C’est le quatrième iPhone de la gamme 2020, celui qu’on garde pour la bonne bouche, le plus cher, le plus grand, le plus impressionnant, le mieux équipé en photo, le plus enclin à se parer de tous les superlatifs. Avec l’iPhone 12 Pro Max, Apple propose comme une antithèse à son iPhone 12 mini. Un smartphone que les mains petites ou moyennes ne seront pas trop de deux pour l’apprivoiser, qui est pensé pour en mettre plein la vue…
Une dalle incroyable
Apple y embarque pour la première fois une dalle de 6,7 pouces. Comme toutes celles de cette génération, elle est superbe : OLED, HDR, Super Retina XDR, très lumineuse (845 cd/m2), infiniment contrastée, True Tone, P3 et capable d’afficher un Delta E2000 improbable de 0,56.
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Pour rappel, plus le chiffre est proche de zéro, plus la différence entre la vraie valeur d’une couleur et son rendu est faible. En l’occurrence, Apple vient, selon notre historique de tests, de définir un nouveau record en la matière. Les six premières places de ce classement bien particulier sont d’ailleurs occupées par des iPhone. Apple est passé maître dans l’art des dalles fidèles aux couleurs réelles.
En revanche, cette dalle d’exception n’est pas compatible avec un taux de rafraîchissement 120 Hz, qui devient pourtant de plus en plus la norme dans les appareils de ce niveau de prix. Peut-être Apple n’a-t-il pas voulu prendre le risque de cumuler deux nouveaux foyers de consommation importante d’énergie, le second étant la 5G. Car, l’iPhone 12 Pro Max est évidemment compatible avec cette nouvelle norme de connexion mobile, comme les autres iPhone 12. Le problème est que pour l’instant, ces nouveaux réseaux mobiles ne sont pas encore disponibles en France.
Grand, trop grand ?
Le « nouveau » design des iPhone 12, inspiré de celui des iPad Pro et des iPhone 4 et suivants, sied parfaitement à l’iPhone 12 Pro Max. Ses tranches verticales, affirmées, délimitent mieux les façades avant et arrière, soulignent la présence de l’écran, plus bord à bord que jamais. Car le plus grand des iPhone est celui qui offre le meilleur ratio entre la taille de la face avant et la surface couverte par l’écran. Il n’obtient pas moins de 87,1%. Ce n’est pas encore aussi bien que ce que propose les Galaxy Note 20, par exemple, mais c’est un beau progrès.
C’est même d’une certaine manière un progrès vital, car l’iPhone 12 Pro Max flirte toujours avec le « trop grand ». Quand on voit son écran, on oublie tout, mais dès qu’il faut le glisser dans une poche ou le tenir en main de manière prolongée, on constate à quel point il est encombrant. Pas beaucoup plus que l’iPhone 11 Pro Max que nous avons utilisé au quotidien pendant un an, mais les quelques dixièmes de centimètres deci delà, notamment en largeur, jouent beaucoup. Heureusement, Apple l’a fait un peu moins épais, ce qui permet de mieux le tenir en main.
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Il est intéressant de noter que si l’iPhone 12 Pro Max est parmi les plus fins et les moins « hauts » des smartphones haut de gamme de grande taille, il est aussi un des plus larges : il affiche 0,29 cm de plus en largeur que le Note 20, par exemple, qui n’est pas un petit modèle. Ou même 0,36 cm de plus que l’Oppo Find X2 Pro. Sachant que ces deux smartphones Android bénéficient d’une dalle de 6,7 pouces eux aussi.
Juste pour forcer le trait et montrer qu’Apple a encore un peu de marge pour affiner les bordures de son iPhone et réduire son encombrement dans le futur, prenons le dernier exemple du OnePlus 8 Pro. Tout en affichant une diagonale d’écran de 6,78 pouces (donc plus grande que celle de l’iPhone), il est moins large de 0,35 cm, mais bien plus haut. Ce qu’on gagne en confort de tenue en main, on ne perd en élongation du pouce pour couvrir tout l’écran.
Bref, si l’iPhone mini est celui qu’on utilise d’une main, avec un seul pouce, le 12 Pro Max requiert deux mains, si vous le voulez bien.
L’A14 en fait un monstre de puissance
Evidemment, comme tous les iPhone 12, le 12 Pro Max jouit de la puissance apportée par la puce A14, et comme dans l’iPhone 12 Pro, le SoC d’Apple est épaulé par 6 Go de mémoire vive.
Au quotidien, cela se manifeste par une interface toujours incroyablement fluide, par des applications qui se lancent vite et sans heurt, par des programmes gourmands qui affichent des polygones et effets à la pelle, ou des rendus complexes sans même y penser.
