Il y a eu les années flamboyantes et les années en S, itératives, quelquefois géniales, parfois presque poussives, où les iPhone n’enthousiasmaient qu’à demi-mots. Et puis l’année dernière, avec les iPhone 11, a été une année de grands pas en avant, de claques magistrales, de rattrapage habile, de promesses solides, de consolidations intelligentes. Pour autant, 2020 n’est pas une année en creux, mais bien une année pleine, où les smartphones d’Apple sont riches de nouveautés : un nouveau design, un nouveau réseau mobile, un nouvel écran, une nouvelle puce… et quelques nouveautés du côté de la photo. L’iPhone 12 en porte d’entrée dans cette gamme premium n’a pas tous les ors des modèles Pro, pourtant, il a de quoi intéresser pour la base qu’il partage avec ces grands frères… et pour son prix. Après l’avoir testé, qu’en penser ?
Le numéro que vous demandez n’est pas attribué pour le moment
Dans les alcôves connectées où les opérateurs murmurent leurs secrètes espérances, il se dit depuis longtemps que la 5G pour le grand public ne décollera qu’avec l’arrivée d’iPhone compatibles. C’est dire le poids de ces smartphones sur le marché…
Cela a été le cas aux Etats-Unis, avec un passage remarqué du patron de Verizon pendant la « conférence enregistrée » d’Apple, mais il faudra attendre décembre prochain (a priori) pour que 5G et iPhone puissent se rencontrer dans l’Hexagone. Et encore, ce ne sera que pour la 5G portée par les fréquences en deçà de 60 GHz. Les fameuses ondes millimétriques n’arriveront pas avant plusieurs années chez nous.
Les iPhone 12 sont donc bel et bien 5G, mais il nous a été impossible de les frotter à ces débits vertigineux et à ces temps de réponse infimes. On ne peut donc pas vous dire que l’iPhone 12 télécharge vite, ou qu’il donne, comme personne, accès au jeu dans le cloud. Pas plus qu’on ne peut vous annoncer si la 5G ponctionne lourdement son autonomie…
Autonomie, An II
Sur ce point, 2019 a été une révolution pour les iPhone en matière d’autonomie. Là où, jusqu’au XS et XS Max, il fallait composer avec une recharge en cours de journée ou une batterie mobile pour ceux qui utilisent le plus assidument leur smartphone, la génération « 11 » avait frappé fort, très fort. Une sorte de nouveau départ, d’An I. Il y a un avant et un après.
L’iPhone 11 était toutefois le moins bien loti de cette nouvelle ère iPhone 11, avec des résultats en forte progression mais en deçà de ce qu’offraient les iPhone 11 Pro et Pro Max.
En cet An II, Apple a-t-il maintenu le cap et corrigé ces injustices de traitement ? Pour le cas particulier de l’iPhone 12, qui nous concerne. Oui. Lors de nos tests d’autonomie polyvalente, qui simule une succession d’usages du quotidien jusqu’à ce que l’appareil rende l’âme, l’iPhone 12 affiche 17h04, soit 42 minutes de moins que l’iPhone 12 Pro, mais 2h50 de plus que l’iPhone 11 l’année dernière. C’est un sacré bon en avant pour l’iPhone 12, là où le 12 Pro marque un peu le pas face à son aîné.
En autonomie vidéo, où une vidéo est streamée par l’iPhone jusqu’à son extinction, l’iPhone 12 progresse également. De manière plus discrète, quatorze minutes seulement, mais l’amélioration est là.
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L’autonomie en communication, un long appel téléphonique sans fin, qui rappellera à certains les longs repas de famille du dimanche, a toujours été un point faible des iPhone. C’est de fait le seul de nos trois tests d’autonomie qui voie l’iPhone 12 faire moins bien que l’iPhone 11. Mais, qu’il nous soit permis une fois encore de demander qui passe plus de 16h au téléphone sans raccrocher ?
Si on veut par ailleurs comparer l’iPhone 12 à ce qui pourrait bien être son concurrent direct chez Samsung, à savoir le Galaxy S20 FE (en 5G), on voit que le smartphone d’Apple fait bien mieux en autonomie polyvalente et vidéo, et se fait assez logiquement piétiner sans broncher en autonomie de communication.
L’iPhone 12 est donc meilleur en autonomie que l’iPhone 11, qui reste lui aussi au catalogue d’Apple. Et puis il offre, pour ceux qui aiment la facilité, le support de la technologie MagSafe, qui permet de s’assurer que le chargeur à induction Qi est bien placé. Outre le côté pratique, cela permet de passer de 7,5 à 15 W en charge sans-fil. Un gain appréciable, même si cela prend du temps. Un point pour la génération montante !
La puissance, ici, on s’y connaît
Comme pour tous les autres iPhone introduits le 13 octobre dernier, au cœur de l’iPhone 12 bat la puce A14. On retrouve alors les six cœurs de la partie processeur (deux haute performance, quatre haute efficacité énergétique) et quatre cœurs pour la partie puce graphique. Bien entendu, la partie neural engine est là, elle aussi, et a vu doubler le nombre de cœurs de calcul depuis la génération précédente avec 16 cœurs désormais.
