La nouvelle génération de tablette Pro d’Apple fait un pas de géant et embarque pour la première fois la même puce que les Mac, à savoir le SoC M1, dévoilé l’année dernière dans les MacBook Air, MacBook Pro 13 pouces (d’entrée de gamme) et Mac mini. Depuis la puce a également fait son apparition dans les nouveaux iMac 24 pouces. Omniprésente, elle semble s’adapter parfaitement à tous ces appareils pourtant différents dans leur forme. Nous avons eu l’occasion de la tester dans l’iPad Pro 12,9 pouces, maintenant c’est au tour du modèle 11 pouces. Que donne cet iPad plus compact ? Que vaut la dalle Liquid Retina – mais pas XDR, car dépourvue de la technologie miniLED ? Quel impact le M1 a-t-il sur l’autonomie ? Beaucoup de questions, et évidemment autant de réponses…
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Une dalle classique, mais de très bonne facture
Commençons par ce qu’on voit du premier coup d’œil. Non, pas le design, qui reste identique à celui du modèle 2020, avec ses arêtes verticales franches et agréables en main, son dos en aluminium bien fini, sa compacité bienvenue, et ses bordures fines autour de l’écran. Oui, commençons, bel et bien, par l’écran.
Cette année Apple a introduit la technologie de rétroéclairage miniLED, mais pour le modèle 12,9 pouces seulement. L’iPad Pro 11 pouces conserve donc la dalle Liquid Retina de 2388 x 1668 pixels pour une résolution de 264 pixels par pouce. Il propose les technologies ProMotion, pour la variation du taux de rafraîchissement de l’affichage, P3, pour un large gamut de couleur, et True Tone, pour un ajustement de la chaleur de l’affichage en fonction de l’éclairage ambiant.
Nos mesures lui attribuent une luminosité de 618 cd/m2, contre 630 sur le modèle 11 pouces sorti en 2020. Le contraste est excellent à 1873:1 (contre 1800:1, l’an dernier). Enfin, son delta E 2000 est très bon, mais bien moins que l’incroyable résultat obtenu avec le modèle précédent.
A l’usage, la dalle est très plaisante à regarder, que ce soit pour travailler (on se sent un peu plus à l’étroit que sur un MacBook 13 pouces ou sur l’iPad Pro 12,9, mais on peut encore juxtaposer deux fenêtres sans souci), pour jouer ou pour regarder un film. D’autant que le son est toujours aussi puissant et bien réparti.
M1, de la puissance, un peu à l’étroit ?
Pour ses tablettes Pro 2021, Apple a donc décidé de ne pas jouer la carte habituelle de la déclinaison directe d’une puce sortie précédemment avec les iPhone. Les modèles 2020 embarquaient ainsi l’A12Z, évolution de l’A12. Ce changement met directement les iPad Pro en concurrence avec les MacBook, ou les PC sous Windows. Il s’accompagne également de davantage de RAM. Comme l’iPad Pro 12,9, le modèle 11 pouces peut embarquer 8 ou 16 Go de mémoire vive unifiée. Cette dernière capacité est réservée à ceux qui choisiront les plus gros espaces de stockage : 1 ou 2 To.
Nous avons testé un modèle avec 8 Go. Deux choses à en dire. Tout d’abord, c’est deux gigaoctets de RAM de plus que sur l’iPad Pro 2020. Ensuite, la différence de performances entre les modèles équipés de 8 ou 16 Go ne se fait pas forcément sentir de manière flagrante. Elle apporte juste un peu plus de souplesse quand on exécute des applications lourdes ou utilisent beaucoup le multitâche. A long terme, cela devrait également avoir un impact sur la capacité de la tablette à tenir le choc des mises à jour du système d’exploitation, mais n’achetez pas un modèle à 1 To, juste pour les 16 Go de mémoire.
Quoi qu’il en soit, si on compare les performances de l’iPad Pro 11 pouces 2021 aux performances de son équivalent 2020 et de l’iPad Air, équipé de l’A14, que constate-t-on ? De manière évidente, la domination de la puce M1. Avec Geekbench 5, elle est 53,6% plus performante que l’A12Z pour les tests multi-core et presque 87% plus puissante pour la partie Compute. Si vous cherchez la puissance, c’est donc bien vers l’iPad Pro qu’il faut vous tourner.
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Ensuite, on se tourne vers 3DMark Wild Life. Cet outil de bench récent à deux intérêts principaux. D’une part, il permet de prendre la mesure des performances générales de l’appareil testé, tout en mettant l’accent sur la partie graphique, mais, d’autre part, il permet aussi de lui faire subir un petit stress test. Un test d’effort long, d’une vingtaine de minutes, qui permet de voir si la puce est obligée de réduire la voilure au fil du temps si elle chauffe trop.