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Si on se réfère à un outil de test comme Geekbench 5, on constate que l’iPhone 12 Pro Max est dans la lignée de ses frères. Il fait jeu égal avec eux, ou en tout cas ne s’en distingue pas vraiment. Apple n’a pas cherché à distinguer ses modèles par une différence de puissance, les variations et différences dans leurs configurations respectives sont liées à des besoins techniques, pour assurer une unité de performances justement et non plus créer des avantages aux uns ou aux autres.
En revanche, l’iPhone 12 Pro Max domine allègrement ses concurrents haut de gamme sous Android, comme les Galaxy Note 20, Galaxy S20+, OnePlus 8 Pro ou encore l’Oppo Find X2 Pro, qu’ils embarquent un Exynos 990 ou le fleuron de Qualcomm, le Snapdragon 865.
Ce n’est pas qu’une question de sortie en quinconce et décalée dans l’année, cela fait plusieurs générations maintenant que les puces d’Apple tiennent la dragée haute aux SoC concurrents. Cela changera peut-être cette année, en tout cas, pour l’heure, l’A14 est au-dessus de la mêlée, et c’est d’autant plus appréciable qu’il n’est désormais plus à la traîne sur un autre point critique : celui de l’autonomie.
L’iPhone le plus endurant
L’année dernière, les iPhone ont basculé dans une nouvelle dimension qu’habitaient les smartphones Android depuis un petit moment. Un monde où il n’est pas obligatoire de recharger son smartphone en cours de journée pour atteindre le soir.
Les iPhone 11 Pro et 11 Pro Max avaient tant progressé, grâce à l’A13 Bionic et une batterie plus conséquente, qu’ils arrivaient même à faire mieux que leurs concurrents Android directs dans deux des trois tests d’autonomie que nous réalisons au sein de notre laboratoire.
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Contrairement à l’iPhone 12 Pro, d’après nos relevés, l’iPhone 12 Pro Max tire pleinement partie de sa taille (pour embarquer une batterie conséquente), et de la gravure de sa puce en 5 nm, pour progresser ou maintenir son effort cette année.
Ainsi, en autonomie polyvalente, qui simule et enchaîne des usages du quotidien, comme le surf sur le Web, ou encore la lecture de vidéo, l’iPhone géant de 2020 flirte avec les 20h. C’est 41 minutes de mieux que le 11 Pro Max, 8h19 de mieux que le Galaxy S20+ ou 6h46 de plus que le Find X2 Pro.
En autonomie vidéo, où le smartphone va streamer un film jusqu’à ne plus avoir de batterie, l’iPhone 12 Pro Max est dans la droite ligne de ce que proposait son aîné avec 12 minutes de moins, un recul pas dramatique, qui, là encore, le place bien au-dessus de ses concurrents haut de gamme sous Android.
L’année dernière, nos tests d’autonomie en communication (un appel sans fin jusqu’à ce que le smartphone raccroche par manque d’énergie – un peu comme vous quand vous appelez votre grand-tante Gertrude) affichaient des progrès pour les iPhone mais laissaient encore l’avantage à bon nombre des smartphones Android. Il faut dire que parmi les autonomies moyennes que proposaient jusqu’alors les iPhone, celles en communication étaient les moins bonnes.
Cette année, l’iPhone 12 Pro Max affiche une progression de 47 minutes par rapport à l’iPhone 11 Pro Max et domine ses concurrents assez largement, à l’exception notable du Find X2 Pro.
Si vous avez envie de passer presque une journée non-stop à parler au téléphone avec quelqu’un, vous savez vers qui vous tourner.
De loin, le meilleur en photo
Enfin, avant de vous fournir un test approfondi et dédié à la photographie de l’iPhone 12 Pro Max, abordons rapidement cet ultime point fort (et de différenciation). Il propose toujours trois modules caméras : un ultra grand-angle, un grand-angle et un téléobjectif. Mais si l’iPhone 11 Pro et 11 Pro Max offraient les mêmes performances dans ce domaine, l’iPhone 12 Pro Max a décidé de faire cavalier seul.
En plus de bénéficier des progrès partagés par tous les autres iPhone 12, grâce à l’A14 et son nouveau processeur d’images (ISP), il profite de l’arrivée du lidar, comme le 12 Pro, mais se distingue aussi par deux améliorations matérielles.
La première concerne le module grand-angle. Il ouvre à f/1.6. (contre f/1.8 précédemment) mais surtout bénéficie de photosites plus larges (1,7 micromètre, contre 1,4 sur les autres iPhone). A cette amélioration qui fera entrer davantage de lumière, s’ajoute une stabilisation optique par déplacement du capteur, qui devrait compenser les micro-secousses ou les tremblements de votre main. La stabilisation, notamment en vidéo, était déjà un point fort des iPhone 11, le 12 Pro Max profite de son boîtier plus grand pour embarquer des technologies qui ne tiennent pas dans les modèles plus compacts.