Toutefois, Apple a instauré quelques différences de spécifications techniques entre les modèles cette année. Ainsi, les 12 Pro embarquent 6 Go de mémoire vive, quand les 12 « tout court » n’en ont que quatre.
Cela ne nuit en aucun cas à la fluidité de l’interface, à la rapidité de lancement des applications ou à un quelconque point qui constitue le cœur de l’expérience de l’iPhone 12.
Autre point de configuration, où l’iPhone 12 fait moins bien, la capacité de stockage par défaut sur le premier modèle. Apple continue d’opter pour 64 Go, c’est vraiment trop peu surtout si vous souhaitez pouvoir utiliser votre smartphone sans faire attention tout le temps aux applications que vous installez, aux photos et vidéos que vous prenez ou encore à la musique que vous souhaitez conserver sur votre iPhone pour les moments où vous êtes hors réseau. Sans compter que cela peut également entraîner des problèmes pour les mises à jour si vous n’avez plus assez d’espace de stockage libre. Nous vous recommandons donc, si vous le pouvez, d’opter pour le modèle avec 128 Go de stockage qui coûte 50 euros de plus, à 959 euros. Au quotidien, ce sera plus agréable et assurera une meilleure longévité à votre iPhone 12.
Mais revenons à l’A14. Apple a une fois encore produit une brute de puissance, la gravure en 5 nm aidant en cela. Pour faire simple et rapide, comparons les performances de l’iPhone 12 à l’iPhone 11 et au Galaxy S20 FE, qui est un de ces adversaires désignés.
Commençons par les résultats obtenus avec GeekBench 5. Pour rappel, l’iPhone 11 embarquait l’A13 et 4 Go de mémoire vive, tandis que le Galaxy S20 FE est animé par le fleuron des puces Qualcomm, le Snapdragon 865 (avec l’Adreno 650 pour le GPU) et 6 Go de mémoire vive.
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On note que l’iPhone 12 affiche évidemment des résultats supérieurs à ceux de son aîné. De fait, pour la partie multi-core, le nouvel iPhone est environ 39% plus performant que l’iPhone 11 et presque 29% plus puissant que le Snapdragon 865 du S20 FE, qui dominait l’iPhone 11 sur ce point.
Pour la partie graphique, l’iPhone 12 écrase encore son aîné, en obtenant un résultat plus élevé de plus de 34% et 184% plus haut que celui du smartphone de Samsung. Autrement dit, sur la partition GPU, l’iPhone 12 domine largement l’iPhone 11 et s’avère, via Geekbench 5, presque trois fois plus performant que son adversaire sous Android.
Pour affiner les choses, quand on se penche sur GFXBench, qui va solliciter la partie GPU essentiellement, on note des écarts moindres entre les deux générations d’iPhone, mais qui oscillent malgré tout entre 10 et 20%. Pour ce qui est de comparer l’iPhone 12 au Galaxy S20 FE, on constate des deltas de performances qui oscillent entre 22 et plus de 50%.
L’affaire est entendue, l’A14 domine assez largement l’A13 et logiquement le Snapdragon 865, qui était déjà partiellement dépassé par l’A13.
L’A14 ne s’arrête pas là. Comme nous le disions plus haut, ce SoC s’accompagne d’un neural engine et d’un nouvel ISP qui vont largement contribuer à apporter plus de puissance à toute la partie photo et vidéo de l’iPhone 12.
La photo, mieux mais encore frustrant
Avant de parler du résultat de l’apport de l’A14, intéressons-nous brièvement à la base matérielle de la partie photographique. Comme l’année dernière pour l’iPhone 11, elle ne comporte que deux modules caméras arrière, un ultra grand-angle, équivalent 13 mm, avec une ouverture à f/2.4 et un grand angle. C’est toujours un équivalent 26 mm, avec stabiisation optique et une ouverture à f/1.6 contre f/1.8 l’année dernière. Autrement dit, le grand-angle de l’iPhone 12 laisse entrer plus de lumière, et ça se voit.
En revanche, ne cherchez pas de lidar ou de téléobjectif, ils ne sont pas là, et c’est bien dommage. L’iPhone 12 ne joue clairement pas à égalité pour la photo avec les modèles Pro. Sauf, pour en parler rapidement, pour la caméra TrueDepth à l’avant qui est identique et permet de réaliser des portraits en mode nuit et est désormais compatible avec Deep Fusion, une technologie algorithmique qui s’assure que chaque pixel d’un cliché est correctement exposé, contrasté, etc. grâce à la prise de plusieurs photos simultanées.
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Pour les modules arrière, Apple confirme qu’il maîtrise la calibration lors de la production avec des couleurs qui varient peu ou pas du tout quand on passe du grand-angle à l’ultra grand-angle. De même, l’exposition demeure un autre de ces points forts.
En plein jour, les clichés conservent cette fidélité des couleurs qui distingue si bien Apple. Ils manquent parfois encore d’un peu de piqué, mais l’action combinée de Deep Fusion et de la technologie Smart HDR 3 permet de gagner en détail, en texture.
