Le 10 septembre dernier, pour la première fois, les iPhone sont devenus Pro. Et ces trois lettres ont changé les smartphones d’Apple. Elles ont fédéré les promesses faites lors de la keynote afin d’améliorer, de sublimer l’expérience iPhone classique. Elles l’ont portée à un nouveau niveau.
Puissance et ergonomie sont depuis longtemps des points forts indéniables des smartphones d’Apple. Des repères quasi irréprochables bien au-delà de la gamme des iPhone.
Dans d’autres domaines, comme celui de la photographie, l’avance des iPhone s’est effritée au fil du temps, même si Apple n’avait clairement pas dit son dernier mot. A l’inverse, en autonomie, les appareils d’Apple n’ont simplement jamais été réellement capables de rivaliser avec la concurrence, pas au point de les disqualifier, mais plus simplement de faire douter, de nuire à leur pouvoir d’attraction.
C’est au regard de ce capital et de ces faiblesses que l’iPhone 11 Pro Max a été repensé et construit. Assez pour être Pro ?
Tours et atours
Cette année encore, Apple recourt aux bases du design introduit avec l’iPhone X en 2017. Sommairement, l’iPhone 11 Pro Max se compose de deux façades de verre maintenues ensemble grâce à une armature d’acier inoxydable. Deux nouveautés cette année, la première, le verre est donné pour être le plus résistant jamais utilisé dans un smartphone – même si nous avons hélas réussi à rayer accidentellement sa face avant. La seconde, la plaque arrière d’un seul tenant (qui couvre aussi bien le dos qu’elle sertit les objectifs des appareils photo) est polie afin d’offrir un rendu mat plaisant à l’œil et au toucher.
La façade avant n’est pas en reste puisqu’elle a l’honneur d’introduire une dalle OLED de nouvelle génération, qui conserve la même définition et la même résolution que la génération précédente, à savoir 2688×1242 pixels pour 458 ppp. En revanche, la technologie Super Retina XDR assure non seulement un taux de contraste exceptionnel de 2000000:1 mais aussi une luminosité hors norme. Mieux, cet éclairage de la dalle peut varier en fonction de ce que vous faites. Il tournera autour de 800 cd/m² à son maximum pour les usages les plus courants. Nous avons ainsi mesuré cette dalle à 798 cd/m², ce qui la classe comme plus lumineuse que toutes celles que nous avons testées récemment, à l’exception de celle du 11 Pro qui franchit le cap des 800 cd/m². Mais ce n’est pas tout, la luminosité pourra grimper jusqu’à 1200 cd/m² quand vous consulterez des contenus HDR (ou Dolby Vision). C’est ainsi une bonne garantie que vos photos ou vos films seront les plus beaux possibles.
Notons également que l’iPhone 11 Pro Max, sans faire aussi bien que l’iPhone 11 Pro ou même l’iPhone 11 (et son écran LCD) offre une fidélité colorimétrique de très haute tenue. Son Delta E 2000 n’est que de 2,68. C’est légèrement moins bien que pour l’iPhone XS Max, mais reste meilleur que ce que propose la concurrence Android.
Précisons également, concernant cette dalle qu’elle est plus économe en énergie, de 15% selon Apple.
Pour le reste, on retrouve la finition de très grande qualité propre aux iPhone, le soin apporté aux formes qui préside au plaisir d’utilisation au quotidien. L’iPhone 11 Pro Max est un très bel objet pour qui aime les smartphones de grande taille.
D’autant que, comme le 11 Pro, il voit ses dimensions et son poids légèrement augmenter. Quelques dixièmes de millimètres en hauteur, largeur et épaisseur qui ne changent pas vraiment la prise en main mais permettent, entre autres, à ces iPhone 2019 d’embarquer une batterie plus importante.
L’autonomie : plus qu’à la hauteur
Grâce à elle, l’iPhone 11 Pro Max affiche une autonomie jamais vue pour un smartphone Apple. Cette génération écrase tout bonnement celle des générations précédentes.
La progression est telle, d’ailleurs, que l’iPhone 11 Pro Max fait systématiquement mieux que les meilleurs smartphones Android haut de gamme les plus récents dans deux de nos tests sur trois.
Deux tests qui sont à nos yeux les plus représentatifs d’usages réels. Le premier est notre test maison d’autonomie dite polyvalente. Il consiste dans les grandes lignes à simuler de manière continue divers usages quotidiens : vidéo, surf, consultation de mails, etc.
Dans ce cadre, l’iPhone 11 Pro Max ne se contente pas de battre l’iPhone XS Max et d’égaler ses concurrents sous Android, il les balaie tous.
Avec une autonomie polyvalente mesurée à 19h18, il surclasse de 2h08 le Huawei P30 Pro qui est son meilleur concurrent dans ce domaine parmi les smartphones haut de gamme actuels sous Android.