La seconde amélioration matérielle concerne le téléobjectif, qui offre désormais une focale de 65 mm et plus de 52mm. Un gain qu’il doit compenser en ouvrant légèrement moins f/2.2 contre f/2.0. Autrement dit, vous pourrez, sans vous déplacer davantage, réaliser des portraits plus serrés, par exemple. Ce changement de focale sur le téléobjectif permet également à l’iPhone 12 Pro Max d’afficher un zoom optique arrière maximal de x5, contre x4 pour l’iPhone 12 Pro et x2 pour les 12 et 12 mini.
En passant, précisons qu’Apple a introduit une fonction débrayable de correction optique de la déformation de l’ultra grand-angle (et de la caméra avant). Les iPhone 11 avait ponctuellement ce léger travers, l’iPhone 12 Pro nous semble l’avoir toujours, même si c’est peut-être moins flagrant. A franchement parler, même s’il est extrêmement utile, pour prendre toute la mesure d’un bâtiment en un cliché ou pour réaliser des cadrages originaux, l’ultra grand-angle nous semble toujours en deçà des autres modules caméras d’un point de vue des clichés produits.
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Fort de cette base matérielle, l’iPhone 12 Pro Max se distingue largement de l’iPhone 11 Pro/Pro Max et de l’iPhone 12 Pro. La présence du lidar couplé à un téléobjectif plus « serré » permet des cadrages qui mettent davantage en valeur les visages, et créent plus de proximité dans le cadre d’un portrait. Sans parler même de la réactivité renforcée de l’appareil pour faire la mise au point, qui sauve bien des clichés quand la nuit tombe. Toujours grâce au lidar, il est possible d’utiliser le mode Portrait en mode nuit sur le grand-angle, cela ouvre des horizons.
De jour comme de nuit, les clichés produits sont agréables à regarder. Mais c’est surtout la nuit que l’iPhone 12 Pro Max prend la main sur son petit frère et sur l’iPhone 11 Pro Max. Bien sûr, il y a encore du bruit numérique (même si l’iPhone 12 Pro Max gère bien mieux la montée en ISO) et quelques aplats quand la lumière est trop faible, mais le mode Nuit, porté par le nouvel ISP, fait un très beau travail. La technologie Deep Fusion permet de récupérer un peu de piqué, tandis que la troisième version de la techno Smart HDR d’Apple évite les zones bouchées et assurent un beau contraste et une belle profondeur dans les compositions, notamment de nuit.
D’autant que même dans ces conditions, on retrouve les points forts d’Apple, à savoir une exposition homogène et une fidélité dans le rendu des couleurs, ce qui est très appréciable.
On notera, juste, comme sur les autres iPhone 12 que parfois les cieux sont un peu trop éclaircis, mais c’est autant une question de goût que d’habitude.
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En vidéo, l’iPhone 12 Pro Max continue à porter au sommet le nom de ses ancêtres et maintient une unicité de l’exposition et de la couleur, peu importe l’objectif utilisé. Il assure aussi une stabilisation assez incroyable qui permet de réaliser des vidéos extrêmement souples même si vous vous déplacez en courant, en descendant des escaliers ou en faisant du vélo.
Pour les plus sérieux, l’enregistrement de vidéos en Dolby Vision/HDR par défaut leur permettra de capturer plus joliment les couleurs automnales, par exemple. Après tout, c’est un des points forts de la HDR en vidéo, supporter plus de couleurs, et apporter plus de lumière, d’où le double plancher annoncé par Apple pour la luminosité des écrans de ses iPhone (800 et 1200 cd/m2, le premier pour les contenus classiques, le second pour bien afficher les contenus en Dolby Vision ou HDR10).
Et pour ceux qui s’inquiètent des problèmes de rétrocompatibilité des fichiers Dolby Vision produits par l’iPhone 12 Pro Max avec les écrans non HDR ou non compatible Dolby Vision, Apple précise utiliser un standard appelé HLG, qui devrait rendre ses fichiers lisibles sur des écrans « classiques ». Ouf.
En définitive, l’iPhone 12 Pro Max progresse effectivement beaucoup en photo. Tout en conservant ses choix techniques, qui favorisent des capteurs 12 Mpixels notamment, il améliore un peu sa fiche technique pour donner plus de grain à moudre à ses puces et son approche de la computational photography. Et ce n’est qu’un début, le format Apple ProRAW pourrait apporter un joli potentiel d’amusement aux photographes amateurs.
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