la matière, les équipes de Tim Cook ont une fois encore réussi un joli coup, sans oublier la stabilisation en vidéo, vraiment excellente.
Avec son nouveau module téléobjectif, Apple propose une nouveauté très agréable, même si la focale est un peu bâtarde, et laisse parfois une impression de trop peu quand on aimerait vraiment zoomer beaucoup pour se rapprocher de l’action ou d’un détail lointain. En revanche, il réussit de jolis portraits.
En basse lumière, le bruit a tendance à toujours se manifester un peu vite, mais des progrès ont été réalisés, c’est certain. Il arrive toutefois que certains selfies soient étonnamment ratés, avec des aplats vraiment peu ragoûtants.
Ce qui nous mène tout droit au principal reproche qu’on souhaite faire à l’iPhone 13 Pro Max (mais qui est aussi valable pour ses frères) : les clichés manquent sérieusement de piqué, de modelé. Zoomer sur une photo pour voir un détail, pour la recadrer ou simplement vouloir l’imprimer sur un grand tirage fait ressortir un travers ancien des iPhone, les aplats par zone, cette impression d’avoir sous les yeux une aquarelle où les objets n’ont plus vraiment de bords définis, alors qu’ils semblaient au contraire avoir gagné en précision quand on les regarde sans agrandissement.
On se dit qu’il est certes difficile de compenser à la fois des petites optiques et des capteurs pas très grands via la photographie computationnelle, mais on aurait vraiment aimé que le surcroît de puissance apportée par le nouveau réseau neuronal soit au service de la correction de ce manque. Après tout, Google réussit des miracles sur ses smartphones en jonglant avec ses algorithmes, pourquoi Apple n’y arriverait-il pas ?
Passons maintenant aux deux nouveautés : les styles photographiques et le mode Cinématique. Le premier permet de choisir au premier lancement de l’application Appareil Photo, puis à chaque prise de vue, si vous le souhaitez, plusieurs réglages prédéfinis (il y en a cinq en tout), qui mettront en avant le contraste, les couleurs chaudes ou au contraire plutôt froides. En définitive, c’est un bon moyen de donner à vos photos un style qui vous plaît davantage, sans avoir à jouer avec les multiples réglages disponibles, tels que la luminosité, les tons clairs, la brillance, etc.
Quant au mode Cinématique il s’applique à la vidéo. Pour le résumer rapidement, on pourrait dire qu’il s’agit d’un mode portrait vidéo. Pour être plus précis, disons qu’il permet de définir à la volée, pendant le tournage ou a posteriori, le point de netteté sur un objet, une personne ou tout autre élément que vous jugez intéressant dans votre plan. Par ailleurs, des algorithmes permettent d’automatiquement faire la mise au point sur une personne si elle est seule dans le cadre, puis de basculer sur une seconde personne quand celle-ci entre dans le champ.
Difficile de savoir si ce mode va devenir populaire, ou bien si on s’en servira de temps à autre, comme c’est le cas pour le mode Ralenti, par exemple. Il y a un réel potentiel créatif, et de vraies possibilités de composition de plan, pour raconter une histoire, ou s’amuser avec des perspectives. Toutefois, comme le mode Portrait a ses débuts (et même encore maintenant), le détourage des personnes et objets est parfois un peu abrupt, pour ne pas dire complètement raté. C’est notamment le cas pour les cheveux ou les contours complexes.
Par ailleurs, il arrive aussi que l’effet fasse long feu, quand une surface transparente intervient dans le plan. Alors que l’arrière-plan visible au travers d’une vitre devrait être flou, l’iPhone l’interprète comme une surface au premier-plan donc net. Évidemment, cela sera sans doute corrigé avec le temps et les progrès des algorithmes d’interprétation de l’image, mais tout n’est pas encore parfait, loin de là.
Néanmoins, s’il y a encore quelques ratés, il est difficile de ne pas être impressionné par le tour de force technologique qu’impose ce mode Cinématique. L’A15 Bionic, son réseau neuronal surtout, doit être capable à 30 images par seconde et en 1080p (seulement, pas de 4K pour l’instant), de calculer la netteté sur toute la profondeur du cadre, tout en mesurant la profondeur de champ pour chaque élément présent. C’est extrêmement impressionnant… et une première. Mais est-ce un argument pour acheter un iPhone 13 ? Pas forcément. Un gain dans le traitement numérique des photos l’aurait été sans doute davantage. Quoi qu’il en soit, arrêtons-nous là, nous aurons très prochainement l’occasion de revenir dans un article et une vidéo dédiée sur les performances photos et vidéos des iPhone 13 Pro et Pro Max.
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