Quand on s’intéresse à l’autonomie en streaming vidéo, il atteint les 17h03, loin devant son adversaire le plus sérieux qui est le Samsung Galaxy S10+ qui a tenu 13h22 pour ce même test.
Enfin, quand on se penche sur l’autonomie en communication (un appel téléphonique continu, écran éteint), on constate que certes il n’obtient pas le meilleur score, mais se classe parmi les premiers smartphones haut de gamme, troisième pour être précis, derrière le OnePlus 7 et Galaxy Note 10+.
Bien entendu, il est fort probable que la prochaine génération de smartphones sous Android ébranlera ce classement mais ces performances en autonomie des smartphones Apple sont tout à la fois excellentes et pour tout dire inespérées. Jamais aucun iPhone n’a su faire aussi bien.
La bonne nouvelle ne s’arrête pas là. Pour mériter leur statut de « Pro », les nouveaux iPhone sont également livrés par Apple avec un chargeur plus puissant. L’adaptateur secteur USB-C (et son câble USB-C vers Lightning) affiche 18 W, contre 5 W pour les iPhone de générations précédentes, auxquels s’ajoute l’infortuné iPhone 11.
Le temps de charge est logiquement fortement réduit. Pas assez pour ébranler les ténors de la recharge sous Android, mais suffisamment pour se rapprocher du gros du peloton et ne plus avoir l’air totalement ridicule en comparaison.
Avalanche de puissance
D’autant que l’iPhone 11 Pro Max a encore un atout dans sa manche, la puissance de sa puce A13 Bionic. Non seulement, elle est beaucoup plus économe en énergie (entre 30 et 40% selon qu’on s’intéresse aux coeurs haute performance ou basse consommation), mais elle est également bien plus puissante.
Nous avons eu l’occasion d’en parler dans un article préliminaire, dédié à nos résultats de benchs intitulé Premiers tests : les iPhone 11 et 11 Pro sont-ils vraiment si puissants ? Nous vous encourageons à vous y reportez si vous souhaitez plus de détails.
Néanmoins, pour résumer, voici ce qu’on peut retenir.
En comparant l’iPhone XS Max et le 11 Pro Max, on enregistre, en fonction des outils de benchs utilisés, entre 25 et 40% de performances supplémentaires en faveur du smartphone d’Apple le plus récent. La partie graphique connaît la plus forte progression – AnTuTu 7 accorde un score environ 90% plus haut à l’iPhone 11 Pro Max qu’au XS Max – et assure donc de quoi voir venir sur le long terme, aussi bien pour les applications graphiques pro que pour les jeux vidéo.
Pour avoir essayé l’iPhone 11 Pro Max avec Apple Arcade, on a là assurément une des meilleures plates-formes mobiles de jeu. Non seulement l’écran est large et confortable, mais la puissance est au rendez-vous tout autant que l’autonomie. Difficile d’en demander plus. Evidemment, là où les iPhone XS étaient déjà exemplaires en termes de fluidité de l’interface et de réactivité, l’iPhone 11 Pro Max continue sur la lancée de ses aînés. Et le gain de performances ne peut nuire à l’expérience déjà excellente à laquelle on est habitué sur les smartphones d’Apple. Il faut toutefois indiquer que les premières versions d’iOS 13 qui ont été mises à disposition souffraient de quelques petits bugs qui ont depuis disparu pour la plupart, selon notre expérience.
La photo : accepter ses limites, parfaire ses points forts
Vient enfin la dernière grosse nouveauté de ces iPhone 11 Pro, le triple module caméra. Une grande première chez Apple, mais un rattrapage au regard de ce que pratique la concurrence haut de gamme sous Android depuis plusieurs mois.
En attendant notre test photo dédié, nous avons déjà eu l’occasion de parler assez longuement de notre ressenti dans notre test de l’iPhone 11 Pro, qui offre les mêmes performances.
Toutefois, une fois encore pour résumer, il faut reconnaître qu’Apple fait un grand pas en avant avec l’arrivée de cet ultra grand-angle (équivalent 13 mm), qui s’ajoute aux deux modules existants, grand-angle (équivalent 26 mm) et téléobjectif (équivalent 52 mm). Pourtant, il n’arrive pas techniquement à égaler la configuration du roi absolu en la matière qu’est le Huawei P30 Pro. Les capteurs restent à 12 MPixels quand la concurrence s’envole avec des capteurs plus innovants et offrant jusqu’à 40 Mpixels – ce qui permet de bien meilleurs recadrages, notamment. De même, le ratio d’agrandissement optique total s’arrête à x4 (avec un zoom numérique x10), là où le P30 Pro va à x8 en optique, environ.
L’interface de l’application Appareil photo, avec les effets de transparence et la molette de zoom.
L’iPhone 11 Pro Max n’offre donc pas la meilleure fiche technique côté photo. Cela se ressentira un peu dans la gestion du bruit en basse lumière, dans le manque de piqué général des clichés et cette impression un peu étonnante de la gestion par aplats, style aquarelle, quand on zoome un peu trop en numérique ou veut agrandir un détail d’une photo. Néanmoins, non seulement Apple réussit à offrir des clichés qui sont de très bonne qualité mais il fait mieux à notre sens que Huawei dans plusieurs domaines.