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En l’occurrence, que constate-t-on ? Tout d’abord qu’au meilleur de sa performance, le M1 est 71,7% plus performant que l’A12Z avec cet outil. Ensuite, que son moins bon résultat de test est 45,6% plus élevé que celui de l’iPad Pro 11 pouces 2020. Mais ce qui est intéressant de noter c’est que la stabilité de la performance est moins bonne pour l’iPad Pro équipé d’un M1. Autrement dit, la puce chauffe et doit réduire davantage ses performances. Heureusement, celles-ci sont suffisamment bonnes pour rester bien meilleures que celles de la génération précédente.
Toutefois, il est intéressant de noter qu’on touche peut-être là aux limites de l’exercice M1. En effet, l’iPad Pro 11 pouces est le facteur de forme le plus compact dans lequel le SoC Apple Silicon est embarqué. 3Dmark Wild Life lui attribue un taux de stabilité de 62%, contre 73% pour l’iPad Pro 11 2020 ou 84,1% pour l’iPad Pro 12,9 pouces. La taille du boîtier joue donc bien dans la dissipation de la chaleur.
Néanmoins, au cours de nos différents usages : jeux, montage vidéo, petits exercices de programmation, nous n’avons jamais été confronté à des ralentissements inopportuns pour cause de throttling. La puissance est donc bel et bien là, à votre disposition, quand il le faut.
Une autonomie en nette progression
Comme sur les MacBook, la présence du M1 fait rimer puissance et basse consommation d’énergie. Ce qui, au niveau de l’iPad permet d’obtenir de très bonnes autonomies au travers de nos deux tests distincts. Le premier, le test d’autonomie polyvalente, simule un usage plutôt intensif du quotidien (Web, traitement de texte, vidéo, etc.). Il accorde 13h27 à l’iPad Pro 11 pouces 2021, ce qui est 19 minutes de plus que la génération précédente et presque aussi bien que l’iPad Pro 12,9 pouces sorti cette année.
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En lecture vidéo streaming, le gain est similaire bien qu’un peu moindre. On relève 12h19, contre 12h06 pour la génération 2020.
La bonne nouvelle ne s’arrête pas là. L’iPad Pro 11 pouces 2021 se recharge également un peu plus vite. Alors, non nous ne sommes pas au niveau des recharges rapides de certains smartphones Android, loin s’en faut, mais on progresse. Il faut 2h26 pour recharger la batterie de 0 à 100%, là où il fallait 2h42 avec le modèle de l’an dernier. On gagne un bon quart d’heure. Réjouissons-nous-en.
iPadOS 14, bon, en attendant un mieux
Actuellement, l’iPad Pro 11 pouces fonctionne sous iPadOS 14, ce qui s’accompagne de tous les bons et moins bons points qu’on connaît. Le système d’exploitation d’Apple est riche d’une grande quantité d’applications dédiées aux tablettes, parfaitement optimisées, extrêmement variées, des outils de production puissants aux jeux dont les graphismes n’ont pas à rougir face à certains titres sortis sur consoles de salon – manque un peu de ray-tracing, peut-être.
Le 11 pouces est également parfait pour lire des mangas, comics, et des BD « franco-belges » - même si pour ce dernier format son grand frère est un peu meilleur -, il est plus compact que le modèle 12,9 pouces et fatiguera moins à tenir quand vous vous ferez un marathon L’attaque des Titans ou vous replongerez dans l’excellent Rachel Rising.
Associé à un clavier, utilisant les Smart Connector, de préférence, l’iPad Pro 11 pouces prend aussi des airs de PC ultra compact et polyvalent – le tactile ouvrant des usages de prise de notes et de dessin très maîtrisés si vous investissez dans un Apple Pencil (de 2nde génération).
Mais une fois encore, il faut reconnaître qu’il est bien plus à l’aise en tant que tablette qu’en tant que machine de production. Non pas à cause de sa puissance, cela fait un moment que la question est résolue, mais pour des questions ergonomiques et d’outils. Le fenêtrage contraint, l’absence de bureau, les manipulations pas toujours rapides ou intuitives pour passer d’un espace de travail à un autre, etc. font que le multitâche est encore un peu frustrant. Bonne nouvelle, les choses vont s’améliorer avec iPadOS 15 – sans toutefois tout résoudre d’après nos premières expériences.
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