De jour comme de nuit, on est très frustré par l’absence du téléobjectif. A notre sens, il manque cruellement pour les portraits notamment, qu’on a tant apprécié sur l’iPhone 12 Pro. Il manque clairement une « jambe » photographique à l’iPhone 12, même si l’ultra grand-angle ouvre de belles possibilités de composition.
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Ce dernier point est d’autant plus vrai que le mode Nuit apporte ses bienfaits sur les deux focales. Une photo qu’on n’aurait pas réussie ou gardée avec l’iPhone 11 devient tout à fait acceptable et même plutôt jolie avec l’iPhone 12. Certes, comme sur l’iPhone 12 Pro, l’intervention du HDR a parfois tendance à un peu trop éclaircir certains tons, notamment dans les ciels, mais il est toujours possible de corriger cela ultérieurement.
Sur ce point, on regrette que l’iPhone 12 (et le 12 mini) ne soit pas destiné à avoir droit à l’Apple ProRAW, qui autorisera un vrai travail en profondeur de développement numérique si toutes les promesses sont tenues.
De nuit, l’ultra grand-angle s’avère parfait pour prendre des bâtiments en photo, les déformations dues à ce genre de lentilles sont suffisamment discrètes pour ne pas gâcher la fête. Tandis que le grand-angle sera adapté pour les clichés d’intérieur, de soirées entre amis. Il vous faudra toutefois vous approcher un peu plus pour restreindre le cadre des portraits. Mais il paraît que si une photo n’est pas assez bonne, c’est que le photographe n’était pas assez près… On se consolera donc avec Capa, en attendant qu’Apple banalise son téléobjectif.
Pour parler rapidement de la vidéo, Apple épate toujours par la stabilisation qu’il propose. La fluidité et la souplesse des plans sont assez incroyables, de jour comme de nuit. En revanche, quand la lumière baisse, on constatera évidemment un peu de bruit, même si le rendu HDR sert la cause.
Pour conclure, la partition photo de l’iPhone 12 est bien supérieure à celle de l’iPhone 11, c’est le jour et la nuit, en quelque sorte… surtout de nuit. Mais, une chose est certaine, si la photographie est très importante pour vous et que vous en avez les moyens, c’est le 12 Pro qu’il vous faut.
Un design et une dalle, deux rêves
Finissons par deux points essentiels, que nous avons repoussés jusqu’ici : le design et l’écran. L’iPhone 12 arbore lui aussi le design inspiré des iPhone 4 et suivants ainsi que des iPad Pro. Les tranches sont verticales, plus franches. Esthétiquement, c’est très plaisant. Ergonomiquement, encore plus. La prise en main semble plus sûre, plus ferme. On a moins cette impression, psychologique peut-être, que l’iPhone risque de nous échapper. Que ce soit avec ou sans coque.
La bordure en aluminium est très bien finie et ajustée. L’iPhone 12 est d’ailleurs compatible IP68 et progresse par rapport à l’année dernière. Apple est allé un peu plus loin puisqu’il est donné pour tenir jusqu’à 6m de profondeur pendant 30 minutes, même si ni Apple ni nous ne vous encourageons à vous en servir comme d’un appareil photo sous-marin. Disons que c’est davantage pour la sérénité de l’utilisateur que pour la garantie de voir le smartphone survivre à un séjour prolongé au fond d’une piscine.
La coque de l’iPhone 12 paraît d’une solidité à toute épreuve – si vous l’utilisez normalement, cela va sans dire. Notre modèle bleu est très plaisant à contempler et utiliser, même si son dos en verre prend et affiche beaucoup plus les traces de doigts que celui de l’iPhone 12 Pro, traité et poli de telle sorte qu’il est mat.
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Ce design s’accompagne, on le disait, d’un nouvel écran. Il est toujours de 6,1 pouces mais OLED désormais. Cela permet à Apple de réduire les bordures – avec un taux de couverture de l’écran de 85,8%, contre 79,2% pour l’iPhone 11 – et de proposer un iPhone 12 plus compact que l’iPhone 11. Voilà qui contribue aussi au plaisir de prise en main.
La dalle Super Retina XDR assure évidemment le contraste « infini » des dalles OLED, une bonne luminosité de 623 cd/m2 et une fidélité colorimétrique digne des meilleures dalles. Elle est même meilleure que bon nombre de celles proposées par les smartphones Android haut de gamme, à seulement 0,9. En définitive, elle ne cède le pas qu’à l’iPhone 12 Pro. Pour rappel, puisqu’il s’agit d’un écart, d’un delta, plus le chiffre est petit, meilleure est la dalle.
Bien évidemment, l’iPhone 12 a également droit aux technologies True Tone, pour un ajustement de l’éclairage de l’écran à la lumière ambiante ; P3, pour une large plage de couleurs ; et HDR pour profiter des films ou des vidéos tournées avec votre iPhone.
Enfin, s’il n’est pas 120 Hz, il résistera au moins mieux aux chutes, puisqu’il bénéficie lui aussi du traitement Ceramic Shield développé conjointement par les ingénieurs d’Apple et de Corning Glass.
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