Tout d’abord, il assure une continuité des couleurs, de l’exposition et de la gestion des lumières quasi parfaite entre les différents modules photos.
Cela signifie que vos photos afficheront des couleurs proches et peu de variation de lumière entre un cliché pris à l’ultra grand-angle et une photo prise au téléobjectif dans le même cadre. A l’heure actuelle, c’est un tour de force suffisamment rare pour être salué et apprécié. Pour y arriver, Apple fait calibrer ses modules photos en usine au moment de l’assemblage et assure ensuite de manière logicielle que tout est respecté au mieux.
Cela pourrait paraître un détail mais cela apporte encore plus de valeur à la présence de l’ultra grand-angle qui enrichit considérablement les possibilités de composition, en vous évitant d’avoir à reculer pour photographier un monument ou un groupe de personnes.
A gauche, en léger contre-jour, la lumière d’un éclairage public, mode nuit désactivé. A droite, la même situation avec le mode nuit activé. On note plus de détails dans les plis des rideaux. En revanche, le premier plan reste bouché.
Il faut aussi saluer le mode Nuit, grosse nouveauté, très attendue. En l’occurrence, Apple marche dans les pas de Google mais ne fait pas aussi bien que Huawei, une fois encore. Il faut dire que le P30 Pro réalise des clichés incroyables en pleine obscurité, même quand vos yeux ne voient rien. Ici, si vous tentez l’expérience du noir absolu, seul le bruit sera au rendez-vous.
Néanmoins, dans des conditions plus réalistes, en basse lumière, les clichés sont exploitables et le rendu respectueux de la lumière ambiante. Il faudra parfois jouer sur l’exposition en réglant le temps de pause, même si cela ne suffit pas toujours, pour sauver une photo avant sa prise de vue. Les couleurs sont alors plutôt fidèles et la teinte des lumières préservée.
En définitive, le mode nuit de l’iPhone 11 Pro Max est un joli plus, qui fournira des photos artistiques et exploitables en fin de soirée, mais ce n’est pas une solution miraculeuse.
On appréciera également les trouvailles ergonomiques qui facilitent grandement la vie au quotidien. Ainsi, l’idée d’avoir ajouté un effet de transparence en téléobjectif et grand-angle pour montrer qu’il est possible d’avoir un cadre plus large est une excellente idée.
Et puisqu’on parle de cadre, parlons brièvement de la fonction Capture hors du cadre, qui offre la possibilité pour une photo prise avec le téléobjectif ou le grand-angle de recadrer a posteriori le cliché. Ainsi si un sujet est sorti du champ au mauvais moment vous pourrez l’y intégrer en retouchant la prise de vue. Comment est-ce possible ? Simplement quand vous avez activé cette fonction, qui ne l’est pas par défaut, pour chaque photo prise, une autre est enregistrée avec l’ultra grand-angle. Quand vous recherchez à retravailler le cadre, la deuxième prise de vue est accolée à la première en toute transparence en puisant dans le processeur d’image et le réseau neuronal de l’A13 Bionic. Cette seconde chance est effacée automatiquement au bout de 30 jours. Malin et bien pensé.
De même, il faut saluer l’ingéniosité du mode Quick Take, qui permet depuis l’interface photo de lancer une vidéo en maintenant le déclencheur enfoncé. Combien de fois avez-vous raté un moment mémorable parce qu’il vous a fallu activer le mode vidéo et attendre qu’il s’active. C’est désormais du passé.
La stabilisation vidéo des iPhone 11 Pro est excellente.
D’autant que vous auriez tort de vous priver de la vidéo sur l’iPhone 11 Pro Max. Les smartphones d’Apple ont toujours été bons en la matière mais ils franchissent un nouveau cap avec les 11 Pro. Toujours aussi bien exposées et nettes (la mise au point fixe ou en suivi est assez épatante), les vidéos (jusqu’à de la 4K à 60 images/seconde) sont désormais incroyablement stabilisées. La descente d’escaliers ci-dessus a ainsi été filmée sans grande précaution et offre pourtant un rendu fluide sans l’ombre d’un chaos. C’est impressionnant et pour tout dire, cela donne envie de tourner davantage de vidéos pour immortaliser tous ces petits instants qui forment nos vies. Pour ceux qui sont d’ailleurs plus tournés vers la caméra avant, la bonne nouvelle est qu’elle est désormais dotée d’un capteur 12 Mpixels et qu’elle supporte le ralenti à 120 images/secondes. Apple appelle cela les slofies, des selfies vidéo au ralenti. Nous ne nous prononcerons pas sur le potentiel de cette option, qui fonctionne néanmoins parfaitement et qu’il faut avoir essayé au moins une fois, seul, en famille ou entre amis
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